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Michel-Ange
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Les  années de jeunesse
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Les dernières années
Michel-Ange (Michelangelo Buonarroti Simoni, dit  -), sculpteur, peintre, architecte et poète florentin, né à Caprese le 6 mars 1475, mort à Rome le 17 février 1564.

Michel-Ange annonça dès l'enfance des dispositions extraordinaires pour les arts. Placé chez Dominique et David Ghirlandajo, les peintres les plus célèbres de l'époque, il les quitta dès l'âge de 15 ans, étant déjà supérieur à ses maîtres. Laurent de Médicis, le Magnifique, lui assigna peu de temps après un logement dans son palais, et le traita comme son fils. La mort le priva bientôt de ce noble protecteur; mais déjà sa réputation était établie : parmi ses morceaux de sculpture, on admirait à Mantoue le Cupidon endormi, à Rome le Bacchus, que plus tard Raphaël attribua, à cause de son extrême perfection, à Phidias ou à Praxitèle, et Notre-Dame de Pitié, groupe fameux qu'on voit à St-Pierre; parmi ses tableaux, la Ste-Famille et le grand carton de la Guerre de Pise (à Florence). 
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Michel-Ange
Michel-Ange.

Le pape Jules II fixa Michel-Ange à Rome et le chargea d'édifier son mausolée : quoique inachevé, ce monument est un de ses chefs-d'oeuvre; à la même époque, il peignit à fresque, pour la grande voûte de la chapelle Sixtine, le Jugement dernier, composition non moins admirable en son genre que la précédente : il y travailla 8 ans. Il jouit également de la faveur des papes Léon X, Paul III et Jules III. Il ne commença que vers 40 ans à s'adonner à l'architecture, et ne tarda pas à y surpasser tous ses rivaux. Nommé en 1546, à 72 ans, architecte de la basilique de St-Pierre, il réforma les plans de ses prédécesseurs et mit le sceau à sa réputation en donnant le dessin de la Coupole, le plus bel ouvrage de l'architecture moderne. Il travaillait encore lorsqu'il mourut. Outre la basilique de St-Pierre il construisit à Rome le palais des Conservateurs, le Musée capitolin et la place du Capitole avec sa belle montée. 

Les historiens de l'art s'accordent à placer Michel-Ange au premier rang comme peintre, comme sculpteur et comme architecte; on ne se lasse pas d'admirer son Jugement dernier, sa statue colossale de Moïse (destinée au mausolée de Jules Il), dans l'église de St-Pierre-aux-Liens, et enfin sa magnifique coupole; il est considéré comme le plus parfait et le plus savant des dessinateurs, ce qu'il faut attribuer à l'étude approfondie qu'il avait faite de l'anatomieen disséquant lui-même. 

On trouve des beautés de tous les genres dans ses ouvrages; cependant ce qui s'y fait remarquer surtout, c'est le grandiose, l'austérité, la fermeté, la noblesse. Michel-Ange était aussi poète : on a de lui des Poésies légères (stances, sonnets, etc.), publiées en 1623 par son petit-neveu, Michel-Ange Buonarotti, dit le Jeune (1558-1646), poète lui-même, auteur de la Fiera, de la Tancia, comédies estimées.
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Michel-Ange : fresque de la Chapelle Sixtine
Michel-Ange : La Création d'Adam, fresque de la Chapelle Sixtine.

A regarder l'oeuvre colossale de Michel-Ange, sculpteur, peintre, et architecte enfin, mais seulement à l'heure tardive où il se sent en possession définitive de l'art, l'auteur des Tombeaux des Médicis, de la Chapelle Sixtine et du Dôme de Saint-Pierre apparaît hautement comme le plus grand créateur d'art des temps modernes. Ayant tiré de la beauté antique une révélation de l'art, il donne à cet art une forme nouvelle et à la suite de la formule plastique des anciens il trouve la formule humaine des modernes. Parmi les hésitations de la sculpture de son temps, à côté des jolies incertitudes d'un Benedetto da Majano, Michel-Ange, sûr de lui-même, produit son oeuvre jour à jour en suivant le développement de sa vie et le déroulement de la passion humaine, parti de la jeunesse du David et du charme de l'Adonis mourant pour arriver aux sensations extrêmes du Moïse et des Prophètes de la Sixtine; d'une maîtrise d'ailleurs qui devait être sans élèves, trop personnelle pour être un enseignement et qui ne devait produire en leurs excès impuissants que des Montelupo et des Volterre. La sûreté de sa conception devait lui donner une assurance d'exécution sans égale, lui permettre de peindre la Sixtine presque sans modèles, même ces figures nues comme Luca Signorelli venait d'en peindre à Orvieto, plus en le précédant qu'en ne l'inspirant, lui permettre aussi de sculpter le marbre même avec une extrême liberté, se plaisant au travail direct du marbre, étant à lui-même son propre praticien; la vision déterminée non de ce qui était, mais de ce qu'il voulait faire, autorisait d'ailleurs son génie à oser manquer à la nature et l'entraînait à ces défauts d'exactitude matérielle fréquents dans son oeuvre, comme la tête trop petite de la Madone dans la Pietà de Saint-Pierre. 

