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La découverte du monde > Le ciel |
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Aperçu | Il est bien difficile de dire quand on a commencé à faire la distinction dans le ciel étoilé entre les étoiles qui paraissent, les unes et les autres, conserver, de façon immuable, leurs positions relatives, et ces astres singuliers, qui éprouvent, par rapport aux autres, des déplacements, considérables certains jours, puis diminuant graduellement, jusqu'à devenir nuls, pour augmenter ensuite, en changeant de sens. On sait seulement que les plus anciennes civilisations ayant laissé des traces écrites (en Mésopotamie, en Égypte, en Chine, en Inde, au Mexique, etc.), attachaient déjà une importance particulière à ces objets, et en connaissaient déjà quelques particularités. Ces astres furent appelés par les anciens Grecs du nom qu'ils portent encore aujourd'hui : planètes, c.-à-d. errants (du grec planos). Ils en comptaient cinq : Mercure, Vénus, Mars, Jupiter, Saturne, donnant aussi quelquefois le nom de planète au Soleil et à la Lune, mais ne le donnant pas, bien entendu, à la Terre, qu'ils considéraient comme le centre commun de tous les mouvements célestes. Le nom de dieux appliqué aux planètes par les Grecs remonte au moins au IVe siècle av. J.C. La première mention certaine de l'étoile de Cronos (c'est-à-dire de la planète Saturne) se trouve ainsi chez Aristote (Métaphysique). Le même nom, avec celui des autres planètes, apparaît également dans l'Epinomis, parfois attribué à Platon, et qui est donc peut-être antérieur. Quant à la latinisation des noms, elle remonte au Ier siècle av. J. C. Cicéron sera le premier auteur latin à parler de la planète Saturnus, par exemple, et l'application de ce nom à un jour de la semaine (samedi) se trouve d'abord chez Tibulle.Jusqu'au milieu du XVIe siècle, les notions générales ne changèrent guère. Le système de Ptolémée (IIe siècle ap. J.-C. qui n'était, du reste, lui-même que la synthèse des travaux d'Aristarque et d'Hipparque, était demeuré, en effet, malgré quelques tentatives isolées en faveur du système du mouvement de la Terre, le seul officiellement enseigné et admis : notre globe occupait le centre du monde et, autour de lui, dans une série d'orbes parfaitement circulaires, tournaient la Lune, Mercure, Vénus, le Soleil, Mars, Jupiter, Saturne; une voûte sphérique, le ciel des étoiles fixes, enveloppait le tout et elle était elle-même recouverte par l'Empyrée ou séjour des bienheureux. Avec Copernic (1543), les orbes étaient encore circulaires, mais le Soleil occupait le centre du monde, et Ia Terre, tombée au rang de simple planète, prenait place entre Vénus et Mars. C'était un système dont la logique restait archaïque et inscrite dans une perspective qui n'avait pas varié depuis l'Antiquité, mais il marqua cependant une première étape, à partir de laquelle la conception de l'architecture du monde allait radicalement changer. Après, encore, Tycho Brahé, qui préconisa, en 1582, un système mixte et rétrograde, dans lequel le Soleil tournait autour de la Terre immobile et, autour du Soleil, les autres planètes, Képler, Galilée, Newton divulguèrent successivement, dans le cours du XVIIe siècle, la forme véritable des orbites des planètes, qui sont elliptiques, et la nature, ainsi que l'origine des divers mouvements dont elles sont animées. A partir de cette époque aussi, les énigmatiques comètes, que Galilée croyait encore être des émanations atmosphériques (comme le pensait déjà Aristote), furent elles-mêmes placées sous l'égide des nouvelles lois qui régissent les mouvements des corps célestes, les lois de la dynamique, et celle de l'attraction universelle. L'utilisation d'instruments optiques (lunettes puis télescopes) à partir de 1610 a marqué avec le passé une rupture tout aussi considérable. Désormais, il a été possible de distinguer la surface des planètes, d'en faire la géographie, parfois la météorologie. On a également commencé à découvrir des satellites autour des autres planètes, autour de Jupiter (dès 1610) d'abord, puis de Saturne (1655), d'Uranus (1787) et de Neptune (1846), et enfin autour de Mars en 1877. La plus grosse surprise de ce point de vue restant cependant la découverte, puis, en 1655, l'identification par Huygens, des anneaux de Saturne. On devra attendre les années 1977-1985 pour comprendre que les quatre planètes géantes en possèdent. Au XXe siècle, la liste des habitants du Système solaire s'est encore allongée. Une