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L'intérieur des terres |
Une
fois que l'on eût reconnu le côtes de l'Afrique,
on tarda à se préoccuper de visiter l'intérieur. Il paraissait difficile
d'accès, et fut longtemps jugé peu intéressant du point de vue économique
(bien qu'on en fisse venir de l'ivoire et des métaux précieux). De plus,
les Indes orientales et occidentales absorbaient toute l'attention. Seuls
les Portugais établis au Sud du Congo et sur la côte de Mozambique pénétrèrent
très loin; ils savaient, par exemple, que le Congo sort de deux lacs.
Ils connaissaient et ont fait inscrire sur les cartes le royaume du Makoko
et le lac Nyassa (lac des Malawi), mais ne communiquèrent à personne
leurs observations. Aussi furent-elles traitées de fabuleuses à partir
du XVIIe siècle.
Cet intérieur ne fut véritablement été ouvert à la curiosité
occidentale qu'Ã partir de la fin du XVIIIe
siècle, avec des voyageurs tels que James
Bruce, qui visita les sources du Nil bleu, en 1772,
ou Mungo Park, mort au Niger en 1806.
A partir de là , tout une litanie de voyageurs et d'explorateurs, à la fois auxiliaires de l'entreprise de colonisation qui l'on envisage désormais, et bénéficiaires de la curiosité qu'elle engendre, va se succéder sur le continent. Citons, Lander, qui descendit le Niger, jusqu'à Noun en 1830; Caillié, le premier Européen qui atteignit Tombouctou et qui traversât le Sahara; d'Abbadie, Compagnon, Raffenel, Tamisier et Combes, Mage, Rochet d'Héricourt, La Renaudière, Denham, Clapperton, Barth, Vogel, Overweg; Livingstone, qui parvint à traverser l'Afrique méridionale, d'une mer à l'autre, et auquel on doit la découverte des lacs Ngami (delta de l'Okavango) et Nyassa, des cataractes Victoria, sur le Zambèze, et du système Loualaba; Burton, qui trouva le lac Tanganyika; Speke, qui vit le lac Victoria; Baker, qui découvrit le lac Albert; Petherick, Du Chaillu, Heuglin, Nachtigal, Rohlfs et Schweinfurth; Stanley et Cameron, les successeurs de Livingstone; Marche, Brazza et le malheureux colonel Flatters, qui fut assassiné, ainsi que la caravane qu'il commandait, pendant qu'il explorait le grand désert, au point de vue de l'établissement d'un chemin de fer trans-saharien (1881). Ceux-là et beaucoup d'autres, idéalistes sincères ou opportunistes assoiffés de gloire, toujours animés d'un courage et d'une énergie incroyables, vont préciser, en quelques décennies l'essentiel de la géographie africaine. Le centre du questionnement géographique au cours de cette période est hydrographique et se déploie sur deux axes : d'une part, il s'agit de déterminer le cours du Nil et d'en découvrir la source, et d'autre part de préciser le cours du Congo (Zaïre) et d'établir son lien éventuel avec le système des Grands Lacs. Si l'on excepte la détermination précise des sources du Congo et du cours de ses grands affluents; l'exploration du pays au Sud et à l'Ouest du lac Mvoutan Nzigué et en général des territoires compris entre 40° et 20° de longitude Est et 7° ou 8° de latitude Nord, ce programme sera rempli pour l'essentiel quand commence le XXesiècle. Dates clés : ca 1800 - Mungo Park explore le Niger. |
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Premières
incursions
Les Français établis au Sénégal entreprirent à la fin du XVIIe siècle plusieurs voyages importants pour reconnaître l'intérieur du pays. Le principal est celui du sieur André Brue, directeur d'une des compagnies africaines; en 1697, il remonta le Sénégal sur une longueur de 600 km et pénétra jusqu'à la capitale du roi des Foulas; l'année suivante, il remonta de nouveau le fleuve jusqu'au royaume de Gallam et dépassa la cataracte de Félou. En 1714, Compagnon entreprit un voyage dangereux à travers des régions très hostiles aux Européens, le royaume de Bambouk. On explora également la région entre le Sénégal et le Sahara, d'où l'on tirait la gomme. Des missionnaires, portugais surtout, visitaient l'Abyssinie. L'Écossais James Bruce les y suivit (1769-71), explora le Nil Bleu et revint en Égyptepar la Nubie. En 1788, fut fondée à Londres l'Association africaine (African Association) qui donna aux investigations une tournure scientifique et méthodique, dictant en quelque sorte aux voyageurs un programme, les invitant à recueillir les données astronomiques et météorologiques, les notions sur les langues et les croyances, sans lesquelles, expliquait-on, on ne connaît vraiment pas un pays. Depuis cette époque et pendant tout le XIXesiècle, des voyageurs innombrables ont sillonné l'Afrique en tous sens et résolu la plupart des problèmes restés insolubles depuis l'époque grecque. Les Anglais ont tenu alors la