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Guatemala
Republica de Guatemala

15 30 N, 90 15 W
Le Guatemala est un Etat de l'Amérique centrale, frontalier du Mexique au Nord et à l'Ouest, du Belize au Nord-Est, du Honduras au Sud-Est, du Salvador au Sud. Sa superficie représente 108,890 km² et sa population est de 13,3 millions d'habitants (2009). C'est une république constitutionnelle démocratique, divisée en 22 départements (departaments; singulier : departamento). La capitale est Guatemala (Guatemala la Nueva). Autres grandes villes : Quetzaltenango, Escuintla, Petén. 

Carte du Guatemala.
Carte du Guatemala. Source : The World Factbook.
(Cliquer sur l'image pour afficher une carte détaillée).

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Les 22 départements du Guatemala

Alta Verapaz
Baja Verapaz
Chimaltenango
Chiquimula
El Progreso
Escuintla
Guatemala
Huehuetenango
Izabal
Jalapa
Jutiapa
Petén
Quetzaltenango
Quiche
Retalhuleu
Sacatepequez
San Marcos
Santa Rosa
Solola
Suchitepequez
Totonicapan
Zacapa

Géographie physique du Guatemala

Côtes et îles.
Le Guatemala regarde au Sud-Ouest l'océan Pacifique, à l'Est la Mer des Caraïbes (océan Atlantique). La côte du Pacifique, longue d'environ 280 km, ne compte que des baies sans importance; les îles et les presqu'îles ne sont que d'étroits bancs de sables. La côte est particulièrement sablonneuse; des barras ou barres masquent l'embouchure des rivières et en rendent l'accès difficile; la forêt commence très près du rivage; la plaine qui sépare la côte de la sierra Madre n'a aucune épaisseur; la montagne forme une muraille coupée par quelques vallées; c'est pourtant sur cette côte, faisant face aux deux vallées les plus importantes, que se trouvent Champerico et San José, les deux ports les plus importants de la république. La côte de l'Atlantique, longue de 150 km, forme une profonde indentation, le golfe d'Amatique que couvre la longue péninsule de Tres Pontas.

Relief du sol.
La grande chaîne de montagnes, qui borde au Mexique l'océan Pacifique, après s'être abaissée à l'isthme de Tehuantepec, se relève peu à peu et atteint au Guatemala de grandes altitudes. La portion guatémaltèque comme plusieurs autres parties de la chaîne porte le nom de sierra Madre (chaîne Mère). On rencontre en entrant au Guatemala le Tocana, puis le Volcan Tajumulco (4211 m) qui est le point culminant du Guatemala, le Cerro Quemado (3540 m), volcan tout couvert de fumerolles qui domine Quezaltenango, ville située à 2346 m d'altitude, le pic de Santa Maria (3500 m) et le Santa Clara, le groupe d'Atitlan, qui comprend un grand nombre de pics élevés et dont la plus haute cime atteint 3572 m; enfin, les deux pics jumeaux d'Acatenango (4150 m) et de Fuego (4250 m). Après ce groupe de hautes montagnes, une vaste dépression, la vallée de Antigua Guatemala, coupe la chaîne. Dans cette première partie, les points culminants s'élèvent très près du rebord Sud-Ouest de la chaîne et surgissent brusquement en s'appuyant sur le mur de 2000 m de hauteur qui tombe presque à pic sur l'Océan à peine coupé par quelques vallées dont la plus importante est celle du rio Samala ou de Quezaltenango. A partir de la vallée de Antigua Guatemala, la muraille qui fait face au Pacifique est moins élevée et moins abrupte; la chaîne s'abaisse et les pics élevés sont un peu plus éloignés de l'Océan. On trouve dans cette partie de la chaîne les volcans de Aqua et de Pacaya. Le volcan de Aqua est une magnifique montagne quoiqu'elle ne soit pas une des plus élevées; à ses pieds est la ville d'Antigua Guatemala et ses flancs sont couverts d'une riche végétation; les palmiers qui croissent à sa base font place aux chênes, puis aux pins, à mesure que l'altitude augmente.-

Au Nord-Est, plusieurs chaînes courent parallèlement à la sierra Madre et au Pacifique; ce sont les montagnes de Vera Paz (Verapaz), massif auquel s'appuie le plateau de Petén, prolongé par les montagnes basses du Yucatan, les monts des Métaux, les monts de Chama et de Chisee, les monts Cokscomb (2100 m). Ces montagnes soutiennent le plateau étroit qui forme la région peuplée et tempérée du Guatemala; leurs derniers contreforts s'abaissent en pentes douces vers les plaines chaudes qui bordent le Pacifique. Les monts élevés de Grita et d'Espiritu Santo suivent la frontière qui sépare le Honduras du Guatemala. D'une manière générale, les pentes du plateau guatémaltèque sont peu accusées quand on les aborde du côté de la Mer des Caraïbes; du côté du Pacifique, elles tombent brusquement sur les plaines d'alluvion.

