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Le mot climat
a été employé par les anciens géographes pour désigner une division
de la Terre, fondée sur la durée du jour comparée à celle de la nuit
au solstice d'été; cette durée dépendant de l'inclinaison du soleil
sur l'horizon terrestre, ils appelèrent climats (du grec clima,
inclinaison) les bandes ou régions de la Terre déterminées par des parallèles
entre lesquels il n'y a qu'une différence d'une demi-heure dans la durée
du plus long jour depuis l'équateur jusqu'aux cercles polaires, et une
différence d'un mois depuis les cercles polaires jusqu'aux pôles. De
là , 24 climats de demi-heures et 6 climats de mois dans chaque hémisphère.
Cette répartition égale de la durée relative des jours et des nuits
dans tous les lieux que comprend un climat astronomique entraînant pour
ces mêmes lieux une certaine conformité dans la température, le mot
climat a passé du langage de la géographie mathématique dans celui de
la géographie physique, et on a appelé climat physique d'un lieu la réunion
des phénomènes atmosphériques, terrestres, maritimes, etc., qui, combinés
avec la position astronomique, déterminent la température de ce lieu.
Si la Terre était parfaitement homogène, les climats physiques correspondraient exactement aux climats astronomiques, et les différences de température n'auraient d'autre cause que la longueur des jours (c'est-à -dire du temps d'ensoleillement) et donc des différences de latitude mais la constitution géologique du terrain, son altitude au-dessus de l'Océan, sa pente naturelle et son exposition, la disposition de ses montagnes par rapport aux points cardinaux, le rapport de la terre ferme aux eaux, la proximité ou l'éloignement de la mer, la nature particulière et la direction des vents, enfin l'état de la culture, du sol, apportent au climat des modifications importantes. Toutefois, entre les tropiques, comme entre les cercles polaires et les pôles, l'opposition entre le climat astronomique et la climat physique est moins sensible qu'entre les tropiques et les cercles polaires; aussi la division de la Terre, en cinq zones astronomiques et climatologiques n'est-elle pas dénuée de toute vérité. En considérant toutes les causes de variabilité de la température, on a pu distinguer 4 climats principaux : le climat chaud et sec, qui est celui des déserts de sable, principalement de l'Arabie et du Sahara; le climat chaud et humide, le plus insalubre de tous, celui des grandes plaines arrosées par les fleuves qui débordent (le Pendjab, la Mésopotamie, la Sénégambie, la Guyane); le climat froid et sec, celui des hautes montagnes et de la plus grande partie de l'Europe et de l'Asie; le climat froid et humide, celui des plaines septentrionales toujours enveloppées de brouillards, comme le nord de l'Asie et de l'Amérique. Mais il est très rare que l'un de ces climats existe absolument dans un pays sans des modifications qui en altèrent la nature; ce sont même ces modifications qui peuvent mériter à un climat quelconque le nom de tempéré. ce mot étant pris pour désigner une constitution atmosphérique dans laquelle le froid, le chaud, le sec et l'humide sont également tempérés l'un par l'autre. Le climat de l'Europe centrale et occidentale est ainsi considéré comme tempéré. (C. P.). Les principaux types de climatsUtilité d'une classification des climats.Une variété infinie de climats résulte de la combinaison des facteurs météorologiques. Il est cependant désirable et possible de fixer un certain nombre de types, qui se retrouvent partout où prédominent les mêmes facteurs généraux. Même si la Terre était entièrement maritime ou entièrement continentale, le fait qu'elle est ronde suffirait à amener la répétition des mêmes zones climatiques dans les deux hémisphères. La division de sa surface en continents et océans est l'origine de nombreuses variétés locales de climats; mais la répétition des contrastes que présentent les côtes orientales et occidentales ramène forcément les mêmes combinaisons dans chaque masse continentale. Une véritable classification des climats est donc une interprétation de la physionomie climatologique du globe. Elle doit mettre en lumière les analogies et en faire comprendre les causes. Sa portée dépasse ainsi le cadre de la pure géographie physique. Car elle donne la clef des analogies si frappantes qu'offrent en divers points de la Terre la végétation et même, lorsqu'on se place dans une perspective historique, l'état des sociétés humaines. Les déserts et les steppes se présentent avec les mêmes caractères partout où règnent les types de climats qui les déterminent. Le maquis méditerranéen se retrouve en Afrique du Sud, en Australie, en Californie et au Chili, partout où l'on note un climat semblable à celui qui règne de Gibraltar à l'Anatolie. Sans doute les distinctions établies pourront sembler parfois un peu trop systématiques; les limites entre les différents types ne peuvent toujours être marquées avec précision. Mais une classification logique permettra justement d'expliquer les parentés des divers groupes de climats entre eux, de faire comprendre comment et pourquoi on passe de l'un à l'autre. Principes de la
classification des climats.
Nous appelons mois chaud un mois dont la moyenne atteint 20°C, mois froid un mois dont la moyenne ne dépasse pas 5°C. L'oscillation diurne de la température ne peut non plus être négligée, particulièrement dans les basses latitudes. Après la température, l'humidité est l'élément le plus important. La somme annuelle des précipitations permet de distinguer des climats pluvieux et secs; la série des moyennes mensuelles laisse reconnaître les climats à périodes sèches. La sécheresse ne dépend pas seulement de la quantité de pluies, mais de l'évaporation, par suite, de la température. Nous appelons pratiquement mois sec un mois où la somme des précipitations, mesurée en millimètres, est inférieure au double de la température moyenne annuelle mesurée en degrés centigrades : soit moins de 50 mm dans les climats chauds, moins de 25 mm dans les climats tempérés, moins de 10 mm dans les climats froids. La nébulosité, l'humidité de l'air et le nombre des jours de pluie doivent aussi être considérés autant que possible. Les variations de la pression atmosphérique et des vents entreront en ligne de compte à titre explicatif. Les grands groupes.
