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Bulgarie

43 00 N, 25 00 E
La Bulgarie est un Etat du Sud-Est de l'Europe. D'une superficie de 110 910 km², elle est baigné, à l'Est par la Mer Noire (354 km de côtes), et a des frontières avec la Roumanie, la Serbie, la Macédoine, la Grèce et la Turquie. Démocratie parlementaire, la république de Bulgarie est membre de l'Union Européenne depuis 2007 et est divisée administrativement en 28 provinces (oblasti, singulier : oblast). La capitale est Sofia. Autres grandes villes : Plovdiv, Varna, Burgas, Ruse, Stara Zagora. Population totale  : 7,2 millions d'habitants (2009).

Les 28 provinces de la Bulgarie

Blagoevgrad
Burgas
Dobrich
Gabrovo
Khaskovo
Kurdzhali
Kyustendil
Lovech
Montana
Pazardzhik
Pernik
Pleven
Plovdiv
Razgrad
Ruse
Shumen
Silistra
Sliven
Smolyan
Sofiya
Sofiya-Grad
Stara Zagora
Turgovishte
Varna
Veliko Turnovo
Vidin
Vratsa
Yambol
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Carte de la Bulgarie.
Carte de la Bulgarie. Source : The World Factbook.
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Géographie physique de la Bulgarie

Relief. Géologie.
Le trait physique le plus marquant de la Bulgarie est sans doute la présence du massif des Balkans, connu localement sous le nom de Stara Planina (Vieille Montagne), qui traverse le pays d'ouest en est et divise le territoire en deux grandes régions. Cette chaîne montagneuse atteint son point culminant au pic Botev à 2376 mètres d'altitude. Au sud-ouest, les massifs de Rila et de Pirin abritent les plus hauts sommets de la péninsule balkanique. Le Rila culmine au Musala, point le plus élevé de Bulgarie et des Balkans, à 2925 mètres. Le Pirin, aux crêtes rocheuses et lacs glaciaires spectaculaires, atteint 2 914 mètres au pic Vihren. Plus au sud et au sud-est s'étendent les Rhodopes, un massif plus ancien et plus arrondi, partagé avec la Grèce, connu pour ses paysages de plateaux, de gorges et de forêts, avec des altitudes généralement comprises entre 800 et 1500 mètres, mais atteignant 2191 mètres au Golyam Perelik. D'autres massifs plus petits comme le Sredna Gora (situé parallèlement au Stara Planina) ou la Strandja (près de la frontière turque) contribuent également au relief montagneux du pays.

Ces montagnes encadrent et séparent de grandes plaines. Au nord du Stara Planina se trouve la vaste Plaine du Danube (ou Plaine Danubienne), qui descend doucement vers le fleuve du même nom, marquant la frontière nord avec la Roumanie. Cette plaine est la principale région agricole du pays. Au sud du Stara Planina s'étend la Plaine de Thrace Supérieure (ou Plaine de Haute Thrace), traversée par la rivière Maritsa, qui est également une région fertile et densément peuplée.

Géologiquement, la Bulgarie est située dans une zone active des Balkans, ce qui explique la présence de chaînes de montagnes récentes et une certaine activité sismique, bien que la plupart des tremblements de terre soient de faible intensité. 

Hydrographie. Côtes.
Le réseau hydrographique bulgare est bien développé. Le Danube est la principale artère fluviale du nord, recevant plusieurs affluents bulgares comme l'Iskar (le plus long fleuve entièrement bulgare), le Vit, l'Osam ou le Yantra. Au sud des Balkans, la Maritsa est la rivière la plus importante; elle prend sa source dans le Rila et traverse la Plaine de Thrace Supérieure avant de s'écouler vers la Turquie et la Grèce pour se jeter dans la mer Égée. D'autres rivières importantes du sud, comme la Struma et la Mesta, prennent également leur source dans les massifs du sud-ouest (Rila et Pirin) et s'écoulent vers le sud à travers des vallées encaissées pour rejoindre la mer Égée en Grèce. De nombreux lacs d'origine glaciaire se trouvent dans les massifs de haute altitude, notamment dans le Rila et le Pirin. Des lacs artificiels, réservoirs importants pour l'irrigation et l'hydroélectricité, sont également présents à travers le pays.

