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La découverte du monde > Le ciel |
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Mars![]() ![]() ![]() ![]() ![]() Dates clés :1672 - Premiers détails identifiés à la surface de la planète par Huygens. 1877 - Découverte, à l'occasion de l'opposition qui a lieu cette année-là, par Asaph Hall des deux satellites de Mars, Phobos et Deimos. Par ailleurs, les observations de Schiaparelli le conduisent à annoncer l'existence de canaux sur la planète. |
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![]() Jalons |
Mars
à vue d'oeil
A l'oeil nu, la planète Mars brille
dans le ciel comme un astre de première magnitude. Elle se distingue
particulièrement par son éclat rouge et dans tous les temps
elle a été remarquée pour cette coloration. Lorsque
les Grecs et les Romains voulaient parler d'une étoile rougeâtre,
ils prenaient toujours Mars pour point de comparaison. Aujourd'hui encore,
cet astre est le plus rouge de tous ceux que l'on voit à l'oeil
nu. Le nom de l'étoile rougeâtre Antarès (constellation Dans l'ancienne Chine,
Mars était nommé Young-Huo, la lueur vacillante, et aussi
Tch'i-Sing, la planète rouge. Ici, comme dans le bassin méditerranéen,
la planète avait une grande importance astrologique Mars, enfin, a eu
un rôle spécial dans la compréhension des mouvements
planétaires : c'est en l'étudiant d'après ses propres
observations et en se basant sur celles de son maître, l'illustre
Tycho
Brahe, que Kepler a découvert successivement
les trois lois du mouvement elliptique des planètes autour du Soleil ![]() Mars et les batailles (gravure de 1693). |
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Mars
à l'âge télescopique
II nous faut arriver
jusqu'en 1610
pour voir Galilée diriger les premières
lunettes sur cette planète qui a des phases comparables à
celles de la Lune La surface, si complexe et changeante,
de Mars n'a pas été la seule à attirer l'attention
des astronomes, dès qu'ils ont disposé de lunettes et de
télescopes suffisamment puissants. Certaines variations
trahissaient en effet des phénomènes qui affectaient plutôt
l'atmosphère de la planète, et parfois même des relations
possibles entre cette atmosphère et le sol. L'observation des calottes
polaires, d'abord repérées par Cassini
dès 1666, aura été
de ce point de vue déterminante. Herschel,
en 1781 interprétera
leurs variations saisonnières un effet des fontes de la glace, et,
à partir de là, il ne sera plus douteux qu'il y ait de l'eau
sur Mars, et qu'elle y participait à des cycles comparables à
ceux que l'on connaît sur Terre Si, par exemple, l'aspect de la géographie de Mars, estimaient-ils alors, prouvait que l'eau y était à l'état liquide, et que les phénomènes météorologiques qui s'y déroulaient semblaient bien montrer qu'elle s'y évaporait et donnait naissance à des vapeurs, des brouillards, des nuages, des pluies et des neiges, ils reconnaissait que ces phénomènes n'avaient pas l'ampleur qu'ils ont sur Terre. La masse de la planète étant beaucoup plus petite que celle de notre globe, la distribution toute différente des mers et des continents sur Mars et sur la Terre amenait, expliquait-on, des différences considérables qu'un simple coup d'oeil sur la carte fait vite remarquer. Certaines des variations observées à la surface étaient interprétées comme des inondations périodiques qui couvraient d'immenses étendues du sol de la planète à chaque été martien, pour les laisser ensuite libres. Et cela expliquait que la circulation des eaux dans l'atmosphère puisse au total être si différente de celle que nous connaissons sur Terre. En particulier, il ne pouvait pleuvoir que très peu sur Mars, et pour certains, il se pouvait qu'il ne pleuve pas du tout, car en ne constate jamais de voiles vaporeux comparables à nos nuages et qui soient capables d'amener une précipitation aqueuse. Il reviendra au XXe siècle de comprendre le caractère illusoire de cette météorologie, reposant sur des bases presque toutes erronées. Les canaux de Mars ont fait explicitement leur apparition en 1877, lorsque Schiaparelli, à la suite de longues et persévérantes observations, répertorie un grand nombre ou lignes droites plus ou moins sombres enchevêtrées les unes dans les autres et sillonnant le globe de Mars, et les reporte sur une carte. Ces supposé canaux occuperont les astronomes pendant plusieurs décennies, et leur inexistence ne sera reconnue qu'à partir de 1912, grâce, notamment, aux travaux d'Antoniadi. On commettrait un contresens important si l'on s'imaginait qu'il y a jamais eu pour autant une "affaire des canaux martiens". Il n'y a pas eu d'affaire, du moins si l'on entend par là un épisode qui aurait explosé à la figure des astronomes, et suscité un émoi en proportion de la surprise provoquée par leur irruption dans le débat scientifique. L'hypothèse des canaux posait des problèmes; leur existence était une énigme. Mais elle restait parfaitement acceptable pour des esprits bien préparés à l'accepter. Les canaux martiens se sont, de fait, inscrits dans une perspective que l'on serait tenté de qualifier d'assez logique, si ce n'est de nécessaire, au vu de l'état dans lequel se trouvait à l'époque la science martienne, tant du côté observationnel que théorique. Quand la carte de Schiaparelli est parue, on s'est avisé que des cartes précédentes signalaient déjà ces prétendues formations. Ainsi, celle de Beer et Maedler parue dans les années 1840, portait déjà l'indication de ce que l'on identifiait désormais comme les principaux canaux : Nectar, Agathodémon, Hadès et Tartare; celle que Lockyer avait publiée en 1862 le montraient également; et en 1864, Dawes en avait ajouté huit ou dix nouveaux. Pour assimiler ces marques à de véritables canaux, il ne restait plus qu'à les rapprocher de cet autre caractéristique de Mars, que l'on reconnaissait à la même époque : les variations dans le contour des grandes régions sombres de la planète. Voyez en elles des océans, interprétez leurs variations, comme l'effet de mouvements de grande ampleur des eaux de ces océans, et vous n'aurez pas beaucoup de mal à insérer dans votre vision de la planète l'idée de voies par lesquelles se ferait le transport des eaux sur de grandes distances. La découverte de Phobos et Deimos En 1877,
Asaph
Hall, qui avait étudié longuement cette planète
(11 et 17 août). Jusqu'à cette découverte, Mars passait
pour une planète dépourvue de satellites L'exploration de Mars, démarrée
dès 1960 a permis de placer
plusieurs sondes en orbite autour de la planète (sondes Viking en
1976,
Mars Global Surveyor en 1997), et plusieurs
engins ont également pu se poser en douceur à sa surface
et y recueillir quantité d'informations (les Viking encore, et,
en 1997, Mars Pathfinder). Reste que
ces succès paraissent aujourd'hui bien limités au regard
des très nombreuses tentatives qui ont été faites
pour atteindre une planète décidément bien difficile
d'accès, au regard aussi de l'effort de propagande qui, au lendemain
des expéditions Apollo qui ont emmené douze astronautes sur
la Lune Au final, l'un des résultats les plus intéressants de l'exploration de Mars a été la découverte d'eau et de composés organiques, ce qui suggère que Mars aurait pu avoir autrefois des océans et peut-être même de la vie à sa surface. Elle a aussi permis la découverte d'autres indications de la présence d'eau sur Mars dans un passé lointain, et même s'étendant jusqu'au présent. |
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