Le groupe des climats chauds;Le groupe des climats chauds est caractérisé par une moyenne annuelle toujours supérieure à 20°C. Aucun mois ne s'abaisse d'ailleurs au-dessous de cette moyenne. La variation annuelle ne dépasse pas 5°. Par contre, la variation diurne est très forte. L'exubérance de la végétation et de la vie animale est importante. Dans la zone des climats tempérés la moyenne annuelle est inférieure à 20°C et plusieurs mois s'abaissent au-dessous de cette température, sans que cependant la période froide puisse dépasser 8 mois. La variation annuelle de la température est toujours très nettement marquée. Il y a donc une périodicité thermique, qui manque aux climats chauds et qui se manifeste dans la vie des plantes de façon assez évidente pour changer complètement l'aspect des contrées suivant la saison. Par contre, les climats chauds offrent généralement une périodicité dans le régime des précipitations. Les caractères de la végétation et les conditions de la vie humaine y sont commandés par les variations de la somme annuelle des pluies et l'existence de périodes sèches plus ou moins marquées. On doit distinguer parmi les climats chauds ceux qui ne connaissent pas à proprement parler de période sèche, ce sont les climats équatoriaux, et ceux qui connaissent une période sèche, ce sont les climats tropicaux proprement dits. Au contraire, ce sont les variations thermiques qui permettent de diviser les climats tempérés en climats à saison froide (4 mois à 5°C) et climats sans saison froide. De même, dans les climats froids. nous aurons à distinguer ceux qui ont une saison tempérée (4 mois au moins au-dessus de 10°C) et ceux qui n'en ont pas. La vie végétale et même la vie humaine se retirent peu à peu de ces zones, dont la dernière est presque entièrement située à l'intérieur du cercle polaire. Jusqu'ici nos grandes divisions sont à peu près conformes aux zones thermiques de Köppen. Mais on s'en écartera pour mettre à part les climats désertiques. Dans les climats chauds et tempérés proprement dits, la somme des précipitations est partout suffisante, on ne connaît pas de saison sèche de huit mois. Il en est autrement dans les régions désertiques, qui, dans l'Ancien monde, forment une zone continue oblique par rapport aux parallèles, allant de l'Afrique tropicale à l'Asie orientale. D'un bout à l'autre de cette zone qui rompt la continuité des zones chaude et tempérée, nous retrouvons des caractères climatiques constants. Le plus frappant est la sécheresse (somme annuelle inférieure à 25 cm; plus de 8 mois secs). La limpidité de l'air, la tendance à la formation d'anticyclones, le régime de calmes et de vents divergents s'y observent partout. Même au point de vue thermique, il y a des caractères communs. Partout l'oscillation annuelle est très prononcée, même dans les parties les moins élevées en latitude. Toutefois on doit distinguer les climats désertiques chauds, en liaison avec les climats tropicaux ou les climats tempérés sans saison froide, et les climats désertiques froids en liaison avec les climats tempérés et froids. En résumé, nous avons huit groupes : Climats chauds sans période sèche ou climats équatoriaux,Dans chaque groupe, il y aura presque toujours à distinguer une variété continentale à oscillations thermiques plus fortes et une variété océanique. En outre les moussons viennent introduire des perturbations dans le régime régulier des climats chauds, commandé presque exclusivement par l'influence des facteurs astronomiques; ces perturbations se font même sentir dans la zone tempérée en sorte qu'on peut faire une place à part aux climats de moussons. L'influence du relief du sol détermine des variétés de climats particuliers; nous étudierons seulement ici celles qui s'observent dans la zone chaude, réservant pour un chapitre spécial l'étude du climat alpin. Climats équatoriaux.
Climat
équatorial océanique.
Ce climat règne dans les îles équatoriales de l'océan Pacifique et de l'océan Indien, entre 15° Nord et 10° Sud. La station de Jaluit dans les îles Marshall en offre un excellent exemple. On peut donner à ce type de climat le nom d'Océanien. Climat
équatorial continental.
La forêt primaire couvre les régions où règne le climat équatorial normal. C'est dans le bassin de l'Amazone que ce climat a la plus grande extension, aussi l'appelle-t-on climat Amazonien. Il s'étend jusqu'au pied des Andes, et règne d'autre part sur les côtes de Guyane. En Afrique, il n'occupe qu'une frange étroite sur la côte Nord du golfe de Guinée et ne s'étale que dans la partie moyenne du bassin du Congo, jusqu'au Plateau des Lacs du Haut Nil. Le régime tropical à affinités désertiques lui succède à l'Est du Victoria Nyanza. La transition est marquée par l'augmentation des oscillations diurne et annuelle du thermomètre, la diminution de la somme annuelle des pluies et l'apparition de périodes sèches, qui donnent un caractère particulier au climat du plateau lacustre (Mengo). Nous retrouvons le climat équatorial normal en Indonésie et en Nouvelle-Guinée. Climats tropicaux.
