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Le Rhinocéros
de l'Inde, qu'on nomme aussi Rhinocéros unicorne, est
une des plus grandes espèces de Rhinocéros.
L'espèce habite le Sous-continent indien, la Péninsule
indochinoise et les parties avoisinantes de la Chine.
Il est surtout présent en Thaïlande, en Cochinchine et dans
les provinces les plus occidentales de la Chine.
Ce Rhinocéros a 3 mètres
de long; sa queue mesure 66 cm; sa hauteur, au garrot, est de 1 mètre
et demi, et la circonférence du corps dépasse 3 mètres.
On a trouvé de vieux mâles qui avaient de 4 mètres
à 4,30 m de long, et de 2 mètres à 2,30 m de haut.
On en évalue le poids à 20 ou 30 quintaux.
Le corps de cet animal est lourd, épais,
allongé, bas sur jambes; le cou est court et gros, la tête
de grandeur moyenne, du double plus longue que haute, présentant
des bosses frontales immédiatement en avant des oreilles, et d'autres
au-dessus des yeux; le reste de la tête est fortement comprimé
et aplati. Les oreilles, moyennes et très mobiles, sont relativement
longues, minces, pointues, droites, et ressemblent à celles
du cochon. Les yeux sont très petits,
allongés, et enfoncés; rarement l'animal les ouvre complètement.
Les narines sont au-dessus de la lèvre supérieure, et parallèles
à l'orifice buccal.
La corne s'élève sur la partie
large du bout du museau, au-dessus des deux narines et entre elles. Elle
est conique, un peu recourbée en arrière. La peau la relie
aux rugosités osseuses. Elle a jusqu'à 66 cm de long et 33
cm de circonférence à la base. La lèvre supérieure,
large et aplatie, se prolonge en une trompe pointue, presque digitiforme,
qui peut être allongée et retirée, et avoir ainsi une
longueur de 16 à 20 cm. La lèvre supérieure ressemble
à celle du boeuf.
Les pattes, courtes, épaisses, cylindriques
et informes, sont recourbées comme celles d'un chien basset; les
articulations y sont à peine marquées. Les trois doigts sont
enveloppés par la peau; les sabots seuls paraissent à l'extérieur.
Ceux-ci sont grands , légèrement bombés en avant,
fortement tranchés en arrière, et laissent libre une bonne
partie de la plante qui est grande, nue, calleuse, allongée en forme
de coeur. La queue, courte et pendante, va en s'amincissant de la racine
jusqu'à son milieu. Les organes sexuels sont très grands.
La femelle n'a qu'une paire de mamelles.
Le corps est recouvert d'une peau très
forte, plus dure et plus sèche que celle de l'éléphant;
elle repose sur une couche de tissu cellulaire lâche, qui lui permet
de glisser facilement; elle forme une cuirasse épaisse, presque
cornée, divisée par des plis nombreux et profonds, régulièrement
disposés. Ces plis, qui existent même chez le nouveau-né,
permettent à l'animal d'exécuter tous les mouvements nécessaires.
A leurs bords, la peau est relevée; en leur milieu, elle est très
mince et molle, tandis qu'ailleurs, elle est rigide comme une planche épaisse.
Chez les vieux animaux, elle est complètement dénudée
de poils, si ce n'est à la racine de la corne, au bord des oreilles
et au bout de la queue. Le premier grand pli descend verticalement derrière
la tête et le long du cou, où il forme une sorte de fanon
derrière lui s'en trouve un second, oblique en haut et en arrière,
très profond en bas, mais allant vers le garrot en s'amincissant;
de sa moitié inférieure part un troisième pli, qui
remonte obliquement le long du cou. Un quatrième pli profond est
derrière le garrot, il remonte le long du dos et se recourbe en
arc pour se continuer derrière les épaules; il passe au-dessous,
puis en avant du membre supérieur qu'il entoure. Un cinquième
pli descend du sacrum, obliquement en bas et en avant le long des cuisses,
arrive aux flancs et s'y perd; il envoie une branche qui descend le long
du bord antérieur du membre postérieur, puis traverse horizontalement
le tibia, et remonte jusqu'à l'anus, d'où il revient horizontalement
sur la cuisse, sous forme d'une forte saillie. La peau est ainsi divisée
en trois larges zones : la première comprend le cou et les épaules;
la seconde va des épaules aux lombes; la troisième embrasse
le train de derrière.
Toute la peau est recouverte de petites
écailles irrégulières, arrondies, plus ou moins lisses
et cornées. Le ventre et la face interne des membres sont divisés
en un grand nombre de petits compartiments par des sillons qui se croisent.
Le museau porte des rugosités transversales.
La couleur est variable. Les vieux animaux
paraissent d'un gris brun foncé, uniforme, tirant plus ou moins
sur le roux ou le bleu. Dans la profondeur des plis, la peau est roux clair
ou couleur de chair. La poussière, la vase, d'autres influences
extérieures font paraître l'animal plus foncé qu'il
ne l'est réellement. Les jeunes individus ont des teintes plus claires
que les vieux. (A. E. Brehm). |
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