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Les
Fauvettes (Sylvia), qui doivent sans doute leur nom aux couleurs
fauves, ou plutôt roussâtres, de leur plumage, constituent,
dans l'ancien groupe des Passereaux dentirostres de Cuvier (Passériformes),
une famille, celle des Sylviidés, correspondant en partie au genre
Sylvia, de Linné. Ce sont des oiseaux
de petite taille, aux formes sveltes, à la tête arrondie en
dessus, au bec droit, souvent un peu aplati vers la base qui est garnie
de quelques poils rigides, et comprimé vers la pointe, près
de laquelle on distingue, sur le bord de la mandibule supérieure,
cette dent que l'on retrouve chez beaucoup d'insectivores. Les pattes,
revêtues en avant de grandes scutelles, le long du tarse, se terminent
par des doigts courts, aux ongles faibles, mais assez fortement recourbés.
Les narines, de forme oblongue, se trouvent recouvertes par un opercule;
les yeux restent toujours plus petits que chez les Merles
et les Rouges-Gorges, et les ailes, plutôt
arrondies que pointues, atteignent au repos à peu près la
moitié de la longueur de la queue. Celle-ci est formée de
douze pennes qui sont tantôt égales et de couleur uniforme
comme chez les Fauvettes proprement dites (Sylvia), tantôt étagées
et plus ou moins tachetées à l'extrémité comme
chez les Rousserolles, les Locustelles,les Aedon, les Cisticoles, etc.
Le plumage est généralement mou et de teintes modestes, le
gris verdâtre, ou roussâtre, le fauve, le roux étant
les couleurs dominantes sur lesquelles se détachent quelques dessins
blancs, noirs ou bruns. Parfois même la livrée est presque
unicolore.
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Fauvette
à tête noire.
Les Fauvettes proprement
dites (genre Sylvia des classifications actuelles) vivent à la lisière
des bois, dans les vergers et les jardins et font pendant toute la belle
saison une chasse active aux insectes qui forment
le fond de leur nourriture et auxquels elles joignent tout au plus en automne
quelques fruits et quelques baies. Ce sont donc des oiseaux éminemment
utiles et qui se recommandent en outre par leur gentillesse, par la grâce
de leurs allures et la douceur de leur chant. Certaines espèces,
comme la Fauvette à tête noire, sont même très
recherchées comme oiseaux de volière, à cause de leurs
facultés musicales. Cette Fauvette à tête noire (Sylvia
atricapilla L.) est assez répandue dans les départements
du Nord, du Centre, de l'Est et de l'Ouest de la France durant la belle
saison, et passe l'hiver sur les bords de la Méditerranée.
Elle doit son nom à la présence chez le mâle d'une
calotte noire qui est remplacée chez la femelle par une calotte
d'un roux brunâtre.
Au contraire, chez
la Fauvette des jardins (Sylvia hortensia Gm.), qui habite aussi toute
l'Europe tempérée, le sommet de
la tête est de la même couleur que le dos, c.-à-d. d'un
gris olivâtre.
La Fauvette babillarde
(Sylvia garrule Briss.), la Fauvette orphée (S. orphea Teen.), la
Fauvette grisette (S. cinerea Briss.), la Fauvette subalpine (S. subalpine
Bonelli),la Fauvette à lunettes (S. conspiscillata Marin.), la Fauvette
épervière (S. nisoria Bechst.), la Fauvette mélanocéphale
( S. melanocephala Gm.) et quelques autres espèces ont les unes
à peu près le même habitat que la Fauvette des jardins,
tandis que les autres se rencontrent plutôt dans le nord de l'Afrique,
en Asie, ou dans le midi de l'Europe.
Elles se tiennent
de préférence dans les haies et les broussailles etse font
remarquer par la vivacité de leurs allures. Elles se distinguent
aussi par la présence de taches blanches plus ou moins étendues
sur leurs pennes caudales externes et par certaines différences
de nuances dans les livrées des deux sexes. Aussi certains naturalistes
se sont-ils autrefois autorisés à ranger ces Fauvettes dans
un genre spécial, le genre Curruca, mais cette subdivision n'est
nullement justifiée. En revanche, on peut conserver les genres Phylloscopus
ou Pouillot, Hypolais, Acrocephalus ou Calomodyta,Locustelle,
Aedon, Cettia ou Bouscarle, Amnicole, Cisticole et Regulus ou Roitelet,
qui comptent tous des représentants dans la faune européenne,
plus les genres Orthotomus, Prinia, Drymoica, etc., qui renferment des
espèces exotiques et que certains ornithologistes modernes croient
d'ailleurs devoir distraire de la famille des Sylviidés pour les
rapporter à celle des Timéliidés. (E.
Oustalet). |
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