0
00 N, 25 00 E
 |
La République
Démocratique du Congo (RDC) ,
ou Congo-Kinshasa, qui a aussi porté le nom de Zaïre, est
un Etat de l'Afrique
équatoriale, frontalier de la République
du Congo (RC), de la Centrafrique, du
Soudan
du Sud, de l'Ouganda, du Rwanda,
du Burundi, de la Tanzanie,
de la Zambie et de l'Angola .
-
Carte
de la République démocratique du Congo.
Source
: The World Factbook.
(Cliquer
sur l'image pour afficher une grande carte).
Comprenant presque tout le bassin
du fleuve Congo, et d'une superficie de 2,344 millions de km², c'est le
second plus vaste pays d'Afrique après l'Algérie .
Capitale : Kinshasa (7,8 millions d'habitants).
Autres villes importantes : Lubumbashi (1,4 million d'habitants), Mbuji-Mayi
(875 000 hab.), Kisangani (540 000), Masina (486 000), Kananga, Likasi,
Kolwezi (dépassant elles aussi les 400 000 habitants), etc. Population
totale : environ 100 millions d'habitants (2025). Le pays est divisé administrativement
en 10 provinces et une ville (Kinshasa) :
Les provinces
du Congo-Kinshasa
Bandundu
Bas-Congo
Equateur
Kasai-Occidental
Kasai-Oriental |
Katanga
Maniema
Nord-Kivu
Province
Orientale
Sud-Kivu |
Géographie physique
La côte.
Une étroite bande de terre le long du
cours inférieur du fleuve Congo, entre l'Angola
proprement dit et l'enclave angolaise de Cabinda, lui donne accès à l'Océan
Atlantique sur 37 kilomètres. Le littoral est précédé d'une barre
qui le rend absolument inaccessible aux navires de mer. La crique de Banana
constitue, par contre, un des plus beaux ports naturels de la côte occidentale
d'Afrique. Son entrée est resserrée entre deux vastes bancs de sable,
visibles à marée basse; le banc de Stella, à l'Ouest et le banc de Dialmath
à l'Est, mais sa largeur augmente rapidement jusqu'à 1000 m. La langue
de terre qui sépare cette crique de la mer mesure environ 3 km de longueur;
sa largeur varie de 40 à 100 m. Elle a été jadis plus large qu'elle
ne l'est actuellement. Du côté de l'Océan, la presqu'île de Banana
présente une plage magnifique de sable fin, en pente douce nommée Praia
dos Pescadares (plage des Pêcheurs).
Relief du sol.
Le trait caractéristique du système
orographique du Congo-Kinshasa est l'absence complète de chaînee centrale.
Contrairement à ce qui existe en Europe, les montagnes sont principalement
côtières, il en résulte que le bassin du Congo est entouré d'une région
plus élevée que l'intérieur même des terres . Les monts de Cristal
à travers lesquels le fleuve s'est creusé un passage vers l'Océan ont
à peine 600 m d'altitude. Les hauteurs qui se profilent parallèlement
à la côte Nord du Congo se prolongent au Sud du fleuve en suivant la
même allure. Ce sont des rochers de granit, de gneiss et de schistes anciens
qui, dans leur ensemble, s'orientent dans la direction du Nord-Ouest au
Sud-Est. Sur la ligne de faîte du Congo et du Kouilou, leur altitude moyenne
est de 750 m. A l'Ouest du Kouango moyen quelques cimes dépassent 1100m
et, près des sources, le plateau même atteint 1600 m. C'est là que se
trouve la nappe de partage qui déverse ses eaux d'un côté vers l'Atlantique
par le Kassaï; de l'autre, dans l'Océan Indien par le Zambèze. A l'Est
du bassin du Congo, le relief du sol est moins régulier qu'à l'Ouest,
les chaînes bordières sont beaucoup plus inégales de forme et moins
rectilignes d'allure, mais elles atteignent en quelques endroits une plus
grande hauteur. L'amphithéâtre de montagnes qui s'élève au Sud du lac
Bangouéolo est dominé par les cimes de Lokinga. Celles-ci se rattachent
par des contreforts latéraux aux terrasses des monts Viano et Koni qui
s'étendent des sources du Loualaba jusqu'au Tanganyika.
A l'Est de ce lac, des plateaux accidentés
continuent la région du faite entre le Congo et les affluents de l'océan
Indien. Entre le Tanganyka et le Victoria-Nyanza se dressent les trois
cimes bleues de Mfoumbiro dont le versant oriental donne naissance à la
Kagera, branche maîtresse du Nil.
L'arête de partage qui rattache le lac
Tanganyika au bassin du Congo passe à l'Ouest de Mouta nzigé où elle
forme une ligne continue de terrains élevés dont le plus haut point atteint
1800 m. A l'est de cette ligne coule le Semliki qui relie le lac Albert-Edouard
(Mouta nzigé) au lac Albert Nyanza dont sort une des branches du Nil.
Son revers occidental descend en pente douce vers les bassins de l'Arouhouimi
et de la Lohoua, affluents du Congo. Au Nord-Est, le faite de partage entre
le Congo et le « pays des Rivières » nilotiques est à peine indiqué
par quelques renflements de terrains de montagnes isolées n'ayant que
500 m d'altitude au-dessus du seuil et des plaines à pente indécise.
Il en est à peu près de même entre le versant du Congo et celui du Chari.
Géologie.
Le sous-sol le long des rives du Congo
intérieur est formé d'un calcaire tendre et impur surmonté de sable,
et d'argile, disposé en couches sensiblement horizontales. Sur le fond
du fleuve, on voit des accumulations considérables d'une espèce fluvio-marine
de Galathée, à valves grandes et épaisses, utilisée pour la fabrication
de la chaux; mais qui ne vit plus dans le fleuve à l'époque actuelle.
