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Pays-Bas
Koninkrijk der Nederlanden (Nederland)

52 30 N, 5 45 E
Les Pays-Bas (ou Néerlande ou, par abus de langage, Hollande) sont un Etat du Nord-Ouest de l'Europe, situé entre la mer du Nord, l'Allemagne et la Belgique. Les Pays-Bas s'étendent sur une longueur maxima de 310 km depuis le Sud du Limbourg jusqu'au Nord de Groningue et sur une largeur maxima de 190 km depuis l'île de Walcheren à l'Ouest jusqu'à la frontière allemande à l'Est. Sa superficie est de 41 526 km²  (dont 33 883 km² de terre). La population totale s'élève à 16,7 millions habitants (2009). Sauf la mer du Nord, les limites des Pays-Bas sont purement conventionnelles et diplomatiques. On peut cependant considérer comme frontière naturelle au Nord-Est les vastes marais qui avoisinent l'Ems et dont les plus étendus portent le nom de Bourtanger Moor.
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Pays-Bas : la culture des tulipes.
Champs de tulipes, aux Pays-Bas. La tulipe,aujourd'hui un symbole des Pays-Bas,
a été importée de l'Empire ottoman au XVIe s.

Les Pays-Bas sont une monarchie constitutionnelle. Ils sont divisés administrativement en 12 provinces et possèdent deux territoires d'outre-mer dans les Antilles : les Antilles Néerlandaises et Aruba. La Capitale des Pays-Bas est Amsterdam, mais La Haye (s'Gravenhague) est le siège du gouvernement. Autres grandes villes : Rotterdam, Utrecht, Leyde, Groningen (Groningue), Eindhoven, Arnhem.

Les 12 provinces des Pays-Bas

Drenthe
Flevoland
Friesland (Frise)
Gelderland
Groningen
Limburg
Noord-Brabant (Brabant du Nord)
Noord-Holland (Hollande du Nord)
Overijssel
Utrecht
Zeeland (Zélande)
Zuid-Holland (Holland du Sud)

Géographie physique générale de la région des Pays-Bas. 
La région physique des Pays-Bas n'est pas limitée à l'Etat politique de ce nom; elle s'étend de la Flandre française à la Frise allemande. La mer n'y entoure pas les côtes en y formant les falaises, comme le fait, à peu de distance, la Manche; elle dépose sur le littoral belge le sable quartzeux qu'elle émerge à marée basse, et qui, emporté par le vent, donne, en s'accumulant, naissance aux dunes. Mais, tandis que des plaines du littoral, où quelques champs endigués se trouvent au-dessous du niveau moyen des eaux, le sol de la Belgique s'élève par degrés vers l'Est et le Sud-Est jusqu'au plateau des Ardennes, pour arriver a un point culminant de près de 700 m, il en est tout autrement dans les Pas-Bas hollandais. Ici non seulement le pays est plat, mais, sur une grande partie du territoire, le niveau des terres est inférieur à celui de l'Océan; l'altitude moyenne ne dépasse pas 46 m, et, en dehors des dunes qui bordent ses rivages, la Néerlande ne possède que quelques collines dans la partie méridionale du Limbourg, qui appartient géologiquement à une autre région que les Pays-Bas proprement dits. Depuis Dunkerque jusqu'à Anvers s'étend la région des polders, le long de la mer du Nord, sur une largeur de 10 à 15 kilomètres; la surface du sol est souvent au-dessous du niveau des hautes marées, et, sans la protection des dunes et des écluses, il serait encore inondé comme il l'était dans les temps primitifs. 