La sierra Madre est d'une nature volcanique; les sommets élevés de la chaîne sont composés de tufs et de conglomérats trachytiques qui forment un étage de plusieurs centaines de mètres et recouvrent des porphyres souvent métallifères. Le sol est agité par des tremblements de terre fréquents; vingt et un volcans donnent des traces d'activité, fumerolles, éruptions aqueuses; des éruptions ont lieu de temps à autre.

Régime des eaux.
Le Guatemala comprend deux bassins fermés : le petit lac sans issue d'Atitlan ou Panahachel au milieu d'un chaos de montagnes, la lagune de Petén sur le plateau du même nom, dans la direction du Yucatan, et trois bassins maritimes, ceux du Pacifique, de la baie d'Amatique et du golfe de Campêche. Sur le versant du Pacifique, on ne rencontre que des cours d'eau de peu de longueur tombant rapidement d'une hauteur de 2000 m au niveau de la mer. Ces torrents sont du Sud au Nord : le rio Paz, le rio de los Esclavos que traverse la route de Guatemala à San Salvador sur un pont à sept arches, célèbre dans l'Amérique centrale; le rio Michatoya, qui reçoit les eaux du beau lac d'Atitlan et forme une chute de 60 m de haut; le rio Gualacate, qui descend de la vallée d'Antigua Guatemala; le rio Naguelate, le rio Samala, qui descend de la vallée de Quezaltenango; le rio Chiapan. Contre la frontière du Salvador, le lac Guija emprunte au Guatemala les eaux de plusieurs petits torrents qu'il verse dans le rio Lempa.

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La baie d'Amatique reçoit deux fleuves principaux : le Motagua, qui descend des altos ou montagnes du massif de Quezaltenango, malgré son cours de 550 km, n'est guère navigable et seulement sur un parcours de 200 km qu'aux parques ou bongos; il reçoit comme principal affluent le Gualan. Le Polochic est plus navigable; il tombe par sept bouches dans le lac d'lzabal ou Goffo dulce (golfe d'eau douce). Le lac d'lzabal est relié à la mer par un pittoresque canal de 20 km de long, la Angostura, bordé par des rochers à pic de 90 à 120 m de haut, qui servait autrefois de voie commerciale pour pénétrer dans l'intérieur.

Au Nord du Guatemala, le rio Usumacinta emporte vers la baie de Campêche, où il se joindra au delta du Grijalva, les eaux du rio Lacandones, du rio de la Passion. Il reçoit un grand nombre d'affluents. Toute cette partie Nord et Nord-Est du Guatemala est chaude, humide, couverte de lagunes, entièrement boisée. Les eaux qui ne vont pas à l'Usumacinta forment la lagune de Petén.

Climat.
Le climat est sec dans la plaine très étroite du Pacifique. Tout le reste du Guatemala est situé dans une région pluvieuse où il tombe plus de 2 m d'eau. On y retrouve la division du sol en tierras calientes, tierras templadas et tierras frias. Dans les terres chaudes (jusqu'à 1000 m), la température est humide et excessive, la végétation tropicale; la température moyenne est de 31 °C. Les terres tempérées (de 1000 à 2000 m) sont presque seules peuplées et contiennent toutes les villes importantes; la température moyenne est de 23 à 25 °C. Les terres froides forment la région des pins. Il y a deux saisons au Guatemala, l'été ou saison des pluies (tiempo de aguas) et l'hiver ou saison sèche (tiempo de secas). Les deux vents principaux sont le vent du Nord, chaud et humide, et le vent du Sud, sur la côte du Pacifique. (GE).