Ces calcaires, d'âge probablement tertiaire supérieur, sont visibles
jusqu'à la hauteur de la rivière de Passikondé. Bientôt, en avant de
Boma, s'élève la roche Fétiche et le rocher du Monolithe, annonçant
le commencement d'une autre série de terrains : c'est la région des monts
de Cristal qui se présente. Cette partie montagneuse, qui s'étend jusqu'au
Stanley-Pool, peut se diviser géologiquement en plusieurs zones : la zone
des gneiss avec granit; la zone des micaschistes avec gneiss amphiboliques;
la zone métamorphique des quartzites et des phyllades; la zone des schistes
et calcaires; la zone des psammites et grès rouges à grains fins; enfin
la zone des arkoses et des conglomérats rouges. La zone des roches cristallines
se présente la première à l'observateur, sous forme de beaux granites
au milieu de gneiss dont les feuillets, généralement inclinés vers l'Ouest,
se renversent sur une suite variée de micaschistes, de quartzites et de
gneiss amphiboliques, jusqu'à M'Goma, soit à 15 km avant d'arriver Ã
Isanghila. Cet ensemble représente le terrain paléozoïque. Vient ensuite
la zone des terrains métamorphiques, consistant en quartzites et en phyllades
extraordinairement contournés et plissés formant d'abord un vaste pli
synclinal, à fond très ondulé. Cette zone comprend d'abord des bancs
épais de poudingue qui la séparent des schistes amphiboliques primitifs.
Ces poudingues passent à des phyllades, puis à un puissant massif de
quartzite. Un peu avant d'arriver à Isanghila, la série est interrompue
par une large intrusion de roche éruptive verdâtre, qui est de la diabase,
puis la même série, en couches très inclinées et contournées, de poudingue,
de phyllades et de quartzites reprend, pour passer insensiblement à des
schistes.
Un peu au-dessus d'Isanghila, au grand
coude du Congo, apparaissent subitement, intercalés entre les schistes
plissés, des plis aigus, fortement comprimés, de calcaire parfois rendu
schistoïde par la pression. Quelques fossiles permettent de considérer
cet horizon comme dévonien. Ces plis de calcaire se présentent huit fois
sur 50 Ã 60 kil. On y observe en plusieurs points de nouveaux dykes
de diabase. Enfin, avant Manyanga, le schiste gris verdâtre qui recouvre
le calcaire se trouve remplacé par du psammite rouge qui passe par alternances
au grès rouge; puis, en amont de Manyanga, à l'arkose rouge avec intercalations
de bancs de poudingue.
C'est cette série, commençant par les
psammites rouges supérieurs aux calcaires et finissant par les poudingues
rouges, qui constitue la dernière zone de la région montagneuse ou des
chutes. A partir de Kinshasa, les couches changent immédiatement. Quelques
grès cohérents se montrent à la base des nouveaux dépôts et sont surmontés
d'un grand amas de grès très tendre, d'une blancheur de craie qui forme
les Dover Cliffs au Nord du Stanley-Pool. Ces nouvelles roches se prolongent
loin vers l'intérieur et il y a lieu de croire qu'elles constituent le
sous-sol du Haut-Congo. Quant au sol du Haut Congo il se compose d'immenses
amas d'alluvions que les eaux de l'ancien lac central ont déposées en
s'accumulant avant de déborder sur les premiers contreforts de la chaîne
côtière. Ces alluvions sont fortement ocreuses par suite de la grande
quantité de fer qu'elles renferment et qui est due à une altération
chimique profonde des terres superficielles sous l'action des eaux abondantes
et chaudes de la saison des pluies. Elles atteignent une épaisseur de
10 à 20 m. Ce dépôt est récent ; c'est, avec le creusement des monts
de Cristal, le dernier événement géologique saillant qui se soit produit
dans cette partie de l'Afrique équatoriale.
Climat.
Dans la région du Congo inférieur, l'année
se partage en deux saisons bien distinctes : la saison sèche comprise
entre le milieu de mai et le mois d'octobre, et la saison chaude ou des
pluies qui commence fin octobre pour finir vers le 15 mai. Les pluies,
accompagnées presque toujours de phénomènes électriques, tombent dans
de courts intervalles. De mai à octobre, on observe fréquemment, entre
5 heures et 9 heures du matin, une légère bruine que les Portugais ont
appelée caçimbo. La grêle est inconnue sur le littoral, tandis
qu'elle a été observée au Stanley-Pool pendant des orages.
La température oscille entre 13° et 36°C;
elle s'élève au-dessus de cette moyenne pendant la saison des pluies
et l'humidité qu'il y a alors dans l'air rend souvent la chaleur accablante.
Pendant la saison sèche, au contraire, l'air constamment rafraîchi le
jour par la brise de mer et la nuit par la brise de terre, entretient l'atmosphère
dans une fraîcheur constante; la nuit il est parfois nécessaire de se
couvrir de plus d'une couverture pour ne pas grelotter de froid. Au fur
et à mesure que l'on remonte le fleuve, la division de l'année en deux
saisons est graduellement moins tranchée; sous l'équateur il pleut irrégulièrement
toute l'année. La moyenne de la température y est à peu près la même
qu'à l'embouchure du Congo. Dans les contrées montagneuses du Sud, cependant,
le thermomètre descend très bas. On a vu de la glace se former la nuit
sur le plateau des sources du Kassaï.
La durée du jour et de la nuit est Ã
peu près égale. Le crépuscule comme l'aurore se fait vers les 6 heures
pour ainsi dire brusquement. L'ensemble du régime anémométrique étant
ramené au Nord de l'équateur par suite de la prépondérance des terres
dans l'hémisphère septentrional, le bassin du Congo se trouve en entier
dans la zone des vents alizés du Sud-Est. Mais sur la côte occidentale
jusqu'en amont du confluent de l'Oubangi, les alizés, déviés de leur
marche, se transforment en moussons; ils deviennent vents du Sud-Ouest
et même soufflent franchement de l'occident; dans la partie méridionale
du bassin où les vallées sont régulièrement orientées en sillons parallèles
dans la direction du Sud au Nord, les vents suivent la même direction.
(GE).
Biogéographie
La République Démocratique
s'étend sur une large gamme de zones climatiques et d'écosystèmes, qui
vont des forêts tropicales humides denses aux savanes, en passant par
les montagnes d'altitude et les zones humides.