première place dans cette phalange de voyageurs ; ils ont attaché leur nom à beaucoup des découvertes fondamentales; les Français et les Allemands en ont pris leur bonne part et ont contribué autant qu'eux peut-être à grossir le bagage positif et proprement scientifique de la géographie africaine. Toutes ces recherches et tous ces voyages, comme l'exploration de la région de l'Atlas, de l'Égypte et du Sénégal par la France, ne peuvent naturellement pas être relatées en détail dans cet exposé très sommaire. Nous nous contenterons donc de résumer les principaux voyages et d'indiquer les grandes découvertes qui ont réduit à fort peu de chose, relativement, les zone encore blanches des cartes d'Afrique au début du XXe siècle. Nous répartirons ces voyages en trois groupes principaux : 1° Les premiers ont eu pour but l'exploration du Soudan et de l'Afrique occidentale; elles ont permis de tracer le cours du Niger et de définir le bassin du lac Tchad.Explorations du Soudan et de l'Afrique occidentale. Les premières explorations entreprises à l'instigation de l'Association africaine anglaise ne furent pas couronnées d'un plein succès. John Ledyard, un des compagnons de Cook, ne dépassa pas le Caire, où il périt. Lucas le remplaça, mais ne put mettre à exécution son projet de traverser l'Afrique septentrionale de Tripoli au Sénégal; les Arabes l'en empêchèrent. Le major Houghton, qui abordait le problème par le côté opposé, ne réussit guère mieux. Il pénétra par la Gambie (1790) jusqu'à Médine sur le haut Sénégal ; mais il fut dévalisé par des marchands maures, forcé de rétrograder et mourut à Djarra (1791). Mungo Park, chargé de reprendre ces recherches, aux frais du gouvernement anglais, remonta la Gambie, visita les royaumes de la haute Sénégambie, passa dans le bassin du Niger qu'il atteignit au point où il porte le nom de Dhioliba. Il le descendit jusqu'à Ségou, capitale des Bambara. Son intention était de continuer de suivre le fleuve jusqu'à Tombouctou. On ne sait pas exactement jusqu'où il alla, car il fût assassiné et ses papiers furent perdus (1806). D'autre part, le major Hornemann, parti de l'Égypte, parcourait les oasis, le Fezzan et de là se dirigeait vers le Niger; il mourut également en route (1798). Cette série d'insuccès et d'autres analogues découragèrent l'Association anglaise qui n'envoya plus d'expédition et finit par se fondre avec la Société géographique de Londres. La question du Niger restait pendante; ou n'avait pu encore eu trouver l'embouchure; les uns faisaient aboutir le grand fleuve de l'Afrique du Nord-Ouest, dans le lac Tchad; d'autres le conduisaient jusqu'à l'estuaire du Congo; assez rares étaient ceux qui le faisaient déboucher dans le golfe de Bénin. En 1822, le problème fut résolu. Le major Dixon Denham, le capitaine Hugh Clapperton et le Dr Oudney partirent de Tripoli, tablant sur les renseignements recueillis dans le Fezzan par Ritchie et Lyon (1818-20); ils traversèrent le Fezzan, le Sahara suivant la direction Nord-Sud et atteignirent le lac Tchad; ils explorèrent les rives du lac et les contrées environnantes. Oudney périt dans le Bornou; Clapperton, au prix de grandes fatigues, s'avança vers l'Ouest jusqu'à Kano et Sokoto. La question du Niger était résolue, il était prouvé qu'il ne tombait pas dans le lac Tchad et il était à peu près impossible qu'il débouchât ailleurs que dans le golfe de Bénin. Clapperton périt en voulant compléter la démonstration. Il partit de la côte de Guinée, pénétra jusqu'au Niger, le passa et arriva à Sokoto, reliant ainsi ses deux itinéraires (1826). Il mourut à Sokoto, mais son domestique, Richard Lander, rapporta en Angleterre le récit des découvertes de son employeur et acheva son oeuvre. Accompagné de son frère John, il retourna dans ces contrées; les frères Lander descendirent le Yaouri jusqu'à son embouchure (1830). Dans un second voyage ils se portèrent sur le haut Niger et le descendirent jusqu'à Tombouctou. Leur expédition eut une fin désastreuse. Tel fut aussi le sort de celle que le gouvernement anglais envoya en 1841 pour étudier le Niger. John Duncan, qui avait survécu à cette tentative, en fit une autre et parvint jusqu'à Adafoudia (1845-46), mais périt dans un troisième voyage. Les efforts pour ouvrir une route à partir du delta du Niger restèrent infructueux jusque dans les dernières années. Signalons seulement, en 1854, le Dr Baikie qui remonta la Bénoué. Il y avait, du reste, à ce moment bien des progrès nouveaux accomplis depuis Clapperton. Laing venu du Nord par Tripoli avait atteint la fabuleuse cité de Tombouctou, il avait été assassiné à son retour (1826). En 1827, le Français Caillié entreprit