| L'Antécédent c''est proprement le "premier terme d'un rapport"; mais le mot a reçu, en logique et en philosophie; des acceptions spéciales. Aristote appelle antécédents les termes auxquels d'autres termes peuvent être attribués, et conséquents, ceux qui servent d'attributs. D'après cela, certaines choses, telles que les individus, qui ne peuvent jamais être que sujets des propositions, sont toujours antécédents; d'autres, qui ne peuvent être qu'attributs, ne figurent jamais que comme conséquents; tels sont les genres les plus étendus. L'espèce ou le genre intermédiaire, sujet par rapport aux genres universels, attribut par rapport aux individus, joue le rôle tantôt d'antécédent, tantôt de conséquent. Aristote en conclut que c'est dans les espèces qu'il faut chercher le terme moyen lorsqu'on veut faire une démonstration syllogistique ( les Catégories et les Premiers analytiques, I. 1, ch. 27 ). En parlant de la formation des idées, on dit que les conceptions de la raison sont la condition logique ou l'antécédent des données de l'expérience dans l'ordre logique; parce qu'en effet celles-ci seraient inintelligibles sans le concours des premières. Nous ne comprenons la succession des faits que parce que nous avons déjà implicitement la notion de la durée absolue, etc. Mais le fait expérimental est l'antécédent de la conception rationnelle dans l'ordre chronologique, parce que celle-ci ne se développe et ne se dégage qu'à l'occasion de celui-là. (B-E.).
| En bibliothèque - Cours d'histoire de la philosophie du XVIIIesiècle, par V. Cousin, t. III, Examen du système de Locke, où cette théorie du rapport réciproque des idées est très heureusement développée. | | |