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On nomme vaisseaux
chylifères des canaux vasculaires destinés à
transporter le chyle. En 1622, Gasparo Aselli,
professeur à Pavie,
découvrait que si l'on ouvre un animal
pendant la digestion d'un repas copieux, et surtout riche en matières
grasses, on aperçoit dans le mésentère,
à côté des vaisseaux sanguins,
d'autres vaisseaux rendus visibles par un liquide blanc laiteux qui les
remplit; Aselli les nomma vaisseaux lactés; mais le liquide qu'ils
contiennent ayant été appelé chyle, les physiologistes
les nommèrent chylifères.
Ils naissent de divers points de l'intestin-grêle,
abondent surtout dans sa première portion, sont moins répandus
dans la dernière et deviennent rares dans le gros intestin; leurs
premières racines, très fines d'abord, s'unissent, forment
des rameaux plus gros, puis quelques troncs principaux qui, en avant de
la colonne vertébrale, un peu au-dessous
du diaphragme, constituent un renflement nommé
le réservoir ou la citerne de Pecquet.
De là, part un canal unique, nommé canal
thoracique, qui réunit en même temps les chylifères
et tous les vaisseaux lymphatiques
absorbants nés des divers points du corps. Ce canal chemine le long
de la colonne vertébrale et un peu à gauche, à coté
de l'artère aorte et jusqu'au niveau des
clavicules; là, il vient se jeter
dans la veine-sous-clavière
gauche.
L'origine des chylifères dans l'intestin
et à sa surface, se fait par le moyen des villosités intestinales,
petits filaments d'une nature membraneuse, existant en nombre incommensurable
sur toute la surface de la muqueuse. Chacune de ces villosités est
l'origine d'un ou de plusieurs vaisseaux chylifères, et leur constitue
une sorte de racine plongeant dans la masse alimentaire. |
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