ce voyage dans des conditions qui lui font le plus grand honneur. Dénué de tout appui, il alla à Tombouctou (1828) par la côte occidentale et revint en Europe en traversant le Sahara et le Maroc. En 1849, fut entrepris un grand voyage, le plus scientifique peut-être qui ait été fait jusqu'alors sur cette étendue. Le gouvernement anglais mit James Richardson à la tête de l'expédition; le but était aussi humanitaire que scientifique, car l'opinion était très préoccupée des révélations faites par les missionnaires au sujet de la traite des esclaves. On adjoignit à Richardson deux savants naturalistes allemands, Barth et Overweg, à qui revient le principal mérite des résultats obtenus. Leur itinéraire les conduisit de Tripoli à Mourzouk; ils s'engagèrent dans le Sahara (1850) à l'Ouest de l'itinéraire de Denham et Clapperton, passèrent à Ghat, au puits d'Asiou, visitèrent l'oasis très montagneuse d'Azben ou Aïr, avec ses villes dont Aghadez (Agadès) est la principale. En 1854, ils atteignirent le Soudan à peu près à mi-chemin entre le Niger et le lac Tchad. Ils marchèrent vers l'Est, parvinrent au Bornou où Richardson mourut presque aussitôt à Nuouroutoga (mars 1851). Ils se livrèrent à une série d'investigations méthodiques sur la région du lac Tchad. Overweg y mourut (septembre 1852). Barth restait seul; il visita l'Adamaoua, l'État le plus méridional du Soudan, et reconnut la Bénoué, le grand affluent de droite du Niger. De là , il retourna jusqu'à Sokoto, déjà vue par Clapperton. Le Soudan occidental était presque inconnu. il s'y engagea, alla sur le Niger jusqu'à Tombouctou. On resta deux ans sans avoir de ses nouvelles ; il reparut enfin au Bornou en 1854 et y trouva Vogel envoyé pour remplacer Overweg. Il partit alors pour rentrer en Europe (1855). Vogel, pour achever dignement cette magnifique exploration, voulut reconnaître le Soudan oriental et revenir par le Nil. Il passa au sud du lac Tchad et entra dans le Ouadaï où sa trace se perdit (1850). On a su, une cinquantaine d'années plus tard, qu'ayant voulu gravir une montagne sacrée des environs de Ouara, la capitale du pays, le sultan l'avait fait mettre à mort. Les résultats des voyages de Barth et Vogel furent très grands; une grande partie de ce que l'on saura pendant encore très longtemps sur le Soudan devra être puisée dans leurs ouvrages. Les deux données fondamentales de la géographie de ces pays, l'altitude du lac Tchad et la latitude de Kouka, point de départ de tous les itinéraires, ont été mesurées et considérablement rectifiées par Vogel. Ses travaux, et plus encore ceux de Barth, resteront jusqu'au milieu du XXe siècle une mine inépuisable pour quiconque voudra étudier l'histoire, l'ethnographie ou la sociologie des populations africaines. Leurs opérations ont porté sur un champ immense depuis Tripoli jusqu'à la Bénoué sur vingt-cinq degrés de latitude, de Tombouctou jusqu'au Ouadaï sur vingt-cinq degrés de longitude. Seul Livingstone a parcouru et révélé à l'Europe des régions aussi étendues. Il nous reste à mentionner brièvement les explorations dirigées dans l'Afrique occidentale, depuis ce voyage qui fait époque. Sir Balfour Baikie, dont nous avons déjà cité la navigation du bas Niger, en 1854, a beaucoup contribué à faire connaître cette région; il est allé jusqu'à Kano (1862). Les Français, maîtres de la Sénégambie et de l'Algérie, ont songé à relier l'une à l'autre. Vers cette époque encore, la géographie du Sahara doit beaucoup à Henri Duveyrier et au colonel Flatters, massacré en 1878 au puits d'Asiou. Soleillet a été au Touât par l'Algérie; à Ségou sur le Niger, par le Sénégal, et a exploré le Sahara du Sud-Ouest. D'autres voyageurs méritent encore d'êtres signalés. Le premier est Rohlfs qui, de 1862 à 1864, parcourut le Maroc et les oasis situées au Sud de l'Atlas; en 1860, il partit de la Méditerranée par Mourzouk, le Bornou et Yacoba, atteignit la Bénoué et le bas Niger, d'où il gagna Lagos sur la côte de Guinée. C'est le premier Européen qui ait été de la Méditerranée au golfe de Guinée. Plus tard, il a visité les oasis situées entre l'Égypte et le Fezzan (1878-79), notamment celle de Siouah (ancienne oasis d'Ammon). Nachtigal, médecin et naturaliste, a résolu la question où Vogel a échoué. Parti de Tripoli (1869) et du Fezzan, il explora le pays des Tibbous (Toubous) ou Tibesti, se rendit à Kouka, étendit ses recherches à tout le Soudan et le Sahara oriental, traversa le Ouadaï, le Dar-Four, le Kordofan et rentra en Europe par Khartoum et le Nil (1874). Accompli dans des conditions très pénibles, ce voyage a donné de beaux résultats. Le géologue Long, en 1880, est parti du Maroc, a gagné