Risques naturels.
La géologie du Guatemala, situé à la confluence des plaques tectoniques nord-américaine, caraïbe et de Cocos, explique la forte sismicité et l'activité volcanique. Le pays est régulièrement frappé par des tremblements de terre puissants, souvent associés à l'activité volcanique. De plus, sa situation géographique et sa topographie le rendent vulnérable à d'autres risques naturels, notamment les ouragans et les tempêtes tropicales (qui peuvent provoquer des inondations dévastatrices et des glissements de terrain dans les zones montagneuses), ainsi que les glissements de terrain et les coulées de boue, particulièrement fréquents pendant la saison des pluies dans les régions à forte pente.

Guatemala : le lac Atitlan.
Le lac Atitlan, au Guatemala. Images : The World Factbook.

Biogéographie du Guatemala

Le territoire guatémaltèque se divise en plusieurs grandes régions biogéographiques distinctes. La côte Pacifique est caractérisée par une plaine côtière étroite mais fertile, historiquement couverte de forêts sèches tropicales et de savanes, aujourd'hui largement convertie en terres agricoles (canne à sucre, café, coton) et pâturages. Les zones côtières abritent des mangroves et des zones humides importantes, jouant un rôle crucial pour de nombreuses espèces d'oiseaux migrateurs et résidentiels, ainsi que des crustacés et poissons. Le climat y est chaud et humide, avec une saison des pluies marquée.

Remontant vers l'intérieur, on rencontre la chaîne volcanique, partie de l'arc volcanique d'Amérique Centrale, qui constitue l'épine dorsale du pays et abrite les plus hauts sommets, dont le Tajumulco. Cette région est le théâtre d'une remarquable zonation altitudinale. À basse et moyenne altitude sur les flancs volcaniques, on trouve des forêts humides ou semi-décidues, laissant place à des plantations de café à mesure que l'altitude augmente et que le climat devient plus frais. Plus haut encore, entre 1800 et 3000 mètres, se déploient les forêts de pins et de chênes, ainsi que des zones de broussailles et de prairies d'altitude. Au-delà de 3000 mètres, la végétation se raréfie pour laisser place à une végétation subalpine et alpine sur les sommets les plus élevés, bien que peu étendue.

Les hautes terres centrales, situées entre la chaîne volcanique et les plaines du Petén au nord, présentent un paysage de montagnes, plateaux et vallées, avec des climats variés allant du tempéré frais en altitude à des conditions plus sèches dans certaines vallées intérieures (l'Oriente, par exemple). Cette diversité a favorisé le développement d'écosystèmes variés, qui comprennent des forêts de nuages (forêts de montagne humides), particulièrement riches en épiphytes comme les orchidées et les broméliacées, ainsi qu'une faune unique, notamment le Quetzal resplendissant, oiseau emblématique associé à ces forêts. Les forêts de pins et de chênes sont également très présentes dans cette région. Elles sont adaptées à des sols plus secs ou perturbés. L'agriculture y est également intensive, et modèle significativement le paysage.

Vers l'est, la région du Caribéen est caractérisée par des basses terres humides recevant d'importantes précipitations toute l'année. La végétation dominante est la forêt tropicale humide de basse altitude. Cette région abrite des écosystèmes fluviaux (Rio Dulce, Lac Izabal) et côtiers (mangroves, marais), avec une biodiversité différente de celle du Pacifique ou des hautes terres, et comprend des espèces adaptées à un environnement plus saturé en eau.

Enfin, la vaste région septentrionale du Petén, couvrant près d'un tiers du territoire, est majoritairement constituée de basses terres calcaires. Le climat y est tropical chaud et humide, avec une saison sèche marquée. C'est ici que l'on trouve la plus grande étendue de forêt tropicale humide au Guatemala, partie intégrante de la Selva Maya, la plus grande étendue de forêt tropicale restante en Amérique du Nord. Cette forêt est caractérisée par une grande diversité d'arbres de canopée, un sous-bois dense, et abrite une faune spectaculaire ( jaguars, tapirs, singes, toucans et une multitude d'insectes et de reptiles). Le Petén comprend également des zones de savanes et de forêts inondées (les bajos). L'histoire humaine y est profondément imbriquée dans la nature, avec de nombreux sites archéologiques Mayas (Tikal, El Mirador).

Cette mosaïque d'habitats – forêts tropicales humides et sèches, forêts de nuages, forêts de pins-chênes, zones alpines, savanes, mangroves, lacs et rivières – confère au Guatemala un niveau de biodiversité exceptionnel, le plaçant parmi les hotspots de biodiversité mondiale. La richesse spécifique est particulièrement élevée chez les oiseaux, les amphibiens et les reptiles, avec un taux d'endémisme notable, surtout dans les écosystèmes isolés ou d'altitude comme les forêts de nuages.