Au delà, commence la grande plaine cimbrique, qui s'étend, à travers les Pays-Bas et l'Allemagne, jusqu'aux confins de la Russie; on peut y distinguer la région des dunes; celle des terres siliceuses et maigres de la Flandre; la Campine, vaste lande, bornée à l'Ouest par les embouchures de l'Escaut, et à l'Est par la Meuse, couverte de bruyères et de marais la zone sablo-limoneuse, qui occupe le Brabant belge, une partie du pays de Namur et le Hainaut; plus au Nord, dans le Brabant septentrional, l'Over-Yssel, la Gueldre, la Drenthe et la Frise, s'étendent d'immenses tourbières et des marais innombrables, tandis que la côte de la mer du Nord, que protègent des dunes renforcées par de formidables digues, présente de vastes et fertiles terrains d'alluvions, qui se prolongent au bord des fleuves. La région qui environne Utrecht est plus élevée et moins marécageuse, mais elle est partiellement aride, dans le voisinage de la Gueldre. Les tourbières atteignent l'Ems, et jusqu'à nos jours cette région est demeurée déserte. D'autre part le Rhin et la Meuse, se ramifiant en nombreuses branches et recevant quantité de rivières, découpant le pays en tout sens et forment un véritable labyrinthe. Des immenses bois qui, aux temps anciens, s'étendaient dans toute la plaine des Pays-Bas, depuis les Ardennes jusqu'à la mer d'une part, et jusqu'à la forêt d'Hercynie de l'autre, il ne subsiste plus que des fragments épars et amincis qui ne justifient plus le nom de pays des bois (Houtland, Holtland) qui désignait dès le Xe siècle la région du Nord des Pays-Bas.

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Carte des Pays-Bas.
Carte des Pays-Bas. Source : The World Factbook.
(Cliquer sur l'image pour afficher une carte plus détaillée).

Côtes et îles.
La forme normale de tout le rivage qui s'étend du cap Gris-Nez à la pointe de Skagen se compose d'une série de courbes élégantes, alternativement convexes et concaves, suivant la direction du flot de marée qui les baigne. Mais sur les côtes de Hollande, ces courbes régulières sont deux fois interrompues, au Sud par les estuaires de l'Escaut, de la Meuse et du Rhin; au Nord par  le détroit des Wadden et ce qui était autrefois le golfe du Zuyderzee, barré aujourd'hui par une grande digue. La face maritime de la contrée se trouve ainsi divisée en trois parties distinctes Zélande ( = "Pays de la mer"), Hollande ( = "Pays creux") et Frise, présentant par la forme de leur rivage un contraste remarquable, en même temps qu'une certaine pondération. 

La guerre contre les eaux.
Depuis les origines de l'histoire néerlandaise, les traditions constatent le combat incessant du peuple contre les flots. Les invasions de la mer sont nombreuses et terribles. Au IXe siècle, la Basse-Frise est submergée, et le Rhin se creuse une nouvelle embouchure; au XIIe, en 1177, le lac Flevo est rejoint par la mer du Nord, et forme ce que l'on va appeller bientôt le Zuiderzee. Au XIIIe, on relate plus de trente grandes inondations, couvrant au loin les terres, et noyant des centaines de milliers d'habitants. Les brèches du Nord s'agrandissent, et, des tronçons de l'isthme qui séparaient le lac Flevo de la mer, naissent les îles du Texel, Vlieland, Terschelling et Ameland. Alors disparaissent la ville de Torum et plus de 50 villages situés dans le voisinage de l'Ems, et se forment les golfes du Dollart et du Lauwerzee. Pendant le siècle suivant, c'est au tour de la Flandre zélandaise d'être atteinte : en 1377, 19 de ses bourgs disparaissent. Le 18 novembre 1421, la fameuse marée de Sainte-Elisabeth forme le Biesbosch, entre les bras inférieurs de la Meuse et du Rhin, et submerge 72 villages. 

