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Inventaires > Dictionnaire de musique > D |
La lettre D est la quatrième lettre de l'alphabet et quatrième note de la gamme diatonique. Elle lettre représentait la note ré dans l'alphabet dit de Boèce; elle n'avait pas de clef comme l'ut et le fa; dans la notation en Allemagne elle désigne le ton de ré majeur. C'est aussi l'abréviation pour le mot dessus, ancien nom français du soprano. D. C. Abréviation de Da Capo. |
Da Capo, locution italienne = du commencement, prescrivant la reprise de la première partie du morceau après les couplets, dans un rondeau, ou après la seconde partie, dans un air. Dainos. - Chants lituaniens, dont les sujets étaient primitivement empruntés à la mythologie du pays, mais qui ont exprimé ensuite les diverses émotions. Damnation de Faust (La). - Légende dramatique en quatre parties, musique d'Hector Berlioz (1846). Une des partitions les plus remarquables de l'école française par sa variété et sa puissance, La marche hongroise, le ballet des sylphes, la ballade du roi de Thulé, la sérénade de Méphistophélès, l'invocation a la nature en sont les pages les plus fameuses. Danse. - Suite de mouvements cadencés du corps, au son des instruments ou de la voix. Danse d'ours, nom donné à des compositions musicales dans lesquelles on a cherché à imiter l'effet des airs de musette joués par ceux qui font danser les ours. Cet effet consiste à faire ronfler les basses, les bassons et les cors en pédale, tandis qu'un instrument à voix blanche, comme le hautbois ou le violon, exécute à l'aigu un chant villageois et montagnard. Ce chant ne part ordinairement qu'à la 4e ou 5e mesure, et cesse de temps en temps pour laisser entendre le bourdonnement continu de la pédale. Le finale de la 16e symphonie de Haydn en ré mineur est une danse d'ours. Déclamation. - Art d'interpréter le chant en laissant à chaque syllabe sa netteté d'articulation, à chaque mot sa valeur expressive, â chaque phrase son caractère et sa signification. - Art d'écrire des chants qui présentent en eux-mêmes tous ces mérites de netteté et d'expression. Degré. - Situation d'un son dans l'échelle. Les sept sons de la gamme diatonique; dans l'intervalle d'une octave, sont désignés par les sept premiers chiffres romains; considérés du point de vue harmonique, ce sont : I, tonique; II, seconde; III, tierce; IV, quarte; V, quinte; VI, sixte, VII, septième ; du point de vue tonal : I, tonique; II, sustonique; III, médiante; IV, sous-dominante; V, dominante; VI, sus-dominante; VII, sensible. Les degrés sont dits conjoints lorsqu'ils se succèdent immédiatement, en montant, ou en descendant; ils sont appelés disjoints, quand un ou plusieurs degrés intermédiaires les séparent. Demi-ton. - Le plus petit intervalle pratiqué dans la musique moderne. On le forme de trois manières : le demi-ton diatonique, dont le rapport est 16/15, est formé par deux notes de nom différent, telles que ut-ré bémol, mi-fa, etc.; le demi-ton chromatique, rapport 25/24, est produit par deux notes de même nom, dont l'une est altérée, soit ut-ut dièse, ré bémol-ré, etc.; le Demi-ton enharmonique, dont les deux termes sont théoriquement séparés par la distance d'un comma, mais se confondent à l'oreille depuis l'adoption de la gamme tempérée, est formé de deux notes de nom différent, qui rendent le même son, comme ut dièse et ré bémol. De profundis. Psaume CXXIX, l'un des sept psaumes de la pénitence. La liturgie catholique en ordonne la récitation ou le chant dans l'office des morts; au moment de la levée du corps, à la fin des laudes, et comme quatrième psaume, aux vêpres des morts. Il a été plusieurs fois mis en musique, notamment par Orlando de Lassus (1584), Lulli (1683), La Lande. Descriptive (musique). - La description était trop populaire parmi les poètes pour ne pas tenter les musiciens; les plus grands compositeurs ont eu l'ambition d'être peintres, et ils ont appliqué leur génie à des tentatives célèbres, souvent renouvelées par les