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L'amnios
est la plus interne des membranes de l'oeuf
chez l'humain et les vertébrés supérieurs.
Développemnent.
Elle développe de très bonne heure aux
dépens de la portion extra-embryonnaire de la somatopleure. Lorsque le
disque embryonnaire, constitué à l'état tridermique, s'infléchit par
ses deux extrémités en même temps qu'il s'incurve vers ses bords, prenant
la forme d'une nacelle renversée sur le jaune, il déprime sur son pourtour
la portion extra-embryonnaire du blastoderme.
Il se produit ainsi une sorte de rainure qui tend à se creuser de plus
en plus et bientôt l'embryon se trouve occuper
le fond d'une sorte de dépression en forme de cupule.
Le rebord péri-embryonnaire qui limite
cette dépression est constitué par un repli de la somatopleure contenant
dans sa duplicature un prolongement du coelome; au début, ce pli est surtout
accusé vers les deux extrémités de l'embryon
plus fortement infléchies et y forme les capuchons amniotique, céphalique
et caudal. Tandis que la splanchnopleure reste appliquée sur le jaune
et constitue la gouttière intestinale et la vésicule ombilicale, le pli
amniotique de la somatopleure s'étend progressivement sur la face dorsale
de l'embryon; son bord libre circonscrit à ce niveau une ouverture de
plus en plus étroite, l'ombilic amniotique. Ainsi, la cupule primitive
se trouve transformée en une sorte de sac qui tend à se refermer au-dessus
de l'embryon en l'enveloppant complètement; c'est en effet ce qui arrive
au moment de l'oblitération finale de l'ombilic amniotique.
Dès lors, les deux feuillets de la duplicature
circulaire qui à donné naissance à l'amnios se trouvent séparés l'un
de l'autre; le plus externe va s'accoler à la face interne de la membrane
vitalline et constitue ainsi le deuxième chorion
de Coste
(vésicule séreuse ou chorion blastodermique);
le plus interne forme à lui seul la paroi du sac amniotique. Celui-ci
se présente alors comme une gaine transparente entourant l'embryon
et s'insérant au pourtour de l'ombilic
cutané encore largement ouvert; en réalité, elle se continue directement
à ce niveau avec. les parois du corps. D'abord intimement appliquée sur
l'embryon, elle ne tarde pas à en être séparée par suite de la production
d'un liquide transparent, liquide amniotique.
La poche amniotique prend un développement notable à mesure que la vésicule
ombilicale et l'allantoïde diminuent de volume; elle se comporte comme
une sorte de séreuse dont le feuillet pariétal s'accole à la face interne
du chorion et du placenta, se réfléchit sur
le cordon ombilical et se continue au pourtour
de l'ombilic avec le feuillet viscéral représenté par la peau
même du foetus. Sa face externe est lâchement
unie au chorion, au placenta, etc. par le tissu cellulaire gélatineux
qui remplit le coelome et qui a reçu diverses dénominations (magma réticulé;
tissu interannexiel, intermédiaire, etc.).
Nous devons ajouter que le développement
de l'amnios se ferait d'une façon un peu différente suivant E. Van Beneden
et Julin. D'après les recherches de ces auteurs sur le Lapin
et les Chiroptères, tout l'amnios définitif
dériverait exclusivement du capuchon amniotique caudal dans lequel l'embryon
s'enfoncerait peu à peu en vertu de son poids. Quant au capuchon céphalique
ou proamnios, il serait constitué en réalité par l'ectoderme
et l'endoderme accolés (portion didermique
du blastoderme) et n'aurait qu'une existence passagère.
Structure.
La membrane amniotique se compose de deux
couches comme la somatopleure dont elle tire son origine une couche
interne épithéliale ectodermique formée d'un seul plan de cellules polygonales,
sauf au niveau du cordon où l'épithélium est stratifié; une couche
externe lamineuse qui n'est autre chose qu'un prolongement de la lame fibrocutanée
et qui renferme quelques fibres musculaires lisses. Ces éléments, décrits
pour la première fois chez le poulet par Remak, expliquent les phénomènes
de contraction observés par Baer, Remak et surtout par Vulpian. D'une
façon générale, la paroi de l'amnios n'est pas vasculaire ; on a pu
cependant y injecter quelques vaisseaux qui paraissent appartenir plutôt
aux tissus ambiants (magma réticulé, allantoïde) et qui s'oblitérant
dans les derniers
temps de la grossesse. (G.
Herrmann). |
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Amnios (zoologie).
- L'étude de l'amnios dans la série des Vertébrés
présente une grande importance au point de vue de la classification. La
question se trouve exposée sommairement à l'article allantoïde.
- La cavité de l'amnios est remplie par
le liquide amniotique. Celui-ci est limpide, jaunâtre ou blanchâtre,
d'une odeur fade, d'une saveur légèrement salée. Il s'accumule pendant
le cours du développement et provient de sources diverses : il transsude
de la surface du corps du foetus, dont la peau
est extrêmement riche en vaisseaux sanguins;
il provient en partie des reins, comme le prouve
la présence en son intérieur d'urée, de créatine et d'autres produits
excrémentitiels; enfin, chez les allantoïdiens vivipares
(Mammifères, à l'exception des Monotrèmes),
l'organisme maternel contribue également dans une certaine mesure à sa
production. Le liquide amniotique n'est donc pas exhalé par l'amnios.
C'est un liquide excrémentitiel, non alibile, neutre ou de réaction faiblement
alcaline, dont la densiié varie entre 1,004 et 1,008. Sa composition chimique,
variable suivant les animaux, est néanmoins
assez analogue à celle du sérum sanguin dilué.
D'après Scherer, cette composition serait la suivante pour 1000 parties
de liquide ammotique de l'humain :
Eau
: 991,40
Matières solides
: 8,60
Albumine
: 0,82
Matières extractives
: 0,60
Sels inorganiques
: 7,10.
On peut dire, d'une façon générale, que
le liquide amniotique ressemble aux autres liquides séreux, mais qu'il
diffère de ceux-ci par une plus grande teneur en urée. A la fin de la
grossesse, cette dernière se trouve dans la proportion de 0,16 à 0,34
et même jusqu'à 0,46 pour 1000. Au nombre des principes organiques renfermés
dans ce liquide, on doit citer encore le glucose,
en quantité notable chez les herbivores,
moins abondante chez les carnivores, plus rare encore chez l'humain.
L'analyse qui précède sa rapporte au
liquide amniotique d'un foetus humain à terme
: comme on voit, il y a à peine 1 % de parties solides; dans les mois
précédents, le liquide était un peu lus concentré. Sa quantité varie
avec les individus et avec les diverses époques de la grossesse : au cinquième
ou au sixième mois, elle peut s'élever jusqu'à un kilogramme : plus
tard, elle va en diminuant progressivement et finit par se réduire environ
de moitié.
Le liquide amniotique a pour rôle de protéger
l'embryon; chez
les ovipares, il l'empêche de se heurter
contre la coquille de l'oeuf, dans les déplacements
auxquels celui-ci est exposé; chez les vivipares, il le met à l'abri
des contractions de l'utérus. C'est lui qui,
lors de l'accouchement, forme la poche des eaux, avec les membranes dans
lesquelles il est contenu.
En histologie, on se sert, sous le nom
de sérum iodé, de liquide amniotique dans lequel on a fait dissoudre
une certaine proportion d'iode : c'est un réactif excellent pour dissocier
lés éléments anatomiques. (R. Bl.). |