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Rwanda
Republika y'u Rwanda

2 00 S, 30 00 E
Le Rwanda  est un Etat enclavĂ© d'Afrique, situĂ© dans la rĂ©gion des Grands lacs. Il est entourĂ© par la RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo, l'Ouganda, la Tanzanie et le Burundi

D'un point de vue administratif, le Rwanda est divisĂ© en une ville (la capitale, Kigali) et 4 provinces-: Est (Eastern),  Nord (Northern), Ouest (Western), Sud (Southern). Population totale : environ 13 millions d'habitants (estimation juillet 2024). Superficie : 26.338 km².

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Carte du Rwanda.
Carte du Rwanda. Source : The World Factbook.
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GĂ©ographie physique

Relief et topographie.
Le Rwanda se signale par son paysage montagneux, surtout dans sa région ouest où se trouvent les Virunga, une chaîne de volcans actifs, dont le Nyiragongo et le Nyamuragira en République Démocratique du Congo, proches de la frontière rwandaise, influencent parfois l'activité sismique dans la région. Le mont Karisimbi, situé dans cette chaîne, est le point culminant du pays à 4507 mètres.

La majorité du territoire rwandais est composée de plateaux ondulés, coupés par des vallées profondes.

Des rivières comme la Nyabarongo et l'Akagera sillonnent le pays, formant des vallées encaissées.

Hydrographie.
Le lac Kivu, Ă  l'ouest, est le plus grand lac du pays et l'un des Grands Lacs d'Afrique. Le Rwanda compte aussi d'autres lacs comme les lacs Muhazi, Burera et Ruhondo.

Le réseau hydrographique est dense avec des rivières importantes comme l'Akagera, qui forme la frontière avec la Tanzanie et alimente le système du Nil.

Climat.
Le Rwanda a un climat tropical tempéré par l'altitude. Il existe deux saisons des pluies (mars à mai et septembre à décembre) et deux saisons sèches (juin à août et décembre à février). Les températures varient selon l'altitude, avec des régions plus fraîches dans les montagnes.

Flore et faune.
La forêt de Nyungwe, au sud-ouest, est l'une des plus anciennes forêts tropicales d'Afrique. Elle abrite une biodiversité riche, avec de nombreuses espèces endémiques. À l'est, les savanes dominent dans les parcs nationaux comme celui de l'Akagera. Le Rwanda est intensivement cultivé avec des cultures en terrasses pour s'adapter au relief.

Le Rwanda possède des parcs nationaux comme le parc des volcans (abritant les célèbres gorilles de montagne), le parc de Nyungwe (primates et biodiversité unique) et le parc de l'Akagera (faune de savane avec éléphants, lions, buffles, antilopes, etc.).

Rwanda : paysage de collines.
Paysage de collines au Rwanda. Source : The World Factbook.

GĂ©ographie humaine

Population.
Le Rwanda est l'un des pays les plus densément peuplés d'Afrique, avec environ 13 millions d'habitants sur une superficie de 26 338 km². La densité de population moyenne est donc d'environ 500 habitants par km², mais elle est nettement plus élevée dans certaines régions, notamment dans le centre et l'ouest du pays.

Origine et histoire des groupes ethniques.
La population rwandaise est composée principalement de trois groupes : les Hutus (environ 85 %), les Tutsis (environ 14 %) et les Twas (moins de 1 %), ces derniers étant un groupe pygmée autochtone. Bien que partageant une langue et une culture similaires, ces groupes ont été divisés par des dynamiques historiques, politiques et économiques complexes.

• Les Hutus représentent environ 85 % de la population rwandaise. Ils sont traditionnellement associés à l'agriculture, et leur présence au Rwanda remonterait à plusieurs siècles avant l'arrivée des Tutsis. Ils seraient issus de migrations bantoues venues d'Afrique de l'Ouest et d'Afrique centrale.

• Les Tutsis représentent environ 14 % de la population. Ils sont traditionnellement associés à l'élevage de bétail. Historiquement, ils seraient venus de la région de la corne de l'Afrique ou de la vallée du Nil. Les Tutsis ont exercé une influence politique significative au sein des royaumes rwandais avant la colonisation.