Tombouctou par le Sahara occidental et de là s'est rendu aux postes français du Sénégal. Enfin, en 1880, deux Français, Moustier et Zweifel, ont découvert les sources du Niger. En somme, si nous cherchons à nous rendre compte de l'état de connaissances géographiques dans l'Afrique du Nord-Ouest à la fin du XIXe siècle, nous verrons que l'Algérie et la région de l'Atlas, le Sahara algérien, la Sénégambie et la région du bas Niger sont à peu près complètement connus. On possède des notions étendues sur le Fezzan, le Sahara central, le Soudan central et le moyen Niger. Mais les parties occidentales et orientales du Sahara et du Soudan sont moins connues. Une petite portion du cours du moyen Niger, la région de ses sources et les montagnes qui séparent la Guinée du Soudan sont à peu près inconnues. Enfin le pays au sud du Soudan, par exemple, le bassin supérieur de la Bénoué et du Chari, le fleuve du lac Tchad, sont complètement inconnus. Les explorations du bassin du Nil Les explorations dont la région du Nil a été le théâtre sont au moins aussi intéressantes que celles qui ont été faites dans le Sahara et le Soudan; elles ont eu beaucoup plus de retentissement. L'importance de la vallée du Nil, dans l'histoire des civilisations méditerranéennes explique l'intérêt passionné que l'on a de tout temps attaché à la question des sources du Nil. Cette question n'a pourtant fait aucun pas avant le milieu du XIXe siècle. Les voyageurs très nombreux n'avaient guère dépassé la Nubie. On chercha d'abord les sources du Nil du côté de l'Abyssinie. Visitée par Covilham (1490), en relations parfois régulières avec le pape, fréquentée par les missionnaires, dont le plus hardi fut, au XVIIe siècle, le jésuiteLobo qui partit de l'équateur pour tenter de gagner l'Abyssinie en traversant des régions qui seront véritablement explorées seulement au XXe siècle, elle fut méthodiquement étudiée à partir de la fin du XVIIIe siècle. Les noms de Bruce, du géologue allemand Russegger (1837), de Beke (1840-44), enfin des frères d'Abbadie méritent d'être retenus entre tous. Sur le Nil proprement dit, Cailliaud (1819) visitait les oasis de Thèbes, de Siouah et les ruines de Méroé; Rupper (1824-1825) les régions de Dongola, de Sennaar et du Kordofan. Tous deux ont transmis des renseignements d'une grande exactitude. Si nous y joignons ceux de Russegger et des frères d'Abbadie, nous aurons pour cette partie de l'Afrique des matériaux de premier ordre. Aux divers points de vue, ce restera longtemps une des régions les mieux connues. Mais on n'avait guère avancé le problème des sources du Nil, car on ne s'était guère arrêté à la théorie de Bruce qui croyait que le vrai Nil était le Nil Bleu qui naît en Abyssinie; le véritable fleuve, le Nil Blanc, restait inconnu. Le mérite de la solution revient pour une grande part à Méhémet-Ali, le pacha d'Égypte, qui ordonna l'exploration du fleuve Blanc. Trois expéditions eurent lieu (1839-42). La plus importante est la deuxième (1840). La partie scientifique était dirigée par d'Arnaud. Malheureusement, d'Arnaud ne publia pas ses papiers; l'expédition ne nous est connue que par la relation du docteur Werne. Elle parvint à Gondokoro, près de Juba, par 4°42' de latitude Nord, révélant du coup 1000 km du cours du Nil. Non seulement l'on s'était beaucoup rapproché du but, mais on avait franchi la région des grands marécages (Soudoud) qui avait depuis les légions de Néron, semble-t-il, et en tout cas jusqu'alors arrêté tous les explorateurs et qui les eut peut-être arrêtés longtemps encore, ajournant indéfiniment la découverte des sources du Nil. Les conquêtes de Méhémet-Ali eurent pour résultat de créer à Khartoum un grand centre et d'appeler dans ces régions une foule d'Européens, commerçants et missionnaires. Les commerçants poursuivirent la recherche de l'ivoire sur les grands affluents du Nil, le Sobat et le Bahr-el-Ghazal. La plupart étaient des Français, Brun-Rollet, Malzac, Vaissière, les frères Poncet; ils pénétrèrent loin et la géographie leur doit bon nombre de renseignements que les grands voyageurs qui vinrent plus tard n'ont eu qu'à recueillir. En revanche, on ne gagna pas beaucoup de terrain du côté des sources du Nil. Une série d'explorateurs d'un grand mérite se succédèrent sans progresser de plus d'un degré et demi vers le Sud. Les plus célèbres sont les Italiens Giovanni Miani et Andrea Debono, l'Anglais Petherick et le Français Lejean. Aucun ne put dépasser le 30e degré de latitude Nord. La découverte devait être faite par des voyageurs venus d'un autre côté, de Zanzibar et des rivages orientaux de l'Afrique (Zanzibar et la côte swahili). En passant par
Zanzibar.