Le coeur biogéographique
du pays est dominé par le bassin du Congo, qui abrite la deuxième plus
grande forêt tropicale humide du monde. Cette vaste forêt, caractérisée
par des précipitations élevées et une humidité constante, est un centre
majeur de biodiversité, abritant une multitude
d'espèces végétales et animales, dont beaucoup sont endémiques à la
région. C'est le royaume des grands singes comme le bonobo et plusieurs
sous-espèces de gorilles et de chimpanzés, ainsi que d'une avifaune,
d'une herpétofaune et d'une entomofaune incroyablement diversifiées.
Au nord et au sud
de cette ceinture forestière équatoriale, le paysage transitionne vers
des écosystèmes de savane.
La savane du Nord, parfois une mosaïque de forêt et de savane, est influencée
par des saisons sèches et humides distinctes. La savane du Sud, comprenant
des types comme les forêts claires (miombo), est également soumise Ã
un climat tropical avec une longue saison sèche. Ces régions abritent
une faune adaptée à ces milieux plus ouverts, notamment diverses espèces
d'ongulés, de carnivores et d'oiseaux.
L'Est de la RDC,
qui borde la Vallée du Grand Rift Albertin, présente un caractère biogéographique
très différent. Les chaînes de montagnes, comme les massifs des Virunga,
Rwenzori et Itombwe, créent des écosystèmes montagnards et afro-alpins
uniques. L'altitude modifie radicalement le climat et la végétation,
et donne naissance à des forêts de montagne, des bambouseraies et des
landes d'altitude. Cette région est reconnue comme un pôle de biodiversité
majeur, avec un taux d'endémisme extrêmement élevé, particulièrement
chez les oiseaux, les amphibiens et les plantes, en raison de l'isolement
relatif des différents massifs.
Le vaste réseau
hydrographique du fleuve Congo et de ses affluents est un autre facteur
déterminant de la biogéographie du pays. Les fleuves et les rivières
créent des habitats spécifiques comme les forêts inondées, les marécages
et les plaines alluviales. Ils agissent également comme des barrières
ou des corridors naturels qui influencent la dispersion et l'isolement
des populations animales et végétales, et contribuent à la spéciation
et à la différenciation des espèces. La richesse ichtyologique du Bassin
du Congo est l'une des plus importantes au monde.
En entraînant des
expansions et des contractions des aires forestières et de savane, l'histoire
géologique et les changements climatiques passés, notamment les cycles
glaciaires et interglaciaires, ont également joué un rôle essentiel
dans la formation des paysages et la distribution actuelle des espèces,
ce qui a favorisé la diversification et l'endémisme dans des zones refuges.
Parc nationaux
et réserves naturelles.
Le
parc national des Virunga.
Situé le long de
la frontière avec le Rwanda et l'Ouganda, dans la province du Nord-Kivu.,
le parc national des Virunga est le plus ancien parc national d'Afrique.
Il comprend aussi des volcans actifs comme le Nyiragongo, dont la lave
forme l'un des plus grands lacs de lave au monde. Il a été créé
le 2 mars 1925 sous le nom de Parc National Albert, sur l'initiative du
Roi Albert Ier de Belgique. Son objectif
premier était la protection des gorilles de montagne, une espèce déjÃ
menacée à l'époque, ainsi que de la faune et des paysages volcaniques
remarquables de la région. Au fil des décennies, le parc a été étendu
pour inclure une diversité d'habitats qui s'étendent des plaines aux
montagnes, et abritent une biodiversité exceptionnelle. Après l'indépendance
du Congo en 1960, il a été rebaptisé Parc National des Virunga, du nom
de la chaîne de volcans qui le traverse. Cependant, l'histoire post-indépendance
du parc est inextricablement liée à l'instabilité politique et aux conflits
qui ont ravagé l'est du Congo. Les décennies de guerre civile, les rébellions
et les crises régionales, notamment le génocide
rwandais de 1994 qui a entraîné l'afflux massif de réfugiés et de miliciens
dans les zones périphériques et même à l'intérieur du parc, ont eu
des conséquences dévastatrices. Le parc est devenu un refuge pour divers
groupes armés, un lieu d'exploitation illégale des ressources (charbon
de bois, minéraux, pêche), et un théâtre de braconnage intensif. La
population de faune a dramatiquement diminué dans certaines zones, et
l'habitat a subi d'énormes pressions. Le personnel du parc, les éco-gardes
en particulier, ont fait face à des dangers constants, beaucoup payant
de leur vie leur engagement à protéger ce patrimoine naturel. Reconnu
pour sa valeur universelle exceptionnelle, le parc a été inscrit sur
la Liste du patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1979. Cependant, en raison
des conflits persistants et des menaces qui pèsent sur lui, il a été
fréquemment placé sur la Liste du patrimoine mondial en péril. Sous
la direction de ses administrateurs et avec le soutien de partenaires internationaux,
des efforts considérables sont déployés pour le protéger et le restaurer.
Cela inclut la lutte acharnée contre le braconnage et la production illégale
de charbon de bois, la sécurisation des zones clés, le développement
d'initiatives pour les populations locales afin de réduire leur dépendance
vis-Ã -vis des ressources du parc, et la relance du tourisme, notamment
pour l'observation des gorilles, comme source de revenus vitale et comme
moyen de sensibilisation.
Le
parc national de la Salonga.
Le parc national de la Salonga est la
plus grande aire protégée de forêt tropicale humide
d'Afrique. Il est situé au cœur du bassin du Congo, traversant les provinces
de Sankuru, Tshuapa et Mai-Ndombe. L'idée de créer une zone protégée
dans cette vaste région forestière, relativement isolée et accessible
principalement par voie fluviale, remonte à des initiatives antérieures,
mais c'est en 1970 que le parc fut officiellement créé par ordonnance-loi.