• Les Twas représentent moins de 1 % de la population. Ce sont des Pygmées autochtones, traditionnellement chasseurs-cueilleurs, et ils sont considérés comme les premiers habitants de la région. Avec l'expansion de l'agriculture et de l'élevage, les Twas ont progressivement été marginalisés et ont perdu une grande partie de leur territoire et de leur mode de vie traditionnel.

Stratification sociale traditionnelle.
Historiquement, la société rwandaise était organisée selon un système de stratification qui ne correspondait pas à des groupes ethniques strictement distincts, mais à des catégories socio-économiques.

Les Tutsis, en tant qu'éleveurs et propriétaires de bétail, formaient souvent l'élite dirigeante, tandis que les Hutus, agriculteurs, constituaient la majorité laborieuse. Toutefois, ces distinctions étaient fluides, et il était possible pour un Hutu d'acquérir le statut de Tutsi par la richesse (c'est-à-dire l'acquisition de bétail) ou par le mariage.

Les rois (Mwamis) du Rwanda, presque tous issus de la classe des Tutsis, dirigeaient le royaume avec l'aide de chefs, eux aussi majoritairement Tutsis. Cependant, ce système n'était pas totalement basé sur l'ethnicité, mais plutôt sur l'accès aux ressources et le pouvoir.

Colonisation et renforcement des divisions ethniques.
Sous la colonisation allemande, puis belge, les différences entre Hutus et Tutsis ont été accentuées. Les autorités coloniales ont renforcé la division ethnique en privilégiant les Tutsis pour des postes administratifs, en les considérant comme une « race supérieure » en raison de stéréotypes physiques et culturels. Les cartes d'identité introduites par les Belges dans les années 1930 ont institutionnalisé cette catégorisation.

Tensions ethniques et génocide de 1994.
Les relations entre Hutus et Tutsis se sont détériorées au fil des décennies, culminant dans le génocide de 1994. Après l'indépendance en 1962, les Hutus ont pris le pouvoir politique et les tensions se sont accrues, notamment après la révolution sociale de 1959 qui a renversé la monarchie tutsie. Entre avril et juillet 1994, environ 800 000 Tutsis, ainsi que des Hutus modérés, ont été tués lors d'un des génocides les plus rapides et les plus brutaux de l'histoire.

Situation actuelle.
Depuis la fin du génocide, le Rwanda a mis en place des politiques visant à effacer les distinctions ethniques et à promouvoir l'unité nationale. Les termes « Hutu » et « Tutsi » ne sont plus utilisés officiellement dans les documents d'identité, et le gouvernement met l'accent sur une identité rwandaise unifiée. Le processus de réconciliation a été soutenu par des initiatives comme le système de justice traditionnelle Gacaca, où des communautés locales ont jugé les crimes liés au génocide. Malgré les efforts du gouvernement pour promouvoir l'unité, les divisions ethniques subsistent de manière latente dans certaines parties de la société.

Les Twas aujourd'hui.
Les Twas continuent d'être marginalisés et font face à des défis importants en termes d'accès à la terre, d'éducation et de services de base. Leur culture et leur mode de vie traditionnel ont été profondément affectés par la modernisation et la perte de leurs territoires.

Langues.
Le kinyarwanda est la langue nationale parlée par l'ensemble de la population. Le français et l'anglais sont les langues officielles, l'anglais ayant gagné en importance depuis les années 1990.

Habitat, urbanisation, infrastructures.
Le Rwanda reste principalement rural avec plus de 70 % de la population vivant dans des zones rurales. Cependant, l'urbanisation progresse rapidement.

Habitat.
Le modèle d'habitat au Rwanda est marqué par une forte concentration dans les zones rurales où les habitations sont souvent dispersées sur les collines, suivant un modèle d'agriculture en terrasses. Cependant, la politique gouvernementale actuelle vise à regrouper les habitations dans des villages ou imidugudu pour une meilleure gestion des terres et des services publics.

