Au point de vue historique, le domaine colonial de la France se divise en deux-:

1° les débris des possessions acquises au XVII^e siècle, perdues au XVIII^e : les principales sont nos vieilles colonies à plantations des Antilles et de la Réunion;

2° un empire nouveau que nous avons créé depuis soixante ans (Algérie depuis 1830, Tunisie depuis 1881, Dahomey depuis 1892, Indo-Chine où nos premières conquêtes datent de 1862). Notre vieille colonie du Sénégal s'est agrandie, depuis le gouvernement de Faidherbe (1854-1865) et surtout depuis 1876, d'un immense arrière-pays [La Conquête française du Soudan]. Au delà de notre ancienne colonie du Gabon (1844) s'est formé le Congo français [L'histoire de l'Afrique, de la Forêt équatoriale à l'Angola]. 

Afrique occidentale française.

Afrique équatoriale française.

Nos revendications historiques sur Madagascar ont abouti en 1895 à la conquête de l'île.

Madagascar.

Ile de la Réunion.

Au point de vue géographique, notre empire colonial est caractérisé avant tout par une dispersion égale, toute proportion gardée, à celle de l'empire anglais. Il n'y a pas une partie du monde où nous ne possédions quelque territoire, pas un océan où nous n'ayons quelque intérêt permanent à défendre. Outre leur valeur propre, nos petites colonies (Antilles, La Réunion, Djibouti, la Nouvelle-Calédonie, Tahiti), sont en général heureusement disposées sur les grandes routes maritimes du globe.

Pour le développement de nos exportations et pour nos approvisionnements de produits tropicaux, nous sommes largement pourvus avec les régions si fécondes et si peuplées de la Cochinchine et du Tonkin, à la porte des agglomérations les plus denses et des provinces les plus riches de la Chine. Dans le partage de l'Afrique, des traités nous ont ménagé l'accès du Soudan central. Madagascar et la Guyane sont aussi des champs d'exploitation dont les richesses sont à peine entamées aujourd'hui.

Pour le trop-plein de notre population, l'Algérie et la Tunisie nous fournissent un débouché où l'obstacle qu'oppose à la colonisation une population indigène nombreuse et inassimilable est compensé par la proximité de nos côtes.

Nous sommes même capables, si faible que soit l'accroissement de notre population, de diriger un courant d'émigration continue vers des pays étrangers : dans l'Amérique du Sud, surtout dans l'Uruguay et la République Argentine, il y a une population française qui est pour nous d'une importance économique considérable. On ne peut malheureusement en dire autant des 1650 000 Franco-Canadiens qui parlent le français dans l'Amérique du Nord.

Tonkin.

Cochinchine française.

Indochine française.

Enfin une des formes les plus anciennes et encore aujourd'hui les plus importantes sous lesquelles se manifeste notre action au loin, ce sont les missions Lazaristes et soeurs des Missions étrangères ou de Saint-Vincent-de-Paul en Syrie et en Chine, Pères-Blancs en Afrique, etc.). Nous exerçons même le protectorat officiel des catholiques dans l'empire chinois et dans l'empire ottoman (Maronites du Liban). (P. D.).

Guyane française

Terre-Neuve