Cette création a été motivée par le désir de préserver l'immense
biodiversité de la forêt équatoriale congolaise, en particulier ses
espèces emblématiques et souvent endémiques, comme le bonobo, les éléphants
de forêt, le paon du Congo, et de nombreuses autres espèces d'oiseaux,
de reptiles, d'amphibiens et d'insectes. La délimitation finale et le
statut de parc national furent établis en 1974, conférant à Salonga
son statut et son étendue actuelle. En 1984, reconnaissant sa valeur universelle
exceptionnelle en tant que représentant majeur de l'écosystème forestier
du bassin du Congo et habitat crucial pour des espèces menacées, l'Unesco
a inscrit le Parc National de la Salonga sur la Liste du patrimoine mondial.
Cependant, comme de nombreuses aires protégées en RDC, l'histoire du
Salonga a été fortement marquée par les périodes d'instabilité politique
et les conflits armés qui ont secoué le pays à partir des années 1990.
Ces troubles ont gravement affecté la gestion et la protection du parc,
et entraîné une augmentation du braconnage, des incursions illégales,
et des difficultés pour les équipes de conservation (l'Institut Congolais
pour la Conservation de la Nature, ICCN) à opérer efficacement. Face
à ces menaces persistantes et à la dégradation de son intégrité, le
Parc National de la Salonga a été inscrit sur la Liste du patrimoine
mondial en péril en 1999. Malgré les défis immenses, des efforts considérables
ont été déployés par l'ICCN avec le soutien de partenaires internationaux
pour renforcer la surveillance, lutter contre les activités illégales,
et améliorer la gestion du parc. Ces actions menées sur le long terme,
incluant des patrouilles accrues, des programmes de développement communautaire
et des initiatives de lutte contre le braconnage, ont progressivement porté
leurs fruits. En juillet 2021, après plus de deux décennies sur la liste
du péril, l'Unesco a retiré le Parc National de la Salonga de cette liste.
Cette décision a salué l'amélioration de la sécurité, la réduction
du braconnage et le renforcement des capacités de gestion. Bien que sorti
de la liste du péril, le parc continue de faire face à des défis importants,
liés à son immensité, son isolement, la pauvreté environnante et la
nécessité d'assurer une gestion durable sur le long terme.
Le
parc national de la Garamba.
Le Parc National
de la Garamba a été créé en 1938 par le gouvernement colonial belge,
principalement dans le but de protéger la faune sauvage, et plus particulièrement
les populations restantes de rhinocéros blancs du Nord, une sous-espèce
rare et emblématique. Dès sa création, Garamba est devenu un site d'importance
majeure pour la conservation en Afrique centrale. Il abritait de vastes
savanes, des forêts-galeries et des zones humides qui soutenaient une
biodiversité exceptionnelle, incluant de grandes populations d'éléphants,
de girafes de Kordofan (une sous-espèce également rare), d'hippopotames,
de lions, de diverses espèces d'antilopes et, bien sûr, de rhinocéros
blancs du Nord. Le parc a également joué un rôle pionnier dans la recherche
et la gestion de la faune. Le parc, classé au patrimoine mondial depuis
1980.Cependant, l'histoire du parc a été profondément marquée par des
périodes de crise, principalement dues à l'instabilité politique et
aux conflits armés qui ont ravagé la région et le pays à partir de
la fin du XXe siècle. Ces conflits ont
entraîné une augmentation massive du braconnage à grande échelle, alimenté
par des réseaux criminels bien organisés et souvent lié aux groupes
armés opérant dans la région. Les gardes du parc ont été dépassés
et le parc est devenu un terrain de jeu pour les braconniers. La conséquence
la plus tragique de ce braconnage intense a été le déclin catastrophique
de la population de rhinocéros blancs du Nord. Malgré des efforts de
conservation désespérés, leur nombre a chuté de manière drastique,
et la sous-espèce est aujourd'hui considérée comme fonctionnellement
éteinte dans la nature, avec les dernières populations sauvages de Garamba
ayant disparu au début des années 2000. Le parc est tristement associé
à cette perte majeure pour la biodiversité mondiale. Les populations
d'éléphants ont également été décimées par le braconnage pour l'ivoire.
Face à cette situation critique, le Parc National de la Garamba a été
inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en péril en 1996, où il est
resté pendant de nombreuses années en raison des menaces persistantes
du braconnage et de l'instabilité sécuritaire. Malgré ces immenses défis,
des efforts considérables ont été déployés pour protéger le parc
et sa faune restante. Des organisations internationales comme African Parks,
en partenariat avec l'Institut Congolais pour la Conservation de la Nature
(ICCN), ont pris en charge la gestion du parc, renforçant les patrouilles
anti-braconnage, améliorant les infrastructures et développant des programmes
communautaires. Aujourd'hui, le Parc National de la Garamba continue de
faire face à des menaces, notamment le braconnage transfrontalier et l'insécurité
régionale, mais il abrite toujours d'importantes populations d'éléphants
(bien que réduites par rapport à leur nombre historique), la plus grande
population de girafes de Kordofan d'Afrique centrale, ainsi qu'une diversité
d'autres grands mammifères et oiseaux. Son histoire est un témoignage
poignant de l'impact destructeur des conflits humains et du braconnage
sur la nature, mais aussi de la résilience de la vie sauvage et de la
détermination des conservationnistes à protéger ce qui reste de ce site
exceptionnel. Le parc demeure un enjeu majeur pour la conservation en Afrique.
Le
parc national de Kahuzi-Biega.
Le parc national de Kahuzi-Biega se trouve
à l'est du pays, dans le Sud-Kivu. Il doit son nom aux montagnes volcaniques
Kahuzi et Biega et se caractérise par un relief escarpé et une végétation
dense. Ce parc est l'un des derniers sanctuaires du gorille de Grauer,
une sous-espèce endémique du Congo, également en danger critique. Il
abrite une biodiversité riche avec plus de 1000 espèces végétales et
des centaines d'espèces animales. Le parc a été classé au patrimoine
mondial de l'Unesco en 1980. Il est aussi un site de recherche scientifique
depuis des décennies, mais sa gestion est fragilisée par l'insécurité
persistante.
La
réserve de faune à okapis.