imitateurs. La Création et les Saisons de Haydn, la Symphonie pastorale de Beethoven montrent à la fois la portée et les bornes de l'imitation musicale en ce genre. Elle éveille des impressions plus qu'elle ne donne des idées; elle reproduit certains grands effets; elle fait aisément penser à la guerre, à la chasse, à la tempête, au calme des éléments; mais elle n'arrive point à les décrire. Haydn s'exagéra l'étendue de son art, quand il prétendit faire exprimer à l'orchestre la confusion du chaos et les merveilles des six jours, les replis onduleux du serpent et le fourmillement des insectes, quand il essaya de mettre en musique le Soleil, la chaleur et la neige. Dans ces oeuvres, si remarquables d'ailleurs, les instruments ne suffisent plus à traduire la pensée du compositeur; il faut qu'il emprunte le secours de la parole; encore le récitatif et le chant ne le mènent-ils pas tout à fait à son but. Les sensations musicales sont tellement arbitraires, qu'un admirateur de Beethoven a pu, dans son imagination, faire de la Symphonie pastorale "un poème dans le goût de Milton, et placer la chute de l'ange rebelle où le compositeur fait chanter la caille et le rossignol." Cet aveu naïf d'une méprise singulière donne l'idée des mécomptes auxquels s'exposerait la musique si elle avait la prétention de décrire. Nous accorderons cependant au même juge, mieux inspiré cette fois, que cette célèbre symphonie, a plus exquise et plus vaste que les plus « beaux paysages en peinture, ouvre a l'imagination des perspectives enchantées, des horizons sans limites, des tableaux où l'orage gronde, où l'oiseau chante, où la tempête naît, éclate et s'apaise, où le soleil boit la pluie sur les feuilles, où l'esprit et le corps se raniment "et retombent dans un repos délicieux." C'est la gloire de la musique instrumentale, qui laisse à l'imagination toute la liberté de ses rêveries. Mais, dans les oeuvres essentiellement descriptives, le génie de Haydn, même avec le secours de la parole, n'a pas toujours évité la monotonie, la froideur et l'ennui, et ses élèves n'ont réussi qu'à la condition de ne pas excéder les limites d'un art tout de sentiment et de passion. (A. D.). Dessin. - Terme emprunté aux arts plastiques pour désigner en musique un motif ou un groupe de notes jouant un rôle principal ou accessoire dans une composition. Dessus. - Ancien nom de la voix la plus aiguë, appelée en latin superius, en italien soprano, et de la partie supérieure d'une composition harmonique. Le même mot désignait autrefois le type le plus élevé d'une famille instrumentale : « dessus de violon », « dessus de viole », etc. Détaché. - Procédé d'exécution consistant à séparer nettement l'un de l'autre deux, ou plusieurs sons consécutifs. Qualificatif de l'effet de ce procédé. On obtient le détaché, dans le chant, par une articulation distincte de chaque son; dans le jeu des instruments à clavier, par le relèvement du poignet; dans le jeu des instruments à vent, par le coup de langue; dans le jeu des instruments à archet, par le relèvement de l'archet quittant la corde entre chaque note. L. Capet distingue dans le jeu du violon deux sortes de détachés : le détaché souple, qui demande une simple inflexion des doigts sur la baguette, au début de chaque note, et le détaché rude, qui veut une attaque prompte et vigoureuse. En y joignant un arrêt brusque entre les sons, on transforme le détaché en martelé. De toutes façons, le détaché s'exécute sur une longueur de coup d'archet appropriée au mouvement du morceau ou du passage auxquels il s'applique. C'est en se basant uniquement sur ce fait que beaucoup d'auteurs nomment grand détaché celui qui exige toute la longueur de l'archet, moyen détaché et petit détaché ceux que l'on obtient par des coups d'archet répétés, de moindre longueur. On marque les diverses sortes de détaché par des points, des points surmontés de petits traits, des traits horizontaux, des soufflets, des accents verticaux. En ce dernier cas, le détaché devient plus coupant, plus