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Le mot axiome
est la reproduction française du mot grec axiôma, qui
veut dire proposition, et vient lui-même de axioô, penser,
juger.
Un axiome est une vérité
générale, indémontrable, et évidente par elle-même.
Dans l'usage ordinaire, on applique de préférence ce nom
aux vérités qui servent de principes
aux démonstrationsmathématiques.
"Le tout
est égal à la réunion de ses parties; - la partie
est plus petite que le tout; - deux quantités
inégales, augmentées ou diminuées de quantités
égales, restent inégales après cette augmentation
ou diminution, etc."
Le mot axiome convient également bien
et est étendu quelquefois à toutes les vérités
qui présentent les mêmes conditions d'universalité
et d'évidence :
"Tout phénomène
a une substance; - tout effet
a une cause; - tout corps
est dans l'espace, etc."
C'est un axiome de morale
qu'on est tenu de faire son devoir, quoi qu'il en doive advenir. C'est
en ce sens que les auteurs de la Logique de Port-Royalont
entendu les axiomes et qu'ils en ont formulé les règles,
lesquelles, ramenées à leur plus simple expression, reviennent
à ceci :
1° n'omettre
aucun des principes nécessaires, sans avoir demandé si on
l'accorde, quelque clair et évident qu'il puisse être;
2° ne demander,
en axiomes, que des choses parfaitement évidentes d'elles-mêmes.
On le voit, le nom d'axiome a été
réservé aux propositions par
excellence, à celles qui sont, pour ainsi dire, les fondements de
toutes les autres. C'est pour cela que les mathématiciens donnèrent
le nom d'axiomes aux propositions fondamentales de l'arithmétique
et de la géométrie.
-
Axiome.
- Les axiomes sont des propositions fondamentales qui sont considérées
comme vraies sans nécessiter de démonstration. Ce sont des
énoncés généralement simples et intuitivement
évidents, à partir desquels on peut dériver des théorèmes
et des propositions plus complexes, mais qui ne sont acceptés et
utilisés qu'à l'intérieur d'un système donné.
Ils peuvent donc varier d'un système à un autre. Par conséquent,
un axiome dans un domaine particulier peut être remis en question
ou modifié si de nouvelles découvertes ou réflexions
remettent en cause son adéquation. (Image et
légende générées par une IA). |
Aristote étendit
la signification du mot à toutes les propositions évidentes
par elles-mêmes et nécessaires pour apprendre quelque science
que ce soit. Tous les axiomes, d'après lui, pouvaient se ramener
à un premier axiome, le principe de contradiction, qu'il énonçait
ainsi : Une chose ne peut pas à la fois être et ne pas être.
Les stoïciens élargirent encore le sens de ce mot jusqu'à
lui faire signifier toute proposition vraie. On s'accorde aujourd'hui à
en donner cette définition : L'axiome est une proposition évidente
par ellemême, qui ne peut être démontrée et qui
sert à démontrer d'autres propositions. Ainsi, pour qu'une
proposition mérite d'être appelée axiome, il faut,
non seulement qu'elle n'ait pas besoin d'être démontrée,
mais qu'elle ne puisse l'être. C'est surtout en mathématiques
qu'il est question d'axiomes. Voici, par exemple, ceux que Legendre énonce
au commencement de ses Eléments de Géométrie
:
1° Deux quantités égales
à une troisième sont égales entre elles;
2°Le tout est plus grand que la partie;
3° Le tout est égal à
la somme des parties dans lesquelles il est divisé;
4° D'un point à un autre on
ne peut mener qu'une seule ligne droite;
5° Deux grandeurs, lignez, surfacez
ou solides, sont égales, lorsque, étant placées l'une
sur l'autre, elles coïncident dans toute leur étendue.
Voulant transporter eu métaphysique
la méthode des mathématiques, Descartes
et à sa suite Spinoza et Wolff
énoncent aussi un certain nombre d'axiomes métaphysiques.
En somme, le langage des philosophes n'est guère sur ce point plus
précis que celui du vulgaire, qui entend simplement par axiome une
proposition évidente par elle-même et universellement adoptée.
Stuart
Mill a soutenu que des propositions axiomatiques, reçues autrefois,
ne l'étaient plus aujourd'hui et qu'il n'y avait aucune raison de
croire que les axiomes reçus maintenant dussent être éternellement
fixés. C'est une conséquence logique des principes de l'Empirisme
et de la philosophie de l'Association.
La question devra être examinée
et le sera plus à propos au mot Principe.
Disons seulement ici que l'opinion de Stuart Mill vient du peu de précision
du mot axiome. Dans le sens populaire énoncé en dernier lieu,
il est clair que Stuart Mill a raison et que des propositions autrefois
universellement adoptées, telles que la non-existence des Antipodes,
ne le sont plus aujourd'hui, mais il ne suit pas du tout de là que
Stuart Mill ait raison pour les axiomes mathématiques.
(G. Fonsegrive).
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En
bibliothèque - Voir, ans les
Pensées
de Pascal, le fragment intitulé : De
l'Art de persuader, et, dans la Logique de Port-Royal, les chap.
3-7 de la IVe partie. |
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