Urbanisation.
L'urbanisation est encouragée, mais elle s'accompagne de défis comme la gestion des bidonvilles, la pression sur les infrastructures et l'accès à des logements abordables.

Infrastructures.
Le Rwanda dispose d'un réseau routier en développement. Kigali est bien reliée aux autres régions du pays et aux pays voisins (Ouganda, Tanzanie, Burundi, RDC). Les transports en commun sont principalement constitués de bus, minibus et motos-taxis. Le pays ne dispose pas de réseau ferroviaire. L'aéroport international de Kigali est la principale porte d'entrée aérienne du pays.

Économie.
L'agriculture est la principale activité économique, employant environ 70 % de la population active. Les principales cultures sont le café, le thé, les bananes, le maïs et les patates douces. La culture est généralement de subsistance, mais des efforts sont faits pour augmenter la production commerciale.

L'industrie et les services se concentrent principalement dans les zones urbaines, en particulier à Kigali. Le tourisme, notamment grâce aux gorilles de montagne, est également un secteur important.

Avec une population en forte croissance et une densité élevée, le Rwanda doit faire face à une pression sur les terres agricoles et les ressources naturelles. Des programmes de réinstallation visent à regrouper les populations rurales pour mieux gérer les terres et réduire la pauvreté. Le gouvernement rwandais a fait des progrès significatifs dans l'éducation et la santé, mais les défis liés à l'accès équitable aux services demeurent.

Les principales villes du Rwanda
• Kigali est la capitale et la plus grande ville du Rwanda. C'est le coeur Ă©conomique, politique et culturel du Rwanda. SituĂ©e au centre du pays, Kigali (745.500 habitants) est, par sa localisation, un point nĂ©vralgique pour les liaisons avec les autres rĂ©gions. C'est aussi est aussi un centre pour les Ă©vĂ©nements internationaux, les affaires et le tourisme, notamment avec des lieux comme le MĂ©morial du gĂ©nocide de Kigali. La ville est moderne, avec une croissance rapide en termes d'infrastructures et d'urbanisation. 

• Butare (Huye). - SituĂ©e dans le sud du Rwanda, Butare (90.000 hab.) est historiquement connue comme la capitale intellectuelle et culturelle du pays. La ville, aujourd'hui appelĂ©e Huye)  abrite l'universitĂ© du Rwanda, la plus prestigieuse institution acadĂ©mique du pays. La ville est Ă©galement connue pour le MusĂ©e national du Rwanda, qui prĂ©serve l'histoire et la culture rwandaise.

• Byumba (Gicumbi). - Située au nord du Rwanda, près de la frontière avec l'Ouganda, Byumba, maintenant appelée Gicumbi, est une ville clé dans le nord du pays. Elle joue un rôle important dans l'agriculture de la région, notamment pour la production de thé. Gicumbi est aussi un centre administratif et un carrefour pour les routes menant vers l'Ouganda.

• Gitarama (Muhanga). - SituĂ©e dans le centre du Rwanda, Gitarama  (88.000 hab.), maintenant appelĂ©e Muhanga, est l'une des villes les plus peuplĂ©es du Rwanda. Elle est situĂ©e sur des routes importantes reliant Kigali Ă  l'ouest du pays. La ville a une grande importance historique, car elle a Ă©tĂ© un centre clĂ© pendant la transition politique post-gĂ©nocide. Aujourd'hui, elle se dĂ©veloppe rapidement comme un centre Ă©conomique rĂ©gional. 

• Ruhengeri (Musanze). - Située au nord-ouest du Rwanda, Ruhengeri (87.000 hab.), désormais appelée Musanze, est la porte d'entrée vers le parc national des Volcans, célèbre pour ses gorilles de montagne. La ville est un centre touristique majeur avec des infrastructures en développement pour accueillir les visiteurs du parc. En plus du tourisme, l'agriculture est une activité clé dans cette région.

