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Le sens général
du toucher nous procure les notions acquises au contact des corps extérieurs,
l'étendue, la consistance, l'état des surfaces, la température, etc.
De tous les sens, c'est celui qui exige les dispositions organiques les
plus simples; il a pour organe général la peau
pourvue de filaments nerveux plus ou moins abondants. Mais justement parce
qu'il s'exerce sur toute la surface duu corps, le toucher ne peut avoir
partout la même délicatesse; souvent même la peau ne conserve pas sur
tous ses points les qualités nécessaires à l'exercice de ce sens. Il
faut, pour percevoir les impressions tactiles; qu'elle reste molle et souple,
et qu'elle ne soit pourvue que d'un épiderme
mince; partout ailleurs, soit qu'un poil épais
la recouvre, soit que l'épiderme devienne dur et corné, soit que
le derme lui-même soit coriace et résistant,
là peau cesse d'être susceptible d'un toucher véritable, et donne les
sensations les plus imparfaites.
Aussi, chez la plupart des animaux,
il existe des points déterminés où la peau, délicatement
organisée, peut spécialement toucher les corps et recevoir les impressions
capables de les faire connaître : on désigne donc deux sortes de toucher
: le tact, qui résulte des impressions produites par les, corps extérieurs
en un point quelconque de la peau, et qui, selon la nature de cet organe,
est plus ou moins imparfait; puis le toucher proprement dit, qui s'exerce
à l'aide d'organes spéciaux, tels que l'extrémité des
doigts
chez l'Humain, l'extrémité de la trompe de l'Eléphant ,
les lèvres du cheval, les antennes
et les palpes des Insectes.
La peau qui revêt ces organes et y pratique le toucher présente l'organisation
la plus favorable à l'exercice de ce sens : elle est molle, très riche
en filaments nerveux et presque toujours papilleuse, c'est-à -dire hérissée
de petites saillies plus ou moins réguières, dans lesquelles se terminent
les nerfs du tact.
Les organes spéciaux du toucher ont donc
tous pour premier élément organique une peau molle et papilleuse animée
de nerfs abondants : mais d'ailleurs leur forme et leur disposition sont
très variables. La main de l'humain est un organe
du toucher particulièrement efficace; un petit nombre de Mammifères
peuvent employer l'extrémité des doigts aux mêmes
usages. La langue et les lèvres héritent de
ces fonctions du toucher, auxquelles les doigts sont devenus impropres.
Souvent alors de longs poils; gros, et
dont la base reçoit un filament nerveux spécial, forment sur les
lèvres ce qu'on nomme chez les chats et d'autres
animaux des compléments de l'appareil du toucher; on les nomme les moustaches.
Dans d'autres
espèces, ce ne sont pas les lèvres seules, mais bien tout
le museau qui, doué d'une organisation spéciale, se transforme en un,
organe de toucher : c'est d'abord le groin du Sanglier
et des espèces analogues, puis, en se prolongeant peu à peu, cet organe
déjà mobile et délicat forme la trompe du Tapir et même celle de l'éléphant;
mais chez les Vertébrés la langue est incontestablement l'organe le plus
ordinaire du toucher.
Chez les autres animaux, on trouve des
prolongements divers articulés ou non, mais toujours mobiles et très
sensibles à leur extrémité; ce sont les antennes, les palpes que porte
la tête de beaucoup d'articulés; ce sont encore
les tentacules mous et charnus qui surmontent la
tête des seiches, des poulpes ou même des limaces. (DGS). |
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