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Les
Marsupiaux
Métathériens |
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Les Marsupiaux,
Didelphes ou Métathériens forment une sous-classe de Mammifères
parfaitement caractérisés. Leurs mamelles sont
situées au fond d'une poche ventrale (poche marsupiale) où les petits
sont introduits après leur naissance et restent suspendus aux tétines
de leur mère, pendant un temps plus ou moins long, pour achever leur développement.
Ils sont propres à l'Australie, sauf une seule espèce, la sarigue, qu'on
trouve en
Amérique. En dehors du caractère
commun de la poche marsupiale, les animaux de cet ordre forment un grand
nombre d'espèces très différentes les unes des autres.
- ![]() Une mère Koala et son petit sur le dos. Les Koalas vivent dans les régions côtières de l'est et du sud de l'Australie. Ces Marsupiaux de donner naissance à un petit par an. Ils mangent des feuilles et l'écorce et font partie des rares de mammifères capables de digérer les feuilles d'eucalyptus. Le Loup à bourse, de la taille du Chacal, ressemble à un Chien comme aspect; il est carnivore, et il cause de grands dégât dans les régions qu'il habite. Le Sarcophile ursieu plus petit, est également carnassier, très sauvage et très vorace. Le Tapoa-tafa est gros comme un Rat, carnassier; il passe partout et cause de grands ravages dans les poulaillers. D'autres espèces du même genre sont plus
petites encore. La Sarigue a une forme bien différente comme aspect. Elle
se nourrit de plantes, mais aussi d'insectes,
d'oeufs, d'oiseaux, de
mollusques. Selon les espèces, la taille
varie de celle du chat à celle d'une souris. La
femelle porte 25 jours ; les petits, comme chez tous les Marsupiaux, naissent
incomplètement forrnés et continuent à se développer dans la poche
marsupiale. L'Opossum est la plus grande des Sarigues; sa taille est celle
du chat domestique; il a une queue préhensible qui lui sert pour se tenir
sur les arbres; il fait une grande destruction
de gibier et de volailles. L'Opossum a beaucoup souffert de la chasse qui
lui a été faite pour sa fourrure.
Anatomie, reproduction.
Les organes génitaux de la femelle ont une conformation en rapport avec la brièveté du séjour de l'embryon dans l'utérus. Les oviductes ne se réunissent pas pour former un utérus unique; il y a donc deux utérus qui se présentent sous forme de canaux à peine renflés s'ouvrant séparément dans le vagin qui lui-même est double dans une partie de son étendue et forme ensuite une cavité médiane, ou cul-de-sac, continue avec le sinus génito-urinaire (cloaque), qui s'ouvre à l'extérieur par un orifice unique peu ou past distinct de celui de l'anus. Les uretères débouchent à la base de la vessie. Chez le mâle, les testicules sont renfermés dans un scrotum suspendu par un étroit pédicule à l'abdomen, en avant du pénis qui fait saillie par l'anus au moment de l'accouplement. Les canaux déférents s'ouvrent dans l'urètre qui forme un canal bien distinct de l'anus, en dedans de l'ouverture cloacale unique. Le gland est bifurqué comme le vagin. Il existe, dans les deux sexes, des os épipubiens plus ou moins développés et qui ne s'ossifient pas dans le genre Thylacinus. Chez les femelles, ces os marsupiaux donnent attache aux muscles qui ferment la poche, repli de la peau plus ou moins développé qui recouvre les mamelles et sert à soutenir et cacher les petits, mais fait complètement défaut chez certaines espèces. Les mamelles, en nombre variable, sont abdominales, à long mamelon. Le petit, à sa naissance, est nu, aveugle, très petit relativement à la taille qu'il atteindra plus tard, et, sauf une cicatrice ombilicale (E. Geoffroy), ne présente plus trace des membranes foetales, sans doute par suite de son passage à travers les canaux longs et étroits qui constituent le double vagin et le cloaque. La mère le saisit avec ses dents et l'applique sur l'un de ses mamelons où il adhère immédiatement. La tetine pénètre jusque dans le pharynx ou l'oesophage, et le lait est injecté directement dans l'estomac, grâce à des muscles spéciaux qui compriment les glandes mammaires. Pour que la respiration puisse s'opérer sans gêner la déglutition et simultanément, le larynx s'allonge et remonte jusque dans les arrière-narines, disposition transitoire qui