nouvelle famille d'objets (planètes naines et petits corps analogues à de gros noyaux cométaires), en particulier est découverte à la périphérie du Système solaire : Clyde Tombaugh découvre en 1930, Pluton, une planète naine (dont le satellite principal, Charon, sera découvert en 1978), et l'on doit attendre 1977, pour que C. T. Kowal découvre Chiron, entre Uranus et Neptune, le premier centaure. Et depuis 1995, la population connue des objets dits transneptuniens s'est considérablement étoffée. Elle a permit de rendre concrètes des hypothèses émises dès les années 1950, selon lesquelles, d'une part il existe au-delà de Neptune un anneau de petits objets, la ceinture de Edgeworth-Kuiper, comparable à la grande ceinture d'astéroïdes entre Mars et Jupiter, et aussi, encore bien plus loin, un grand réservoir de noyaux cométaires à symétrie sphérique, le nuage de Oort, qui constitue la limite extrême du Système solaire. Mais sans doute encore plus important que le perfectionnement de tout cet inventaire, aura été, à partir de 1959, le démarrage de l'exploration in situ des planètes. L'exploit qu'aura été l'envoi d'humains sur la Lune entre 1969 et 1972 n'est que l'épisode le plus spectaculaire d'un effort de découverte continu, qui transformé en profondeur la connaissance du Système solaire et de son histoire. Enfin, en 1995; la découverte de la première planète située hors du Système solaire (elle tourne autour de l'étoile 51 de la constellation de Pégase) constitue la dernière grande étape en date de la connaissance des planètes. Depuis, plusieurs milliers (4000 entre 1995 et 2019) ont été découvertes. Dates clés :XXIVe siècle av. J. -C. Premières mentions de positions planétaires en Mésopotamie et en Chine. | ||||||
Jalons | Mercure La planète Mercure fait partie des cinq planètes connues de toute Antiquité; mais elle a été sans doute la dernière découverte et identifiée. Mais le fait que Mercure ne s'écarte que très peu du Soleil rend cette planète difficilement visible, et très peu de temps le matin avant le lever du Soleil, ou plus souvent le soir après son coucher quand l'atmosphère est très pure. L'angle formé par les rayons visuels qui vont de l'oeil de l'observateur au Soleil et à la planète est au plus de 28° : dans les circonstances les plus favorables, le lever ou le coucher de Mercure ne diffère pas de ceux du Soleil de deux heures de temps. Comme la planète est alors très près de l'horizon, elle n'est visible que par un temps fort clair. Cela explique dans une large mesure la méconnaissance dans laquelle la planète est traditionnellement restée. Copernic se plaignait en mourant de ne l'avoir jamais vue; l'astronome Delambre ne l'avait aperçue à l'oeil nu qu'une seule fois. Le télescope améliore, bien sûr la situation. On observera ses phases, ses passages devant le Soleil, et l'on spéculera sur sa surface et son éventuelle atmosphère. Mais Mercure ne cessera pas d'être un astre furtif, mal connu, et délaissé, même à l'ère spatiale. Vénus A la lunette, Vénus présente des phases analogues à celles de la Lune. Leur découverte par Galilée en septembre 1610 a été un des arguments avancés en faveur du système héliocentrique de Copernic. Par ailleurs, Vénus, peut passer, selon une périodicité complexe, devant le disque du Soleil. Ce phénomène, observé pour la première fois en 1639, et a été dans le passé très suivi des astronomes en raison de l'importance qu'il présente pour la détermination de la parallaxe du Soleil. Cela a suscité des questions sur la géographie de la planète, mais aussi sur sa rotation. Cassini affirmait en 1666 que sa durée était de 23 heures 15 minutes. Mais en 1887, Schiaparelli, puis, après lui, d'autres astronomes en grand nombre, Lowell, Douglas, Perrotin, etc., nièrent toute rotation : Vénus effectuait seulement, en même temps que sa révolution autour du Soleil, c.