La réserve de faune à okapis, située
dans la province de l'Ituri, au nord-est du pays, est une réserve naturelle
d'importance majeure. Créée en 1992 et classée au patrimoine mondial,
elle couvre une partie de la forêt d'Ituri, l'une des plus anciennes forêts
tropicales du monde. Elle est célèbre pour abriter l'okapi, un animal
endémique de la RDC, cousin de la girafe. La réserve comprend également
des éléphants de forêt, des chimpanzés, et plus de 370 espèces d'oiseaux.
Outre son importance écologique, elle est aussi un territoire habité
par des communautés pygmées Mbuti, ce qui soulève des enjeux de cohabitation
entre conservation et droits des peuples autochtones.
Le
parc national de l'Upemba.
Le parc national de l'Upemba se situe
dans le sud-est du pays, dans les provinces du Haut-Lomami et du Haut-Katanga.
Créé en 1939, il est l'un des plus vastes du pays, avec une grande diversité
d'habitats : montagnes, forêts, savanes, lacs et marécages. Il est connu
pour ses paysages spectaculaires et ses nombreuses espèces, notamment
des antilopes, des crocodiles, des buffles et des oiseaux aquatiques. Ce
parc, relativement méconnu, est menacé par la pression démographique,
les activités agricoles illégales et l'exploitation minière artisanale.
La
réserve naturelle de Lomako-Yokokala.
La réserve naturelle de Lomako-Yokokala
est une aire protégée dédiée en priorité à la conservation des bonobos.
Située dans la province de la Tshuapa, elle comprend une forêt tropicale
marécageuse et constitue un habitat de choix pour cette espèce endémique
de la RDC. Elle est aussi un site de recherches primatologiques où des
scientifiques étudient le comportement social des bonobos, notamment leur
coopération et leurs formes de communication.
Le
parc national de Maïko.
Le parc national de Maïko est l'un des
plus inaccessibles du pays. Localisé dans les provinces de la Tshopo,
du Maniema et du Nord-Kivu, il est essentiellement recouvert de forêt
dense. Il est le seul parc national de la RDC où cohabitent trois espèces
emblématiques du pays : le gorille de Grauer, l'okapi et l'éléphant
de forêt. Toutefois, son isolement géographique n'a pas suffi à le
protéger des groupes armés qui y opèrent depuis plusieurs décennies,
rendant sa gestion extrêmement difficile.
La
réserve de biosphère de Yangambi.
La réserve de biosphère de Yangambi
est une zone forestière située le long du fleuve Congo, dans la province
de la Tshopo. Elle est intégrée au programme MAB (Man and Biosphere)
de l'Unesco. Elle sert de laboratoire vivant pour la recherche sur la forêt
tropicale, la régénération naturelle, et l'impact du changement climatique.
Elle accueille aussi un important centre de recherche scientifique et des
initiatives de reboisement participatif.
La
réserve naturelle de Tayna.
La réserve naturelle de Tayna est une
initiative communautaire localisée entre les parcs de Maïko et Kahuzi-Biega.
Elle est née d'un partenariat entre communautés locales et scientifiques
pour protéger la biodiversité tout en assurant un développement durable.
Elle abrite des gorilles de Grauer et d'autres espèces de primates, et
se distingue par son modèle de gouvernance communautaire, considéré
comme un exemple en Afrique centrale.
Géographie humaine
de la RDC
Population.
La population de
la RDC est estimée à plus de 100 millions d'habitants en 2023-2024. Un
chiffre qui a doublé en moins de vingt ans et qui continue d'augmenter
à un rythme soutenu, l'un des plus élevés au monde, avoisinant les 3%
par an. Cette croissance explosive est principalement alimentée par un
taux de fécondité très élevé, avec un indice synthétique de fécondité
d'environ 5 Ã 6 enfants par femme en moyenne, bien que ce taux puisse
varier selon les régions (plus élevé en milieu rural notamment).
Cette dynamique démographique
se traduit par une structure par âge exceptionnellement jeune. La RDC
possède une population très jeune, avec une proportion très importante
de moins de 18 ans, représentant souvent plus de la moitié de la population
totale. L'âge médian est ainsi très bas. Il se situe autour de 17-18
ans. Cette pyramide des âges crée un fardeau de dépendance élevé pour
la population en âge de travailler, et exerce une pression considérable
sur les services sociaux de base (éducation, santé et emploi). Si cette
jeunesse représente un potentiel immense pour l'avenir, elle pose également
d'énormes défis en termes d'accès à l'école, de formation professionnelle
et de création d'opportunités économiques.
L'espérance de vie
à la naissance est relativement basse (souvent autour de 60-63 ans) comparée
aux standards mondiaux, bien qu'en légère amélioration. Le taux de mortalité
infantile et infanto-juvénile demeure élevé, ce qui reflète les difficultés
d'accès aux soins de santé, la prévalence des maladies infectieuses
(paludisme, infections respiratoires aiguës, maladies diarrhéiques, VIH/SIDA)
et les défis nutritionnels. L'accès aux infrastructures sanitaires, notamment
dans les zones rurales et reculées, reste limité.
Malgré une urbanisation
croissante, une large part de la population vit encore en milieu rural,
et dépend majoritairement de l'agriculture de subsistance. Cependant,
les villes connaissent une croissance rapide, parfois chaotique. Kinshasa,
la capitale, est de loin la plus grande ville et un pôle démographique
majeur en Afrique centrale, mais d'autres centres urbains comme Lubumbashi,
Mbuji-Mayi, Kisangani, Goma, ou encore Kolwezi connaissent également une
expansion significative. Cette concentration urbaine met une pression immense
sur les infrastructures, le logement, l'emploi et l'environnement dans
ces zones.
Le niveau d'éducation,
bien qu'en progression, présente des disparités importantes, notamment
entre les zones urbaines et rurales, et entre les sexes. Les taux d'alphabétisation
sont variables, et l'accès à une éducation de qualité pour tous les
enfants et adolescents reste un défi majeur. La situation socio-économique
globale est marquée par une pauvreté endémique qui affecte une très
large majorité de la population, particulièrement en milieu rural. Le
sous-emploi et le secteur informel sont prédominants. Les conflits armés
récurrents, notamment dans l'Est du pays, ont par ailleurs des conséquences
dévastatrices sur les populations locales, entraînant des déplacements
massifs, des violences, et une exacerbation des vulnérabilités.