• Gisenyi (Rubavu). - Située à l'extrême ouest du Rwanda, sur la rive nord du lac Kivu, à la frontière avec la République Démocratique du Congo, Gisenyi (84.000 hab.), aujourd'hui connue sous le nom de Rubavu, est une ville balnéaire populaire avec des plages sur le lac Kivu. C'est aussi un centre commercial important en raison de sa proximité avec la ville de Goma en RDC. Le tourisme, le commerce transfrontalier et les activités portuaires sont au coeur de l'économie de Gisenyi.



André Guichaoua (préf. René Degni-Ségui ), Rwanda, de la guerre au génocide : Les politiques criminelles au Rwanda (1990-1994), Editions La Découverte, 2010.
2707153702
Catalina Sagarra Martin, Le génocide des Tutsi, Rwanda, 1994 : Lectures et écritures, PU Laval, 2009. - Cet ouvrage espère très humblement fournir des pistes de réflexion sur un sujet des plus graves qui soit. Il entend revisiter avec les lecteurs les racines d'un mal hérité d'un courant de pensée colonial et qui a donné lieu aux pires atrocités. Les auteurs explorent, d'une part, diverses avenues afin de saisir les enjeux juridiques, sociaux et politiques qui ont permis que des êtres humains veuillent exterminer leurs semblables ; d'autre part, ils se penchent aussi et surtout sur les indispensables préalables qui permettront aux survivants de refaire confiance au monde. La reconnaissance des torts est sans doute la pierre angulaire qui rend envisageable la reconstruction de soi et l'ultérieure réconciliation avec le monde extérieur. Les auteurs s'intéressent ainsi à l'articulation de paroles en souffrance (celles des survivants), recueillies dans des entrevues, dans des tribunaux gacaca dans des forums sur Internet ou encore dans des récits de témoignage. (couv).

Jean Chatain, Paysage après le gĂ©nocide, une justice est-elle possible au Rwanda, Le temps des Cerises, 2008.  - Tant de livres ont Ă©tĂ© et sont encore Ă©crits sur le gĂ©nocide « rwandais » qu'il serait tentant d'en esquisser une comparaison. Mais comment rapprocher des genres aussi diffĂ©rents que les tĂ©moignages Ă  chaud d'acteurs de l'humanitaire prĂ©sents sur le terrain pendant la pĂ©riode des massacres [...], les enquĂŞtes institutionnelles ou d'ONG de dĂ©fense des droits de l'homme [...], des tĂ©moignages de rescapĂ©s du gĂ©nocide, des travaux universitaires, qui apportent, Ă  partir de points de vue, de connaissances diverses et de pratiques professionnels diffĂ©rents, des Ă©clairages tout aussi diversifiĂ©s? (couv.).

Berthe Kayitesi, Demain ma vie : Enfants chefs de famille dans le Rwanda d'après, Laurence Teper, 2009. - Berthe Kayitesi a 15 ans quand ses parents sont massacrés en 1994, lors du génocide des Tutsis du Rwanda. Elle évite la mort de justesse et vit quelques mois au Congo, où elle assiste à l'exode des assassins. Puis, comme de nombreux enfants orphelins dans le Rwanda d'après, elle se retrouve chef de famille et se consacre à la survie de ses frères et soeurs. Plus tard, alors qu'elle vit et poursuit ses études au Canada, elle est rattrapée par ce qu'elle a vécu et s'interroge sur cette expérience d'adulte forcé, ainsi que sur sa vie de femme désormais. Elle entreprend alors de revenir sur ce qu'elle a vécu, depuis son enfance jusqu'au moment où on lui a demandé de raconter. Demain ma vie porte sur le génocide mais davantage encore sur la survivance et l'après. Tout au long de son ouvrage, Berthe Kayitesi mêle à son récit interrogations et réflexions sur le passage de la survie à la vie, sur le rôle qu'y joue le témoignage, sur les pièges aussi qu'il peut tendre, sur le dialogue difficile avec les criminels, sur le dépassement de l'identité de victime. (couv.).

Bernard Debré, Toute la vérité sur le génocide des Rwandais, Jean-Claude Gawsewitch, 2006.

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