À l'est, la Bulgarie possède une façade d'environ 350 kilomètres sur la mer Noire. La côte alterne entre falaises escarpées, criques sableuses et plaines côtières basses, abritant des lagunes et des lacs côtiers (comme le lac de Varna ou le lac de Bourgas). Les principales villes portuaires sont Varna et Bourgas.

Climat.
Le climat est principalement continental tempéré, avec des étés chauds et secs et des hivers froids et neigeux, notamment dans les montagnes. La présence du Stara Planina agit comme une barrière climatique partielle. La côte de la mer Noire bénéficie d'un climat plus modéré, avec des hivers moins rigoureux et des étés plus frais. 
 

Biogéographie de la Bulgarie

La diversité de reliefs de la Bulgarie, associée à un climat qui varie selon les régions, crée une mosaïque d'habitats abritant une biodiversité exceptionnelle. L'influence continentale est prédominante dans la plaine du Danube, caractérisée par des forêts de chênes et des vestiges de steppes, ainsi qu'un climat aux hivers froids et étés chauds. Vers le sud, l'influence méditerranéenne se fait sentir, particulièrement dans les vallées chaudes de la Strouma et de la Maritsa inférieure, avec la présence d'espèces thermophiles et xérophiles, bien que les formations typiquement méditerranéennes comme le maquis dense soient moins étendues qu'en Grèce ou en Italie. La côte de la Mer Noire et le massif de la Strandzha à l'est sont sous influence pontique, caractérisés par un climat plus humide et des forêts relictuelles riches en lauriers-cerises (Laurocerasus officinalis) et autres espèces subtropicales ou tertiaires, témoignant d'un passé biogéographique distinct. Enfin, les hautes montagnes (Rila, Pirin, partie centrale des Balkans) présentent un étagement altitudinal très marqué, avec des étages collinéen, montagnard, subalpin et alpin, chacun abritant des communautés végétales et animales spécifiques adaptées aux conditions d'altitude.

La végétation bulgare se structure principalement en fonction de l'altitude et des conditions climatiques. L'étage collinéen est dominé par des forêts de chênes caducifoliés (Quercus robur, Q. cerris, Q. frainetto, Q. pubescens). L'étage montagnard est caractérisé par des forêts de hêtres (Fagus sylvatica, Fagus orientalis dans l'est) et des forêts mixtes de feuillus et de conifères. Plus en altitude, les forêts de conifères prennent le relais, avec l'épicéa (Picea abies), le sapin blanc (Abies alba) et diverses espèces de pins, dont le pin de Macédoine (Pinus peuce), endémique des Balkans. Au-delà de la limite des arbres se trouvent les prairies subalpines et alpines, riches en espèces herbacées et florales adaptées aux milieux d'altitude. Les zones humides, comme les rives du Danube, les marais et les lacs littoraux, supportent des végétations ripariennes et aquatiques spécifiques (roseaux, saules, peupliers). Dans le sud, l'influence méditerranéenne se traduit par la présence de chênes kermès (Quercus coccifera) et d'autres arbustes résistants à la sécheresse estivale.

La faune bulgare est également très diverse. On y trouve des espèces caractéristiques de l'Europe centrale, comme le chevreuil, le sanglier et le cerf élaphe, mais aussi des éléments méditerranéens, pontiques et montagnards. De grands prédateurs comme l'ours brun (Ursus arctos), le loup gris (Canis lupus), le lynx boréal (Lynx lynx) et le chat sauvage (Felis silvestris) sont présents, principalement dans les massifs forestiers denses et les zones peu peuplées. L'avifaune est d'une richesse remarquable, la Bulgarie étant traversée par l'importante voie de migration Via Pontica. On y observe de nombreux rapaces, des oiseaux forestiers, des oiseaux aquatiques et des espèces adaptées aux milieux ouverts. Les reptiles et amphibiens montrent une forte diversité, notamment dans les régions méridionales et la Strandzha, avec plusieurs espèces de tortues (Testudo hermanni, T. graeca), une grande variété de lézards et de serpents, dont certaines espèces rares ou endémiques régionales. La faune aquatique inclut des poissons d'eau douce dans les rivières et lacs, ainsi que des espèces marines et saumâtres en Mer Noire et dans les lagunes côtières. L'entomofaune est exceptionnellement riche, avec un grand nombre d'espèces, beaucoup d'entre elles étant endémiques, en particulier dans les montagnes (comme les massifs du Rila et du Pirin ou la Strandzha) qui ont servi de refuges lors des glaciations.

