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Ethelred

Ethelred Ier est un roi de Wessex et de Kent, de la dynastie saxonne, mort en 871, quatrième fils d'Ethelwulf et d'Osburh, frère d'Ethelbald et d'Ethelbert. Il devint roi par la mort de ses frères aînés en 866. C'est sous son règne que les Danois commencèrent à changer de tactique; ils s'étaient contentés jusque-là de faire des razzias, des raids; sous Ethelwulf, ils avaient commencé à hiverner dans les îles de Sheppey et de Thanet; ils se proposèrent alors pour la première fois de conquérir de vastes territoires et d'y fonder des royaumes. 

En 867, ils hivernèrent à Nottingham, au coeur de l'île. En 870, ils s'emparèrent de l'Est-Anglie. Une grande armée danoise envahit la Wessex en 874. Ethelred marcha au-devant d'elle jusqu'à Reading; après un combat indécis à Reading même, Ethelred remporta tout près de là une victoire signalée à Ashdown; mais, quinze jours plus tard, il éprouva à son tour un échec à Basing et un autre à Morton, près de Bicester. 

A Merton, il fut blessé et il semble qu'il soit mort des suites de cette blessure (23 avril). Il fut enterré à Wimborne (Dorsetshire). Il fut honoré comme saint et martyr jusqu'au XVIIe siècle.  Il eut pour successeur Alfred le Grand, son frère. (Ch.-V. L.).

Ethelred II est un roi d'Angleterre, né vers 968, mort le 23 avril 1016. II n'avait que sept ans à la mort de son père Edgar. Il succéda à son frère Edouard, assassiné, et fut couronné par Dunstan à Kingston le 14 avril 978. II était avenant, aimable; son surnom (the Unready) ferait croire qu'il était d'un tempérament apathique, mais à tort; il signifie seulement qu'il manqua non d'énergie, mais de bons conseils (rede). 

En fait, il déploya pendant son règne une vigueur plutôt exubérante; mais il était passionné, cruel et trop disposé à se laisser gouverner par des favoris dangereux. Il tomba d'abord sous la coupe d'un certain Ethelsine, qui lui fit commettre nombre de spoliations et d'injustices, notamment au préjudice du siège de Rochester, dont il assiégea l'évêque en 986.

Dès 980, les invasions danoises et norvégiennes avaient recommencé à faire rage. En 991, une armée considérable d'hommes du Nord, sous le roi Olaf Tryggvason, remporta sur les Anglo-Saxons une victoire signalée à Malden (Essex). C'est alors qu'avec l'assentiment de son witan, le roi acheta à prix d'argent le départ des envahisseurs, négociation qui lui a été souvent reprochée comme honteuse; on peut dire, à sa décharge, qu'il acheta ainsi moins le départ d'Olaf que son alliance contre les Gallois révoltés et peut-être sa neutralité dans le différend qui s'était élevé à cette époque entre Ethelred et Richard sans Peur, duc de Normandie. Quoi qu'il en soit, les hostilités reprirent en 992.

En 994, Olaf de Norvège et Svend Tveskjoeg (Suénon) de Danemark reparurent avec cent navires (Les Vikings); il fallut les payer de nouveau pour suspendre leurs ravages; ils hivernèrent à Southampton. Cette fois, Ethelred fut assez heureux pour rompre l'union de ses adversaires; il brouilla Olaf avec Svend; Olaf, déjà chrétien, fut confirmé à Andover par un évêque saxon, promit de ne plus jamais inquiéter l'Angleterre et garda sa parole. Deux années de paix suivirent. Ethelred tint, à cette époque, à Chelsea, à Calne, des plaids où furent publiés plusieurs ordonnances célèbres de police administrative; il y reconnut hautement les erreurs de sa jeunesse et fit amende honorable à l'évêque de Rochester. Cependant, il prit un nouveau favori, Leofsige, et il ne profita guère du répit qui lui était accordé pour remettre le royaume en état. Le Kent fut ravagé encore une fois en 999, et les Danois allèrent vendre (1000) leur butin en Normandie. 

Ethelred crut l'occasion bonne de faire une pointe offensive sur les établissements danois du Cumberland et de l'île de Man. On dit aussi qu'il envoya une flotte sur les côtes du Cotentin. Toujours est-il qu'il épousa vers ce temps-là, en secondes noces, Emma, la soeur du duc de Normandie, mariage qui ne fut pas heureux. Ethelred s'avisa enfin d'une trahison qui souillera toujours sa mémoire; sous prétexte d'un complot contre sa vie, il donna l'ordre de massacrer, à un jour fixé, tous les Danois qui se trouveraient dans ses Etats (13 novembre 1003). Comme il y avait alors trêve entre les Saxons et les Danois, ceux-ci furent surpris. On en tua beaucoup, hommes et femmes.

Cette trahison devait naturellement attirer sur l'Angleterre anglo-saxonne de nouveaux et terribles orages du Nord. En 1003, Svend brûla Wilton et Salisbury; en 1004, Norwich et Thetford. En 1006, des tragédies de palais, sur lesquelles on est mal renseigné, ensanglantèrent la cour d'Ethelred, qui fit tuer le comte de Deira, aveugler ses deux fils; au favori Wulfgeat succéda le favori Eadric Streona, qui fut fait ealdorman de Mercie. Il fallut acheter encore une fois, à la fin de cette année 1006, un peu de répit des Danois au prix de 36,000 livres. 

L'année 1008 fut consacrée à de vastes préparatifs : levées de taxes, d'hommes, construction de vaisseaux, etc. Cela n'empêcha pas les hommes du Nord de brûler Oxford en 1010 et de ravager l'Est-Anglie. Canterbury fut pris par eux en 1012 . Ethelred paya 48,000 livres au chef danois Thurcytel; il avait pris l'habitude de ces sortes de marchés. Mais Thurcytel, établi en Est-Anglie, rassasié et pacifié, le Danemark ne pouvait manquer d'envoyer bientôt d'autres affamés à la curée. 

Svend parut en 1013 avec, une grande flotte; il assiégea Ethelred dans Londres et se fit proclamer roi d'Angleterre à la place de ce prince, qui trouva un refuge parmi les gens de Thurcytel; la reine Emma s'enfuit dans la Normandie continentale, à Rome, où elle fut bientôt rejointe par ses deux fils, et par Ethelred dépossédé (1014). Svend mourut en février 1015 et le witangemot anglo-saxon rappela l'exilé, en lui faisant promettre de régner plus correctement à l'avenir que par le passé. Ethelred promit et fut ramené en Angleterre par des vaisseaux norvégiens d'Olaf. Mais sa santé était atteinte; il mourut au moment où il se préparait à livrer bataille à Knut, fils de Svend. Il fut inhumé à Saint-Paul de Londres

Par sa première femme AElfgifu, il avait eu sept fils (dont Edmond, qui lui succéda), et trois filles. D'Emma, il eut deux fils (dont Edouard le Confesseur) et une fille, Godgifu, qui épousa d'abord un comte de Mantes, puis Eustace, comte de Boulogne. (Ch.-V. L.).

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Dictionnaire biographique
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