On parvint plus tard à endiguer et à assécher le territoire de 38 d'entre eux. Mais l'emplacement des autres est encore occupé aujourd'hui par un archipel d'une soixantaine d'îlots, la plupart inhabités et couverts de roseaux, que d'étroits canaux séparent. Dans les siècles plus rapprochés de nous, les catastrophes, pour être moins terribles, furent encore nombreuses, détruisirent des digues et des villages, firent périr beaucoup de monde, et causèrent à l'agriculture des pertes immenses. Nous citerons les inondations de 1570, 1665, 1717, 1774. Plus tard, l'art des ingénieurs n'a pu sauver, en 1826, les 40 magnifiques villages du Waterland situés entre Alkmaar et Zaandam. De nouvelles inondations en 1916, conduisent, deux ans plus tard, à lancer une grand projet d'assèchement du Zuiderzee, c'est le plan Lely, du nom de son initiateur, qui vise à faire émerger quatre nouvells terres, appelées polders. Une grande digue, l'Afsluitdijk, longue de 30 km est achevée en 1932. A la fin des années 1960, trois polders étaient achevés, et l'ancien Zuiderzee se trouvait divisé en deux parties par une nouvelle digue, l'Houtribdijk, qui a créé deux lacs, au Nord l'Ijsselmeer, et au Sud-Ouest le Maarkermeer. Il était prévu que ce dernier soit asséché pour former le dernier polder, mais le projet a été abandonné pour des raisons budgétaires. 
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La région des deltas, au Sud-Ouest des Pays-Bas vue depuis l'espace. Les fleuves chargées de sédiments ont créé à leur embouchure un delta constitué de grandes îles couvertes de cultures et séparées par des cours d'eau, qui ont tracé leur chemin entre les dunes côtières. Les Néerlandais ont établi un système complexe de digues, de canaux, de barrages, de ponts et d'écluses, pour retenir la mer du Nord, dont montée des des eaux a donné lieu au cours de l'histoire à inondations dévastatrices. La côte néerlandaise a ainsi considérablement changé au fil du temps en raison de ces inondations. La tempête de 1134 a formé l'archipel de Zélande. D'autres inondations majeures, ont été celle du jour de la Sainte-Lucie, en 1287, celle du jour de la Saint Elisabeth, en 1421, ou encore la grande inondation de 1953 qui a déclenché la construction du système de régulation des deltas , toujours en fonctionnement aujourd'hui, mais qui pourrait bientôt s'avérer inadéquat sur la mer du Nord continue de monter. Source : USGS.

Ce sont là des bouleversements extraordinaires, mais la menace de la submersion reste permanente, ainsi que l'érosion lente de la côte par les courants de marée. Les dunes, couvertes d'une végétation mousseuse, ont cependant une vaste étendue, et s'élèvent souvent à une grande hauteur (Blinkert-Duyn, près de Haarlem, 60 m; Schoorl, 59 m; Bergen, 49 m; Velsen, 48 m). Elles sont renforcées par de formidables écluses dont les spécimens les plus remarquables ont été érigés à Amsterdam et à Katwyk, et par des digues, dans la construction desquelles les Néerlandais sont passés maîtres. Ainsi, par exemple, au Sud du pays,  entre 1954 et 1980, le plan Delta a représenté un autre grand programme d'aménagement des côtes : les îles qui bordent les estuaires du Rhin, de la Meuse et de l'Escaut ont été reliées par de fortes digues (100 m d'épaisseur et 10 m de hauteur) qui portent les routes, tandis que des polders ont formé des terroirs nouveaux. Les digues maritimes et fluviales atteignent un développement  de plusieurs milliers de kilomètres.

Les principaux golfes des Pays-Bas sont : le Dollart, formé par l'embouchure de l'Ems, entre la province de  Groningue et la Frise allemande; le Lauwerzee, entre Groningue et la Frise occidentale; et le Zuyderzee, qui présente une superficie d'environ 5000 km², et qui baigne les provinces de Hollande septentrionale, d'Utrecht, de Gueldre, d'Overyssel et de Frise.

On distingue l'archipel maritime et les îles fluviales. Il y a sept îles maritimes principales, rangées depuis la pointe du Helder jusque près du Dollart, sur une ligne semi-circulaire dont le côté convexe est tourné au Nord. Ce sont, du Sud-Ouest au Nord-Est : Texel, Vlieland, Terschelling, Ameland, Schiermonnikoog, Bosch Plaat, et Rottum. Les principales îles fluviales ou zélandaises sont : Walcheren, Noord Beveland, Zuid Beveland, Schouwen, Duiveland, Tholen, Philipsland, Overflakkee, Voorne, Ysselmonde, Beyerland et Rozenburg.