cassant, et prend les noms de spiccato, staccato, sons piqués. Les auteurs varient d'ailleurs dans l'emploi qu'ils font et l'interprétation qu'ils donnent de ces signes. Le rôle de l'exécutant est de les traduire selon l'esprit de la phrase musicale et selon les possibilités spéciales de son instrument et de son intelligence artistique. - On appelle morceau détaché tout fragment, complet en lui-même, tiré d'un opéra, d'une symphonie, etc., et joué ou publié séparément. (M. Brenet). Développement. - Traitement mélodique et harmonique d'un motif, qui en fait ressortir les différents. aspects, en vue de la réalisation du plan et du but assignés à la composition. - Un développement est aussi un partie d'une fugue ou d'une composition du genre sonate, qui succède à l'exposition et dans laquelle, selon, la fantaisie du musicien ou selon des règles conventionnelles, le motif ou les motifs principaux sont divisés, modifiés, imités, transformés ou reproduits de manière à en épuiser les ressources. Dans la sonate et la symphonie de l'époque classique, le développement est séparé de l'exposition par une double barre qui prescrit ordinairement la reprise de celle-ci; il s'enchaîne à la coda et forme la partie centrale et la plus étendue du morceau. Le génie inventif, l'habileté technique d'un maître s'y révèlent dans toute leur puissance. En libérant les formes instrumentales des cadres rigides où elles tendaient à s'enfermer, Beethoven et ses successeurs jusqu'à nos jours ont attribué au développement une importance et une indépendance de plus en plus grandes, d'où jaillissent sans cesse de nouvelles beautés : aussi l'étude analytique de leurs oeuvres est-elle le corollaire le plus profitable d'un cours de composition musicale. Diable amoureux (Le). - Ballet-pantomime en trois actes et huit tableaux, scénario de Saint-Georges, chorégraphie de Mazilier, musique de Benoît (1er et 3e actes) et Reber (2e acte), représenté à l'Opéra le 23 septembre 1840. - Ce ballet obtint un grand succès. Dix ans plus tard, Saint-Georges reprenait son sujet et en tirait le livret d'un joli opéra-comique, que Grisar mettait en musique, et qui fut représenté au Théâtre-Lyrique. Diable au moulin (Le). - Opéra-comique en un acte, paroles de Carmon et Michel Carré, musique de Gevaert, représenté à l'Opéra-Comique le 13 mai 1859. La pièce est vive, alerte et gaie; mais la musique, bien que très agréable, manque un peu de légèreté pour un tel sujet. Diable à quatre (Le) ou la Double Métamorphose. - Opéra-comique en trois actes, paroles de Sedaine, musique parodiée de divers compositeurs italiens, avec quelques morceaux nouveaux de Philidor, représenté à l'Opéra-Comique de la foire Saint-Laurent le 19 août 1756. Remanié en 1809 par Solié, en 1843 par Ad. Adam, le Diable à quatre reparut encore à la scène avec succès. Dialogue. - Ce mot, dont le sens littéral supposerait la présence de deux interlocuteurs seulement, a servi de titre, dans la seconde moitié du XVIe s. et au XVIIe, à des compositions profanes ou religieuses, à quatre six, sept, huit et jusqu'à dix voix, qui servent en quelque, sorte de trait d'union historique entre le madrigal et la cantate. Les plus anciennes furent insérées dans les livres de madrigaux de Cipriano de Rore (1557), Willaert (1559), Andrea Gabrieli (1570). Orazio Vecchi fit paraître en 1608 tout un livre de Dialoghi. Dans le genre religieux, le Dialogus per la Pascua, de H. Schütz (mort en 1660), est devenu célèbre depuis ses rééditions modernes. M.