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Bosna i Hercegovina |
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![]() 44 00 N, 18 00 E |
La Bosnie-et-Herzégovine
(ou Bosnie-Herzégovine) est une Etat de
la péninsule Balkanique![]() - ![]() Sarajevo, la capitale de la Bosnie-Herzégovine, est construite dans une vallée entourée par les Alpes dinariques. La rivière Miljacka coule à travers la ville. Le pays est borné à l'Est par la Serbie
dont la sépare la Drina, au Sud-Est par la Serbie, au Sud par le Montenegro,
à l'Ouest par la Croatie (Dalmatie Géographie physique de la Bosnie-HerzégovineOrographie.La Bosnie-Herzégovine constitue un plateau entrecoupé de montagnes et de hauteurs. Elle appartient à deux bassins, celui de la mer Noire et celui de l'Adriatique. La ligne de partage des eaux est formée par une série de montagnes (appelées en serbe Planinas), qui se rattachent au système des Alpes Dinariques et dont les principales sont : la Radusa (2000 m), L'Ivan-Planina et la Bielasniça (2115 m). Elles n'ont pas une physionomie bien caractérisée et forment une série de massifs qui, en général, courent parallèlement à l'Adriatique. On les a justement comparées au Jura. Elles sont composées de roches calcaires. Le pic le plus élevé est le Maglic (2386 m) voisin du Dormitor qui s'élève sur les frontières du Montenegro (2600 m). Hydrographie.
Climat.
![]() Carte de la Bosnie-Herzégovine. Source : The World Factbook. (Cliquer sur l'image pour afficher une carte plus détaillée). Géologie.
De part et d'autre de ces terrains, on
trouve Ă l'Ouest sur le versant adriatique des dolomies sans fossiles
et sur le versant Nord-Est ou de la Save, des calcaires Ă Daonella ou
Halobia analogues à ceux du Tyrol Puis vient la Flysh, assise énorme de
schistes
argileux sans autre fossile qu'une empreinte d'algue
(Chondrites Targonii), il forme une région de plateaux
qui commence aux bords de l'Una, s'élargit au Borja et au Konjy pour passer
à l'Est en Serbie, il est traversé par de nombreux
dykes
de serpentines. L'Eocène,
avec calcaire nummulitique, se présente en une bande confinée du confluent
de la Bosnie jusqu'Ă celui de la Drina; sur le versant adriatique quelques
îlots de même terrain sont connus à la frontière près de Split (Croatie).
Le terrain néogène est puissant, sur les bords
de l'Una et de la Save, sur une marge de 40 km environ; ce sont des marnes
et des sables à congéries analogues à celles du bassin de Vienne ![]() Paysage de Bosnie Herzégovine. Photos : The World Factbook. Les mines de la Bosnie étaient autrefois
célèbres (Bosna argentea, disait-on au Moyen âge Faune et flore.