Cependant, cette richesse est sous forte pression anthropique. La déforestation, l'expansion agricole, la fragmentation des habitats, la croissance démographique, le trafic d'espèces sauvages et les effets du changement climatique menacent sérieusement de nombreux écosystèmes et espèces. Des efforts de conservation sont déployés, notamment à travers la création de parcs nationaux, de réserves biosphères (comme la Réserve de biosphère Maya) et d'autres aires protégées, mais les défis demeurent immenses pour préserver ce patrimoine naturel d'une valeur inestimable pour le Guatemala et pour le monde.

Géographie humaine du Guatemala

Population.
Le Guatemala est le pays le plus peuplé de la région, avec une population estimée à plus de 17 millions d'habitants. Il se caractérise par une forte proportion de la population qui a moins de 30 ans, ce qui pose des défis considérables en termes d'emploi, d'éducation et de services sociaux. Le taux de natalité, bien qu'en légère baisse, reste relativement élevé par rapport à d'autres pays d'Amérique Latine. L'espérance de vie est plus basse que la moyenne régionale, notamment en raison de problèmes de santé liés à la pauvreté et à un accès inégal aux soins médicaux. La répartition géographique de la population montre une concentration croissante dans les zones urbaines, en particulier dans l'aire métropolitaine de la capitale, Guatemala City, bien qu'une part significative de la population réside encore en milieu rural.

Le pays est caractérisé par une stratification sociale très prononcée, où l'appartenance ethnique se superpose largement aux clivages de classe. Les populations autochtones, particulièrement celles résidant dans les zones rurales, sont surreprésentées parmi les plus pauvres et les plus marginalisées. Elles font face à des discriminations systémiques en matière d'accès à la terre, à l'éducation, à la santé, à la justice et à la représentation politique. Le taux de pauvreté général est élevé, et la pauvreté extrême touche de manière disproportionnée les populations autochtones rurales. Cette inégalité socio-économique est l'héritage d'une histoire longue de domination et du conflit armé interne (1960-1996) qui a eu des conséquences dévastatrices, en particulier pour ces populations, cibles principales des violences étatiques.

L'urbanisation rapide et l'émigration massive, en particulier vers les États-Unis, a transformé les tructures familiales traditionnelles et entraîné parfois la séparation des familles et posant de nouveaux défis sociaux, bien que les envois de fonds des émigrés constituent une source de revenus vitale pour de nombreuses familles et pour l'économie nationale.

Aujourd'hui, le Guatamala reste confronté à des niveaux élevés de violence et de criminalité, souvent liés au trafic de drogue, aux gangs (maras) et à une culture de l'impunité. Cette insécurité a un impact profond sur la vie quotidienne des citoyens, sur la cohésion sociale et sur les perspectives de développement. L'accès à des services publics de qualité, tels que l'éducation et la santé, reste inégalitaire, avec des disparités marquées entre les zones urbaines et rurales, et entre les populations ladinas et autochtones. Le système éducatif, bien qu'en expansion, peine à fournir une éducation pertinente et de qualité pour tous, et les taux d'analphabétisme sont plus élevés parmi les femmes autochtones rurales. De même, le système de santé est sous-financé et l'accès aux soins de base est difficile pour une grande partie de la population.

Quelques-unes des principales villes du Guatemala

• Ciudad de Guatemala (Guatemala City). -  Capitale et plus grande métropole du pays, la ville de Guatemala concentre l'essentiel de l'activité politique, économique et culturelle. C'est une ville vaste, parfois décrite comme chaotique et animée, avec un trafic intense. Elle est divisée en zones distinctes, allant du centre historique (Zone 1) avec ses bâtiments gouvernementaux et religieux, aux quartiers modernes et aisés (Zones 10, 14, 15) abritant des centres d'affaires, des centres commerciaux et des restaurants. Moins pittoresque que d'autres destinations, elle possède toutefois des musées (musée national d'archéologie et d'ethnologie, musée Ixchel du vêtement indigène), des galeries d'art et des lieux de vie nocturne,  qui en font le pouls contemporain du pays.