La Bulgarie est reconnue comme un point chaud de biodiversité en Europe et a mis en place un réseau important d'aires protégées, incluant des parcs nationaux (Rila, Pirin, Balkan Central), des parcs naturels et de nombreuses réserves, pour préserver son patrimoine naturel face aux pressions modernes telles que la fragmentation des habitats, le développement urbain et touristique non maîtrisé, le changement climatique et les espèces invasives.

Géographie humaine de la Bulgarie

Population.
La population bulgare s'élève actuellement à environ 6,5 millions d'habitants, un chiffre qui a connu un déclin constant et significatif depuis les années 1990. Ce recul démographique s'explique par une combinaison de facteurs : un taux de natalité parmi les plus bas de l'Union Européenne, un taux de mortalité relativement élevé, et surtout une émigration importante. Cette tendance a conduit à un vieillissement marqué de la population, avec une proportion croissante de personnes âgées et un faible renouvellement générationnel, ce qui pose des défis structurels pour l'économie et le système de protection sociale du pays. L'espérance de vie, bien qu'en progression, reste inférieure à la moyenne de l'UE. La structure des ménages tend à évoluer, avec une diminution de la taille moyenne des foyers, comme conséquence des faibles taux de natalité et du vieillissement.

La majorité est constituée de Bulgares ethniques, représentant environ 85% de la population. Les minorités les plus importantes sont les Turcs, qui représentent environ 8 à 9% de la population et sont principalement concentrés dans le nord-est et le sud du pays, et les Roms, dont le nombre est estimé entre 4 et 5% (les estimations varient en raison des difficultés de recensement). Parmi les autres groupes minoritaires on trouve des Russes, des Arméniens, des Valaques, etc. La répartition géographique de ces minorités varie, et créent des dynamiques régionales spécifiques.

La religion dominante est le christianisme orthodoxe oriental. L'islam est la deuxième religion la plus pratiquée, principalement par la minorité turque, une partie des Roms et les Pomaks (Bulgares musulmans), concentrés dans certaines régions des montagnes Rhodopes. Il existe également de petites communautés catholiques, protestantes et juives.

La langue officielle est le bulgare, une langue slave du Sud écrite en alphabet cyrillique. Si le bulgare est parlé par la quasi-totalité de la population, les minorités, en particulier les Turcs et les Roms, utilisent couramment leurs langues maternelles au sein de leurs communautés, tout en étant généralement bilingues en bulgare.

Une part significative de la population bulgare réside dans les zones urbaines. Sofia, la capitale et la ville la plus peuplée, concentre une partie importante de l'activité économique et culturelle. Cependant, les zones rurales, particulièrement dans le nord-ouest et le sud-est, ont été fortement touchées par le dépeuplement et le vieillissement, car les jeunes et les populations actives migrent vers les villes ou à l'étranger.

L'éducation a traditionnellement une place importante en Bulgarie, avec un taux d'alphabétisation élevé. Cependant, le pays fait face à un phénomène de "fuite des cerveaux", où une partie significative de ses citoyens les plus qualifiés choisit d'émigrer. L'émigration est, comme mentionné, l'un des traits démographiques les plus marquants, avec des millions de Bulgares partis vivre et travailler principalement en Europe occidentale et en Amérique du Nord depuis la fin de l'ère communiste. L'immigration vers la Bulgarie reste relativement limitée comparée à l'émigration.