Relief du sol.
Nous avons esquissé plus haut la configuration de la vaste plaine dont les Pays-Bas occupent une partie. Les provinces de Hollande et de Zélande, une partie du Brabant septentrional, de la Gueldre, de l'Overyssel, de la Frise, et de Groningue sont situées plus bas que le niveau de la mer et ne doivent leur conservation qu'à des digues puissantes, établies depuis des siècles, et dont l'entretien est un des principaux soucis des pouvoirs publics. L'altitude moyenne ne dépasse guère 45 m, mais la Néerlande contient quelques collines qui atteignent jusqu'à 200 m : Ubachsberg (dit aussi Beischelbery ou Krikelenberg), près de la frontière belge, dans le Limbourg, 210 m; Vaalserberg, non loin d'Aix-la-Chapelle, 322 m (point culminant des pays-Bas!); Sibberberg, près de Fauquemont, 150 m. Nous devons signaler aussi près de Maastricht la montagne de Saint-Pierre, 193 m dans laquelle des carrières, longtemps restées les plus vastes du monde, ont été creusées depuis les temps préhistoriques. Près de Nimègue, on remarque, entre la Meuse et le Rhin, le Meerwyk, 97 m, et, entre la rive gauche de I'Yssel et le Rhin inférieur, les coteaux de la Veluwe, dont l'ait, maxima ne dépasse pas 110 m.

Géologie.
Le Limbourg hollandais renferme des collines comprenant diverses formations anciennes, des assises carbonifères aux roches crétacées. Plus au Nord s'étend, sur une largeur considérable, un autre bassin houiller. Dans le Limbourg se trouvent aussi les fameuses collines de Saint-Pierre, de formation crétacée, évidées par des carrières qui fournissent des pierres calcaires à tout le pays, et dont le dédale, composé de milliers de galeries, a servi de refuge à des populations entières pendant les guerres de religion. On y a trouvé des fossiles de toute espèce, depuis des animaux infimes jusqu'aux gigantesques Mosasaurus. Dans plusieurs parties du pays se remarquent des coteaux formés de blocs erratiques que l'on suppose avoir été charriés par des radeaux de glace. On trouve jusqu'aux environs de Bois-le-Ducles quartz et les grès des Ardennes, venus par la vallée de la Pieuse; le long du Rhin, des graviers originaires des terrains volcaniques des Siebengebirge; dans les provinces de Groningue et de Frise, des débris rocheux de provenance scandinave. Le nombre des blocs erratiques a beaucoup diminué parce qu'on les a utilisés pour les constructions, mais on en découvre encore des quantités notables chaque fois que l'on ouvre une tranchée dans le sol. Ces roches reposent sur des terrains cénozoïques, qui renferment une immense quantité de tourbe dans laquelle on a découvert de nombreux restes d'animaux. On distingue les tourbes hautes, hoogeveenen, composées de chênes, de pins et de bouleaux, et les tourbes basses, lageneenen, qui atteignent jusqu'à 4 m d'épaisseur, et où on trouve beaucoup de noisetiers, de saules, de bouleaux et de frênes.

Le forage d'un puits artésien pratiqué à Utrecht, à 55 km du rivage actuel de la mer, en 1878, et poussé jusqu'à la profondeur de 368 m, a ramené des témoignages du séjour qu'y faisaient autrefois les eaux marines. A 134 m au-dessous de la surface, après avoir traversé une couche d'argile d'environ 40 m, d'épaisseur qui fut apportée jadis par les courants des fleuves, les instruments sont entrés dans les assises coquillières où ne se rencontrent que des espèces appartenant à la faune marine actuelle; de 164 à 169 m, des coquilles terrestres et d'eau douce sont mêlées aux mollusques marins. Plus bas, jusqu'à 219 m de profondeur, les coquilles marines sont encore celles des mers actuelles; mais au-dessous, elles se mêlent à des espèces plus anciennes. Là commence probablement une formation pliocène analogue aux dépôts sableux de Belgique auxquels Dumont a donné le nom de système scaldien.