rappelle ce qui existe pendant toute la durée de la vie chez les Cétacés. Lorsque le petit est couvert de poil et qu'il a atteint une taille comparable à celle des jeunes des autres Mammifères, il quitte la poche pour y rentrer à volonté lorsqu'il a besoin de teter ou de se mettre sous la protection de la mère. Toute l'organisation des Marsupiaux est en rapport avec l'infériorité que leur mode de reproduction indique, quand on les compare aux Mammifères placentaires. Le cerveau est petit, à circonvolutions peu nombreuses ou nulles, et ses replis présentent une disposition différente de celle des Placentaires. La fissure de l'hippocampe se prolonge en arrière jusqu'au corps calleux qui est très petit. La commissure antérieure est très large. Par ces caractères et la présence d'os marsupiaux, les Marsupiaux se rapprochent des Monotrèmes, tandis que, par leurs mamelles pourvues de mamelon, la forme de l'oreille et de la clavicule, etc., ils sont plus semblables aux Placentaires. Cependant l'os tympanique reste distinct et il existe encore d'autres différences anatomiques. L'angle de la mandibule inférieure est généralement plus ou moins infléchi en dedans, sauf chez le Tarsipes, mais ce caractère n'a pas l'importance qu'on a voulu lui assigner à une certaine époque. La denture,
très variable suivant les types, et rappelant plus ou moins celle des
Placentaires, en diffère essentiellement par le mode d'évolution des
dents. Oon constate qu'il n'existe qu'une seule dent de lait, c.-Ã -d.
qu'une seule dent (la dernière prémolaire) remplace tardivement une dent
semblable à une vraie molaire). Dans Hypsiprymnus, cette dent de lait
reste en place jusqu'Ã ce que l'animal soit presque adulte; elle n'est
remplacée qu'après que les dernières molaires sont développées. Chez
le Thylacinus, cette dent est rudimentaire et tombe ou est résorbée avant
que les autres dents sortent de l'alvéole. On n'a pas encore vu cette
dent chez les Dasyures, le Wombat, le Myrmecobius, etc., mais elle existe
chez le Koala comme chez les Kangourous et
les Marsupiaux américains.
![]() Wallabies : une mère avec un petit dans sa poche ventrale. Ces Marsupiaux sont souvent confondus, à tort, avec les Kangourous. Images : The World Factbook. Classification.
1° les Polyprodontes (à incisives nombreuses), comprenant tous les types créophages ou carnivores;Les Polyprodontes comprennent les familles des Didelphidae, Dasyuridae et Peramelidae. On a formé en outre une quatrième famille pour le Notoryctes (Stirling), type insectivore, à forme de taupe, découvert dans le centre du continent australien. Les Diprotodontes ont trois familles : les Macropodidae, Phalangistidae (comprenant les Tarsipedinae et Phascolaretinae) et les Phascolomydae. Un nombre énorme d'espèces existent,
que nous n'avons pas citées. On trouve chez les Marsupiaux une série
de formes presque aussi variées que dans tous les autres mammifères réunis.
Cinq familles sont mentionnées ci-dessous :
Distribution géographique et paléontologique. La distribution géographique des Marsupiaux est fort remarquable. A l'exception des Didelphidae qui habitent les deux Amériques et plus particulièrement la région néotropicale, toutes les autres familles sont propres à l'Australie et aux îles qui en dépendent (Nouvelle-Guinée et Tasmanie). Mais il est vraisemblable qu'à la fin de l'époque secondaire et au début des temps tertiaires il y avait des Marsupiaux sur presque tous les points du globe. A l'époque tertiaire il a certainement existé des représentants de la famille des Didelphidae dans le nord des deux continents. A l'époque tertiaire et jusqu'à une époque relativement récente (pléistocène), il a existé sur le continent australien des Marsupiaux d'une taille bien supérieure à celle des plus grands Kangourous actuels et comparable à celle de l'Hippopotame (Diprotodon, Nototherium) : ces grands Marsupiaux étaient ongulés et herbivores. A côté d'eux vivaient des Onguiculés de grande taille (Thylacoteo, Thylacorpardus) que l'on a comparés aux grands Carnivores de l'époque actuelle, bien que leur dentition les rapproche plutôt du groupe des Phalangistidae et rappelle aussi celle des Plagiaulacidaé éocènes, notamment des genres Ptilodus et Catopsalis. (Trouessart). |
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