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Alchimie / Chimie / [ La découverte de la matière > Histoire de la chimie] |
La chimie au Moyen âge Le savoir pratique des alchimistes |
Aperçu | Antiquité | Moyen âge | XVIe s. | XVIIe s. | XVIIIe s. | XIXe s. | XIXe s. |
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Les doctrines mystiques![]() ![]() ![]() Les adeptes, suspectés et persécutés,
se cachèrent sous les noms des personnages les plus illustres de
leur époque, tels que Albert le Grand,
Thomas d'Aquin, Roger
Bacon, mort en 1292, et Arnaud
de Villeneuve, mort vers 1319,
ont écrit réellement sur l'alchimie; quoique plusieurs des
ouvrages qui portent leur nom manquent d'authenticité. On a attribué
à tort, au dernier; la découverte de l'alcool, déjà
connu des Arabes plusieurs siècles avant lui. Pendant le XIVe
et le XVe siècle,
les alchimistes se multiplient : les uns sont de purs charlatans, les autres
ont concouru aux progrès de la chimie A côté de l'alchimie
proprement dite, une chimie pratique a aussi existé au Moyen Age Exploitation des
mines.
« La principale raison, dit Carrault, pour laquelle la plupart des mines de FranceCe dernier trait est caractéristique : il peut suffire pour distinguer les mentalités de l'Antiquité ![]() ![]() ![]() ![]() Lorsqu'on eut appris que les sables de certaines rivières sont aurifères, tout le monde voulait se mettre à la recherche de l'or. L'agriculture fut abandonnée et les campagnes devinrent bientôt désertes. Il en résulta des disettes cruelles, et les gouvernements recoururent à la force ou à des peines sévères pour ramener les chercheurs d'or à la culture des champs. Kermès.
Culture du pastel.
Avant l'introduction
de l'indigo, on employait le pastel (isatis tinctoria), plante de
la famille des Brassicacées,
pour teindre les étoffes en bleu. Dès le XIIe
siècle la culture du pastel avait
déjà acquis un haut degré de prospérité
dans l'Europe centrale, particulièrement en Lusace Peinture sur verre.
L'art de brûler, dans la substance même du verre, des dessins de différentes couleurs, ne paraît pas être antérieur au XIe siècle. L'abbé Suger, ministre de Louis le Gros, nous apprend lui-même qu'il fit venir de l'étranger les artistes les plus habiles pour peindre les vitres de l'abbaye de Saint-Denis, qu'ils brûlaient des saphirs en abondance et les brûlaient dans le verre, pour lui donner la couleur d'azur, la plus estimée des couleurs. L'art de la peinture Altération
des monnaies.
« Les coupelles, y est-il dit, sont de petits vaisseaux plats et peu creux, composés de cendres de sarment et d'os de pied de mouton calcinés et bien lessivés; pour en séparer les sels qui feraient pétiller la matière de l'essay, on bat bien le tout ensemble, et après cela on met, dans l'endroit où l'on a fait le creux, une goutte de liqueur qui n'est autre chose que de l'eau où l'on e délayé de la mâchoire de brochet ou de la corne de cerf calcinés, ce qui fait une manière de vernis blanc dans le creux de la coupelle, afin que la matière de l'essay y puisse être plus nettement, et que le bouton de l'essay s'en détache plus facilement.»La même ordonnance recommandait aux essayeurs d'employer du plomb parfaitement pur pour opérer le départ du cuivre allié à l'or ou à l'argent. Cette recommandation était d'autant plus nécessaire que le plomb était alors presque toujours argentifère, comme le montre l'analyse des couvertures de plomb d'anciennes églises. C'est de là que vient probablement la croyance populaire que le plomb qui vieillit sur les toits se change en argent. - ![]() Le vrai laboratoire d'alchimie, d'après le Theatrum Chemicum britannicum, 1652. Cependant pour opérer le départ de l'argent dans les alliages d'or et d'argent, la coupellation ne suffisait plus. On employa l'eau-forte pour dissoudre l'argent sans toucher à l'or. Ce moyen devint d'un usage fréquent dès le commencement du XVIe siècle, à en juger par une ordonnance du roi François Ier. Les Vénitiens et les Hollandais avaient alors le monopole de la fabrication de l'eau-forte et de l'eau régale. Avant l'emploi de l'eau-forte, les essayeurs se servaient du ciment royal et de l'antimoine. Le ciment royal était un mélange de briques pilées, de vitriol, de sel commun et de nitre, mélange déjà connu des anciens. Quant à l'emploi de l'antimoine, le procédé de calcination devait être très défectueux : l'or ainsi séparé était peu malléable, il fallait le calciner de nouveau et en chasser les fleurs d'antimoine au moyen de soufflets. L'altération
des monnaies était un des moyens les plus ordinaires que les princes
employaient alors pour remplir leurs caisses. Pour détourner d'eux
les soupçons, ils accusaient de ce crime les physiciens et les alchimistes.