D'un tempérament sec et nerveux, trapu et de taille moyenne, la tête osseuse rendue plus dure encore par le coup de poing de Torrigiani, Michel-Ange était très robuste, d'une grande simplicité et d'une indomptable énergie, tout à son travail, mangeant peu, dormant peu et se couchant souvent tout habillé; il disait à Condivi : 

« Quoique riche, j'ai toujours vécu en pauvre ». 
La solitude qu'il aimait l'avait rendu réfléchi et sombre malgré ses immenses succès, sombre parfois jusqu'à la souffrance et même jusqu'à l'injustice, comme il le témoigna accidentellement pour Pérugin et pour Léonard de Vinci; il était au reste indépendant jusqu'à la raideur, comme il le prouve en réclamant 140 ducats pour son tableau à Agnolo Doni qui refusait de lui en payer 70, - et jusqu'à l'ironie, comme il le prouve à Soderini qui critiquait le nez du David, en faisant semblant devant lui de le retoucher et en demandant alors son avis au gonfalonier qui lui répondit : 
« Admirable! vous lui avez donné la vie ».
Michel-Ange recherchait la tranquillité, fuyant pour son art les inutiles agitations, gardant sa vie en dehors de la vie des autres, ne laissant jamais voir son travail; très bon cependant, donnant des dessins à ses élèves pour leurs compositions, aimant avec affection son vieux serviteur et broyeur de couleurs Urbino. Telle qu'elle se présente ainsi, la vie de Michel-Ange nous est un type extraordinairement intense de la vie de l'artiste : ayant trouvé la gloire à vingt ans, il travaille à travers toutes les difficultés qui lui viennent des choses et toutes les peines qui lui viennent de ses contemporains dans la sublime vision de son art, arrêté et contrarié par l'existence au milieu des splendides beautés qu'il entrevoit, mais plus fort que les événements qui passent; chaste toute sa vie, regardant seulement à soixante ans, après les grandes luttes et les longs travaux, un premier sourire de femme; et, Vittoria morte, tout seul, vieux, ayant encore, malgré sa magnifique gloire et son inégalable génie, des ennemis et des envieux, et jusqu'au dernier jour restant debout dans sa puissance physique. (Bouillet/ Bricon).


Nadine Sautel, Michel-Ange, Editions Gallimard, 2006.

Collectif, Michel-Ange sculpteur, Actes Sud, 2010.

Antonio Forcellino, Michel-Ange, une vie inquiète, Seuil , 2006.

Frank Zöllner et Christof Thoenes, Michel-Ange, vie et oeuvre, Taschen, 2010.

Irving Stone, La Vie ardente de Michel-Ange, Plon, 2003.

Bernard Faguet, L'ange et la bête (Michel-Ange et Cavalieri), L'Harmattan, 2006.

Ludwig Goldsheider, Michel-Ange : Peinture - Sculpture - Architecture, Phaidon Press Ltd, 2003.




Page Michel-Ange, la démesure dans l'art, du site Herodote.net

Choix de Tableaux de Michel-Ange, par le site Eternels éclairs.

Article sur Michel-Ange, l'incomparable, par Pascal Bonafoux (site Clio voyages).

Page D'après Michel-Ange, graveurs et copistes, du site de la Bibliothèque municipale de Lyon.

Pages sur Michel-Ange (partie Beaux arts du site du Ciné-club de Caen). 
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Dictionnaire biographique
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