Quelques-unes
des principales villes de la RDC
•
Kinshasa,
capitale de RDC, est la plus grande ville du pays et l'une des plus vastes
d'Afrique subsaharienne. Située sur la rive sud du fleuve Congo, elle
fait face à Brazzaville, capitale de
la République du Congo. Kinshasa est le centre politique, économique
et culturel de la RDC. C'est une mégalopole dynamique abritant des institutions
gouvernementales, des universités réputées comme l'Université de Kinshasa,
ainsi qu'un secteur informel omniprésent. L'art, la musique (notamment
la rumba congolaise) et la mode y sont fortement ancrés.
• Lubumbashi,
la deuxième ville du pays, est la capitale de la province du Haut-Katanga
et le coeur industriel de la RDC. Anciennement appelée Élisabethville,
elle est le centre névralgique de l'industrie minière congolaise, notamment
pour le cuivre et le cobalt. Lubumbashi accueille de nombreuses entreprises
minières nationales et internationales et constitue un carrefour ferroviaire
important pour l'exportation des minerais vers les ports de l'océan Indien,
en Afrique australe.
• Mbuji-Mayi,
située dans la province du Kasaï Oriental, est une autre ville stratégique,
particulièrement connue pour son rôle dans l'exploitation du diamant.
Bien qu'elle ne possède pas l'infrastructure de Kinshasa ou de Lubumbashi,
Mbuji-Mayi est une ville très peuplée, avec une croissance urbaine non
planifiée. L'économie y est dominée par l'informel et l'exploitation
artisanale des ressources.
• Goma,
située à l'est de la RDC dans la province du Nord-Kivu, est une ville
en plein développement malgré les conflits récurrents dans la région.
Elle est bordée par le lac Kivu et surplombée par le volcan Nyiragongo.
Goma est un centre humanitaire et logistique important, notamment pour
les Nations Unies et les ONG. Son économie repose
sur le commerce transfrontalier avec le Rwanda, le tourisme (malgré l'insécurité)
et les services.
• Bukavu,
voisine de Goma mais dans la province du Sud-Kivu, est elle aussi implantée
sur le bord du lac Kivu. C'est une ville universitaire, avec notamment
l'Université Catholique de Bukavu. L'économie y repose sur l'agriculture,
le commerce et les activités portuaires. Malgré un passé marqué par
des conflits armés, Bukavu reste un pôle culturel et intellectuel de
l'est du pays.
•
Kisangani,
anciennement Stanleyville, est une ville portuaire sur le fleuve |
Congo,
dans la province de la Tshopo. Elle joue un rôle stratégique dans le
transport fluvial entre l'est et l'ouest du pays. Ancien centre d'administration
belge, Kisangani possède une histoire coloniale importante. Elle reste
un centre d'activités commerciales, d'enseignement et de recherche.
• Kananga,
située dans le Kasaï Central, est une ville de taille moyenne mais d'importance
provinciale. Elle a été durement touchée par les crises politiques et
les conflits interethniques récents, mais elle joue un rôle central dans
l'administration régionale et l'économie rurale, principalement agricole.
• Matadi
est le principal port maritime de la RDC, situé dans la province du Kongo-Central.
Reliée à Kinshasa par une route et une ligne ferroviaire, Matadi est
essentielle pour l'import-export. Les marchandises en provenance ou Ã
destination de Kinshasa transitent par ce port. L'activité portuaire
y est dominante, aux côtés du commerce de détail et de l'artisanat.
• Boma,
également située dans le Kongo-Central, fut l'ancienne capitale coloniale
du Congo belge jusqu'en 1926. Elle conserve une importance économique
grâce à son activité portuaire, bien qu'elle ait été supplantée par
Matadi. Son patrimoine historique, bien que peu valorisé, reste notable.
• Likasi,
dans le Haut-Katanga, est une ville minière qui a connu un déclin économique
après l'indépendance, mais qui reprend vie grâce à la relance de l'exploitation
minière. Elle fait partie du « triangle minier » du sud-est de la RDC,
avec Kolwezi et Lubumbashi. Elle est aussi un centre de raffinage du cuivre.
• Kolwezi,
chef-lieu de la province du Lualaba, est l'un des centres les plus riches
en ressources minières du pays. Elle attire de nombreux investisseurs,
en particulier chinois, pour l'extraction de cobalt et de cuivre. Le développement
urbain y est rapide, bien que les infrastructures sociales peinent à suivre
le rythme de l'expansion économique.
• Bunia,
dans la province de l'Ituri, est une ville de l'est du pays marquée par
des tensions communautaires et des conflits armés. Malgré cela, elle
reste une ville commerçante très active, avec des liens économiques
étroits avec l'Ouganda voisin. Le secteur humanitaire y est également
très présent. |
-
Groupes ethnolinguistiques.
La RDC se distingue
par son extraordinaire diversité culturelle, ethnique et linguistique.
On y dénombre plusieurs centaines de groupes ethniques distincts, qui
parlent des langues et dialectes variés, appartenant majoritairement Ã
la grande famille des langues bantoues.
L'identité ethnolinguistique en RDC est complexe, mêlant l'appartenance
à un groupe ancestral défini par la langue, les coutumes, l'histoire
et souvent un territoire traditionnel, avec d'autres facteurs comme la
religion, le statut socio-économique et l'influence des dynamiques urbaines
modernes.
