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Colosse

Colosse, ouvrage de statuaire qui dépasse les proportions naturelles de l'humain. Les peuples de l'Antiquité en élevèrent beaucoup en l'honneur de leurs dieux; il semble que la majesté de ces dieux dépendit de la grandeur de leurs images, à laquelle se serait mesurée la vénération des humains. Les temples de l'Inde et de la Chine sont décorées de colosses. 

Diodore de Sicile parle d'une statue de Bélus à Babylone, qui avait 40 pieds de haut. Sémiramis fit tailler une montagne de la Médie, qui la représenta entourée de 100 guerriers. Dans l'ancienne Égypte, les colosses formaient une décoration essentielle des grands temples et des palais, et étaient ordinairement placés de chaque côté de la porte principale ou dans l'intérieur des cours, soit debout, soit assis dans une attitude uniforme, les jambes serrées, les mains collées le long du corps ou étendues sur les cuisses. 

Quelles que fussent leurs proportions, ils étaient monolithes. Hérodote mentionne un colosse d'Osiris, qui avait 75 coudées (28,32 m) de hauteur. On peut voir encore ceux de Memnon et d'Osymandias. Chez les Grecs, sans parler du fameux colosse de Rhodes, il y eut des statues colossales d'Apollon, d'Athéna, de Zeus, de Héra, etc.; elles portaient souvent sur leurs mains étendues des figures plus petites de divinités d'un ordre inférieur. 

Les Romains en élevèrent aux mêmes divinités qui étaient pour eux l'équivalent des précédentes, ainsi qu'à Mercure). Les superbes colosses de Castor et Pollux, qui ont valu à la place de Monte-Cavallo le nom qu'elle porte, étaient des ouvrages grecs. Beaucoup d'empereurs romains, depuis Néron, se firent représenter sous des formes colossales : ainsi, près du temple de la Paix, s'élevait une statue de Vespasien, haute de 50 coudées. Nicéphore mentionne une statue équestre qu'on voyait à Constantinople au vestibule de l'église de Sainte-Sophie, et que l'on croyait représenter Justinien

Au Moyen âge, on érigea à l'entrée ou dans l'intérieur de beaucoup d'églises des statues colossales auxquelles on donnait le nom de Saint Christophe.

Les Modernes n'ont exécuté de statues colossales que quand l'éloignement du point de vue rendait nécessaire d'agrandir les proportions, pour que l'effet ne fût pas mesquin. Tels sont le Saint Charles Borromée d'Arona, sur le lac Majeur; l'Apennin
de Pratolino, prés de Florence; le Wellington en Achille, à Londres; l'Hercule ou Saint Christophe de la Wilhelmshohe, près de Cassel; le monument de Kreutzberg, près de Berlin;  la statue de la Bavière, près de Munich, la statue de la Liberté à l'entrée du port de New York, etc. (B.).


 
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Dictionnaire Architecture, arts plastiques et arts divers
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