Ces contrastes ne se font guère sentir, il est vrai, que dans les variétés continentales. La variété océanique du climat tropical diffère même assez peu du climat Océanien. Une moyenne annuelle plus basse, mais encore supérieure à 20°C, une variation thermique légèrement plus accentuée, mais encore inférieure à 5°C, une somme annuelle de pluies moins considérable, un régime sans période sèche, mais avec un maximum bien prononcé, tels sont les traits essentiels du climat que nous observons à Hawaii et dans toutes les îles de l'océan Pacifique situées aux mêmes latitudes (climat Polynésien). La station de Honolulu les met en lumière. Nous avons au contraire à distinguer au moins cinq types différents de variétés continentales. Les seules influences astronomiques déterminent deux types, suivant qu'on a deux maxima de pluie ou un seul. Dans le premier cas, il y a en théorie deux périodes sèches; en pratique, la plus grande est seule nettement marquée, mais elle est moins longue et par suite moins sensible à la végétation que dans le second cas, où une seule grande période sèche s'étend sur 4 à 7 mois. Des formes de végétation différentes correspondent à ces climats différents, pour lesquels on a proposé les noms de soudanien et sénégalien : d'un côté, la savane coupée de bouquets d'arbres et de forêts primaires le long des cours d'eau; de l'autre. la steppe avec brousse épineuse annonçant l'approche du désert. Partout où s'observe le climat sénégalien, le désert est proche. Nulle part l'extension de ces deux types n'est mieux marquée qu'en Afrique. La zone du climat Soudanien enveloppe celle du climat Amazonien, en faisant un crochet autour de la région des sources du Nil. Ce crochet caractéristique est répété par toutes les limites d'espèces végétales et animales qui nous sont connues. Cette disposition explique les affinités floristiques de part et d'autre de l'équateur. La zone du climat Sénégalien forme une frange bordière le long de la lisière méridionale du Sahara. On y note la transition graduelle au désert. Elle s'étale largement sur les plateaux crevassés de l'Afrique orientale. On retrouve ces types de climats non seulement dans l'Afrique méridionale (lisière du Kalahari), mais sur le plateau du Brésil (Matto Grosso) et en Australie sur la bordure du désert intérieur. Partout, on constate une moyenne thermique inférieure à 25°C, une amplitude supérieure à 5°C, une somme annuelle de pluies inférieure à 1500 mm, avec une période sèche atteignant respectivement 4 et 6 mois pour les climats Soudanien et Sénégalien. Nous donnons comme type du climat Soudanien : Port-au-Prince (Haïti). Yégué (Togo); comme type du climat Sénégalien : Veracruz (Mexique), Bathurst (Gambie), Gorée (Sénégal) et Luanda (Angola). Climats de moussons.
On imagine aisément l'influence d'un climat à contrastes saisonniers aussi marqués sur toutes les manifestations de la vie. On en retrouve partout l'empreinte dans les formes de végétation. En Inde, la vie de millions d'individus est réglée par la marche des saisons et dépend des caprices du climat. Un retard de la période des pluies, une prolongation intempestive des précipitations torrentielles ruine les récoltes. Dans les contrées voisines de l'équateur, l'inégale distribution des précipitations dans l'année est le seul contraste que présente le climat de moussons; mais, lorsqu'on approche des tropiques, la variation thermique annuelle s'accentue, et cela d'autant plus qu'on s'éloigne de la mer. La variation diurne devient très forte pendant la saison sèche; on a noté dans le Nord de l'Inde des minima absolus atteignant ou dépassant même 0°C. On distinguera donc un climat de moussons subéquatorial et un climat de moussons tropical. Le premier règne dans le Dekkan et sur les côtes du golfe du Bengale (types : Calcutta, Rangoon). La période sèche y est très marquée, même au pied de l'Himalaya et sur le bord des Ghâtts orientales, où la somme annuelle des pluies atteint localement 5 et même 10 m. Mais la variation thermique ne dépasse guère 10° C. Ce climat, qu'on peut appeler Bengalien, se retrouve dans le Nord de l'Australie (Cooktown). Le climat de moussons tropical ou continental règne dans la vallée du Gange et les provinces centrales de l'Inde; c'est le climat Hindou proprement dit. L'amplitude thermique est plus forte, tant à cause de la latitude que de la situation continentale. La quantité de pluie annuelle diminue progressivement vers l'Ouest et, bien que l'absence de précipitations soit moins complète pendant la période sèche, le climat prend. une teinte de plus en plus subdésertique. Dans la vallée de l'Indus et le Pendjab, la transformation est radicale, on a affaire à un climat très sec; un analogue de l'erg saharien s'étend le long de l'Indus, qui arrive à la mer, très appauvri, et des irrigations seules ont permis le développement agricole du Haut Pendjab (types: Lahore, Jacobabad). C'est un climat analogue qui se retrouve sur la côte de l'Arabie et de la Somalie. Le climat Hindou, s'étend sur tout le Haut Laos et la Chine méridionale (Canton), où il devient progressivement plus froid et plus également pluvieux (passage au climat Chinois C1). L'influence du relief du sol et de l'orientation des côtes modifie les caractères du climat (le moussons dans presque toute la péninsule Indochinoise, en déplaçant la période pluvieuse. Dans l'Annam, c'est la mousson d'hiver, se heurtant contre les chaînes côtières après la traversée de la mer de Chine, qui détermine la période des pluies (Hué). L'influence de ce régime est encore sensible en Cochinchine (Ho-Chi-min ville) et dans le lias Tonkin (Hanoï). En Thaïlande, où la mousson d'hiver est encore humide, la mousson d'été ne perd pas toute influence sur les précipitations. Aussi a-t-on deux périodes de pluie (type : Bangkok). Le climat Annamite se retrouve pour les mêmes raisons sur la côte orientale du Dekkan (Chennai). Le climat Thaïlandais règne sur la côte orientale du Sri Lanka, où la latitude et la situation océanique diminuent assez la variation thermique pour qu'on se rapproche du climat équatorial Amazonien à deux périodes de pluie (Colombo). Dans ces variétés aberrantes des climats de moussons, où la période sèche est toujours plus on moins atrophiée, le régime atmosphérique n'a pas la stabilité ordinaire des climats tropicaux. Les typhons et les cyclones naissent surtout dans ces régions troublées. Ces conditions anormales pour la latitude rapprochent, au point de vue de la marche du baromètre, ces pays des régions tempérées. Climats tempérés
sans saison froide ou climats subtropicaux.