• Antigua Guatemala, située à une courte distance à l'ouest, dans une vallée entourée de volcans majestueux (Agua, Fuego, Acatenango),  est l'ancienne capitale du royaume de Guatemala. Elle a été largement détruite par un tremblement de terre en 1773, mais ses ruines et son architecture coloniale bien conservée lui ont valu d'être classée au patrimoine mondial de l'Unesco. Flâner dans ses rues pavées, bordées de maisons colorées, visiter ses églises et couvents en ruine, et admirer les volcans en toile de fond sont les principales attractions. Antigua est un centre touristique majeur, qui offre une atmosphère plus détendue que la capitale, de nombreux hôtels de charme, restaurants, cafés et écoles d'espagnol, tout en conservant un riche héritage historique et culturel.

• Quetzaltenango, communément appelée Xela (prononcé shéla). C'est la deuxième ou troisième plus grande ville du Guatemala et un centre économique et culturel vital pour la région de l'Altíplano. Xela est située à une altitude plus élevée qu'Antigua ou Ciudad de Guatemala, ce qui lui confère un climat plus frais. Elle est réputée pour être un centre d'apprentissage de l'espagnol, qui attire de nombreux étudiants étrangers. Xela possède une forte identité culturelle indigène, visible dans ses marchés locaux et la présence de populations K'iche' et Mam. Bien qu'elle possède aussi une belle architecture néoclassique autour de son Parque Central, son charme réside davantage dans son atmosphère authentique, moins orientée vers le tourisme de masse qu'Antigua, et dans sa position stratégique pour visiter les villages indiens environnants, les volcans et les sources chaudes.

• Flores est une ville pittoresque, à l'extrême nord du Guatemala, qui sert  de porte d'entrée au majestueux site de Tikal. Sa particularité réside dans le fait qu'elle est située sur une petite île au milieu du Lac Petén Itzá, reliée au continent par une courte chaussée. Flores est une ville colorée avec des rues étroites et pentues, bordées d'hôtels, de restaurants et de cafés touristiques. C'est principalement une base pour les voyageurs se rendant aux ruines Maya de Tikal, l'un des sites archéologiques les plus importants d'Amérique Centrale. L'atmosphère sur l'île est très détendue et tropicale, contrastant avec l'agitation de la capitale ou l'austérité relative des hautes terres. Vue imprenable sur le lac.

Groupes ethnolinguistiques.
On peut distinguer principalement trois grands groupes, au sein desquels existent de nombreuses subdivisions : les peuples autochtones (majoritairement Maya, mais aussi Xinca), la population Ladino/Mestizo, et le groupe Garifuna. La population autochtone représente une part très importante du total. Elle est estimée à environ 40-50%, voire plus selon les sources et les critères de recensement. L'histoire de la coexistence de ces divers groupes est marquée par des inégalités, le racisme systémique et la marginalisation des peuples autochtones et Garifuna. 

Maya.
Loin de former une entité monolithique, les populations Maya actuelles se répartissent en de nombreux groupes distinctes, chacun possédant ses propres traditions, coutumes et, élément central de leur identité, sa propre langue. Le Guatemala reconnaît officiellement 22 langues mayas différentes, ainsi que la langue achi (souvent considérée comme très proche du K'iche'). Cette diversité linguistique est frappante : on trouve des groupes comme les K'iche', historiquement l'un des plus puissants Etats Maya, dont la langue est aujourd'hui parlée par plus d'un million de personnes, principalement dans les départements du Quiché, Sololá et Totonicapán. Les Q'eqchi' forment également un groupe très nombreux et dont la langue est largement répandue dans le Petén, l'Izabal, l'Alta Verapaz et certaines parties du Quiché. Parmi d'autres groupes importants sont les Kaqchikel, présents dans les régions proches de la capitale et autour du Lac Atitlán, les Mam dans l'ouest du pays (Huehuetenango et San Marcos), les Tz'utujil autour du Lac Atitlán, ainsi que de nombreux autres comme les Poqomchi', Ixil, Q'anjob'al, Chuj, Akatek, Jakaltek, etc., chacun avec sa zone géographique prédominante, ses variantes culturelles, ses formes d'organisation sociale, et ses magnifiques trajes (vêtements traditionnels) souvent spécifiques à chaque village. Malgré cette diversité, ces groupes partagent des éléments culturels communs, une profonde religiosité liée à la nature et aux ancêtres, un artisanat riche (notamment le tissage), et une histoire de résilience face aux siècles de marginalisation et de discrimination depuis la conquête espagnole.

