La civilisation de la vallée de l'Indus (vers 3300-1300 av. JC) a développé un urbanisme avancé, avec des villes comme Mohenjo-Daro et Harappa, aux réseaux de rues rectilignes, possédant aussi des systèmes de drainage et des bains publics.

L'architecture de l'Egypte antique (vers 3100-30 av. JC) nous a légué des pyramides, structures funéraires monumentales, comme à Gizeh, des temples, structures religieuses massives, comme le temple de Karnak et le temple de Louxor, caractérisées par leurs colonnades et obélisques. 

Les Mayas (vers 2000 av. JC. - 1500 ap. JC) ont construit des édifices comme ceux de Palenque ou comme le temple de Kukulkan à Chichen Itza.

Les architectes de la Grèce  (vers 800-31 av. JC) ont imaginé des lois des proportions et les ont appliquées avec un rare talent. Ils ont créé les trois ordres dorique, ionique et corinthien, qui sont restés a base de toute architecture classique en Occident.  Exemples d'édifices grecs antiques : le Parthénon à Athènes; le théâtre d'Épidaure.

Les Romains (vers 753 av. JC. - 476 ap. JC), avec cette propension à l'appropriation qui les distinguait, empruntèrent à l'Étrurie un élément, l'arc et la voûte, qui n'y était qu'en germe; et le développèrent avec la puissance de moyens dont ils disposaient. La voûte, combinée avec les ordres grecs, forme le trait distinctif de l'art romain. Mais elle était restée maintenue dans d'étroites limites; le Panthéon d'Agrippa montre le terme où avaient abouti les efforts des constructeurs romains. Ce n'était qu'avec des dépenses considérables qu'on était parvenu à construire dans de vastes dimensions une voûte d'un seul jet. Mais les thermes ayant nécessité de vastes salles couvertes, on arriva à construire des voûtes brisées et à  pendentifs, plus légères, et habilement contre-butées par des parties accessoires de l'édifice. Parmi les grandes réalisations de l'architecture romaine, citons les aqueducs et et les ponts, structures ingénieuses pour transporter l'eau, comme l'aqueduc de Pont du Gard; les amphithéâtres et forums, à l'image du Colisée et de Forum Romain, servant de centres politiques, religieux et de loisirs; les basiliques, espaces publics et religieux, comme la basilique de Maxence.

Du Moyen âge à l'âge baroque.
Dans l'Empire romain d'Orient devenu l'Empire Byzantin, les arts avaient disparu, et il ne restait plus que la science du procédé, lorsque l'empereur Justinien songea à ériger l'église de Sainte Sophie à Constantinople. Les architectes prirent les voûtes des thermes pour en couvrir le nouveau temple, et, abandonnant le style basilical adopté par les premiers chrétiens, créèrent le type de l'architecture byzantine. 

L'architecture suit plus tard deux grands courants : l'un se dirige vers l'Occident, où il forme le le style roman; l'autre, vers l'Orient, où l'architecture devient arabe. 
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L'architecture romane (vers 1000-1200) construit des églises et des monastères, édifices massifs avec des voûtes en berceau et des arcs en plein cintre, comme l'abbaye de Cluny. On lui doit aussi des châteaux forts, fortifications militaires, comme le Château de Hohenzollern en Allemagne.

L'architecture gothique (vers 1150-1500)a légué notamment ses cthédrales, aux formes élancées avec des arcs-boutants, des voûtes en ogive et des vitraux, comme la cathédrale Notre-Dame de Paris et la cathédrale de Chartres. 