Ces caractères commencent déjà à se dessiner dans la zone des climats tempérés sans saison froide, ou climats subtropicaux. sous y trouvons partout une moyenne annuelle inférieure à 20°C. Mais le nombre de mois où la moyenne s'abaisse au-dessous de 10°C ne dépasse jamais 4°C. La variété la plus connue de ce groupe de climats est celle du climat Méditerranéen qui doit son originalité à l'existence d'une période sèche d'été. Mais la période sèche petit aussi faire défaut, comme dans la Chine méridionale (climat Chinois). Dans les montagnes de la zone tropicale, on voit s'associer à un régime thermique tempéré un régime de pluies tropicales (climat Colombien et Mexicain). Ainsi nous devons distinguer au moins trois sous-groupes. Le
climat chinois.
Le climat Chinois se retrouve aux États-Unis dans les États riverains du golfe du Mexique et ceux du littoral atlantique méridional (Nouvelle-Orléans, Charleston). Les influences de moussons s'y font sentir surtout dans les États sud-atlantiques, l'anticyclone du Manitoba jouant le même rôle que le maximum barométrique de Sibérie. Mais des cyclones parcourent fréquemment en hiver la vallée du Mississippi, ou longent le littoral atlantique. Ils amènent des coups de froid qu'ils appelés cold waves. Les minima moyens atteignent -4,9°C à la Nouvelle-Orléans, -4°C à Charleston. C'est encore au type chinois qu'il convient de rattacher le climat des bassins moyens du Parana et du Paraguay dans l'Amérique du Sud. La transition est graduelle, d'un côté au climat tropical (Floride Nord, Brésil Sud), de l'autre à des climats continentaux plus extrêmes avec périodes sèches (climat des Great Plains et du Texas aux États-Unis, climat des Pampas en Argentine). Le même rapport existe encore en Australie entre la zone subdésertique et la zone de climat tempéré sans périodes sèches, qui longe le pied des Alpes australiennes (Brisbane, Sydney). Dans l'Afrique méridionale, c'est au type chinois qu'il faut rattacher le curieux climat du Natal (Afrique du Sud), qui frappe par sa chaleur et son humidité constante, contrastant avec les inégalités des climats voisins et la sécheresse de la région proche du Cap. Le
climat méditerranéen.
Sur les côtes de l'océan Atlantique et dans toute la partie Nord du bassin occidental de la Méditerranée, l'amplitude thermique est atténuée, la période pluvieuse est précoce et abondante. Le mois le plus pluvieux est souvent octobre (Provence, Italie centrale). Cette variété à influences océaniques peut être appelée climat Portugais (type : Lisbonne), bien que ce soit dans l'archipel des Açores qu'on trouve le type le plus nettement océanique. La variété normale ou climat Hellène manifeste une accentuation de plus en plus forte de l'oscillation thermique, un retard de la période des pluies et une réduction de plus en plus grande de la somme annuelle, au fur et à mesure qu'on avance vers l'Est. La faible nébulosité et la luminosité, caractéristiques du climat méditerranéen, sont aussi de plus en plus marquées. Tunis, Palerme, Athènes, Izmir et Jérusalem mettent en lumière cette progression, qui conduit insensiblement à un climat subdésertique, nettement réalisé dans la Syrie continentale et l'Iran (climat Syriaque, types : Mossoul, Téhéran). L'instabilité de l'atmosphère est remarquable dans la zone méditerranéenne, particulièrement clans la saison pluvieuse et spécialement dans la zone de transition, où se font sentir les influences océaniques. Les dépressions barométriques qui parcourent le bassin occidental de la Méditerranée donnent lieu à des vents locaux qui contribuent à rendre plus sensibles les contrastes thermiques. Le Leveche en Espagne, le Sirocco en Tunisie, Algérie et Sicile, vents chauds et secs, le Mistral en Provence, la Bora sur la côte dalmate, vents froids et violents, donnent une teinte spéciale aux climats des pays sur lesquels ils soufflent. L'influence du relief du sol augmente encore les contrastes locaux. Les chaînes montagneuses côtières forment un écran, qui arrête les précipitations, au détriment des plaines et des plateaux situés en arrière. Aussi le régime subdésertique apparaît-il déjà dans l'Asie Mineure intérieure. Les hauts plateaux de l'Atlas ont eux-mêmes un régime extrême, aggravé par l'irrégularité des précipitations, dont le, régime n'est pas nettement caractérisé (Djelfa). C'est à des raisons analogues qu'il faut attribuer la faible extension du climat méditerranéen en Amérique. Les mêmes conditions atmosphériques qui donnent au climat de l'Europe méridionale son cachet particulier se retrouvent en effet réalisées sur les côtes de la Californie et du Chili. Cependant le climat méditerranéen ne s'y observe que sur une frange littorale étroite. La Sierra Nevada de Californie arrête les vents pluvieux, et sur les plateaux du Grand Bassin règne déjà le climat désertique du type Aralien. Le contraste est d'autant plus grand, que la variété représentée sur la côte californienne est justement la variété océanique du climat méditerranéen. L'oscillation thermique est atténuée et ralentie; les automnes sont, exceptionnellement chauds et conviennent aux cultures fruitières (Sacramento). Sur la côte même, à San Francisco, la moyenne d'octobre est plus élevée que celle de juillet. La Cordillère des Andes joue un rôle analogue à celui de la Sierra Nevada. Le climat de la bande côtière du Chili est aussi très océanique au point de vue de l'oscillation thermique, les températures d'été sont relativement basses. L'influence d'un courant froid côtier doit entrer en ligne de compte, comme pour San Francisco. En Afrique du Sud, des montagnes élevées formant le rebord de hauts plateaux servent d'écran aux vents marins et le Sud de la région du Cap jouit seul du véritable climat méditerranéen. Les steppes du Karroo ont un climat analogue au climat syriaque. Vers le Natal, des influences de moussons se font sentir, la période des pluies est reportée en été, l'hiver bénéficiant encore de pluies cyclonales (climat Chinois). Dans l'Australie méridionale, nous retrouvons le climat méditerranéen, passant graduellement vers le Nord et l'Ouest au climat désertique, vers l'Est au climat Chinois (Sydney). Climats
d'altitude subtropicaux.
