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![]() | Les Mayas forment une des principales composantes des populations amérindiennes d'Amérique centrale. On divise d'ordinaire les Mayas (Mayab), suivant des critères linguistiques, en deux [ou trois] groupes : • Les Mayas du Yucatan La tribu la plus importante est celle des Mayas proprement dits, du Yucatan (Mexique) et des confins du Guatemala, où ils forment toute la population des campagnes et la majorité de celle des villes.1° Mayas proprement dits ;• Les Mayas du Guatemala, subdivisés en : - ![]() Ruines mayas de Chacchoben, au Mexique. On distingue quelques glyphes très abîmés. Source : The World Factbook. L'histoire maya. Les Mayas étaient primitivement divisés en un grand nombre de petits Etats le plus important avait pour capitale Mayapan, à 33 km au Sud de Mérida (Yucatan), et était gouverné par la dynastie Cocom. Chassés de leurs villages par les Espagnols, ils se réfugièrent dans les forêts. Tant que l'influence civilisatrice des Toltèques ne se fit pas sentir, les Mayas paraissent avoir vécu assez misérablement. L'action des Toltèques admise, puis niée, est véritablement démontrée aujourd'hui. E. Seler l'a prouvée notamment à propos des ruines de Palenque (représentation semblable du dieu Ouetzalcoatl, identité de certaines figures hiéroglyphiques - tel le signe de la parole - même conception pyramidale (les monuments). Mais l'histoire maya reste dans son ensemble plus obscure que celle des Mexicains proprement dits (Azèques, Toltèques, etc.), et en dépit des nombreux monuments qui portent des dates, la chronologie en demeure assez imprécise. Cela tient à ce que l'on n'a pas pu établir de concordance entre les dates du calendrier des Mayas et celles de l'ère chrétienne et que la civilisation de ces peuples, pour une cause toujours aujourd'hui sujet de speculations, était en complète regression au moment de la conquête du Yucatan par les Espagnols; la documentation des premiers chroniqueurs reste donc sujette à caution. Cependant il a été possible de classer par ordre d'ancienneté les monuments datés et on admet qu'il dût s'écouler 560 ans entre la construction du plus vieux et du plus récent. Comme la région dans laquelle ce dernier s'élève était déjà inhabitée depuis plusieurs siècles au moment où on le découvrit (1559), nous remontons ainsi au VIIe ou VIIIe siècle de notre ère, époque qui est à peu près celle de l'apogée et de la fin de la civilisation des Vieux-Toltèques; tel est le seul âge vraisemblable que l'on puisse donner à la civilisation maya. On ne dispose que d'une information partielle sur l'organisation sociale et politique des Mayas à l'époque de leur plein développement. Quant à la religion, les formes des temples, les sujets traités sur les bas-reliefs des monuments dont nous allons bientôt parler, laissent supposer, avec beaucoup dle vraisemblance, qu'elle fut voisine de celle des Aztèques, toutefois moins sanguinaire. Les Mayas se tatouaient le haut du corps, qui était nu; autour des hanches, les hommes portaient une ceinture, et les femmes une sorte de fichu ; ils se trouaient la cloison du nez et se limaient les dents en pointe. On allongeait le crâne des enfants en le comprimant entre deux planchettes. L'écriture. L'architecture. C'est dans l'application des principes architecturaux et dans l'ornementation des édifices que l'on a pu vérifier l'influence des Toltèques sur les Mayas. Les ouvrages, importants, inégalement répartis, restent confinés dans le Peten et le Yucatan proprement dit. Plus encore que dans le monde aztèque, la pyramide quadrangulaire sert de base au monument, soit qu'en paysmontagneux, comme au Guatemala, on cherche à utiliser des élévations naturelles que l'on aménage, soit qu'on se voie réduit, comme dans les plaines basses du Yucatan, à élever des éminences artificielles. L'édifice qui couronne la pyramide ou la terrasse, varie d'aspect selon sa destination et la région. On y peut cependant relever les caractéristiques suivantes: de plan rectangulaire, il ne comporte qu'un étage haut de cinq à six mètres et s'étend beaucoup plus en largeur qu'en profondeur. A l'intérieur les chambres longues et étroites forment parfois une suite de petites pièces en façade ayant toutes accès sur le dehors par une porte qui sert aussi de fenêtre. Mais même si le monument offre de la profondeur, les chambres n'en sont pas plus larges; placées l'une derrière l'autre, un énorme mur de refend les sépare. Car les Mayas, n'ayant pas trouvé le principe de la voûte cintrée, en étaient réduits à couvrir leurs édifices au moyen de grandes dalles plates posées en encorbellement, ce qui entraînait, outre l'étroitesse des salles (deux mètres environ), la construction de murs très épais que l'on devait pouvoir charger fortement, afin de faire contre- poids au porte-à-faux de la pseudo-voûte. Cette raison de charge a amené les constructeurs à élever un second étage sur le premier; il consistait en deux murs de base parallèle, mais non verticaux, s'appuyant l'un à l'autre par le sommet et dont l'apparence décorative dissimulait la véritable fonction. Il n'était pas habitable. On a calculé que dans les cas les plus favorables, l'espace intérieur libre d'un monument représentait à peine le tiers de sa masse totale. Les murs étaient construits en pierres appareillées ou non qu'un mortier argileux jointoyait. Le croisement des matériaux dans les chaînes d'encoignure ne se pratiquait pas. ![]() Le temple pyramidal maya de Chacchoben (700 ap. J.-C), au Mexique. Source : The World Factbook. Par leurs larges surfaces planes, les monuments mayas se prêtaient bien à la décoration; si les fresques peintes se sont effacées, on retrouve encore des stucs en assez bon état, des moulages en argile cuite et surtout des sculptures qui nous éclairent sur l'habileté consommée de ces ouvriers, privés pourtant à cette époque d'outils en métal. Les sculptures, pratiquées sur bois où sur calcaire, prenaient généralement la forme de bas-reliefs; la profondeur de la ciselure variait de quelques millimètres à plusieurs centimètres. Les sujets comportaient d'habitude de grands personnages isolés ou par groupe de deux : divinités, prêtres ou guerriers en des attitudes rappelant un rite, des scènes d'offrande ou de sacrifice. Les silhouettes sont lourdes, les proportions laissent à désirer, mais la richesse et la parfaite exécution des ornements dans les vêtements, les coiffures et les bijoux peuvent être louées sans réserve. Ce mode de décoration a un défaut, celui d'une excessive surcharge, d'autant plus que les signes hiéroglyphiques des inscriptions, en bandes verticales ou horizontales et également en relief, viennent combler les parties vides des panneaux. En dehors des sculptures appartenant aux édifices, il existe dans la campagne yucatèque de hautes stèles et des blocs naturels de roche couverts également de sculptures et d'inscriptions dans le style qui vient d'être décrit. Leur signification probable serait celle de la reconnaissance officielle d'une date ou d'un événement. En fait de céramique, les Mayas nous ont légué des pièces peu nombreuses mais suffisantes pour nous montrer leur capacité de modeleurs. Outre les écuelles ornées d'un masque humain assez grossier dont on faisait usage dans les cérémonies religieuses, il convient de citer des vases zoomophes et certains flacons plats de forme ovale ou rectangulaire dont l'ornementation peinte ou modelée rappelle les sujets et le style des sculptures déjà décrites; ils portent également des caractères hiéroglyphiques. (R. d'Harcourt / NLI / GE).
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