Xinca.
Parallèlement aux peuples Maya, on trouve un autre groupe autochtone distinct : les Xinca. Leur présence est concentrée dans le sud-est du pays. Linguistiquement, ils sont totalement distincts des Maya. Leur langue appartient à une famille linguistique isolée, aujourd'hui en danger critique d'extinction, bien que des efforts soient faits pour la revitaliser. La culture xinca a été fortement impactée par la ladinisation.

Ladino.
Le groupe démographique majoritaire au Guatemala est la population Ladino, qui représente environ 50 à 60% de la population totale. Ce terme désigne généralement les personnes de langue espagnole qui ne s'identifient pas comme autochtones. Il englobe à la fois les personnes métisses (descendants d'unions entre Espagnols et autochtones) et, dans un sens culturel, les personnes d'ascendance principalement européenne ou autre qui ont adopté la culture dominante hispanophone. Les Ladinos sont présents dans tout le pays, majoritaires dans les zones urbaines et les départements de l'est, mais également dans les zones rurales. Historiquement, ils ont souvent détenu le pouvoir politique et économique au Guatemala. Leur culture est un mélange d'influences espagnoles et autochtones, mais centrée sur la langue et les traditions hispaniques. Il existe bien sûr une grande diversité socio-économique et culturelle au sein même de la population ladina.

Garifuna.
Enfin, un groupe plus petit mais culturellement très actif est celui des Garifuna. Ils résident principalement sur la côte caraïbe du Guatemala, notamment dans la ville de Livingston. Les Garifuna sont les descendants de populations africaines et d'indigènes Caraïbes et Arawak des Caraïbes, arrivés au Guatemala au début du XIXe siècle. Ilsparlent le garifuna (une langue arawak avec de fortes influences africaines), et une culture distincte caractérisée par une musique (comme la punta), des danses, une cuisine et des pratiques religieuses qui les différencient clairement des populations Maya, Xinca ou Ladino.
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La ville d'Antigua, à une heure de route de Guatemala City, sur les hautes terres.
Au fond, le volcan de Agua. 

Culture.
Le pays, on l'a dit, est majoritairement peuplé de deux grands groupes culturels : les peuples autochtones, principalement d'ascendance maya (comprenant diverses ethnies comme les K'iche', Kaqchikel, Mam, Q'eqchi', etc.), et les Ladinos, terme désignant la population métisse ou hispanisée. Cette distinction n'est pas seulement ethnique mais aussi culturelle, se manifestant dans les langues parlées, les modes de vie, les croyances et les expressions artistiques. Si l'espagnol est la langue officielle, plus d'une vingtaine de langues mayas sont toujours vivantes et constituent un pilier essentiel de l'identité de nombreuses communautés.

La religion occupe une place centrale dans la vie guatémaltèque. Le catholicisme, introduit par les Espagnols, est la religion dominante, mais il est généralement teinté d'un syncrétisme fort avec les croyances et rituels mayas ancestraux. On observe des pratiques où les saints catholiques coexistent avec les divinités et les forces de la nature vénérées traditionnellement. Les cérémonies mayas traditionnelles continuent d'être pratiquées, habituellement en parallèle des offices religieux. Parallèlement, le protestantisme a connu une croissance rapide ces dernières décennies.

Les traditions rythment la vie quotidienne et les célébrations. Les fêtes patronales dédiées aux saints protecteurs des villes et villages sont l'occasion de grandes festivités qui mêlent processions religieuses, musique, danse, feux d'artifice et foires. La Semaine Sainte à Antigua Guatemala est particulièrement célèbre pour ses tapis de fleurs et de sciure colorée éphémères et ses processions solennelles. Les marchés (los mercados) ne sont pas de simples lieux de commerce mais de véritables centres sociaux où les gens se rencontrent, échangent et maintiennent les liens sociaux. 

L'artisanat est l'un des piliers de la culture matérielle, mondialement reconnu pour sa qualité et sa beauté. Les textiles mayas, notamment les huipiles (chemisiers traditionnels portés par les femmes), sont célèbres pour leurs couleurs vives, leurs motifs complexes et symboliques qui varient d'une région et d'un groupe à l'autre. Chaque motif, chaque couleur peut raconter une histoire, indiquer l'origine de la porteuse ou transmettre des messages. La poterie, la sculpture sur bois, la vannerie, la fabrication de masques rituels et le travail du jade sont d'autres formes d'artisanat importantes.