Ces récits, publiés par Petermaan dans les Mittheilungen de 1856, décidèrent la Société géographique de Londres à faire un nouvel effort. Elle envoya le capitaine Burton et Speke. Après avoir été à Harrar, assez avant dans le pays somali, ils organisèrent leur expédition à Zanzibar. Elle eut un plein succès (1857-59) et les conduisit à travers l'Ounyamouési au lac Tanganyika (1858). Ils supposèrent que c'était le réservoir du Nil. Mais Speke s'étant écarté de son compagnon aperçut par 2° 1/2 de latitude Nord un antre lac qu'il nomma Victoria. Contesté par Burton, Speke repartit avec Grant en 1860, retrouva son lac (lac Kéréoué, Nyanza ou Victoria). Il le longea à l'Ouest en traversant le royaume d'Ouganda, en constata l'étendue et en vit sortir le Nil. Il descendit le fleuve, vit ses cataractes (chutes Ripon) mais fut obligé de s'en écarter à un point ou il allait vers l'Est se jeter dans un autre lac. Enfin, Speke et Grant arrivèrent à Gondokoro (février 1863) on ils rencontrèrent Samuel White Baker, voyageur et chasseur venu par le Nord. Ils lui firent part de leurs renseignements sur l'existence d'un second lac et, tandis qu'ils rentraient en Angleterre, Baker, suivant une route différente de la leur, découvrait de nouvelles chutes du Nil (chutes de Karouma), entrait dans le royaume d'Ounyoro et en mars 1864 arrivait au bord d'un lac dominé à l'Ouest par de hautes montagnes, le Mvoutan Nzigué, qu'il appelait Albert Nyanza et dont il s'exagéra l'étendue. Les sources du Nil étaient trouvées. La nouvelle fut reçue avec enthousiasme; quelques contradicteurs firent observer qu'un lac n'est pas la vraie source d'un fleuve et qu'il faut trouver les rivières qui le remplissent. Il n'en est pas moins certain que la question, pour l'essentiel, est désormais résolue; l'étude des affluents du lac Victoria a permis de reconnaître dans la Kagera et dans l'un de ses affluent qui prend sa source au Burundi, le tronçon de rivière qui confère au Nil sa plus grande longueur (Stanley, 1875), mais n'a rien révélé qui approche de l'importance de la découverte de Speke. II restait bien à définir les rapports du lac Tanganyika avec les systèmes hydrographiques voisins et spécialement avec celui du Nil, car on soutint quelque temps que c'était là qu'il fallait chercher l'origine du Nil. Mais les voyages qui ont élucidé ce point se rattachent plutôt à l'exploration de l'Afrique australe; nous en parlerons plus loin. En comparaison de la découverte des sources du Nil, celles qui ont été faites dans cette région et dont il nous reste à parler ne présentent qu'un intérêt bien secondaire; elles ont cependant notablement contribué à augmenter ce que l'on saura de l'Afrique orientale pendant de nombreuses décennies. Nous avons dit que des marchands, dont les principaux sont les frères Ambroise et Jules Poncet, avaient parcouru en tout sens le bassin du Bahr-el-Ghazal. Des explorateurs de profession, Miani, Antinori et Piaggia, puis le célèbre botaniste allemand Georges Schweinfurth refirent ces voyages d'une manière scientifique et en tirèrent de précieux éléments spécialement pour l'ethnographie. Les premiers visitèrent les tribus des Djour et des Nyam-Nyam. Schweinfurth (1869-71) alla plus loin; il franchit les montagnes qui limitent le bassin du Nil, découvrit une autre grande rivière, l'Ouellé. Il ne put, d'ailleurs, déterminer à quel bassin elle appartenait, qu'il y faille voir la tête du Chari ou de la Bénoué, hypothèse jugée dès cette époque peu vraisemblable, ou bien que ce soit un affluent du Congo (Zaïre). Schweinfurth fit connaître encore la population des Monbouttous, chez qui Miani mourut en 1872. Le khédive eut pendant dix ans des lieutenants anglais à Khartoum; mais la géographie n'a pas tiré de ce fait le profit qu'on aurait pu en espérer. Baker fut chargé, en 1871, d'ouvrir des voies régulières, de supprimer le trafic des esclaves et d'établir jusqu'aux grands lacs équatoriaux la suzeraineté égyptienne. Il partit avec six vapeurs et 1600 hommes, ne franchit les marécages du Nil qu'au prix d'effroyables difficultés, soumit les Bari autour de Gondokoro, puis l'Ounyoro, riverain du lac Mvoutan Nzigué (lac Albert) et finit par rentrer en Égypte sans avoir rien fait de bien durable. Charles Gordon déblaya le Nil entre Khartoum et Gondokoro; ses lieutenants résolurent un certain nombre de problèmes géographiques; le colonel Long visita l'Ouganda (l'Afrique des grands lacs) et trouva un lac qui se déverse dans le Nil et qu'il regarde comme l'une de ses sources principales. Le colonel Mason fit la circumnavigation du lac Mvoutan Nzigué et constata qu'il était bien plus petit qu'on n'avait cru. Les explorations sont malheureusement arrêtées dans cette direction, l'insurrection du mahdi au Soudan ayant fermé l'accès du haut Nil aux Européens et ruiné l'oeuvre de Méhémet-Ali. Quant aux contrées
situées entre le Nil et l'océan Indien, les contrées des Gallas et des
Somali,
elles n'ont été véritablement connues qu'au XXe
siècle. Presque tous ceux qui avaient
essayé d'y entrer auparavant avaient péri à la tâche. Van
der Decken, après avoir gravi jusqu'à plus de 4000 m les pentes du
Kilimandjaro (1861
et 1862),
fut massacré avec ses compagnons sur les bords de la Djouba ou Juba
(1865).