Le gibier abonde dans les forêts et les truites dans les rivières. Sur les bords de la Save on élève de grands troupeaux de porcs. Les Turcs autrefois appelaient la basse Bosnie pays des cochons. Géographie humaine de la Bosnie-HerzégovinePopulation.La population de la Bosnie-Herzégovine est estimée à un peu plus de 3 millions d'habitants, un chiffre qui a fluctué de manière spectaculaire au cours des dernières décennies en raison des conflits, des déplacements massifs et d'une émigration persistante. La structure démographique actuelle est fortement influencée par les conséquences du conflit : une perte significative de vies humaines, le départ de millions de réfugiés et de personnes déplacées, et un remaniement de la distribution géographique des groupes ethniques. La composition multiethnique de la population est reconnue constitutionnellement et désigne trois "peuples constitutifs" : les Bosniaques (principalement musulmans), les Serbes (principalement orthodoxes) et les Croates (principalement catholiques), ainsi que des "Autres" (incluant Juifs, Roms, et autres minorités, ou ceux ne s'identifiant à aucun des groupes principaux). Historiquement, ces groupes vivaient de manière entremêlée dans de nombreuses régions, particulièrement en milieu urbain, bien que des concentrations régionales existaient. La guerre et le nettoyage ethnique qui l'a accompagnée ont considérablement modifié cette mosaïque, entraînant une ségrégation accrue et la création de zones géographiques où un groupe ethnique est dominant, notamment au sein des deux entités qui composent le pays selon l'Accord de Dayton : la Fédération de Bosnie-et-Herzégovine (à majorité bosniaque et croate, mais avec des cantons spécifiques) et la Republika Srpska (à majorité serbe). Les tendances démographiques post-guerre sont préoccupantes. Le pays fait face à des taux de natalité bas, des taux de mortalité relativement élevés et, surtout, une émigration massive et continue. Cette émigration touche particulièrement les jeunes, les personnes qualifiées et les diplômés, créant un phénomène de "fuite des cerveaux" qui sape le potentiel de développement économique et social du pays. La population vieillit, et le déclin démographique, loin de s'arrêter, semble s'accélérer, ce qui pose des défis majeurs pour l'avenir du marché du travail, des systèmes de retraite et de la cohésion sociale. Le retour des réfugiés et des personnes déplacées, bien qu'important après la guerre, s'est ralenti et n'a pas effacé la nouvelle carte ethnographique du pays, où les dynamiques de coexistence sont devenues plus complexes. La division ethnique structure profondément la société. Elle se manifeste dans presque tous les domaines de la vie publique : la politique (basée sur un système complexe de partage du pouvoir entre les groupes constitutifs), l'éducation (souvent séparée le long de lignes ethniques, parfois désignée par l'expression "deux écoles sous un même toit"), les médias, et même les interactions sociales dans certaines régions. Les identités religieuses sont étroitement liées aux identités ethniques et jouent un rôle important dans la vie publique et privée. La société est ainsi caractérisée par un niveau élevé de méfiance interethnique, héritage direct de la guerre et souvent entretenu par les discours politiques. Bien que la coexistence pacifique soit la norme au quotidien dans la plupart des endroits, les divisions structurelles et le manque de réconciliation profonde limitent le développement d'une identité civique bosnienne forte et unifiée. La société civile tente de construire des ponts entre les communautés, mais son impact est limité face aux forces politiques qui capitalisent sur les divisions ethniques. Le taux de chômage est élevé, surtout chez les jeunes, et alimente le désir d'émigration. La corruption est endémique et perçue comme un obstacle majeur au progrès, ce qui renforce le cynisme et le désengagement civique. L'accès aux services publics (santé, éducation, justice) peut varier selon l'entité ou le canton, et parfois selon l'appartenance ethnique perçue, renforçant les inégalités et les frustrations. La mémoire de la guerre reste vive, et la difficulté à établir une narration commune du passé ou à rendre pleinement justice aux victimes continue d'être une source de tension sociale. Quelques-unes des principales villes de la Bosnie-Herzégovine
Culture.
