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Histoire de la Macédoine
La MacĂ©doine Ă©tait initialement une rĂ©gion habitĂ©e par des tribus indo-europĂ©ennes. La dynastie des ArgĂ©ades, fondĂ©e selon la lĂ©gende par le roi Caranos, Ă©tablit le royaume de MacĂ©doine. Durant cette pĂ©riode (VIIIe-VIe siècles av. JC), la MacĂ©doine restait relativement isolĂ©e et n'avait pas encore d'influence significative sur les affaires grecques. Alexandre Ier (495-450 av. JC),  surnommĂ© le Philhellène  pour ses sympathies envers la culture grecque, Ă©tend le territoire macĂ©donien et participe aux Jeux Olympiques, renforçant ainsi les liens avec la Grèce. Pendant les guerres mĂ©diques,  lors de  l'invasion perse de 492, la MacĂ©doine est envahie par les gĂ©nĂ©raux de Darius, et fut contrainte de subir l'alliance des Perses. Mais elle revient Ă  l'alliance grecque après la bâtaille de PlatĂ©es, 479. Après le règne heureux d'ArchĂ©laĂĽs I, le pays Ă©tait livrĂ© Ă  une anarchie complète, lorsque Philippe II monta sur le trĂ´ne, 364 av. J-C. (La MacĂ©doine Antique). Ce prince habile rĂ©tablit l'ordre dans le royaume, l'agrandit par ses conquĂŞtes et atteint le but de son ambition l'an 338 par la victoire le ChĂ©ronĂ©e, qui place la Grèce sous sa dĂ©pendance. Il se fait nommer gĂ©nĂ©ralissime d'une expĂ©dition de tous les États grecs contre les Perses; mais il est assassinĂ© en 336, et son fils, Alexandre le Grand, hĂ©ritier et exĂ©cuteur de sa pensĂ©e, renverse la monarchie des Perses et conquiertt l'Asie jusqu'Ă  l'Inde

Le vaste empire créé par les victoires d'Alexandre fut divisé après sa mort. Philippe Arrhidée, fils naturel de Philippe Il, et Alexandre Aegus, fils posthume d'Alexandre le Grand et de Roxane, furent proclamés rois de Macédoine en 323 et 322, sous la régence de Perdiccas. Olympias, mère d'Alexandre le Grand, fit mourir Arrhidée l'an 318, et Alexandre Aegus fut assassiné par ordre de Cassandre, fils d'Antipater, l'an 311. Perdiccas voulait s'emparer du trône, lorsqu'il fut remplacé dans la régence par Antipater, qui, mort en 321, eut pour successeur son fils Cassandre. Ce dernier renversa son rival Polysperchon, se rendit maître de la Macédoine, et en demeura roi l'an 301, après la bataille d'Ipsus, où il fut un des vainqueurs d'Antigone

La Macédoine, dont le trône fut occupé successivement par différents rois, fut dévastée par des armées de Gaulois en 279 et 278. Philippe V, prince guerrier, arrière-petit-fils de Démétrius Poliorcète, rétablit passagèrement la domination macédonienne sur la Grèce. Mais il s'allia avec Hannibal contre les Romains, qui, dans une première guerre, de 214, à 205, affaiblirent sa puissance et la ruinèrent complètement dans une seconde, de 200 à 197, par la paix qu'ils lui dictèrent après sa défaite à Cynoscéphales. Persée hérita de son père Philippe V, avec le trône dont le crime lui avait ouvert la voie, la haine des Romains; mais il succomba à Pydna dans une troisième guerre qu'il leur fit de 172 à 168.

La MacĂ©doine fut divisĂ©e en 4 rĂ©publiques sous la souverainetĂ© de Rome. Un aventurier, nommĂ© Andriscus, se donna pour fils naturel de PersĂ©e, et se fit reconnaĂ®tre roi de MacĂ©doine. Mais il fut vaincu l'an 148 par C. MĂ©tellus, qui se le fit livrer par un petit roi de Thrace, et l'emmena prisonnier Ă  Rome. Deux autres aventuriers, Alexandre et Philippe, tentèrent sans succès de jouer le mĂŞme rĂ´le, et la MacĂ©doine fut rĂ©duite en province romaine l'an 147 av. J.-C.  A la division de l'Empire romain, la MacĂ©doine fut ensuite comprise dans un diocèse de l'empire d'Orient, auquel elle donnait son nom.