L'instrument de musique national est la marimba, dont le son mélodieux accompagne fêtes, célébrations et moments du quotidien. La musique traditionnelle maya utilise des instruments comme la flûte, le tambour et la guitare. Les genres modernes, comme la cumbia, la salsa, le merengue et le rock, sont également très populaires.

La gastronomie guatémaltèque, à base de maïs, d'haricots et de piments, intègre des influences précolombiennes (comme les tamales, les différents recados ou sauces épaisses) et espagnoles (l'utilisation de viandes, de riz, d'épices). Des plats comme le pepián et les subaniks (ragoûts épicés) ou le jocón (poulet en sauce verte) sont des exemples de cette cuisinel.

Economie.
L'économie du Guatemala est la plus importante d'Amérique Centrale en termes de produit intérieur brut (PIB). Traditionnellement basée sur l'agriculture, elle a connu une diversification notable au cours des dernières décennies, avec une part croissante des services et de l'industrie. Cependant, l'agriculture reste un secteur clé, et contribue de manière significative aux exportations et à l'emploi, notamment en milieu rural. Les principaux produits agricoles exportés sont le café, la canne à sucre, les bananes, le cardamome et divers fruits et légumes. Ce secteur est vulnérable aux variations des prix mondiaux des matières premières et aux conditions climatiques.

Le secteur industriel s'est développé, en particulier dans le domaine de la fabrication légère, notamment le textile et l'habillement, généralement dans le cadre de maquiladoras bénéficiant de l'accès préférentiel aux marchés, en particulier aux États-Unis grâce à l'accord de libre-échange CAFTA-DR (Accord de libre-échange d'Amérique centrale-République dominicaine). D'autres industries concernent la transformation des aliments, la fabrication de matériaux de construction et l'assemblage de produits manufacturés.

Le secteur des services est désormais le plus important contributeur au PIB guatémaltèque. Il englobe le commerce, les transports, les communications, la finance, l'administration publique et le tourisme. Le tourisme, en particulier, motivé par la richesse culturelle (sites mayas comme Tikal) et les paysages naturels du pays, représente une source importante de devises étrangères. Un moteur économique essentiel et une source de revenus vitale pour de nombreuses familles guatémaltèques sont les envois de fonds (remesas) des émigrés, principalement établis aux États-Unis. Ces transferts constituent une part significative du PIB et un soutien majeur à la consommation privée. Ils joue un rôle important dans la balance des paiements et la résilience de l'économie face aux chocs externes.

L'économie guatémaltèque est relativement ouverte et fortement intégrée dans les échanges régionaux et internationaux. Ses principaux partenaires commerciaux sont les États-Unis, les pays d'Amérique Centrale et le Mexique. Les exportations sont dominées par les produits agricoles et les textiles, tandis que les importations comprennent principalement des biens d'équipement, des matières premières, des carburants et des biens de consommation.

Le pays a généralement maintenu une stabilité relative au cours des dernières années, avec une inflation modérée et une monnaie (le quetzal) qui a montré une stabilité appréciable. La politique monétaire est gérée par la Banque du Guatemala (Banco de Guatemala) avec un objectif de stabilité des prix. Cependant, la politique budgétaire est contrainte par une base fiscale relativement faible, qui limite la capacité du gouvernement à investir massivement dans les infrastructures, l'éducation, la santé et les programmes sociaux. La dette publique est gérée, mais l'espace budgétaire pour des dépenses de développement ou de relance est limité.

Malgré une croissance économique souvent positive, le Guatemala est confronté à des défis structurels majeurs. Le taux de pauvreté est élevé, particulièrement dans les zones rurales et parmi les populations autochtones, et l'inégalité de revenus est l'une des plus marquées d'Amérique Latine. Le secteur informel représente une large part de l'emploi, et offre peu de sécurité sociale et de droits aux travailleurs. D'autres défis sont la vulnérabilité aux catastrophes naturelles (ouragans, tremblements de terre), des problèmes persistants de gouvernance, la corruption, l'insécurité et un environnement des affaires qui, bien qu'en amélioration, peut encore être entravé par des facteurs institutionnels et bureaucratiques. Ces éléments freinent l'investissement privé et la capacité du pays à réaliser son plein potentiel économique et social. La dépendance aux envois de fonds et aux exportations de quelques produits rend également l'économie sensible aux conditions économiques externes, notamment aux États-Unis

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