L'une des caractĂ©ristiques fondamentales de la Bosnie-HerzĂ©govine, on l'a vu, est sa composition multiethnique et multireligieuse. Cette coexistence, historiquement appelĂ©e suĹľivot, a souvent Ă©tĂ© un idĂ©al difficile Ă atteindre, mais elle a laissĂ© une empreinte indĂ©lĂ©bile sur la vie quotidienne, l'architecture, la langue et les traditions. Les villes comme Sarajevo ou Mostar, avec leurs mosquĂ©es, Ă©glises orthodoxes, cathĂ©drales catholiques et synagogues parfois regroupĂ©es dans un mĂŞme quartier, tĂ©moignent de cette stratification historique. La religion joue un rĂ´le important dans l'identitĂ© culturelle de chaque groupe. Elle influenĂce les coutumes, les fĂŞtes et les rituels. L'islam sunnite, majoritaire chez les Bosniaques, a introduit de nombreuses influences orientales, notamment dans l'architecture des vieilles villes (baščaršija), la cuisine et la musique. Le christianisme orthodoxe et le catholicisme, prĂ©sents depuis des siècles, ont liĂ© les Serbes et les Croates aux traditions slaves et europĂ©ennes. MalgrĂ© les divisions politiques et les conflits passĂ©s, les Ă©changes culturels et l'influence mutuelle entre ces communautĂ©s persistent, mĂŞme si le tissu social a Ă©tĂ© mis Ă rude Ă©preuve. La langue est un autre Ă©lĂ©ment clĂ©. Bien que les variations linguistiques soient minimes et souvent considĂ©rĂ©es comme une seule langue (historiquement le serbo-croate), elle est aujourd'hui officiellement dĂ©signĂ©e et enseignĂ©e sous les noms de bosnien, croate et serbe, reflĂ©tant les identitĂ©s nationales distinctes. L'utilisation de l'alphabet latin et cyrillique coexiste, souvent selon l'appartenance ethnique et la rĂ©gion. L'hĂ©ritage ottoman est particulièrement visible dans l'architecture des bazars traditionnels (ÄŤarsija), les maisons avec des cours intĂ©rieures, les ponts en pierre comme le cĂ©lèbre Stari Most de Mostar (reconstruit après sa destruction pendant la guerre) et les nombreuses mosquĂ©es. L'influence austro-hongroise se manifeste quant Ă elle dans les centres-villes de nombreuses villes, avec leurs bâtiments de style nĂ©oclassique, sĂ©cessionniste et baroque, particulièrement marquĂ©s Ă Sarajevo et Banja Luka. La pĂ©riode socialiste a laissĂ© des structures architecturales plus monumentales et brutales, ainsi que de nombreux mĂ©moriaux. La cuisine bosnienne est un dĂ©licieux mĂ©lange de saveurs orientales et europĂ©ennes. Des plats comme les ćevapi (petites saucisses grillĂ©es), le burek (pâtisserie feuilletĂ©e farcie), la dolma et la sarma (lĂ©gumes ou feuilles de vigne farcis), ainsi que des desserts sucrĂ©s comme la baklava ou le rahat lokum (loukoum), sont emblĂ©matiques. La culture du cafĂ© est Ă©galement fondamentale : boire un cafĂ© bosnien (fort, non filtrĂ©, servi dans une dĹľezva) est un rituel social, un moment de convivialitĂ©, de conversation et de dĂ©tente qui incarne le concept de merak – un Ă©tat de plaisir simple et profond. L'hospitalitĂ© est une valeur cardinale; inviter des gens Ă la maison pour partager un repas et un cafĂ© est une pratique courante et très apprĂ©ciĂ©e. Dans le domaine artistique, la Bosnie-HerzĂ©govine possède une riche tradition. La sevdalinka est un genre musical souvent dĂ©crit comme la "musique de l'âme" bosnienne. Il est caractĂ©risĂ© par des mĂ©lodies mĂ©lancoliques et des textes poĂ©tiques qui expriment l'amour, la tristesse, le dĂ©sir et la vie quotidienne. La littĂ©rature a produit des auteurs de renommĂ©e mondiale, dont le prix Nobel Ivo Andrić, dont l'oeuvre aborde avec profondeur l'histoire et les interactions entre les diffĂ©rentes communautĂ©s du pays. Le cinĂ©ma bosnien a Ă©galement acquis une reconnaissance internationale, notamment avec Danis Tanović, laurĂ©at d'un Oscar. Le Festival du Film de Sarajevo est un Ă©vĂ©nement culturel majeur dans la rĂ©gion. Les arts visuels, l'artisanat (travail du cuivre, tapis, poterie) et les costumes traditionnels varient selon les rĂ©gions et les groupes ethniques, ajoutant une autre couche Ă la diversitĂ© culturelle. MalgrĂ© les difficultĂ©s Ă©conomiques et les dĂ©fis de la transition post-conflit, la scène culturelle contemporaine est dynamique, avec de jeunes artistes, musiciens et Ă©crivains qui explorent de nouvelles formes d'expression tout en dialogue avec leur hĂ©ritage complexe. Economie.