En Italie, à la Renaissance (vers 1400-1600), on construit des églises et des palais pour lesquels les architectes utilsent la symétrie,  la proportion et les ordres classiques, comme le dôme de Florence par Brunelleschi et le Palais Pitti. Palladio construit des édifices résidentiels élégantes, comme la Villa Rotonda. Ailleurs en Europe, le gothique résiste plus longtempsL En France, le chateau de Chambord en est une illustration, qui mêle des styles gothique et renaissance;

La période Baroque (vers 1600-1700) est un âge de l'architecture en Italie et en Europe centrale. Les églises et les palais prennent un tour dramatique avec des formes courbes, des plafonds peints et des décorations opulentes, comme l'église du Gesù à Rome et le palais de Versailles en France. L'urbanisme baroque produit des plans de villes et de places grandioses, comme la place Saint-Pierre au Vatican par Bernini.

Les XVIII^e et XIX^e siècles.
Le XVIII^e siècle.
Au commencement du XVIII^e siècle, le Baroque, qui avait dominé au XVII^e siècle, évolue vers une forme plus raffinée et moins dramatique. L'architecture baroque tardive, influencée par les oeuvres de Borromini et de Bernini, continue d'utiliser des formes dynamiques et des ornements, mais avec une approche plus modérée.

Le Rococo émerge en France au début du XVIII^e siècle comme une réponse plus légère et plus décorative au Baroque. Il est caractérisé par des courbes élégantes, des motifs asymétriques et des détails ornementaux tels que les coquilles, les volutes et les rocailles. Ce style est principalement associé à l'architecture intérieure et aux décors de palais et de maisons bourgeoises.

Le Néoclassicisme (1760-1830) est une réaction à l'exubérance du Baroque et du Rococo. Il revient aux formes simples et aux principes de l'architecture classique gréco-romaine. Ce mouvement est influencé par la redécouverte des sites archéologiques comme Pompéi et Herculanum. Les architectes néoclassiques, tels que Jacques-Germain Soufflot, Robert Adam et Étienne-Louis Boullée, privilégient les colonnes, les frontons et les proportions équilibrées. Exemples : le Panthéon de Paris (Soufflot); le British Museum à Londres, le Capitole à Washington.

Le XIX^e siècle.
En France, sous le Premier Empire, un style sous le nom de Classicisme impérial (1800-1830),  fait son apparition. Il est une continuation du Néoclassicisme, mais avec une grande emphase sur la grandeur et la monumentalité. Les architectes utilisent des éléments tels que les colonnes corinthiennes et des décorations inspirées de l'Antiquité pour affirmer le pouvoir impérial. Exemples : l'Arc de Triomphe à Paris; la Maison de la Poste à Berlin.

Le Néogothique (1820-1900) est un style revivaliste, qui reprend les éléments du gothique médiéval, comme les arcs brisés, les vitraux et les contreforts. Il est largement utilisé pour les bâtiments religieux, universitaires et publics. Exemples : le Palais de Westminster à Londres (Charles Barry et Augustus Pugin); la cathédrale de Cologne en Allemagne, terminée en 1880; la Trinity Church et la cathédrale Saint-Patrick à New York.

Le Romantisme  (1800-1850) en architecture est caractérisé par un retour aux formes historiques et à la fantaisie. Les architectes s'inspirent des styles gothiques (architecture néogothique), médiévaux et orientaux pour exprimer des émotions et des nostalgies historiques. 

Le Style Second Empire (1850-1870) est populaire en France sous le règne de Napoléon III. Il est caractérisé par une architecture éclectique, combinant des éléments du Baroque, du Renaissance et du Rococo avec une touche d'opulence. Il est souvent associé à des immeubles publics et à des hôtels particuliers. Exemple  : l'Opéra Garnier à Paris (Charles Garnier).

L'Éclectisme et le style Beaux-Arts apparaissent dans la seconde moitié du XIX^e siècle. Le premier est une approche où les architectes combinent des éléments de différents styles historiques pour créer des bâtiments uniques. Le second est une forme d'éclectisme basée sur l'étude des styles classiques et la rigueur académique.  Il  est caractérisé par sa symétrie, ses ornements détaillés et ses plans bien conçus. Exemples : le Grand Palais et le Petit Palais à Paris; l'Hôtel de Ville de Philadelphie.