Par la suite, plusieurs autres, surtout Brenner
dans la partie méridionale de la péninsule des Gallas, Révoil,
dans la partie septentrionale, ont révélé un grand nombre de faits intéressants.
Les Explorations de l'Afrique australe et du bassin du Congo Les conquêtes scientifiques réalisées dans le domaine de l'Afrique australe ne sont pas moins vastes que dans les deux régions dont nous venons de parler. Pour être soulevés seulement à partir de la toute fin du XVIIIe siècle et surtout du XIXe siècle, les problèmes n'étaient ni moins rares ni moins obscurs. Les visées commerciales ont joué un grand rôle dans l'exploration du Nord-Ouest et du Nord-Est de l'Afrique, mais leur importance a été bien moins déterminante dans celle du Sud, et il faudra attendre de connaître ces nouvelles régions pour comprendre qu'elles ne sont ni moins riches, ni moins fertiles. Elles étaient simplement plus loin de l'Europe et les occupants des côtes s'étaient vite désintéressés de l'intérieur. Ce n'est pas à dire que les Portugais qui possédaient depuis plusieurs siècles près de 4500 km de côtes sur l'Atlantique, et près de 2500 sur l'océan Indien, n'aient fait aucune tentative pour s'avancer dans les terres. Au contraire, ils paraissent avoir été fort loin, dans la vallée du Zambèze notamment; ils savaient beaucoup de ce qu'on a retrouvé par la suite. La carte publiée en 1587 par Lopez représente sous l'équateur deux grands lacs, l'un appelé lac du Nil et d'où sort le fleuve; elle connaît le lac Tanganyika dénommé lac Lambré et à l'Ouest un autre grand lac d'où sort le Congo. En 1668 le P. Cavazzi a publié une relation remplie de détails sur le Congo. Mais comme ces faits avaient été oubliés et comme les explorateurs du XIXe siècle n'en ont tiré nul secours immédiat, les trouvailles de ces derniers conservent toute leur valeur. Beaucoup d'ailleurs reviennent encore à des Portugais. En 1798, Lacerda partit de la côte de Mozambique et pénétra jusqu'à Cazembé au coeur de l'Afrique australe (entre les lac Moéro et Bangouélo). Il mourut à la cour du souverain local. Mais les frères Monteiro recommencèrent son voyage avec plus de succès (1806-1811). Ils rapportèrent une description complète de ces contrées. Ils avaient traversé une grande partie du continent, en suivant à peu près le 10e degré latitude Sud. En revanche, on ne savait presque rien du Congo, malgré le volume de ses eaux qui en fait une des plus importants fleuves de la Terre et qui avait attiré l'attention. En 1846 le capitaine Tuckey le remonta jusqu'aux chutes de Yélala à 450 km de la mer. Il succomba et nul n'alla plus loin. En 1846 un marchand portugais nommé Graça, parti de l'Angola, se rendit auprès d'un roi indigène Mouata Yanvo, le plus puissant des souverains de ces régions. Il fut suivi par le Hongrois Ladislas Magyar qui sillonna en plusieurs sens les bassins supérieurs des fleuves côtiers du Zambèze et de la Kassaï (1847-51). Gasisiot releva une partie du bassin du Limpopo (1851). La même année Galton explora complètement les pays Damara et d'Ovambo entre le tropique du Capricorne et la rivière Counéné (1851). Enfin, la première traversée de l'Afrique d'un océan à l'autre fut accomplie par un autre marchand portugais, Silva Porto. Il quitta le Benguela en 1853, suivit une ligne du Nord du bassin du Zambèze et du lac Nyassa pour aboutir à l'embouchure de la Rovouma. Malgré la hardiesse des voyages que nous venons de relater, la plus grande partie de ce qui sera appris sur la situation précise des montagnes, des cours d'eau et des villes, sur les produits du sol, les habitants, les États et les croyances de l'Afrique australe, devra attendre Livingstone. Au temps de Livingstone.