Au voisinage des tropiques, les plateaux élevés jouissent d'un climat analogue, différant seulement par une amplitude thermique un peu plus forte et un régime de pluies de type tropical avec période sèche plus ou moins marquée et maximum unique. Le Plateau central du Mexique offre un excellent exemple de ce climat que l'on a appelé Mexicain (type : Mexico). Mais on le retrouve dans l'Amérique du Sud sur les plateaux de Bolivie (Cochabamba). Ce sont encore les mêmes conditions qui règnent en Ethiopie et sur les plateaux du Transvaal (Prétoria). Climats tempérés
à saison froide.
Nulle part la différence entre les climats océaniques et continentaux n'est plus marquée. Elle se manifeste, non seulement dans le: régime thermique, mais même dans le régime des précipitations. L'amplitude, qui dépasse rarement 10°C dans les climats océaniques, atteint 30°C dans les climats continentaux. Les premiers ont généralement une moyenne annuelle plus basse à égale latitude, des étés beaucoup moins chauds, des hivers très doux. Les précipitations sont abondantes, sans saisons sèches, mais avec un maximum d'hiver, dû à l'influence des cyclones d'origine atlantique, qui assaillent plus fréquemment les côtes d'Europe pendant la saison froide. Dans les climats continentaux le maximum des précipitations est au contraire en été. Une transition graduelle conduit du climat océanique au climat continental. Le premier ne s'étend guère en réalité au delà d'une frange étroite du littoral atlantique, comprenant la Galice, la côte des Landes de Gascogne, la Bretagne et le Cotentin, l'Angleterre occidentale et la plus grande partie de l'Irlande. Un climat de transition règne sur toute l'Europe occidentale, jusqu'au méridien de Hambourg. C'est ce qu'on a appelé le climat Parisien. La moyenne annuelle y est plus élevée que dans le climat océanique ou Breton, l'hiver moins rigoureux que dans le climat continental ou Polonais. La station de Brest met en lumière les caractères du climat Breton; celles de Paris, Toulouse, Karlsruhe montrent les variétés du climat de transition Parisien. Le climat continental, auquel appartiennent déjà le Brandebourg, la Saxe et la République Tchèque, devient de plus en plus rigoureux au fur et à mesure qu'on avance vers l'Est (Prague, Cracovie, Kiev). En même temps, la somme annuelle des précipitations diminue et l'automne prend de plus en plus le caractère d'une saison sèche. Dans la Russie méridionale, il tombe en moyenne moins de 500 mm, dont 65% pendant les mois d'été. La forêt cède la place à des prairies steppiques (climat Ukrainien). Plus à l'Est, on tombe dans la zone du climat désertique aralien. Nous assistons ainsi, dans la zone tempérée à saison froide, comme dans la zone méditerranéenne, à une transition graduelle de l'Ouest à l'Est vers les climats désertiques, qui règnent au centre de la masse continentale eurasiatique. En Amérique, le passage est singulièrement plus brusque. Le climat océanique est limité à une frange littorale au pied des Montagnes Rocheuses de la Colombie Britannique, dont le haut relief augmente singulièrement les précipitations (comparer Astoria avec Brest), mais au détriment des plateaux situés en arrière, où règne le climat aralien. De même, dans l'Amérique du Sud, la côte méridionale du Chili jouit d'un climat extrêmement tempéré et pluvieux, niais à l'Est règne dans la Cordillère une sécheresse extraordinaire. En somme c'est le climat continental qui est le type normal de la zone tempérée à saison froide; c'est lui qui a la plus grande extension géographique. Non seulement il apparaît en Europe, lié par une transition graduelle au climat océanique, qui caractérise les côtes occidentales des continents, mais il règne sur les côtes orientales. En Asie nous le trouvons dans le bassin moyen et inférieur de l'Amour, mais de hautes montagnes l'empêchent de s'étendre à l'Ouest, et il confine au climat désertique du Gobi, tandis qu'au Sud, l'influence de la mousson lui imprime un caractère à part en Mandchourie et dans le nord de la Chine. Là nous avons le seul exemple d'un climat tempéré à saison froide ayant une période sèche d'hiver nettement marquée. Le renversement des vents est un fait frappant à Pékin. En hiver les vents continentaux du Nord-Ouest, extrêmement secs et froids, originaires du maximum de Sibérie, soulèvent des tempêtes de neige ou de poussière. En été les vents océaniques du Sud-Est et de l'Est apportent les pluies. Ce climat original est ce qu'on appelle le climat Mandchourien (types : Pékin, Moukden). L'augmentation des précipitations et l'élévation de la température vers le Sud le font passer au climat Chinois. Malgré son caractère insulaire, le Japon central se rattache au climat Mandchourien. Toutefois les oscillations thermiques y sont moins fortes que dans le nord de la Chine (Tokyo). La côte occidentale présente même une particularité curieuse : c'est la mousson d'hiver qui y apporte la pluie, après avoir traversé la mer (Kanazawa). En Amérique, l'extension du climat continental n'est pas limitée par les mêmes raisons que dans l'ancien monde. Il règne sur une large zone, depuis l'Atlantique jusqu'aux sources du Mississippi. Les variations thermiques augmentent de plus en plus, au fur et à mesure qu'on s'approche du centre de l'anticyclone