-Ant. Charpentier (mort en 1702) a intitulé Dialogues plusieurs de ses petits oratorios. Il existe aussi des dialogues à plusieurs claviers pour l'orgue. Diapason. - Petit instrument d'acier, à deux branches, qui donne le ton : le diapason normal donne le la naturel. Le diapason fut imaginé Diatonique (musique). - Le genre diatonique est un système de sous employé dans la pratique musicale pour la composition des dessins mélodiques. La gamme ou échelle diatonique est composée de sept sons naturels dits diatoniques nommés : do, ré, mi, fa, sol, la, si, séparés entre eux par des intervalles divers nommés tons et demi-tons diatoniques. L'échelle diatonique comporte cinq tous et deux demi-tons diversement disposés dans l'étendue de l'échelle. L'échelle des sept sons se reproduit identique à toutes les octaves, depuis le son le plus grave jusqu'au plus aigu. La gamme diatonique n'a pas d'ambitus fixe. Fixer un ambitus ou échelle fixe à une portion de l'échelle diatonique, c'est constituer un mode. La musique est essentiellement diatonique; c.-à-d. que, construite dans les modalités diatoniques, si par, des artifices de composition elle emprunte au genre ou système chromatique des intervalles altérés qui ni sont propres (comme dans notre mode mineur moderne), elle n'en reste pas moins diatonique, le caractère modal n'étant qu'accidentellement altéré. II en est de même des artifices enharmoniques. (C. B.). Diaule. - Air de flûte exécuté dans les comédies antiques pendant que la scène restait vide. On lit dans le Pseudolus de Plaute : Concedere aliquantis per hinc me intro libetCe solo de flûte était un diaule. Dictée. - Exercice de solfège consistant à noter une mélodie d'après l'audition. L'introduction de la dictée, dans l'enseignement musical, au Conservatoire de Paris, eut lieu sous la direction d'Ambroise Thomas, vers 1872. Son usage, adopté dans tous les établissements similaires, a été étendu ensuite à l'enseignement primaire et imposé aux examens du brevet de capacité. Dièse. - Signe d'altération ayant pour effet de hausser d'un demi-ton la note devant laquelle il est posé, ou, s'il est placé à la clef, au commencement de la portée, toutes les notes figurées dans l'espace qu'il affecte. La forme moderne du dièse est #. On l'a aussi marqué autrefois par x. Le double dièse, qui s'écrit ## , élève la note de deux demi-tons. Dies irae. - Prose de la liturgie catholique dont la composition est attribuée avec vraisemblance à Thomas de Celano (mort en 1256), qui la destinait à faire suite au Libera et à être chantée après ce répons, en dirigeant le cortège funèbre vers le champ de repos. Dans sa forme originale, elle s'arrêtait aux mots « Gere curam mei finis ». Elle a été introduite dans la messe des défunts. Son thème, l'un des plus impressionnants et des plus populaires du chant liturgique romain, a été souvent traité musicalement par les compositeurs anciens et modernes, depuis Palestrina et Vittoria jusqu'à A, Bruneau. Berlioz l'a placé dans sa Symphonie fantastique (1828) et dans sa Grande Messe des morts (1837). | Diminution. - Réduction de la valeur des notes. Type de variations basé sur le principe du contrepoint simple de 2e ou 3e espèce, à deux ou quatre notes contre une. Les « Airs avec second couplet en diminution », qui étaient à la mode au XVIIe s., étaient composés par ce procédé, dont un grand nombre d'airs variés pour les instruments, et entre autres le célèbre morceau de Haendel, surnommé The harmonious Blacksmith, fournissent des exemples. Diplophonie. - Possibilité pour un chanteur de faire entendre deux sons simultanés. Ce phénomène très rare, qui a été mentionné au XVe s. par Molinet et dont Antoine de Mura et Eustache de Caurroy, au XVIe, ont été cités comme des représentants, fut étudié en 1912 à la Société laryngologique de Berlin sur un baryton qui, chantant dans son registre naturel, donnait en même temps, et probablement par le nez, une note plus élevée. Direction. - Action et artde conduire un orchestre dans une exécution musicale. - Elément d'expression d'un morceau de musique (direction ascendante ou descendante). Discantus, mot latin signifiant double chant. Dans les premiers temps de la polyphonie, ce nom était donné à la voix supérieure d'une composition à deux ou plusieurs voix. Sa traduction française, déchant, est devenue pendant quelque temps le nom même de l'art harmonique ou d'une de ses manifestations. - Sous la forme diskant, ce terme est conservé dans la musique populaire bretonne pour désigner le refrain d'une