Son ami Moffat'
suivait
le fleuve Orange. Un grand nombre de missionnaires, de chasseurs, de naturalistes
étudiaient la faune, la flore du désert de Kalahari,
des pays des Namaquas, des Betchouanas ou des Zoulous. On s'intéressait
à l'anthropologie, à la langue, aux moeurs et aux religions de ces populations
si curieuses pour les observateurs de ce temps des Hottentots (Khoï-Khoï),
des Bochimans (San), des Cafres. Livingstone cependant ne restait pas inactif;
il portait ses efforts plus au Nord. De 1858
à 1861
il trace avec Kirk le cours du Chiré, un des tributaires du Zambèze,
et retrouve le lac Nyassa auquel il sert de déversoir. Au même moment
Hahn
et Rath achevaient l'exploration du pays Damara et la découverte de mines
d'or entre le Zambèze et le Limpopo allait activer les recherches dans
cette direction (1866-67).
Plus enthousiaste que jamais, Livingstone repartit en 1866
pour son dernier voyage. Il s'enfonça dans l'intérieur par la Rovouma;
il ne devait plus revoir la côte. Il passa au Nord du lac Nyassa (1867),
puis, allant au Nord-Ouest, découvrit le lac Liemba, c'est-à -dire en
fait la partie Sud du Tanganyika
dans lequel il persistait à voir l'origine du Nil. Il continua sa marche
vers l'Est, atteignit, en 1868,
Cazembé et les lacs Bangouélo et Moéro au commenceraient du cours du
Congo (ce qu'il ignorait). Il revint au Nord-Est à Oudjidji (Ujiji) sur
le lac Tanganyika (1869)
et reprit bientôt ses explorations. On ne les connaît pas très bien
: on sait qu'il visita les mines de Manyéma, traça le cours du Loualaba
(Congo supérieur) en 1870-74,
aperçut le lac encore inconnu de Kamalondo et retourna au lac Bangouélo,
près duquel il mourut de la dysenterie à Djitambo (mai 1873).
Stanley retrouve Livingtstone à Ujiji. Le bruit de sa mort avait plusieurs fois couru en Europe. Quoique démenti, il inquiéta l'opinion et un grand journal américain, le New-York Herald, envoya un reporter, Stanley, à la recherche de Livingstone. Il le trouva sur les bords du Tanganyika dont ils explorèrent ensemble les rivages septentrionaux sans lui trouver d'écoulement vers le Nord. Les voyages de Livingstone, ce séjour presque ininterrompu de trente ans dans l'Afrique australe, avaient prodigieusement accru le domaine des sciences géographiques; il restait pourtant de très gosses questions à résoudre : le Tanganyika était-il un bassin fermé? Quelles étaient les relations hydrographiques de ces lacs Bangouélo, Moéro, Tanganyika, etc., avec les bassins du Zambèze, du Nil et du Congo? On ne savait presque rien sur le Congo. Enfin, une grande région restait en blanc sur les cartes entre le bassin du Nil, les affluents du lac Tchad, l'Atlantique et les pays explorés par les Portugais et par Livingstone. En dix ans la plus grande partie de ce vide a été comblée et presque toutes les questions essentielles ont été résolues. L'honneur en revient à Cameron, à Stanley, aux voyageurs qui ont suivi leurs traces et aux explorateurs français du bassin de l'Ogôoué. L'expédition
de Cameron.
La mauvaise volonté des populations locales l'obligea a tourner au Sud; il se rendit à Kiléma auprès du chef de l'Ouroua, en relations fréquentes avec les marchands portugais. C'est à Kiléma que ceux-ci venus de l'Ouest se rencontrent avec les trafiquants arabes venus de l'Est. Il releva le cours du Lomami, grand affluent de gauche du Congo, vérifia l'exactitude de l'itinéraire de deux pombeiros (nom donné aux Portugais natifs d'Afrique), prénommés Pedro Joao Baptista et Antonio José, qui avaient les premiers traversé l'Afrique, de Loanda à l'Océan Indien entre 1802 et 1815 (et d'après lequel on connaissait la Loualaba, les lacs Lohemba et Kassali) et recueillit de précieuses informations sur tout le pays du haut Congo, notamment sur l'existence d'un lac Sankourou situé au Nord-Ouest. En juin 1875, il repartit pour arriver par les rives de la Liambaï, puis de la haute Kassaï jusqu'à Benguéla. Il avait accompli une des plus belles traversées de l'Afrique, résolu la question du Tanganyika et celle du Congo, au moins en principe; en outre, il avait fait avec grand soin un nombre d'observations de longitude, de latitude et d'altitude qui donnent à son voyage une importance hors ligne. Il est le premier voyageur européen dont la carte s'appuie sur une pareille quantité d'observations géodésiques. Les exploration
de Stanley.