Quelques-unes des principales villes de la Bulgarie

• Sofia, capitale de la Bulgarie, est la plus grande ville du pays et son principal centre politique, économique et culturel. Située dans l'ouest, au pied du massif du Vitosha, elle combine une histoire millénaire et une vie urbaine moderne. Son passé antique est visible dans les vestiges romains de Serdica, tandis que ses églises orthodoxes comme la cathédrale Alexandre-Nevski illustrent son patrimoine religieux. Ville universitaire majeure, Sofia concentre les institutions gouvernementales, les sièges d'entreprises nationales et internationales, et accueille de nombreux événements artistiques.

• Plovdiv, située dans le sud du pays, est la deuxième plus grande ville et l'une des plus anciennes d'Europe, habitée depuis plus de 6000 ans. Elle est célèbre pour son centre historique bien préservé avec des maisons de la Renaissance bulgare, des ruelles pavées, et un théâtre romain toujours utilisé. Plovdiv est aussi un centre culturel dynamique, ayant été Capitale européenne de la culture en 2019. Elle joue un rôle important dans l'industrie légère et les services, tout en étant une destination touristique de premier plan.

• Varna, sur la côte de la mer Noire, est un port maritime stratégique et la troisième ville du pays. Elle constitue la capitale d'été de facto, grâce à ses plages, ses complexes touristiques et ses festivals culturels. Ville à la fois balnéaire et industrielle, elle abrite un grand port, un chantier naval, ainsi que des établissements d'enseignement supérieur. Varna est connue pour sa cathédrale orthodoxe, ses thermes romains et son riche musée archéologique qui expose le plus ancien trésor d'or travaillé au monde.

• Bourgas, également sur la mer Noire, est une ville portuaire importante et un centre logistique majeur. Bien qu'un peu moins touristique que Varna, elle est très active économiquement avec une zone industrielle développée, incluant le plus grand port commercial de Bulgarie. Son centre-ville rénové, ses parcs, et ses plages attirent de plus en plus de 
visiteurs. Bourgas est aussi la porte d'entrée vers les stations balnéaires 

populaires du sud de la côte bulgare, comme Sozopol et Nessebar.

• Roussé, surnommée la « petite Vienne », se trouve au nord du pays, sur le Danube, face à la Roumanie. Connue pour son architecture néo-baroque et ses grands boulevards, elle est un centre culturel et commercial important dans le nord de la Bulgarie. Le port fluvial de Roussé joue un rôle clé dans le commerce régional. La ville est aussi réputée pour son théâtre dramatique, son opéra, et plusieurs musées.

• Stara Zagora est une ville centrale avec un passé antique et une disposition urbaine moderne héritée du XIXe siècle. Elle possède des ruines bien conservées de l'époque romaine, ainsi qu'un musée historique régional riche. L'économie locale est centrée sur l'industrie énergétique et chimique. C'est aussi un pôle éducatif et scientifique grâce à l'Université de Trakia.

• Pleven, dans le nord, est connue pour son importance historique durant la guerre russo-turque de 1877-1878. Le panorama de Pleven et le mausolée sont des symboles forts du patriotisme bulgare. Aujourd'hui, Pleven est un centre régional administratif, agricole et éducatif, avec une université de médecine de renom. Son économie repose en partie sur l'agroalimentaire et les services publics.

• Veliko Tarnovo, ancienne capitale médiévale du Second Empire bulgare, est perchée sur les collines au bord de la rivière Yantra. Elle est célèbre pour la forteresse de Tsarevets et ses panoramas pittoresques. C'est un centre universitaire et touristique important, attirant des visiteurs par son histoire, son architecture médiévale et son ambiance artistique. La ville conserve une atmosphère traditionnelle tout en accueillant un grand nombre d'étudiants.

• Blagoevgrad, dans le sud-ouest, est surtout connue pour être une ville universitaire dynamique, grâce à l'Université américaine de Bulgarie et l'Université de Sofia – campus local. Elle attire de nombreux étudiants étrangers et possède une ambiance cosmopolite. Son économie repose sur l'enseignement, les services, et les petites industries.