chanson. Discorder. - Faire perdre à dessein l'accord normal à un instrument dont on veut obtenir une sonorité spéciale. Les luthistes du XVIIe s. pratiquaient l'accord à cordes avalées. Des cas de violon discordé sont cités dans les oeuvres de Biber (mort en 1698), de Fischer (mort en 1721) et dans les 6e et 12e Concertos de Vivaldi. Paganini discordait son violon pour l'exécution de quelques-unes de ses pièces de virtuosité. Le solo de violon de la Danse macabre de Saint-Saëns se joue sur un instrument discordé, ce qui contribué à lui imprimer un caractère inaccoutumé. Wagner fait baisser d'un demi-ton l'accord de la 4e corde de la contrebasse, dans le prélude de Rheingold, pour obtenir une pédale très profonde. Dissonance, dissonant. - Accord défectueux qui surprend l'oreille. Est dissonant ce qui forme une harmonie peu agréable à l'oreille. Accord dissonant, celui qui a besoin de se résoudre dans un accord parfait. Les accords dissonants sont formés de quatre ou cinq sons consécutifs, exceptionnellement de six ou sept. Ils peuvent être entendus soit à l'état direct, soit à l'état de renversement. Les trois accords dissonants de quatre sons s'appellent accords de septième ; il y a : l'accord de septième de dominante, composé d'une tierce majeure, d'une quinte juste et d une septième mineure; l'accord de septième de sensible, composé d'une tierce mineure, d'une quinte diminuée et d'une septième mineure; l'accord de septième diminuée, composé de tierce mineure, quinte diminuée et septième diminuée. Les accords dissonants de cinq sons s'appellent accords de neuvième; il y a : l'accord de neuvième majeure de dominante, composé de tierce majeure, quinte juste, septième mineure et neuvième majeure; l'accord de neuvième mineure de dominante, résultant de la combinaison de la septième dominante et de la septième diminuée. Diva, mot désignant, dans la langue théâtrale, une cantatrice chargée des premier; rôles d'opéra. Divertissement. - Épisode introduit dans le plan d'une fugue et formé d'une suite d'imitations du sujet, du contre-sujet ou de thèmes accessoires. - Un divertissement est aussi un petit opéra de circonstance, avec ballet. L'Églogue de Versailles, de Lulli (1688), Le Triomphe de la République, de Gossec (1793), ont .porté ce titre. Le même nom sert à désigner le ballet introduit dans un « grand opéra », dont souvent il suspend l'action. - Au XVIIIe s., un divertissement était une composition instrumentale du genre de la sérénade, et de la cassation, formée de petites pièces de divers mouvements, dont deux au moins étaient des menuets et qui s'exécutaient soit en plein air, soit comme « musique de table » pendant un repas princier. Mozart a écrit de 1775 à 1777 six divertissements pour petit orchestre d'instruments à vent, destinés au service du prince-évêque de Salzbourg. Quelques maîtres modernes donnent le même titre à des compositions de style sérieux, mais de forme libre, destinées de préférence aux instruments à vent. Tels sont Chansons et danses, Divertissement pour instruments à vent, de V. d'Indy (1898), et Divertissement pour instruments à vent et piano, de Albert Roussel (1906). Division. - Terme de chant liturgique. Partage de la mélodie en membres de phrase conformes aux séparations des paroles et appropriées aux respirations du chanteur. Guido d'Arezzo (XIe s.) et ses disciples attachaient une grande importance à l'art des divisions, qui équivaut à la ponctuation musicale ou à la doctrine du phrasé. On a, de bonne heure, employé diverses espèces de barres coupant la portée pour indiquer les distinctions. La notation adoptée par l'édition Vaticane emploie pour les divisions quatre sortes de signes : 1° la barre simple tracée à travers toute la portée, appelée division majeure, pause majeure, ou distinction;Le point d'orgue qui termine chaque membre de phrase dans le choral protestant est un souvenir du léger ralentissement et du repos que les chanteurs observaient à la fin de chaque distinction, dans le chant grégorien. Divison