-à-d. en 225 jours, un tour sur elle-même. Il faudra attendre les études radar dans les années 1950 et 1960, pour connaître la réponse définitive. A cette époque l'exploration spatiale a démarré. Les sondes qui pénétreront dans l'atmosphère vénusienne et parviendront à se poser sur son sol montreront qu'il y existe des condition de pression et de température extrêmes. La Lune Comme cela a été le cas pour tous les astres, à partir du XVIIe siècle, l'utilisation des premières lunettes, puis l'avènement de la mécanique newtonienne, une nouvelle manière de considérer la Lune s'est faite jour. La complexité de son mouvement n'en est devenue que plus évidente, et son étude a relevé désormais des nouveaux outils procurés par la mécanique céleste. Mais surtout, sa surface a désormais pu être étudiée en détail. Les premières cartes de la Lune ont été dessinées et avec elle est née la sélénographie, qui se poursuivra à partir du milieu du XIXe siècle grâce à photographie. Chemin faisant, les astronomes ont guetté à la surface de notre satellite des variations, réelles ou supposées. Cette questions s'est trouvée intimement liée avec celle de l'éventualité d'une activité géologique présente sur la Lune. En particulier, la question s'est posée de savoir si les cratères et les mers lunaires étaient d'origine volcanique ou s'il fallait invoquer d'autre causes. Si les astronomes ont finalement opté pour l'hypothèse météoritique, il leur aura fallu attendre l'exploration de la Lune à partir des années 1960, pour pouvoir fonder cette conclusion sur une argumentation solide. Mars Un monde à la fois semblable et différent de la Terre, un monde avec son atmosphère qui était parfois le siège de tempêtes et d'autres phénomènes météorologique qui nous sont si familiers. Un monde, en somme, propice à tous les emballements de l'imagination. Certes, l'exploration spatiale, depuis les années 1970, a transformé notre vision de la planète, et on ne croit plus depuis belle lurette, comme on s'en était persuadé à la fin du XIXe siècle, qu'il y ait des canaux sur Mars, pour y réguler la circulation des eaux. Et les Martiens, aujourd'hui, ne se rencontrent plus que dans les ouvrages de science-fiction. Mais en a-t-on vraiment terminé avec tous les fantasmes suscités par cette planète?. Les astéroïdes Persuadés par ce seul argument de l'existence d'une planète intermédiaire entre mars et Jupiter, vingt-quatre astronomes s'associèrent en Allemagne sous la présidence de Schroeter pour se mettre à sa recherche. Lalande s'intéressa lui-même vivement à cette association. Mais cela n'amena aucun résultat. La planète supposé, dont le baron de Zach avait vainement essayé de calculer les éléments, se présenta un jour (ou plutôt la nuit du 1er janvier 1801) d'elle-même au bout de la lunette de Piazzi, qui ne la cherchait pas, et qui la baptisa Cérès. Beaucoup d'autres corps seront ensuite découverts, dans les années, les décennies suivantes. De nos jours, les découvertes sont devenues quotidiennes. Jupiter Orbites des quatre principaux satellites de Jupiter, d'après Argoli (XVIIe s.). En examinant le disque de Jupiter avec une lunette astronomique, on y a également remarqué très vite des bandes alternativement sombres et brillantes, parallèles à l'équateur de la planète, des taches brunes et une tache rouge, qui ont permis de déterminer la durée de la rotation de cette planète, en particulier grâce aux observations de Cassini (découvreur de la Grande tache rouge) en 1665, et celles d'Herschel en 1778. A partir de 1864, l'analyse spectrale de la lumière de cette planète a montré à Huggins et Miller qu'il existe autour de Jupiter une atmosphère absorbante et des vapeurs que l'on a jugées alors semblables à celles de l'atmosphère terrestre. L'utilisation de sondes spatiales a fait de Jupiter, depuis les années 1970 (Pioneer et Voyager), puis depuis la fin des années 1990 (Galileo), la planète géante la plus étudiée et la mieux connue. Saturne En Chine, Saturne, ou T'ien-sing, était nommée la planète sempiternelle, qualification due à ce fait que la lenteur de son mouvement embrasse celui de toutes les autres planètes. Cette planète était féminine chez les Chinois : elle veillait sur les femmes, soit pour les protéger, soit pour les punir. Uranus Neptune Sans soute les grands télescopes actuels, et l'accès qu'ils ouvrent aux divers domaines du spectre électromagnétique (UV, radio et infrarouge...) permettent désormais d'aller beaucoup plus loin dans les observations de la planète depuis la Terre. Reste que l'on doit l'essentiel de ce que l'on sait aujourd'hui sur Neptune à l'exploration spatiale, qui à ce jour, n'a d'ailleurs été le fait que d'une seule sonde, Voyager 2, parvenue à proximité de la planète le 25 août 1989. La mission Voyager a également permis la découverte de plusieurs satellites, ainsi que d'anneaux autour de Neptune. Auparavant, on n'en connaissait que deux : Triton et Néréide. L'observation du premier satellite de Neptune avait été dès 1847 par Lassell. Pour le second, il avait fallu attendre plus d'un siècle pour que Kuiper, l'observe en 1959 . Les comètes
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