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Huggins

Sir William Huggins est un astronome né à Londres le 7 février 1824, mort le 12 mai 1910. Issu d'une famille aisée, à l'âge de 30 ans, il vend son affaire pour construire en 1856 un observatoire sur Upper Tulse Hill à Londres. La découverte en 1859 par Kirchhoff et Bunsen du fait que les raies en absorption ou en émission des spectres sont des indications de la composition chimique de la source de lumière (ou du milieu que traverse cette lumière) l'incite à se livrer à des recherches spectroscopiques. Il est ainsi parmi les premiers à comparer les raies observées dans le spectre des astres et celles produites en laboratoire. Ses travaux sont d'abord visuels, ensuite photographiques. Il s'est intéressé à divers objets du système solaire (premières photographies d'un spectre de comète en 1881, puis 1882), mais surtout aux nébuleuses, montrant que certaines, telle celle d'Orion (spectre obtenu en 1882) sont composées de gaz, alors que d'autres, telles que la galaxie d'Andromède, doivent être composées d'étoiles. Il a également photographié avec succès les spectres d'étoiles de 1875 à 1877, et réalisé les premières tentatives de mesures de vitesses radiales d'étoiles. A partir de son mariage en 1875 avec Margaret Lindsay Murray, il a travaillé avec elle. Ils ont publié ensemble en 1899, le premier atlas de spectres stellaires. William Huggins a été membre de la Royal Society (1865), qui lui a décerné en 1898 sa plus haute récompense, la Copley Medal, lauréat (1872, 1883, 1888) et correspondant de l'Institut (1874).

Étude spectrale du Système solaire.

La Lune- L'examen du spectre de la lumière réfléchie par la Lune a conduit Sir W. Huggins et W.-A. Miller de 1862 à 1864, ainsi que M. Janssen en 1863, à conclure que la Lune n'a pas d'atmosphère.

Mars - Sir W. Huggins et W.-A. Miller, après avoir fait l'analyse spectrale de l'atmosphère de Mars, concluent que l'aspect brillant de cette planète est dû seulement à la lumière qu'elle réfléchit.

Mercure - Sir W. Huggins et E.-J. Stone virent en 1868 le halo lumineux et bien séparé de la planète, qui avait été signalé dès 1832 par divers observateurs.

Les comètes - La première application de l'analyse spectrale à l'étude des comètes a été faite par Donati sur la comète 1864 I. Secchi et Sir W. Huggins ont analysé la comète 1866 I et ce dernier, la comète 1867 II. Secchi et M. C. Wolf ont examiné en 1868 la comète Winnecke. Il résulte des observations de ces astronomes que le spectre des comètes a trois bandes brillantes, une jaune, une verte et une bleue, caractérisant les hydrocarbures.


Analyse spectrale des nébuleuses.

Sir W. Huggins, en 1864, a soumis à son spectroscope une nébuleuse planétaire et a trouvé trois raies brillantes isolées, dont l'une est la raie F de l'hydrogène, au lieu de trouver le spectre des étoiles, comme cela a lieu pour les amas d'étoiles; on lui doit les observations les plus importantes sur les nébuleuses. 

Deux sortes de "nébuleuses" - Des recherches faites sur les nébuleuses, il résulte que celles-ci se divisent en deux espèces. La première comprend les nébuleuses dont le spectre a trois raies brillantes et qui, par suite, sont gazeuses; l'une de ces raies correspond à l'hydrogène. Les nébuleuses planétaires appartiennent à cette espèce. La seconde comprend les nébuleuses dont le spectre est continu, et qui, par conséquent, sont formées d'une matière pulvérulente inconnue, pense-t-il. Il apparaîtra assez vite qu'il s'agit plutôt d'étoiles. On a affaire à des galaxies.
Sir W. Huggins a publié en 1868 un Mémoire où il emploie la théorie de Doppler (effet Doppler) pour le déplacement des raies du spectre et où, au moyen de la déviation de la raie F de l'hydrogène dans Sirius, il calcule que cette étoile s'éloigne de la Terre avec une vitesse de 47 km par seconde.

Spectre des étoiles.

En 1864, Sir W. Huggins a émis l'idée que la couleur des étoiles dépend de certaines vapeurs qui les entourent.

La spectroscopie a été appliquée en 1866 par Sir W. Huggins à l'étoile temporaire de la Couronne, et a révélé des raies brillantes, surtout celles de l'hydrogène.

En 1892, Sir W. Huggins et Lady Huggins ont publié leurs recherches spectrales, et parlé de celles d'autres astronomes, sur l'étoile nouvelle du Cocher, dans leur mémoire intitulé On Nova Aurigae; ils pensent que cette étoile est formée de deux étoiles et que son éclat soudain et court a été dû au rapprochement de ces deux étoiles. 

Étoiles doubles - En 1897, Sir W. Huggins écrivit à l'Académie des Sciences qu'il était parvenu à photographier à part les spectres des composantes colorées de quelques étoiles doubles: il en conclut que les différences de couleur des composantes sont réelles; en outre, il a trouvé des étoiles doubles dont les deux composantes donnent la même couleur et d'autres dont les deux composantes ont des différences de couleur bien tranchées. II pense que, si l'on connaissait les masses des étoiles, on pourrait déduire de telles observations des conséquences relatives à l'âge des systèmes doubles dans le premier cas et à l'âge de chaque étoile composante dans le second; mais il conseille de se montrer circonspect pour faire de telles déductions.
Huggins (Margaret Lindsay Murray, lady), astronome née à Dublin en 1848, m. en 1915. Elle s'est associée à partir de 1875 aux travaux astronomiques de son mari, sir William. On lui doit le nom de nébulium donné pendant quelque temps à l'élément hypothétique, que l'on pense alors responsable de l'émission de certaines raies vertes observées dans les spectres des nébuleuses planétaires. (Lebon).
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