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Bouguer

Pierre Bouguer est un mathématicien né au Croisic (Loire-Atlantique) le 16 février 1698, mort à Paris le 15 août 1758. Fils d'un professeur d'hydrographie, il montra tout jeune de grandes dispositions pour l'étude des mathématiques et remporta, en 1727, avec un Mémoire sur la mâture des vaisseaux (Paris, 1727, in-4), un prix à l'Académie des sciences. Deux nouveaux mémoires Sur la meilleure manière d'observer les astres en mer (Paris, 1729, in-4) et Sur la déclinaison de l'aiguille aimantée (Paris, 1734, in-4) obtinrent deux autres prix. En 1731, l'Académie des sciences l'admit parmi ses membres, et, en 1735, elle l'envoya avec La Condamine et Godin au Pérou pour déterminer la figure de la Terre, en même temps que Maupertuis, Clairaut, Camus et Lemonnier remplissaient en Laponie une mission analogue.

Pierre Bouguer écrivit à son retour : Théorie de la figure de la Terre (Paris, 1749, in-4), ouvrage remarquable où se trouvent consignés les résultats de ses opérations. On peut encore lire avec intérêt sur le même sujet sa Relation de voyage insérée dans les Mémoires de l'Académie des sciences (ann. 1744). Dans aucun de ces deux ouvrages, pas plus d'ailleurs que ne l'a fait La Condamine, Bouguer ne parle de son désaccord (et de celui de La Condamine) le chef de l'expédition, Godin, qui voulait que les mesures fussent prises à l'intérieur des terres, tandis que Bouguer désirait les faire le long de la mer; l'histoire des contestations entre Godin et Bouguer a été exposée seulement en 1876 par J. de la Gournerie. 
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Bouguer.
Pierre Bouguer, par Jean-Baptiste Perronneau, 1753.

En 1757, Pierre Bouguer prit part avec Pingré, Camus et Cassini à de nouvelles observations pour la vérification du degré de méridien compris entre Paris et Amiens. Entre temps il avait inventé, en 1748, un précieux instrument pour la mesure des petits angles, l'héliomètre, lunette à deux objectifs, destinée àmesurer les diamètres apparents du Soleil et des planètes, et qui a permis aussi à l'astronome Bessel de mesurer la distance d'une étoile fixe à la Terre.

Valérius avait dit que l'image du Soleil est plus brillante au centre que sur les bords; ce fait, qui est vrai, avait été contredit par Galilée. Bouguer essaya, par des mesures photométriques, de trouver le rapport entre les éclairements du centre et des bords du Soleil. On pense que Bouguer et de Mairan sont les premiers qui aient cherché à mesurer l'intensité de la chaleur solaire. Enfin Bouguer a le premier évalué en nombres l'éclat des étoiles par la photométrie. On lui doit encore la connaissance des déviations que l'attraction des montagnes fait subir au pendule.

La vie de Pierre Bouguer fut tourmentée par une regrettable obsession; persuadé que son collègue et collaborateur, La Condamine, s'appropriait toutes ses découvertes et, dans leurs travaux communs, lui prenait sa part de gloire, il entreprit contre le célèbre géomètre une longue lutte de revendication, qui ne lui laissa aucun repos et ne contribua pas peu à abréger ses jours. Un examen attentif de la volumineuse correspondance des deux savants prouve la parfaite innocence de La Condamine qui, écrivain plus élégant, a peut-être su plaire davantage à ses contemporains. (Léon Sagnet).



En bibliothèque. - Il est impossible de donner ici la liste des nombreux travaux que Bouguer a publiés dans les mémoires de l'Académie des sciences de 1726 à 1757, et qui portent sur les courbes, les réfractions atmosphériques, les diamètres des planètes, la longueur du pendule, la dilatation des métaux, la densité de l'air, la manoeuvre des vaisseaux, etc.. Nous indiquerons seulement, outre les ouvrages cités plus haut : Essai d'optique sur la gradation de la lumière (Paris, 1729, in-12); Traité du navire, de sa construction et de ses mouvements (Paris, 1746, in-4); Sur la cause de l'inclinaison des orbites des planètes (Paris, 1748, in-4); Justification des Mémoires de l'Académie des sciences de 1744 et du livre de la Figure de la Terre (Paris, 1752, in-4; nouv. édit., 1809); Nouveau traité de navigation et de pilotage (Paris, 1753, in-4; nouv. édit., avec notes de Lacaille, Paris, 1761, in-8 ; 3e édit., avec notes de Lalande, Paris, 1792, in-8); Traité de la manoeuvre des vaisseaux ou Traité de mécanique et de dynamique (Paris, 1757, in-4); Traité d'optique sur la gradation de la lumière (Paris, 1760, in-4), ouvr. posthume publié, et augmenté d'un Essai d'optique, par l'abbé de Lacaille. Il a en outre été, de 1752 à 1755, un des principaux rédacteurs du Journal des Savants.

- La Harpe, Le Voyage des géomètres en Amérique du Sud, édition en ligne.

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