Du Chaillu et
Brazza.
Les Chambres françaises lui ayant voté les fonds nécessaires, Brazza repartit du Gabon, fonda Franceville sur l'Ogôoué et Brazzaville sur le Congo (1880) et traita avec le roi Makoko. Ensuite, il a continué ses explorations qui ont fait connaître tout l'espace compris entre le Congo, l'Atlantique et l'équateur. Stanley, piqué de la rivalité de Brazza, était retourné sur le Congo en 1879 pour le compte d'une Association internationale. Il devait établir sur le Congo une ligne de stations jusqu'à Nyangoué, de sorte que des explorateurs eussent une base permanente de Zanzibar à l'Atlantique. Il fonda Vivi, auprès des chutes de Yellala, et Léopoldville, en face de Brazzaville, au bord d'une expansion lacustre du fleuve qui a reçu le nom de Stanley-Pool. Par la suite, d'autres stations ont été fondées, sous l'équateur et plus haut encore aux points où l'Arouimi et la Mboura se jettent dans le fleuve. On commence à cette époque à explorer les grands affluents du Congo moyen, la Kassaï dont on a relevé le cours inférieur en 1885, le lac Léopold II, la Liboko, l'Arouimi; mais la presque totalité du coude du Congo reste alors inconnue. La fin du XIXe
siècle.
Le major portugais Serpa Pinto témoigna de l'activité renaissante de ses compatriotes. Il alla de Benguéla à Bihé (1877), étudia la région des sources du Coanza et du Zambèze, dans le pays des Kuimbandés, des Louchazés et des Ambouellas. En août 1878, il arriva au Zambèze et le descendit jusqu'aux chutes Victoria. De là il se dirigea vers le Sud, et par le Transvaal déboucha dans le Natal. Dans son voyage de 17 mois il avait exploré des contrées presque inconnues et rectifié sur bien des points les observations de Livingstone. Ses anciens lieutenants Ivens et Capello ont refait un peu plus tard (1884) une expédition analogue; ils ont achevé d'éclairer la question du haut Zambèze et de ses relations avec le bassin du Congo. Ils ont visité le pays des sources du Congo sans pouvoir atteindre ni le lac Bangouélo ni le lac Moéro ,à cause de l'hostilité des indigènes; enfin de là (10° de latitude Nord) ils se sont rabattus sur le Zambèze, par des territoires dont ils ont dressé la carte. Enfin le lieutenant Wissmann et le Dr Pogge apportèrent en 1880-82 une contribution utile aux études sur l'Afrique équatoriale. Partis de la côte en novembre 1880, de Malandgé en juin 1884, ils ne purent d'abord traverser le pays de Mouata-Yanvo; déviés au Nord, ils explorèrent le cours de la Kassaï jusqu'à 6° 20' de latitude Sud; pour ne pas se faire d'ennemis ils se partagèrent entre deux puissants chefs qui tous deux les menèrent à Nyangoué par un itinéraire plus septentrional que celui de Cameron. Ils passèrent la Loubiranzi, grand affluent de la Kassaï (5° 7' de latitude Sud) et arrivèrent à Nyangoué d'où Pogge revint par l'Ouest. complétant son exploration, tandis que Wissmann rentrait par le Tanganyika et Mpouapoua (dans le pays d'Ousagara soumis alors au protectorat allemand). En 1885, le docteur Wissmann refit une partie de son voyage et ajouta de nouvelles découvertes aux premières. Il descendit la Kassaï, constata qu'elle recevait la Loubiranzi, le Couango et l'émissaire du lac Léopold. Tandis qu'on croyait connaître la tête des affluents de gauche du Congo, on ne connaissait qu'un grand bassin secondaire; l'espace situé au Nord de la Kassaï, c'est-à -dire tout l'intérieur du coude du Congo, reste encore absolument ignoré. La même année (1885) Mgr Grenfell a remonté pendant plus de 600 km jusqu'à 4° latitude Nord (jusqu'aux rapides de Bangui) le Liboko (Oubangui), qu'il ne croit pas pouvoir identifier avec l'Ouellé. Un jeune officier de la marine française, Giraud, visita, en 1884, la région située au Nord du Nyassa et rectifia le dessin du lac Banguélo et du cours supérieur du Congo. Nous ne pouvons que citer sans entrer dans plus de détails les noms de Comber, du Dr Stecker, de l'abbé Debaize, de Stewart, Popelin Carter, Dutrieux, Mohr, Marno, Marchand, etc. Le dernier mot devant être pour Bottego qui, parti en 1895 de Somalie, parviendra jusqu'à la rivière Omo, et comblera ainsi la dernière zone blanche d'importance qui subsistait encore en Afrique de l'Est. (A19). |
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