Le roi Charles V fit, en 1380,
une ordonnance par laquelle il interdisait à tous les citoyens «
de se mêler de chimie et d'avoir aucune espèce de fourneau
dans leurs chambres ou maisons. » Les souverains se relâchèrent
plus tard de cette rigueur. On trouve, dans les archives des chancelleries
de France La bière ou cervoise était alors sophistiquée autant qu'elle l'est aujourd'hui. C'est ce qui résulte des plus anciens statuts des brasseurs de Paris, qui portent que « nul ne peut faire cervoise, sinon d'eau et de grain, à savoir d'orge, de méteil ou de dragée; que quiconque y mettra autre chose, comme baye, piment ou poix-résine, sera condamné à vingt sous d'amende, et ses brassins confisqués. »Ces statuts furent renouvelés avec quelques additions qui portaient « que les brasseurs seront tenus de faire la bière et cervoise de bous grains, bien germés et brassinés, sans y mettre ivraie, sarrasin, ni autres mauvaises matières, sous peine de quarante livres parisis d'amende; que les jurés visiteront les houblons avant qu'ils soient employés, pour voir s'ils sont mouillés, chauffés, moisis et gâtés; afin que s'ils sont trouvés défectueux, les jurés en fassent rapport à la justice, pour faire ordonner qu'ils seront jetés à la rivière. Aucuns vendeurs de bière et cervoise en détail n'en pourront vendre si elles ne sont bonnes, loyales et dignes d'entrer au corps humain, sous peine d'amende arbitraire et confiscation.»Le vin, plus encore que la bière, avait de tout temps exercé l'esprit malfaisant des sophisticateurs. Une ordonnance du prévôt de Paris, porte « que pour empêcher les mixtions et les autres abus que les taverniers commettaient dans le débit de leurs vins, il serait permis à toutes personnes qui prendraient du vin chez eux, soit pour boire sur le lieu, soit pour emporter, de descendre à la cave et d'aller jusqu'au tonneau pour le voir tirer en leur présence, etc. »En traitant les vins par la litharge (oxyde de plomb), on en corrigeait l'acidité. Mais, par cette addition, il se produisait du sucre de Saturne (acétate de plomb), qui est un poison. D'anciennes ordonnances de police mentionnent plusieurs cas d'empoisonnement, dus à cette falsification. C'est ainsi que plusieurs vignerons d'Argenteuil ![]() « afin de leur donner une couleur plus vive, plus de feu, et en diminuer la verdeur. »
L'une des substances
dont les princes paraissent avoir alors fait souvent usage, et dont ils
connaissaient parfaitement les propriétés, c'est l'arsenic
sublimé, la mort-aux-rats, autrement nommé acide arsénieux.
C'est ce qui résulte des instructions que donna, en 1384,
Charles le Mauvais, roi de Navarre « Tu vas à Paris; tu pourras, lui disait le roi de Navarre, faire grand service, si tu veux. Si tu veux faire ce que je te dirai, je te ferai tout aisé et moult de bien. Tu feras ainsi : Il est une chose qui s'appelle arsenic sublimat. Si un homme en mangeait aussi gros qu'un pois, jamais ne vivrait. Tu en trouveras à Pampelune, à Bordeaux, à Bayonne et par toutes les bonnes villes où tu passeras, ès hôtels des apothicaires. Prends de cela et fais-en de la poudre. Et quand tu seras dans la maison du roi, du comte de Valois son frère, des ducs de Berry, Bourgogne et Bourbon, tiens-toi près de la cuisine, du dressoir, de la bouteillerie, ou de quelques autres lieux où tu verras mieux ton point; et de cette poudre mets ès potages, viandes et vins, au cas que tu le pourras faire à ta sûreté; autrement ne le fais point. »Rien de plus clair que ces royales instructions d'empoisonnement. Elles nous apprennent plus sur cette matière que tous les alchimistes du Moyen âge ![]() Woudreton fut pris, jugé et écartelé en place de Grève en 1384. Voy. les Chroniques du moine de Saint-Denis et de Juvénal des Ursins. Le procès-verbal de l'interrogatoire du menestral Woudreton, conservé au Trésor des Archives, a été rapporté par Sacousse). - ![]() Appareils à l'usage des alchimistes. |
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