Hydrographie.
Les Pays-Bas sont entièrement situés dans le versant de la mer du Nord. Les fleuves qui l'arrosent sont : l'Escaut; il vient de Belgique et atteint à la frontière hollandaise une largeur de 1200 m; à peine en Hollande, il se divise en deux grandes branches, véritables bras de mer, l'Escaut oriental et l'Escaut occidental ou Hont, qui entourent les îles de Walcheren, de Noord Beveland et de Zuid Beveland; ils communiquent entre eux par le Veerschegat, le Sloe, le Zuidvliet et le Zand Creek. L'Escaut oriental communique avec les bouches de le Meuse par l'Eendracht, le Keetenmastgat et le Dvkwater; il est fermé depuis 1867 par une digue de 3610 m, construite pour le chemin de fer de Flessingue vers l'Allemagne par Bergen-op-Zoom et Roosendaal. L'Escaut baigne en Hollande Kampen, Terneuzen, Breskens, Flessingue et Zierickzee. Il a un cours total de 430 km dont 90 sur le territoire hollandais, La Meuse vient de la Belgique, entre dans les Pays-Bas à Eysden, passe à Maastricht et forme la limite des deux pays jusqu'au delà de Stevensweert, sur une longueur d'environ 40 km, passe à Ruremonde, Venloo, Gennep, Grave, Gorinchem, Dordrecht, Rotterdam, Delftshaven, Schiedam, Vlaardingen, Maassluis, La Brielle, et se jette à la mer après un parcours total de 925 km, dont 239 dans les Pays-Bas,

Elle a reçu depuis la frontière belge, à droite : la Ruhr, à Ruremonde; la Zwalm; la Niers; le Kendel, à Gennep; et le Waal, branche du Rhin, au fort Leewenstein, près de Gorinchein; à gauche : le Jaar, à Maastricht; la Dieze, formée du Dommel et de l'Aa, et qui passe à Bois-le-Duc. Le Waat et la Meuse réunis reçoivent le Leck, autre branche du Rhin, et forment un archipel dont les principales îles sont Tholen, Duiveland, Schouwen, Overflakkee, Philipsland, Beyerland, Voorne, Ysselmonde, Rozenburg, et atteignent la mer par plusieurs embouchures. Le bras septentrional porte successivement le nom de Meerwede et Vieille-Meuse; après avoir reçu le Leck, il forme au Nord le bras de Scheur, et au Sud la Nouvelle-Meuse. Les bouches de la Meuse présentent des barres sur lesquelles les petites embarcations peuvent seules passer. Les navires d'un tonnage moyen pénètrent par Helvœstsluys et le Haringvliet vers le Hollandsch Diep; le canal de Voorne réunit le Haringsvliet à la Nouvelle Meuse depuis 1867. Les grands vaisseaux doivent passer par Brouwershaven, le canal de Grevelingen et le Krammer. La largeur de la Meuse est de 150 m à Maastricht et de 2640 au Holandsch Diep.

Le Rhin franchit la frontière des Pays-Bas au Spÿk, près de Clèves. Un peu plus loin, il se divise en deux bras : le Waal, au Sud, qui lui soustrait les deux tiers de ses eaux, coule de l'Est à l'Ouest, passe à Nimègue, Tiel, Heeren-Waarden, Zalt-Bommel et se réunit à la Meuse près du fort Loewenstein, après avoir parcouru 80 km et s'être développé sur une largeur de 265 à 760 m; et le Rhin inférieur, au Nord, qui continue son cours vers Arnhem. A peu de distance de cette ville, l'Yssel, qui part à droite, enlève à son tour au Rhin inférieur un tiers de son volume, reçoit la rivière appelée la Vieille-Yssel, passe à Zutphen et à Deventer, et débouche dans le Zuyderzee, audessous de Kampen, après avoir suivi presque constamment la direction Sud-Nord. Le Rhin inférieur, fort diminué déjà par cette double perte, coule parallèlement au Waal, passe à Arnhem, Wageningen, Wyk-by-Duurstede; de là, le Leck continue en lui emportant les trois quarts de ses eaux, et va rejoindre, entre Dordrecht et Rotterdam, le lit d'un des bras de la lieuse et du Waal réunis; ce qui reste du Rhin inférieur coule vers le Nord-Ouest, sous le nouveau nom de Rhin courbé (Cromme Ryn). A Utrecht enfin a lieu une dernière division : à droite se détache la Vecht, qui coule vers le Nord, se jette dans le Zuyderzee par une double embouchure; la Vecht à l'Est, et l'Amstel a l'Ouest. Le Vieux Rhin se dirige à l'Ouest vers Leyde, et se jette dans la mer du Nord à Katwyk. Avant 1806, il se perdait en marécages au pied des dunes. Depuis cette époque, un canal, défendu par deux môles et par trois rangées d'écluses, le met en communication avec la mer.