Avec la révolution industrielle, l'architecture commence à incorporer des matériaux nouveaux comme le fer et le verre. L'Architecture industrielle et le style Arts and Crafts (1870-1900) émergent en réaction contre la production de masse. La première se tourne vers l'innovation technologique de l'époque. (ex. la Tour Eiffel); la seconde prône le recourt à des matériaux naturels et à des méthodes artisanales.

L'Art nouveau (fin XIX^e - début XX^e siècle) puise son inspiration de la nature. Il se caractérise par des lignes sinueuses, des ornements végétaux et l'utilisation de nouveaux matériaux comme le fer forgé et le verre. Exemples : la Casa Batlló (Gaudi) à Barcelone; l'Hôtel Tassel (Horta) à Bruxelles.

Architectures d'Orient et d'Amérique (VIIe-XIXe s.).
On doit à l'architecture arabo-musulmane (vers 622-1700), avec ses motifs géométriques et ses calligraphies, des palais et des madrassas (écoles coraniques), à l'exemple de l'Alhambra à Grenade, et de inombrables mosquées, édifices religieux avec des dômes et des minarets, comme la Grande Mosquée de Cordoue et la Mosquée Bleue à Istanbul. 

En Chine, le Cité interdite à Pékin, est construite avec ses pavillons et ses jardins sous la Dynastie Ming (1368-1644) . On construit aussi des pagodes, qui sont des édificesreligieuses en bois, comme la pagode de l'Oie Sauvage à Xi'an. Au Japon, des temples bouddhistes comme le Byōdō-in à Uji, sont construits pendant la ériode Heian (794-1185). Plus tard, pendant la période Edo (1603-1868), on construira des châteaux et jardins, comme le château de Himeji et les jardins de Kenroku-en. 

En Amérique du Sud, les Incas (vers 1400-1533) construisent Machu Picchu, avec ses terrasses et ses structures en pierre. En Mésoamérique, les Aztèques (vers 1300-1521) construisent Tenochtitlan, avec ses temples et ses pyramides.

Le XX^e siècle.
Le Modernisme (première moitié du XX^e siècle) s'érige en réaction de l'Art nouvea. Il rejette les ornements historiques et adopte de nouvelles techniques de construction qui donnent place à l'utilisation de matériaux modernes comme le béton, le verre et l'acier. Exemples : la villa Savoye (Le Corbusier); le Pavillon de Barcelone (Mies van der Rohe).

Le Bauhaus (années 1920-1930) se présente comme une synthèse de l'art, de l'artisanat et de la technologie. Il se caractérise par son design épuré, avec une   utilisation de formes géométriques simple, et l'accent mis sur la fonctionnalité. Exemple-: le bâtiment du Bauhaus (Gropius) à Dessau.

L'International Style (années 1920-1970) adopte des formes rectilignes sans ornementation, des surfaces lisses, l'utilisation du verre et de l'acier pour des structures légères. Exemple : le Seagram Building (Ludwig Mies van der Rohe, Philip Johnson).

Le Brutalisme (années 1950-1970) se signale par son recours au béton brut, ses formes massives, son fonctionnalisme et son expression de la structure et des matériaux.  Exemples : le Barbican Centre (cabinet Chamberlin, Powell and Bon) à Londres; l'Habitat 67 (Moshe Safdie) à Montréal; la Cité radieuse (Le Corbusier) à Marseille;  l'AT&T Building (John Carl Warnecke) à New York.

Le Postmodernisme (années 1970-1990) revient à l'ornementation. Il mélange,  des éléments historiques et contemporains, et donne une place à l'ironie et à l'éclectisme. Exemple : la Piazza d'Italia (Charles Willard Moore) à La Nouvelle-Orléans.