• Dobritch, située dans le nord-est, est un centre agricole important de la région de la Dobroudja, considérée comme le grenier à blé de la Bulgarie. Moins connue à l'échelle internationale, la ville est néanmoins essentielle pour l'économie rurale bulgare, et abrite de nombreux instituts liés à l'agriculture et aux sciences alimentaires.

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Culture.
Un pilier fondamental de la culture bulgare est son lien avec les lettres slaves et le christianisme orthodoxe. C'est sur ces terres, au IXe siècle, que les saints Cyrille et Méthode, et leurs disciples, ont développé l'alphabet glagolitique, puis cyrillique, qui offre une langue écrite aux populations slaves et joue un rôle important dans la christianisation et la préservation de l'identité slave face aux empires voisins. L'Église orthodoxe bulgare a ainsi été un rempart culturel, particulièrement pendant les cinq siècles de domination ottomane, où les monastères comme Rila ou Batchkovo sont devenus des centres de savoir, d'art et de résistance culturelle. Cette période a également intégré des influences orientales, visibles dans l'architecture, la musique et la cuisine.

La musique traditionnelle se caractérise par des rythmes complexes, souvent asymétriques, et l'utilisation d'instruments uniques tels que la gaida (cornemuse), le kaval (flûte) et la gadulka (instrument à cordes frottées). Les chants polyphoniques bulgares, notamment ceux rendus célèbres par le choeur Le Mystère des Voix Bulgares, sont réputés pour leur sonorité distincte et puissante. Les danses folkloriques, comme la hora et la rachenitsa, sont des expressions vibrantes de la communauté, souvent exécutées en cercle et nécessitant une grande agilité et précision des pas. Les festivals traditionnels sont nombreux et colorés, marquant les saisons ou les événements importants de la vie. Le rite des Koukeri, où des hommes vêtus de masques impressionnants et de cloches chassent les mauvais esprits, est un exemple spectaculaire de ces coutumes ancestrales. La célébration de Baba Marta, le 1er mars, où l'on s'offre des martenitsi (petits talismans rouges et blancs) pour accueillir le printemps et la santé, est une autre tradition très populaire et identitaire. Le nestinarstvo, ou danse sur les braises, pratiqué dans quelques villages du sud-est, est un rite ancien, souvent associé à la fête de Saints Constantin et Hélène.

L'art bulgare a lui aussi une longue histoire, depuis les trésors des Thraces, en passant par les icônes orthodoxes et les fresques médiévales ornant les églises et les monastères, jusqu'à la peinture, la sculpture et la littérature modernes. L'époque du Réveil national bulgare (XVIIIe-XIXe siècles) a vu l'émergence d'une littérature moderne et d'une architecture vernaculaire distinctive, caractérisée par de grandes maisons en bois et en pierre avec des toits en lauzes et des façades souvent colorées, que l'on peut admirer dans des villes comme Plovdiv, Koprivchtitsa ou Veliko Tarnovo. L'artisanat traditionnel reste vivant, avec la poterie, la sculpture sur bois, le tissage de tapis colorés et la broderie, et joue un rôle important dans la transmission des motifs et des techniques ancestrales.

La cuisine bulgare est influencée par les pays voisins mais avec ses propres spécificités. Elle fait une large place aux légumes frais, aux fruits de saison, aux produits laitiers (notamment le yaourt bulgare, mondialement célèbre) et aux grillades. La shopska salata, une salade à base de tomates, concombres, poivrons, oignons et recouverte de siréné (fromage blanc salé similaire à la feta), est un incontournable. Des plats comme la banitsa (pâtisserie feuilletée salée ou sucrée), le tarator (soupe froide au yaourt et concombre), le kyufte et le kebapche (sortes de boulettes et saucisses de viande hachée grillées) ou encore la lyutenitsa (sauce épaisse à base de poivrons et tomates) illustrent la diversité des saveurs. La rakia, une eau-de-vie de fruits, est la boisson nationale, souvent consommée en apéritif. 

Les fêtes de famille, les célébrations de noms (parfois plus importantes que les anniversaires, car associées au calendrier des saints) et les rassemblements autour de la table sont des moments clés de la vie sociale. 