de l'octave. - Les théoriciens de la Renaissance distinguent, dans la constitution de la gamme diatonique, la division harmonique, où la quinte précède la quarte, et qui produit les modes authentes, ou impairs, ayant pour finale la note la plus grave, et la division arithmétique, où la quarte précède la quinte et qui donne naissance aux modes plagaux; soit ut-sol-ut, et ut-fa-sol. Dans l'ancienne terminologie musicale française et dans la langue anglaise, division signifie diminution ou variation d'un thème au moyen de passages de moindre valeur. L'ouvrage de Christopher Simpson, The Division Violist (1659), est un traité du jeu de la viole et de la manière d'exécuter des variations sur un thème donné. (M. B.). Do, syllabe substituée, dans un premier temps par les musiciens italiens à l'ut de la solmisation guidonienne. Ce fut, dit-on, G. M. Bononcini qui, le premier, en 1673, proposa de substituer la syllabe do à la syllabe ut, beaucoup trop sourde pour être employée avec avantage dans la solmisation. Cette substitution a tendu à se généraliser en France à partir de 1830. Bien que do soit donc aujourd'hui à la place de l'ut la première note de la gamme naturelle, nous avons choisi de conserver ici le plus souvent le mot ut encore utilisé par Michel Brenet dans son Dictionnaire historique de la musique (1926). Doigté. - Jeu des doigts dans l'exécution, sur les instruments à clavier, a cordes, à pistons à clefs ou à trous. Don Carlos. - Opéra en cinq actes, livret de Méry et du Locle, inspiré du drame de même titre (1787) de Schiller, musique de Verdi (1867). L'action repose sur l'amour de don Carlos pour Elisabeth sa fiancée, devenue la femme de Philippe Il, père de don Carlos Don Juan. - Opéra en deux actes, livret de Lorenzo da Ponte (1787); musique et chef-d'oeuvre de Mozart, où les effets de tragique, de burlesque, d'émotion, de grandeur se suivent avec une prodigieuse variété. Dans cette oeuvre admirable, il faut citer : l'ouverture, l'air de Leporello : Mille e tre, le duo de don Juan et de Zerline, le trio des Masques, la sérénade de don Juan, l'air de Zerline, enfin la scène du festin. Double. - Ancien nom de l'intervalle d'octave. Le petit traité de Déchant vulgaire (XIIIe s.), déclare-: « Quins est la quinte note (5e) et doubles est la witisme (8e) ». Ce terme subsiste chez Michel de Menehou (1558), qui appelle la double octave double sus-double. Aux XVIIe et XVIIIe s., seconde partie, en reprise ou en variation, d'une petite pièce de musique, air, menuet, etc. - Dans l'ancienne facture d'orgue, double désignait un jeu sonnant à l'octave grave : « double principal-», « double-diapason » (terme conservé en Angleterre), etc. - Double. - Qui se produit deux fois : double barre, double trait vertical tiré à travers la portée ou les portées superposées, à la fin d'un morceau ou de l'une de ses divisions; lorsque cette partie doit être répétée, la double barre est munie de points constituant le signe de reprise. Double bécarre, double bémol, double dièse. (Accident). Double cadence est l'un des noms anciens du grupetto. Double choeur. - Réunion de deux groupes de chanteurs formant chacun un choeur complet. (Antiphonie). Double corde. - On embrasse sous ce nom, dans le jeu des instruments à archet, tous les procédés d'exécution par accords à deux, trois ou quatre parties. La difficulté de leur exécution ne réside pas dans la position des doigts sur le manche, mais dans le maniement de l'archet, qui doit être équilibré sur les deux cordes voisines et capable de toucher rapidement les deux autres; le jeu à double corde était pratiqué dès 1627 en Italie par Carlo Farina; il fut développé par Torelli; Fr. Duval passe pour l'avoir le premier employé, en France (1704), où Francoeur, (1715) et Leclair (1723) s'y montrent habiles. Quoique l'on ait assuré que les violonistes de l'orchestre de Hambourg en faisaient usage dans les opéras de Keiser (vers 1720), il paraît certain que le jeu par accords resta réservé aux solistes jusqu'au temps