Actuellement, l'économie bosnienne est dominée par le secteur des services, qui contribue le plus significativement au produit intérieur brut (PIB). Ce secteur englobe le commerce, les transports, les communications, les services financiers et un secteur touristique en développement qui exploite la richesse naturelle et culturelle du pays. Le secteur industriel, bien que moins prépondérant qu'à l'époque yougoslave, reste important et comprend des activités comme la production de métaux (aluminium, acier), l'énergie (charbon, hydroélectricité), la transformation du bois, le textile et l'agroalimentaire. L'agriculture joue un rôle moins central dans l'économie globale mais reste vitale pour les zones rurales. Les performances économiques sont sensibles à la demande extérieure, notamment celle des pays de l'Union Européenne qui sont les principaux partenaires commerciaux du pays. La croissance du PIB a été généralement positive mais peut être volatile, freinée par des facteurs internes. L'un des principaux défis macroéconomiques est le maintien d'un taux de chômage élevé, bien que les chiffres officiels aient montré une baisse, en partie due à l'émigration. L'inflation est généralement modérée, bien que sensible aux fluctuations des prix mondiaux de l'énergie et des denrées alimentaires. Le commerce extérieur est essentiel pour cette petite économie ouverte. Les exportations consistent principalement en matières premières, produits semi-finis et articles manufacturés issus des secteurs du métal, du bois et du textile. Les importations sont plus diversifiées (machines, véhicules, carburants et biens de consommation). L'Union Européenne est de loin le premier partenaire commercial. Elle absorbe la majorité des exportations et fournit une grande partie des importations, avec des liens particulièrement forts avec les pays voisins et d'autres États membres clés comme l'Allemagne et l'Italie. La balance commerciale est structurellement déficitaire. Le système fiscal est décentralisé, et reflète la structure administrative du pays composée de deux entités et du district de Brčko. Les finances publiques sont gérées avec une certaine prudence, mais le besoin de réformes pour améliorer l'efficacité de la collecte des impôts, maîtriser les dépenses publiques (notamment administratives et sociales) et réduire l'économie informelle est manifeste. La dette publique est gérée, mais nécessite une attention constante. Les défis structurels et institutionnels sont majeurs et profondément liés à la complexité politique du pays. La fragmentation administrative crée des obstacles pour les entreprises, décourage l'investissement direct étranger et rend la mise en oeuvre de réformes économiques cohérentes difficile. La corruption est perçue comme un obstacle significatif au développement des affaires et à l'investissement. Le rythme des réformes structurelles (privatisation des entreprises publiques restantes, amélioration de l'environnement des affaires, renforcement de l'État de droit et modernisation du marché du travail) est plutôt lent. La fuite des cerveaux, l'émigration de jeunes qualifiés, représente une perte de capital humain déterminante pour l'avenir. Attirer des investissements étrangers durables en dehors de quelques secteurs clés reste un défi. La Bosnie-Herzégovine possède cependant des atouts et des opportunités. Sa position géographique au carrefour des Balkans est stratégique. Le potentiel de développement dans des secteurs comme le tourisme, les énergies renouvelables (notamment l'hydroélectricité), et certaines niches de l'industrie manufacturière et de l'agroalimentaire est notable. L'aspiration à l'intégration européenne fournit un cadre et une incitation aux réformes, même si le processus est long. Le pays dispose également d'une main-d'oeuvre relativement qualifiée, bien que sa rétention soit un enjeu majeur. Les institutions financières internationales et les bailleurs de fonds bilatéraux continuent de jouer un rôle important en apportant un soutien financier et technique pour la reconstruction et les réformes. Les perspectives économiques futures dépendent largement de la capacité du pays à surmonter ses défis de gouvernance, à accélérer les réformes et à créer un environnement plus stable et attractif pour l'investissement et la création d'emplois. |
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