du Manitoba; la somme des précipitations annuelles et surtout le nombre des jours de pluie diminuent. Au pied des Montagnes Rocheuses nous retrouvons le climat de la Russie méridionale, qui se rapproche du climat désertique des plateaux de l'Ouest (Omaha, Denver). D'autre part à l'Ouest des Appalaches et dans le bassin moyen du Mississippi, règne une variété qui se rapproche des climats subtropieaux : la moyenne annuelle est plus élevée, les précipitations sont abondantes, mais leur maximum est au printemps, en sorte qu'une tendance à la sécheresse, plus ou moins marquée suivant les années, se manifeste en automne. Ce climat, particulièrement favorable à la culture du maïs, se retrouve en Europe dans les plaines du bassin moyen et inférieur du Danube (plaine Hongroise, Roumanie); d'où le nom de climat Danubien qui est souvent employé pour, le désigner. Il passe d'un côté au climat méditerranéen, de l'autre au climat ukrainien, qui s'étend jusqu'en Roumanie (Dobroudja, Valachie orientale). Dans l'hémisphère Sud, le groupe des climats tempérés à saison froide ne peut, vu la faible extension des continents, être guère représenté que par la variété océanique. Ses caractères (forte pluviosité, pressions basses et instables, oscillations thermiques très faibles) sont très marqués sur la côte du Chili et en NouvelleZélande, où ils favorisent à la fois l'extension des glaciers et le développement de la végétation arborescente. L'écran des Andes, arrêtant les précipitations venues du Pacifique, amène la juxtaposition du climat océanique avec un climat relativement sec et continental, qui règne dans le Sud de l'Argentine (San Luis), en passant vers le Nord au climat tropical sec. En Australie, on pourrait noter une transition semblable sur le versant Ouest de la chaîne côtière orientale. Climats désertiques
chauds.
On l'a observé particulièrement sur la côte occidentale de l'Afrique du Sud. La variation thermique y est très faible, la moyenne annuelle exceptionnellement basse. A Port Nolloth, dans le Namaqualand, par 29° de latitude, elle tombe au-dessous de 14°C. Le mois le plus chaud dépasse à peine 15°C. Malgré l'insuffisance des précipitations, l'atmosphère est loin d'être pure, de fréquents brouillards voilent le sol. On attribue à l'influence du courant froid, qui longe la côte, ces caractères particuliers. Il est remarquable, que, partout où l'on retrouve le même climat, sur la côte occidentale du Sahara, du Pérou et du Chili septentrional, existe également un courant froid longeant la côte (Lima). Il n'est pas de climat plus ingrat que ce climat, que nl'on a proposé d'appeler Péruvien. Rarement la nature se montre plus inhospitalière à l'homme que dans les solitudes du désert d'Atacama, ou sur la côte de la Namibie. Le climat Saharien est moins répulsif. Plus froid en hiver, il est beaucoup plus chaud en été. Partout où l'irrigation peut être pratiquée, le sol donne naissance à la végétation la plus exubérante; les oasis du Sahara ont été depuis les temps les plus reculés recherchées par es Humains. La valeur de l'oscillation thermique annuelle augmente en général vers le Nord et l'Est. L'oscillation diurne est partout supérieure à 15°C. Le gel n'est pas rare dans le Sahara Algérien. Au Caire même on note des températures de 2°C, alors que le maximum absolu atteint 42°C. L'humidité moyenne est à peu près partout inférieure à 50%, elle peut s'abaisser jusqu'à 20%. Le climat désertique saharien règne non seulement sur tout le Sahara, mais s'étend sur la plus grande partie de l'Arabie. Nous le retrouvons dans l'Afrique australe (Kalahari), l'Australie et la Californie (Yuma). Climats désertiques
froids.
Le climat Aralien, comme le climat Saharien, n'est pas hostile à toute manifestation de l'activité humaine. Les déserts et steppes de l'Asie centrale sont les territoires de parcours de populations hardies et ont été le point de départ de ces grands mouvements de peuples, qui ont bouleversé la face de l'Europe. L'irrigation y fait naître des oasis, comme dans le Sahara. Au pied des colosses montagneux de l'Asie centrale, le Ferghana nous révèle les traces d'une civilisation ancienne relativement avancée. On ne connaît guère la variété océanique des climats désertiques tempérés. Le climat de la Patagonie paraît être l'exemple qui y correspondrait le mieux, tout en présentant des affinités avec le climat ukrainien, qui règne dans le Sud de l'Argentine (Chubut). Des vents violents, un ciel souvent voilé de brume, des températures d'été très basses et des précipitations insuffisantes donnent à la côte un caractère âpre, qui s'atténue graduellement vers l'Ouest quand on approche des Andes. Climats froids
à été tempéré.
La variété océanique se distingue par
un hiver doux, un printemps tardif et un automne chaud (température d'octobre
supérieure à mai), un été relativement frais. Les pluies y sont abondantes,
particulièrement pendant l'automne et l'hiver, où les dépressions barométriques
se déplacent vers les hautes latitudes. Ce climat règne dans les îles
baignées par les branches extrêmes des courants chauds (Islande, Féroé,
Shetland) et sur toute la côte de Norvège. La côte Baltique de la Suède
méridionale échappe déjà à ces influences. A Stockholm la variation
annuelle est de plus de 20°C.