Au-delà de cette
mosaïque de langues locales, quatre langues nationales jouent un rôle
crucial en tant que langues véhiculaires pour la communication interethnique,
le commerce, l'administration et l'éducation à travers de vastes régions
du pays. Ces langues ne définissent pas l'appartenance ethnique en elles-mêmes,
mais sont des outils essentiels de cohésion et d'échange. Le swahili
est largement parlé dans l'est et le sud-est du pays (provinces du Nord-Kivu,
Sud-Kivu, Maniema, Tanganyika, Haut-Katanga, Lualaba, Haut-Lomami), descendant
de la langue swahilie de la côte est-africaine et ayant évolué localement
en divers dialectes. Le lingala prédomine dans le nord-ouest, le long
du fleuve Congo et dans la capitale Kinshasa, ainsi qu'au sein de l'armée;
son usage s'est développé à l'époque coloniale comme langue de communication
le long du fleuve et s'est popularisé via la musique et les médias. Le
kikongo ya leta, également connu sous le nom de kituba, est la lingua
franca du sud-ouest (provinces du Kongo Central, Kwango, Kwilu, Mai-Ndombe)
et dérive du kikongo, langue des peuples Kongo de la région, simplifié
pour faciliter la communication interethnique. Enfin, le tshiluba est la
langue d'échange dans les provinces du Kasaï (Kasaï Central, Kasaï
Oriental, Kasaï, Lomami), principalement parlé par les différents sous-groupes
Luba et leurs voisins. Le français demeure la langue officielle et administrative,
héritage de la période coloniale belge, et est largement utilisé dans
les sphères de l'éducation, du gouvernement et des affaires dans tout
le pays, particulièrement dans les centres urbains.
Parmi les principaux
groupes ethnolinguistiques de la RDC, on peut citer les Luba, un groupe
très nombreux et diversifié présent principalement dans les provinces
du Kasaï et du Katanga. Ils sont historiquement structurés en royaumes
puissants et jouent un rôle important dans la vie politique et économique
du pays, notamment dans l'exploitation minière.
Les Kongo occupent
la partie ouest du pays, autour de l'estuaire du Congo et dans le Kongo
Central; ils ont une histoire marquée par le royaume Kongo et une forte
présence dans et autour de la capitale.
Les Mongo, un vaste
ensemble de peuples de la forêt équatoriale occupant le centre du bassin
du Congo, partagent des traits culturels et linguistiques bien que divisés
en nombreux sous-groupes; leur mode de vie a longtemps été lié à l'environnement
forestier.
Les Lunda se trouvent
dans le sud et le sud-est (Katanga, Lualaba) et partagent une histoire
complexe avec les Luba, ayant également établi d'importants royaumes.
Dans l'est, la région
des Grands Lacs est particulièrement hétérogène et historiquement volatile,
abritant des groupes comme les Nande, les Hutu, les Tutsi, les Shi, les
Tembo, les Havu, parmi tant d'autres, qui parlent souvent des langues étroitement
apparentées (famille interlacustrine) mais maintiennent des identités
distinctes et ont connu des conflits complexes.
Les Bemba sont présents
dans le sud-est (Katanga) et de part et d'autre de la frontière avec la
Zambie. Les Tetela et Kusu sont présents dans le centre et l'est du Kasaï.
Outre les grands
groupes bantous sédentaires, on trouve également plusieurs groupes de
chasseurs-cueilleurs traditionnellement désignés sous le terme générique
de Pygmées, tels que les Bambuti dans la forêt
de l'Ituri, les Batwa (Twa) dispersés dans diverses régions (Kivu, Kasaï,
Katanga, Équateur), qui maintiennent des modes de vie distincts et entretiennent
des relations souvent complexes et inégales avec les populations
bantoue voisines; leurs langues sont généralement apparentées Ã
celles des groupes majoritaires avec lesquels ils cohabitent. Dans l'extrême
nord-est du pays, on rencontre des groupes appartenant à d'autres familles
linguistiques, comme les Alur, les Lugbara (nilotiques) ou les Azande (oubanguiennes).
Culture.
L'un des piliers
de la culture congolaise est son art, et en particulier sa musique. La
RDC est mondialement reconnue comme un foyer majeur de la musique africaine.
L'histoire musicale congolaise est légendaire, de l'ère de la rumba
congolaise et de l'african jazz dans les années 50 et 60, avec
des figures emblématiques comme Franco Luambo Makiadi, Grand Kallé Jeff,
et Tabu Ley Rochereau, à l'émergence du soukous et du ndombolo
plus tard, popularisé par des artistes comme Papa Wemba ou Koffi Olomidé.
Cette musique, caractérisée par ses mélodies envoûtantes, ses rythmes
entraînants et ses textes volontiers poétiques ou socialement engagés,
est omniprésente; elle accompagne tous les moments de la vie, des fêtes
aux deuils, et constitue un formidable agent de cohésion sociale et d'identité
nationale, dépassant les clivages ethniques et géographiques. Elle a
également servi de bande-son à l'histoire du pays, portant les aspirations
à l'indépendance, la critique sociale et l'espoir.
Au-delà de la musique,
les arts visuels occupent une place de choix. La sculpture traditionnelle,
notamment les masques et les statues, est d'une grande finesse et revêt
généralement une signification religieuse ou sociale importante, servant
lors de cérémonies, d'initiations ou pour représenter les ancêtres.
La peinture congolaise, avec ses écoles et ses styles variés, a également
acquis une reconnaissance internationale, qu'il s'agisse de l'art populaire
urbain narratif des peintres de la rue ou des oeuvres plus conceptuelles
d'artistes contemporains. L'artisanat, qui concerne la vannerie, la poterie,
le travail du bois et des métaux, témoigne également d'un savoir-faire
ancestral et d'une grande sensibilité esthétique.
La littérature congolaise,
bien que souvent confrontée à des défis de publication et de diffusion,
a produit des oeuvres majeures qui abordent l'histoire du pays, la colonisation,
les conflits, la vie urbaine et les questions d'identité, avec des auteurs
comme Antoine Roger Bolamba, Sony Labou Tansi ou Alain Mabanckou (dont
l'œuvre s'inscrit aussi dans une tradition congolaise). Le théâtre populaire,
très vivant, est un autre mode d'expression important, souvent utilisé
pour commenter l'actualité sociale et politique avec humour et pertinence.
La structure sociale
est fortement marquée par l'importance de la famille élargie et de la
communauté. Le christianisme, sous ses diverses formes (catholicisme,
protestantisme, églises de réveil), est largement majoritaire, mais il
côtoie et s'entremêle souvent avec les croyances et pratiques traditionnelles
(syncrétisme). Le Kimbanguisme, une église messianique et prophétique
fondée par Simon Kimbangu, est une religion autochtone importante, reconnue
et respectée.