Economie.
L'économie bulgare est une économie en transition qui a rejoint l'Union européenne en 2007. Elle a fait des progrès considérables depuis la période socialiste, mais elle continue de faire face à des défis structurels. Le pays utilise le lev bulgare (BGN), qui est arrimé à l'euro, et offre une certaine stabilité monétaire. Le produit intérieur brut (PIB) par habitant reste l'un des plus bas de l'UE, bien qu'il soit en constante progression.

La croissance économique a été relayivement robuste au cours des deux dernières décennies, tirée notamment par la demande intérieure, les exportations et l'investissement. Cependant, cette croissance a également été sujette à des fluctuations en fonction de l'environnement économique mondial et européen. L'inflation, qui a été modérée pendant de nombreuses années, a récemment augmenté, comme dans une grande partie de l'Europe. Le taux de chômage a globalement diminué au fil du temps, et même a atteint des niveaux historiquement bas avant certaines crises, mais il existe toujours des disparités régionales significatives, avec des taux plus élevés dans certaines zones rurales et industrielles en reconversion.

Les services sont désormais le principal contributeur au PIB. Ce secteur comprend notamment le tourisme, qui est une source importante de revenus étrangers, en particulier sur la côte de la mer Noire et dans les régions montagneuses. Les technologies de l'information et les services externalisés (BPO) connaissent une croissance rapide, et bénéficient d'une main-d'oeuvre qualifiée et de coûts relativement bas, ce qui attire des investissements et crée des emplois bien rémunérés, principalement dans les grandes villes comme Sofia. Le commerce, les finances et l'administration publique contribuent également de manière significative au secteur tertiaire.

L'industrie conserve une place importante, bien que sa part dans le PIB ait diminué par rapport à l'ère socialiste. Elle comprend la fabrication, avec une production de composants automobiles, d'électronique, de machines, ainsi que l'agroalimentaire, la chimie et la métallurgie. Le secteur de l'énergie, avec ses centrales thermiques, nucléaires et un développement croissant des énergies renouvelables, est également important pour l'approvisionnement du pays. L'agriculture, historiquement très importante, représente aujourd'hui une part plus faible du PIB et de l'emploi, mais elle reste essentielle pour la production de céréales, de fruits, de légumes et de produits laitiers, avec des défis liés à la modernisation et à la structure foncière.

La Bulgarie dépend fortement du commerce international. Ses principaux partenaires commerciaux sont les pays de l'Union européenne, notamment l'Allemagne, l'Italie, la Roumanie et la Grèce. Les exportations comprennent des produits manufacturés, agricoles et des matières premières. Les importations sont dominées par les machines, les équipements de transport, les combustibles et les biens de consommation. Les investissements directs étrangers (IDE) ont joué un rôle vital dans la modernisation de l'économie, la création d'emplois et le transfert de technologies, bien que leur flux puisse être variable.

Sur le plan budgétaire, la Bulgarie a généralement mené une politique fiscale prudente, visant à maintenir les déficits publics à des niveaux raisonnables et la dette publique parmi les plus faibles de l'UE. Cette approche est perçue comme un facteur de stabilité macroéconomique. Cependant, l'économie bulgare fait face à plusieurs défis persistants. La démographie est un problème majeur, avec une population vieillissante et une émigration de travailleurs qualifiés, qui entraînent des pénuries de main-d'oeuvre dans certains secteurs et mettent sous pression les systèmes de retraite et de santé. Bien que des améliorations aient été apportées, l'infrastructure, notamment de transport et parfois numérique, nécessite encore des investissements pour atteindre les standards européens. La corruption et les questions liées à l'état de droit sont  citées comme des obstacles à l'amélioration du climat des affaires et à l'attraction d'investissements de long terme.

La Bulgarie possède cependant des atouts, tels que des coûts de main-d'oeuvre qui restent encore compétitifs, une situation géographique stratégique, l'accès aux fonds structurels et de cohésion de l'UE qui financent d'importants projets d'infrastructure et de développement, et un capital humain de plus en plus qualifié, notamment dans le secteur IT. L'adoption potentielle de l'euro à l'avenir est également vue comme un facteur de convergence et de stabilité accrue. 

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