La variété continentale a une extension bien plus grande; elle règne sur une large zone d'un bout à l'autre du continent Eurasiatique. La moyenne annuelle est comprise entre + 5°C et -5°C. L'oscillation augmente graduellement de l'Ouest à l'Est, de la Russie à la Sibérie orientale. A Moscou, elle est de 30°C. à Barnaoul (Altaï) et Irkoutsk, de près de 40°C. Les précipitations diminuent aussi graduellement, et l'hiver devient presque une véritable saison sèche en Sibérie. On sait que ces caractères sont dus à l'influence de l'anticyclone, qui a son centre vers Verkhoïansk. Tout le Canada, au Nord de la région des Lacs, jouit du même climat âpre, mais qui n'exclut pas la végétation. Les températures d'été y dépassant 15°C, les arbres peuvent se développer jusqu'au voisinage du cercle polaire. Climats froids
sans saison tempérée.
Le climat de montagneDans tous les pays, la montagne est par son climat, autant au moins que par son relief, un monde à part. Tous les phénomènes météorologiques : température, humidité, précipitations et vents, y présentent des caractères originaux et y font sentir leur influence plus impérieusement que partout ailleurs. Non seulement en effet la distribution des plantes, la répartition des habitations et les formes de l'activité économique reflètent les variations et les caprices du climat montagnard; mais la sculpture du relief doit elle-même ses caractères particuliers aux modes spéciaux de décomposition des roches et d'érosion que déterminent les conditions météorologiques des hauteurs.La pression atmosphérique
en montagne.
La température
en montagne.
Dans les hautes montagnes la valeur du refroidissement suivant l'altitude dépend des conditions topographiques. L'abaissement de température est en général plus rapide sur les pentes raides et les versants tournés au Sud, plus lent sur les pentes douces, sur les plateaux et les versants tournés au Nord. Oscillation
de la température.
Inversion
de température.
Insolation.
Le climat des montagnes, qu'on compare souvent au climat polaire, en diffère profondément par l'échauffement du sol, qui permet à la végétation de se développer malgré les basses températures de l'air. C'est ce qui explique que le Faulhorn, en Suisse, sur un espace de 4,5 ha, offre au botaniste 131 espèces de phanérogames, alors que dans tout l'archipel du Svalbard, on en récolte à peine 93. Si les pentes montagneuses bénéficient pendant le jour de la chaleur que l'atmosphère raréfiée ne peut absorber, elles sont réciproquement soumises la nuit à un refroidissement d'autant plus intense que l'air n'arrête pas le rayonnement. On a trouvé qu'au sommet du Mont-Blanc la valeur du rayonnement nocturne est de 95% plus élevée qu'à Chamonix. La température de l'air ne peut manquer d'être influencée par celle du sol et elle le sera d'autant plus que les formes du terrain étendront la surface de contact du sol et de l'atmosphère. De là vient l'exagération des variations thermiques dans les vallées, leur atténuation sur les sommets isolés. Par là s'explique aisément le surchauffement des dépressions pendant l'été et leur refroidissement excessif en hiver, qui va jusqu'à l'inversion de température. Enfin c'est encore la raison principale du contraste si souvent marqué entre les deux flancs d'une vallée. Dans les Alpes les mots populaires d'adret et d'ubac désignent le versant tourné au midi, où les maisons grimpent très haut au milieu des prairies, et le versant tourné au nord, qui parait plus sombre sous son tapis de forêts respectées par l'homme. Ce contraste se retrouve partout, même dans des montagnes peu élevées comme les Vosges ou le Massif Central. Il se traduit même dans la valeur moyenne des limites d'altitude suivant l'exposition. L'insolation explique encore le fait bien connu que les vallées orientées du Nord au Sud sont en général plus chaudes, ont une flore plus méridionale et sont plus habitées que les vallées orientées de l'Est à l'Ouest. Dans celles-ci, en effet, un des versants est entièrement soustrait à l'insolation. Précipitations
atmosphériques.
Un fait général bien connu domine : c'est
l'augmentation de la somme annuelle des précipitations avec l'altitude.
Cette augmentation est encore plus irrégulière que la diminution de la
température et il est impossible d'en donner une valeur moyenne, même
approximative.
La hauteur de la limite des neiges éternelles dépend avant tout de la température. Théoriquement elle correspond à la zone où la moyenne de l'été reste en dessous de 0°C; elle doit donc s'abaisser de l'équateur au pôle. En réalité, son altitude moyenne la plus élevée est plus voisine des tropiques que de l'équateur. Ce seul fait indique. que les précipitations ont une importance aussi grande que la température. Le rôle de ces deux facteurs apparaît nettement lorsque l'on compare l'altitude moyenne de la limite des neiges éternelles avec les températures et les précipitations moyennes aux différentes latitudes. Les vents.
Le
Foehn.