La vie quotidienne
elle-même est une expression culturelle. L'art de la sape, la Société
des Ambianceurs et des Personnes Élégantes, bien que né dans le Congo-Brazzaville
voisin, a trouvé en RDC, et particulièrement à Kinshasa, un terrain
fertile. C'est un phénomène unique où l'habillement devient une performance
artistique, un mode d'affirmation de soi, un acte de résistance et une
célébration de l'élégance dans des contextes souvent difficiles.
La gastronomie, bien
que variant selon les régions, met en avant des produits locaux comme
le manioc (sous forme de fufu ou de chikwangue), le plantain,
le poisson (frais ou salé), les légumes feuilles comme le saka-saka
(feuilles de manioc pilées) ou le pondu, souvent accompagnés de
sauces riches en saveurs. Les marchés, lieux d'échanges commerciaux,
sont aussi des espaces sociaux et culturels, débordant d'activité, de
couleurs et de sons.
Economie.
Léconomie congolaise
repose en grande partie sur le secteur extractif, principalement minier.
La RDC est un géant minier mondial, qui détient des réserves considérables
de cobalt (près de 70% des réserves mondiales),
de cuivre, de diamants,
de coltan, d'or, d'étain
et d'uranium, entre autres minerais stratégiques.
L'exploitation de ces ressources constitue la principale source de revenus
pour l'État et représente l'essentiel des exportations du pays. Le secteur
minier est dominé par l'exploitation industrielle à grande échelle,
généralement en partenariat avec des entreprises étrangères, mais également
par une importante exploitation artisanale, source de revenus pour une
large partie de la population, bien que souvent liée à des défis de
traçabilité, de conditions de travail et de financement de groupes armés
dans certaines régions. La dépendance excessive aux exportations de matières
premières expose l'économie congolaise à la volatilité des prix sur
les marchés internationaux, rendant sa croissance souvent erratique et
vulnérable aux chocs externes. En dépit des revenus générés, la contribution
du secteur minier au développement socio-économique est limitée par
des problèmes de gouvernance, de corruption, de manque de transparence
dans la gestion des concessions et des revenus, ainsi que par des impacts
environnementaux et sociaux importants.
Le deuxième pilier
potentiel de l'économie est l'agriculture, un secteur qui emploie la majorité
de la population active, principalement dans l'agriculture de subsistance.
La RDC possède d'immenses terres arables, estimées à plus de 80 millions
d'hectares, ainsi qu'un potentiel hydrographique exceptionnel, qui offre
la possibilité de développer une agriculture diversifiée et productive
capable d'assurer la sécurité alimentaire du pays et de générer des
revenus d'exportation (café, cacao, huile de palme, caoutchouc, bois).
Cependant, ce potentiel est largement sous-exploité. Les défis sont colossaux
: manque d'infrastructures de transport pour acheminer les produits vers
les marchés, accès limité aux intrants modernes (semences améliorées,
engrais, équipements), manque de financement, insécurité dans certaines
zones rurales due aux conflits, problèmes fonciers, et faible capacité
de transformation locale des produits agricoles. En conséquence, le pays
reste un importateur net de produits alimentaires de base.
Au-delà des mines
et de l'agriculture, les autres secteurs de l'économie congolaise sont
sous-développés. Le secteur industriel est très limité. Il est axé
sur la transformation de quelques matières premières (bois, minerais)
et la production de biens de consommation courante, est se trouve confronté
à des coûts de production élevés, notamment en raison du manque d'énergie
fiable et abordable. Le secteur des services est en croissance, particulièrement
dans les grandes villes, mais il est freiné par le manque d'infrastructures
et un environnement des affaires difficile. L'économie informelle est
prédominante et absorbe une large part de la main-d'oeuvre, mais elle
échappe en grande partie à la fiscalité et offre peu de protection sociale
à ses acteurs.
L'un des principaux
freins structurels à l'économie congolaise est l'état désastreux de
ses infrastructures. Le réseau routier est très dégradé sur la quasi-totalité
du territoire, ce qui rend le transport des personnes et des marchandises
coûteux et difficile. Le réseau ferroviaire est limité et obsolète.
Le transport fluvial, bien que vital dans un pays traversé par le fleuve
Congo et ses affluents, souffre également d'un manque d'investissement
et de maintenance. L'accès à l'électricité est extrêmement faible,
même dans les grandes villes, malgré le potentiel hydroélectrique gigantesque
du pays, notamment avec le site d'Inga. Le manque d'énergie fiable et
abordable paralyse le développement industriel et limite l'accès aux
services de base pour la population.
Grâce à l'activité
minière, la RDC a souvent enregistré des taux de croissance du PIB relativement
élevés au cours des dernières années. Cependant, cette croissance est
peu inclusive et ne se traduit pas par une amélioration significative
des conditions de vie de la majorité de la population. L'inflation peut
être volatile, à cause des cours des matières premières et des déséquilibres
budgétaires. Les finances publiques restent fragiles, avec une faible
mobilisation des recettes fiscales en dehors du secteur minier formel et
des dépenses souvent contraintes, qi limitent la capacité de l'État
à investir dans les infrastructures et les services sociaux essentiels
(santé, éducation). L'environnement des affaires est notoirement difficile
du fait d'une bureaucratie lourde, un système judiciaire peu efficace,
une corruption endémique et un manque de sécurité juridique, ce qui
décourage l'investissement direct national et étranger en dehors du secteur
extractif.
La pauvreté est
massive et multidimensionnelle. Elle touche plus des deux tiers de la population,
en particulier dans les zones rurales et les régions affectées par les
conflits. Le manque d'accès à l'eau potable, à l'assainissement, aux
soins de santé et à une éducation de qualité maintient un capital humain
faible, ce qui limite les perspectives de développement à long terme.
Les défis démographiques sont également importants, avec une population
jeune et en croissance rapide qui nécessite la création massive d'emplois
productifs. |
|