de Haydn, qui l'introduisit vers 1760 dans ses oeuvres symphoniques. Double croche. - Figure de note noire dont la queue est munie de deux crochets et qui vaut la moitié d'une croche. Double octave . - Intervalle de 17 degrés, 4e son de la série des harmoniques. (M. B.). Doxologie. - Nom donné dans la liturgie à l'hymne Gloria in excelsis, qui est chanté dans les différentes églises chrétiennes, avec quelques différences de texte et diverses mélodies. Le rite romain le place dans la messe et en varié le chant selon les fêtes. Dans les messes composées en musique, l'intonation doit rester réservée au célébrant et l'entrée du choeur ne doit se placer que sur les mots « Et in terra », qui servent en effet de titre aux morceaux destinés à cette partie de la messe, dans les oeuvres des anciennes écoles. Les maîtres classiques, Mozart, Beethoven, Cherubini, etc., ont cessé de respecter cette prescription de la liturgie et commencent leurs morceaux dès le mot Gloria. On appelle petite doxologie la formule « Gloria Patri » par laquelle on termine les psaumes. Dragons de Villars (Les). - Opéra-comique en trois actes, paroles de Cormon et Lockroy, musique d'Aimé Maillart, représenté au Théâtre-Lyrique, le 19 septembre1856, et repris plus tard à l'Opéra-Comique. Rose Friquet, jeune fille que ses manières bizarres ont rendue en objet d'aversion, cache un excellent coeur sous ces dehors singuliers. Grâce à elle de malheureux proscrits peuvent sortir d'une caverne des Cévennes, où ils se sont réfugiés, et gagner la Savoie. Elle sait préserver à temps le fermier Thibaud d'une infortune conjugale; enfin, elle inspire un amour sincère au jeune villageois Sylvain, qui l'épouse. Avec sa musique tantôt souriante et gaie, tantôt tendre, expressive et même dramatique, toujours heureusement et abondamment inspirée, elle reste le meilleur ouvrage d'Aimé Maillart et le titre le plus sérieux à sa juste renommée. Plusieurs morceaux de la partition sont devenus populaires, entre autres, la romance : Ne parle pas!; la prière : Soutien de l'innocent; le joli air de Rose Friquet : Espoir charmant; le duo : Quelle folie!; les couplets de la Cloche. Dulcimer. - Ancien nom du tympanon, conservé pour désigner cet instrument dans la langue anglaise. Les textes du Moyen âge le mentionnent assez obscurément et avec des variantes orthographiques telles que dulce melos et doulx de mer. Composé d'une caisse de résonance de forme trapézoïdale, sur laquelle était tendue une série de cordes que le musicien frappait avec deux bâtonnets, il est regardé comme l'un des ancêtres du clavicorde et du piano. Dumka, c.-à-d. en polonais rêverie, un des chants nationaux de la Pologne, originaire de l'Ukraine. La mélodie des dumki est triste et douce. Parmi les plus célèbres on cite la Mort de Grégoire, la Voisine, les Lilas, les Adieux du Cosaque. Duo. - Morceau de musique pour deux voix ou deus instruments. Duolet. - Ensemble de deux notes prenant la Dur. - Sur la fin du Moyen âge, le nom d'hexacorde dur a été réservé à celui dans lequel figurait le b quadrum, b carré, ou bécarre, au lieu du b rond, b rotundum, et où par conséquent le sol de notre nomenclature actuelle formait avec le si naturel une tierce majeure. Max Guilliaud (1554) oppose constamment le b dur au b mol, tandis que Cl. Martin (1556) et Michel de Menehou (1558) maintiennent les dénominations de b quarre et b mol. Lorsque le système des hexacordes et des muances fut abandonné, l'épithète de dur fut conservée pour la gamme d'une octave avec tierce majeure; elle est demeurée l'expression du majeur dans la langue allemande, où A dur signifie la majeur. - On dit d'une voix ou d'un instruments qu'ils rendent « des sons durs », de l'exécution d'un virtuose qu'il a « le jeu dur », d'un intervalle ou d'un accord qu'ils sont durs, lorsque l'oreille en reçoit une impression de rudesse ou de sonorité excessive et sèche. - Avoir l'oreille dure signifie être affecté d'une légère surdité. |
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