Le foehn est surtout commun dans les hautes vallées de la Suisse et du Tyrol, entre Genève et Innsbruck. Dans le bas Valais et sur le lac de Genève il est connu sous le nom de vaudaire. Des vents analogues par leurs causes et leurs caractères existent dans toutes les montagnes. En Nouvelle Zélande, au Groenland, en Iran, au Japon, on a signalé des cas de foehn typiques. Sur le versant oriental des Montagnes Rocheuses, les Indiens donnent le nom de chinook à un vent de montagne sec et chaud soufflant de l'Ouest, qui a tous les caractères du foehn. En un jour, le chinook fait monter le thermomètre de -10°C à + 20°C. Non seulement la neige, épaisse d'un pied, fond entièrement, mais au bout de peu de temps l'herbe est devenue sèche, au point qu'on n'y voit pas la trace du pied. C'est grâce à ce vent que la limite polaire des céréales, qu'on trouve dans le Canada oriental à la latitude de Bordeaux, remonte jusqu'au lac Athabasca au pied des Montagnes Rocheuses, par 60° de latitude. Les isothermes d'hiver font toutes un crochet significatif vers le Nord, en abordant la zone du chinook. De fortes pluies et un temps froid sur la côte Pacifique accompagnent toujours le chinook sur le versant occidental des Montagnes Rocheuses. Les vallées du versant Nord des Pyrénées centrales et Atlantiques sont visitées par un vent sec et violent ayant tous les caractères du foehn. Le vent d'autan est aussi une sorte de foehn. Sa violence et sa sécheresse sont particulièrement sensibles sur le plateau du Sidobre et dans la plaine de Castres, où il dessèche les mares, tarit les sources et fait éclater les chênes. Au même moment le versant méditerranéen du Languedoc a un temps humide, nuageux et même parfois pluvieux, avec un vent de même direction appelé le marin. Principaux types
de climats de montagne.
Dans la zone tropicale, le climat de montagne présente deux particularités intéressantes : 1° par suite des hautes températures qui règnent au niveau de la mer toute l'année, l'isotherme de 0°C se trouve toujours à une très grande altitude, bien au-dessus de la zone des précipitations maxima. Il en résulte le développement d'une zone sèche de caractère steppique, entre la limite des arbres et celle des neiges éternelles.C'est dans la zone tempérée et froide que le climat de montagne offre les particularités les plus curieuses. Il est caractérisé par la concordance générale de la zone des précipitations maxima avec le commencement de la zone froide. Ce fait a une très grande importance au point de vue de l'érosion et du relief du sol; il n'en a pas moins au point de vue de la végétation, car il amène la disparition de la zone désertique, qui caractérise les montagnes des pays tropicaux. Mais la différence capitale avec le climat des régions tropicales est dans l'importance prise par l'insolation. Par suite de l'obliquité des rayons solaires, les pentes bien exposées bénéficient d'une insolation plus forte que les surfaces planes; mais, par contre, les pentes tournées au Nord sont sacrifiées. Les contrastes d'exposition jouent donc un rôle de plus en plus important. La diversité qui caractérise le climat de montagne dépasse tout ce que peut imaginer l'habitant des plaines. Suivant leur orientation, la raideur plus ou moins grande de leur pente, deux vallées voisines peuvent avoir à la même altitude des climats entièrement différents. Dans la même vallée le contraste est souvent plus grand entre les deux versants. C'est dans la zone tempérée et froide que les vents locaux prennent en montagne une importance décisive. Le foehn ne paraît pas connu dans les contrées tropicales; le chinook, qui en est l'équivalent dans les Montagnes Rocheuses, perd de plus en plus ses caractères au fur et à mesure qu'on avance vers le Sud. Coup d'oeil d'ensemble sur la répartition des climatsLe contraste est remarquable entre les deux hémisphères : c'est l'hémisphère Nord qui offre la plus grande variété de types et les plus grands contrastes. En général, c'est là qu'il faut aller chercher les types continentaux extrêmes. L'hémisphère Sud est plus uniforme, mais il offre, surtout dans les hautes latitudes, les exemples des types océaniques les plus caractéristiques. Ces contrastes et bien d'autres s'expliquent par le relief du sol et l'influence des grandes masses océaniques.Le contraste systématique entre les côtes orientales et occidentales est également marqué dans toutes les zones climatiques et sur les rives des deux grands fuseaux Atlantique et Pacifique. On remarque que les climats proprement océaniques, avec leur faible oscillation thermique, leur régime de pressions capricieux et instable, sont limités aux côtes occidentales des continents, tandis que les côtes orientales sont toujours, à même latitude, sous l'influence de conditions continentales, et même participent au régime des moussons (Mandchourie). Par contre, dans la zone tempérée sans hiver, ce sont les côtes occidentales qui ont une période sèche (climat méditerranéen), inconnue aux côtes orientales (climat chinois). Aux environs du tropique, les côtes occidentales du continent sont en proie au climat désertique, tandis que les côtes orientales y échappent grâce à la mousson. D'une manière générale, les influences de mousson sont le privilège particulier des côtes orientales. Mais dans la réalité les groupements sont plus complexes. Chaque océan a son rôle particulier. L'océan Indien est, par sa position équatoriale au milieu des masses continentales les plus considérables, le principal foyer des moussons. Les influences océaniques sont plus fortes et plus limitées sur les bords de l'océan Pacifique, à cause de sa ceinture de chaînes montagneuses, moins accentuées mais plus étendues sur les rives de l'Atlantique. La transition des climats océaniques aux climats désertiques, graduelle en Europe, est brusque en Amérique. Les deux grands groupes de continents ont donc leur individualité propre. La répartition des diverses variétés de climats tempérés n'est pas la même dans l'Ancien et le Nouveau Monde. On a quelques difficultés à étendre à l'Amérique du Nord les cadres et les subdivisions créés en étudiant l'Europe. Certains types, à peine représentés dans le monde eurasiatique, ont une extension considérable en Amérique et y montrent des variétés inconnues. Ainsi le climat ukrainien règne sur une zone méridienne longue de 15 à 20 degrés de latitude au pied des Montagnes Rocheuses, de plus en plus froid et continental au fur et à mesure qu'on avance vers le Nord. Le climat danubien, limité en Eurasie à quelques bassins intérieurs, s'étend sur presque tout le bassin du Mississippi. (E. Martonne). |
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