Indépendamment de ces trois fleuves, les Pays-Bas contiennent encore plusieurs rivières importantes : la Vecht, qui vient de l'Allemagne, passe près de Gramsbergen, Hardenberg, Ommen, et se jette près de Genemuiden, après un cours de 88 km, dans le Zwolsche-Diep, petit golfe du Zuyderzee. Elle reçoit à gauche la Dinkel et la Regge. La Drentsche Aa passe près de Groningue, reçoit à gauche le Peizerdiep, la Eelderdiep, se réunit à la Hunse, et forme le Reitdiep qui se jette dans le Lauwerzee. La Mussel Aa, qui reçoit le Ruiten Aa, forme le Westervoldsche Aa, et se jette dans le Dollart. On peut encore citer l'Eem, qui se forme de plusieurs petites rivières près d'Amersfoort, et se jette dans le Zuyderzee.

Le cours du Rhin, sur le sol néerlandais, a subi dans le cours des âges de nombreuses et profondes modifications. Dès l'époque romaine, il se divisait en deux branches principales : le Helius qui est le Waal moderne, et un autre grand bras, qui conservait son nom jusqu'à la mer, tandis que le premier rejoignait la Meuse. Une branche secondaire se jetait dans le lac Flevo; elle aurait été formée de I'Oude Yssel, unie au Rhin par un canal artificiel, la fameuse Fossa Drusiana; mais ceci est controversé. Quoi qu'il en soit, l'Oude Yssel semble elle-même être un ancien bras du Rhin, et l'ancienne Fossa Drusiana a toutes les apparences d'une rivière et non d'un canal creusé par la main de l'homme. Le Lek serait le canal exécuté en 71 par les ordres de Civilis en vue de rejeter vers le Sud l'excédent des eaux du fleuve; depuis lors, son cours a fréquemment varié. En 1779, on l'a régularisé en le reliant avec le Waal au moyen de plusieurs canaux munis d'écluses. On a pu constater que le Rhin a dévié vers la gauche, et qu'il a une tendance à se porter de plus en plus an Sud, bien que dans l'hémisphère septentrional, le mouvement de la Terre s'exerce de manière à faire dévier la plupart des cours d'eau vers leur droite. On considère cette déviation anormale comme un effet de la marée.

Lacs.
Les lacs sont nombreux ; ils occupent une superficie totale de 429 km². Les principaux sont le Schild, le Zuidlaader, le Leekstermeer, dans la province de Groningue, le Bergumee, le Sloter, le Tjeuke, le Heeger, le Morra, dans la province de Frise. Tous ces lacs sont très poissonneux.
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Pays-Bas : un moulin.
Un moulin, aux Pays-Bas. Le moulin de Sloten, près d'Amsterdam, 
toujours en fonctionnement, date de 1847. Il est utilisé pour l'assèchement des
polders, et pomper 60.000 litres d'eau par minute. Photos : The World Factbook.

Climat.
Le climat des Pays-Bas est humide, le vent de l'Ouest dominant, et fort brumeux à cause des nombreuses nappes d'eau qui couvrent le territoire. Il est généralement assez doux, plus froid dans les provinces de l'Est qui participent déjà du climat continental; il est sujet à de brusques variations. La moyenne annuelle des pluies est de 679 mm. Le thermomètre descend rarement au-dessous de 10°C et monte exceptionnellement au-dessus de 30°C. (E. Hubert).

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