Le Déconstructivisme (années 1980-2000) privilégie la fragmentation, la non-linéarité. Il manipule la surface de la structure pour créer des formes non conventionnelles. Exemples : Musée Guggenheim  à Bilbao, et Vitra Design Museum à Weil am Rhein (Frank Gehry).

Le début du XXI^e siècle.
L'Architecture durable est caractérisée par l'utilisation de technologies écologiques et matériaux recyclables, une conception visant à minimiser l'impact environnemental, et une efficacité énergétique. Exemples : The Edge (cabinet PLP Architecture) à Amsterdam, le Bosco Verticale (Stefano Boeri) à Milan.

L'Architecture paramétrique utilise des logiciels de conception assistée par ordinateur pour créer des formes et des structures innovantes. Exemples : le Centre Pompidou-Metz ( Jean de Gastines, Shigeru Ban et Philip Gumuchdjian) en France, le centre Heydar Aliyev à Bakou et le Pavillon-Pont à Saragosse (Zaha Hadid). (L.).

Gérard Monnier, Histoire de l'architecture, PUF (QSJ), 2010. - Après avoir été pendant longtemps au service de la pratique architecturale, l'histoire de l'architecture est devenue récemment un enjeu dans la légitimation culturelle d'une profession. Cette histoire elle-même, depuis le milieu du XIXe siècle, n'a cessé de gagner en autonomie : problématiques nouvelles, territoires et objets diversifiés, posent à l'historien des questions fortes. En retraçant l'histoire de l'architecture jusqu'au développement de ses démarches les plus contemporaines, ce livre nous aide à mieux comprendre les orientations actuelles d'une discipline dont les enjeux esthétiques, mais aussi sociaux et politiques, se révèlent fondamentaux dans notre monde moderne. (couv.). National Geographic, Histoire de l'architecture, National Geographic, 2008. - Cette encyclopédie, qui couvre l'histoire des constructions humaines depuis les premiers abris préhistoriques jusqu'aux bâtiments les plus étonnants du XXIe siècle, s'adresse tout autant aux amateurs d'art et de tourisme urbain qu'au grand public. Concise et claire, elle lève le mystère sur les grandes prouesses techniques et offre une analyse des différents styles en présentant l'évolution du design architectural. Le livre est un outil indispensable pour comprendre et mieux connaître l'architecture religieuse, l'urbanisme, l'habitat, ainsi que les projets les plus fous, sans oublier les artistes qui ont collaboré avec les architectes : peintres, sculpteurs, paysagistes, etc. L'ouvrage, comprenant pour chacun des dix chapitres une chronologie récapitulative et de nombreuses photos, vous fera voyager dans le monde entier, à travers époques et cultures, sur les traces des plus grands maîtres. Au fil des pages, vous découvrirez la diversité des styles, les mouvements essentiels et les bâtiments les plus renommés, mis en lumière par des zooms illustrés. (couv.). Nathalie Bertrand et al, L'Orient des architectes, Publications de l'Université de Provence, 2006. - Au XIXe siècle, à l'instar des peintres et écrivains, le voyage en Orient des architectes devient un "rituel". De la fin du XVIIIe siècle jusqu'au XXe siècle, on assiste à une évolution de l'esprit du voyage. La curiosité ethnographique n'est plus la seule préoccupation des artistes et les recherches plastiques motivent les séjours. Les formes architecturales sont le reflet de cette mutation, passant de la citation directe à la libre interprétation. Souvent l'architecture orientaliste est l'oeuvre d'architectes qui n'ont jamais fait le voyage. L'inspiration n'est pas directe et l'Orient imaginé est aussi prétexte à l'invention de formes nouvelles. Mais nombreux sont les architectes du voyage... Durant tout le XXe siècle, l'Orient dans ses vastes limites géographiques est une source d'inspiration et également un nouveau potentiel urbain et architectural. Ces rencontres se proposent de mieux comprendre les échanges et les influences sur les programmes et styles architecturaux. (couv.)