Elle forma au Moyen âge le royaume de Thessalonique, fondé en 1179 par l'empereur Manuel Comnène en faveur de son gendre, Renier de Montferrat. Ce royaume passa au pouvoir des Turcs au XVe siècle. La Macédoine, désormais intégrée à l'empire ottoman fut partagée entre les eyalets de Roumélie et de Salonique, dans la Turquie d'Europe. En 1913, elle fut prise par la Serbie à laquelle elle resta rattachée lors de la création de la Yougoslavie. A l'époque de Tito, la Mécédoine fut reconnue comme une république fédérée au sein de l'État yougoslave. La Macédoine prit ensuite sont indépendance, pacifiquement, en 1991, sous le nom de "Macédoine".

L'objection grecque au nom du nouveau pays, insistant sur le fait qu'il impliquait des prĂ©tentions territoriales sur la province grecque de MacĂ©doine, et le recul dĂ©mocratique pendant plusieurs annĂ©es ont bloquĂ© le mouvement du pays vers l'intĂ©gration euro-atlantique. ImmĂ©diatement après la dĂ©claration d'indĂ©pendance de la MacĂ©doine, la Grèce a cherchĂ© Ă  bloquer les efforts macĂ©doniens pour devenir membre de l'ONU si le nom "MacĂ©doine" Ă©tait utilisĂ©. Le pays a finalement Ă©tĂ© admis Ă  l'ONU en 1993 sous le nom de "l'ex-RĂ©publique yougoslave de MacĂ©doine", et en mĂŞme temps, il a acceptĂ© des nĂ©gociations parrainĂ©es par l'ONU sur le diffĂ©rend sur le nom. En 1995, la Grèce a levĂ© un embargo commercial de 20 mois et les deux pays ont convenu de normaliser leurs relations, mais la question du nom est restĂ©e en suspens et les nĂ©gociations pour une solution se sont poursuivies. Au fil du temps, les États-Unis et plus de 130 autres nations ont reconnu la MacĂ©doine sous son nom constitutionnel, RĂ©publique de MacĂ©doine. 

Les griefs de la minoritĂ© de langue albanaise concernant les inĂ©galitĂ©s politiques et Ă©conomiques perçues ont dĂ©gĂ©nĂ©rĂ© en un conflit en 2001. Cela a aboutit Ă  l'accord-cadre d'Ohrid nĂ©gociĂ© au niveau international, qui a mis fin aux combats et Ă©tabli des lignes directrices pour les amendements constitutionnels et la crĂ©ation de nouvelles lois qui ont renforcĂ© les droits des minoritĂ©s.  En 2014, une crise a Ă©clatĂ© après les Ă©lections lĂ©gislatives et prĂ©sidentielles et s'est intensifiĂ©e l'annĂ©e suivante, lorsque le parti d'opposition a commencĂ© Ă  publier des Ă©coutes qui rĂ©vĂ©laient des allĂ©gations de corruption et d'abus gĂ©nĂ©ralisĂ©s du gouvernement. 

 En juin 2017, Zoran Zaev, de l'Union sociale-dĂ©mocrate de MacĂ©doine (SDSM)
 est devenu Premier ministre, mettant fin Ă  11 ans de rĂ©gime conservateur du parti VMRO-DPMNE​. En janvier 2018, le gouvernement a adoptĂ© une nouvelle loi sur les langues, qui a Ă©levĂ© la langue albanaise au rang de langue officielle au niveau national, la langue macĂ©donienne restant la seule langue officielle dans les relations internationales. Les relations entre les MacĂ©doniophones et les Albanophones restent cependant compliquĂ©es. En juin 2018, l'accord de Prespa a Ă©tĂ© signĂ© entre la MacĂ©doine du Nord et la Grèce, rĂ©solvant un conflit de nom de longue date. Cet accord a conduit le pays Ă  un changement de nom officiel en RĂ©publique de MacĂ©doine du Nord le 12 fĂ©vrier 2019​. Suite Ă  la rĂ©solution du diffĂ©rend sur le nom, la MacĂ©doine du Nord a reçu une invitation Ă  rejoindre l’OTAN, devenant membre Ă  part entière en mars 2020. Le pays est Ă©galement  candidat Ă  l'adhĂ©sion Ă  l'UE depuis 2005, avec des nĂ©gociations retardĂ©es en raison du diffĂ©rend sur le nom et plus tard, Ă  cause de problèmes avec la Bulgarie​.

 Zoran Zaev a de nouveau Ă©tĂ© Premier ministre d'aoĂ»t 2020 jusqu'Ă  sa dĂ©mission en
 octobre 2021 suite aux dĂ©faites de son parti aux Ă©lections locales. Dimitar KovaÄŤevski
 lui a succĂ©dĂ© Ă  la tĂŞte du SDSM puis comme Premier ministre​.

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