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00 S, 30 00 E
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Le Rwanda
est un Etat enclavé d'Afrique,
situé dans la région des Grands lacs. Il
est entouré par la République
démocratique du Congo,
l'Ouganda, la Tanzanie
et le Burundi. Capitale : Kigali (745.500
habitants); autres localités importantes : Butare (90.000
hab.), Gitarama (88.000),
Ruhengeri (87.000),
Gisenyi (84.000)
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Paysage
de collines au Rwanda. Source : The World Factbook.
D'un point de vue
administratif, le Rwanda est divisé en une ville (la capitale, Kigali)
et 4 provinces-:
Est (Eastern), Nord (Northern), Ouest (Western), Sud (Southern).
Population totale : 11,69 millions d'habitants (estimation juillet 2012).
Superficie : 26.338
km².
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Carte
du Rwanda. Source : The
World Factbook.
(Cliquer
sur l'image pour afficher une grande carte).
Histoire
du Rwanda. -
Le Rwanda exerce une influence importante sur la région des Grands
Lacs africains depuis des siècles. Un royaume rwandais a de plus
en plus dominé la région à partir du milieu du XVIIIe
siècle, les monarques étendant progressivement le pouvoir
de la cour royale dans les zones périphériques et élargissant
leurs frontières par la conquête militaire.
Comme c'est le cas
aussi au Burundi voisin, la population du Rwanda est divisée depuis
des temps immémoriaux en deux classes, les Hutu et les Tutsi, qui
correspondent aux étiquettes ethniques actuelles de ce nom. Au Rwanda,
les Hutu sont majoritaires et les Tutsi minoritaires. Ces deux groupes
partagent depuis longtemps une langue et une culture communes, et, historiquement,
les mariages mixtes n'ont jamais été rares. La cour royale
rwandaise était centrée sur le roi tutsi (mwami), qui s'appuyait
sur une vaste hiérarchie de relations politiques, culturelles et
économiques entrelacées entre les groupes ethniques et sociaux
du Rwanda.
Les catégories
sociales sont devenues plus rigides sous le règne de Rwabugiri (1860-1895),
qui s'est concentré sur l'expansion agressive et la consolidation
des structures bureaucratiques du Rwanda. La domination coloniale allemande
a commencé en 1898, mais les forces belges se sont emparées
du Rwanda en 1916 pendant la Première Guerre mondiale. Les
deux nations européennes ont rapidement réalisé les
avantages de régner à travers le royaume rwandais déjà
centralisé et avec une population structurée en deux composantes
antagonistes.
Le régime
colonial a renforcé les tendances existantes vers un régime
autocratique et exclusif, conduisant à l'élimination des
positions traditionnelles d'autorité pour les Hutus et à
une calcification des identités ethniques. Les administrateurs belges
ont considérablement augmenté les exigences en matière
de travail communal et institué des taxes sévères,
augmentant la frustration et les inégalités. L'évolution
des attitudes politiques en Belgique a contribué à ce que
les responsables coloniaux et catholiques déplacent leur soutien
des dirigeants tutsis vers les dirigeants hutus dans les années
qui ont précédé l'indépendance.
Les partis politiques
nouvellement mobilisés et le ressentiment couvant à l'égard
du régime minoritaire ont explosé en 1959, trois ans avant
l'indépendance, lorsque les Hutus ont renversé le roi tutsi.
Des milliers de Tutsis ont été tués au cours des années
suivantes et quelque 150 000 ont été contraints à
l'exil dans les pays voisins.
Le chef d'état-major
de l'armée, Juvénal Habyarimana, a pris le pouvoir lors d'un
coup d'État en 1973 et a gouverné le Rwanda en tant qu'État
à parti unique pendant deux décennies. Habyarimana a de plus
en plus discriminé les factions tutsi et extrémistes hutu
qui ont pris de l'importance après l'introduction de plusieurs partis
au début des années 1990. Les enfants des exilés tutsis
ont ensuite formé un groupe rebelle, le Front patriotique rwandais
(FPR) et ont déclenché une guerre civile en 1990.
La guerre civile
a exacerbé les tensions ethniques et a abouti à l'abattage
de
l'avion privé de Habyarimana en avril 1994. L'événement
a déclenché une génocide
orchestré par l'État au cours duquel les Rwandais ont tué
environ 800 000 de leurs concitoyens, dont environ les trois quarts de
la population tutsie. Le génocide a pris fin plus tard la même
année lorsque le FPR à prédominance tutsie, opérant
à partir de l'Ouganda et du Nord du Rwanda, a vaincu l'armée
nationale et les milices hutues et a établi un gouvernement d'unité
nationale dirigé par le FPR.
Le Rwanda a tenu
ses premières élections locales en 1999 et ses premières
élections présidentielles et législatives post-génocide
en 2003, officialisant le rôle de facto du président
Paul Kagamé à la tête du gouvernement. Kagamé
a été réélu en 2010, puis à nouveau
en 2017 après avoir modifié la constitution pour lui permettre
de briguer un troisième mandat.
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André
Guichaoua (préf. René Degni-Ségui ), Rwanda,
de la guerre au génocide : Les politiques criminelles au Rwanda
(1990-1994), Editions La Découverte, 2010.
2707153702
Catalina
Sagarra Martin, Le
génocide des Tutsi, Rwanda, 1994 : Lectures et écritures,
PU Laval, 2009. - Cet ouvrage espère très
humblement fournir des pistes de réflexion sur un sujet des plus
graves qui soit. Il entend revisiter avec les lecteurs les racines d'un
mal hérité d'un courant de pensée colonial et qui
a donné lieu aux pires atrocités. Les auteurs explorent,
d'une part, diverses avenues afin de saisir les enjeux juridiques, sociaux
et politiques qui ont permis que des êtres humains veuillent exterminer
leurs semblables ; d'autre part, ils se penchent aussi et surtout sur les
indispensables préalables qui permettront aux survivants de refaire
confiance au monde. La reconnaissance des torts est sans doute la pierre
angulaire qui rend envisageable la reconstruction de soi et l'ultérieure
réconciliation avec le monde extérieur. Les auteurs s'intéressent
ainsi à l'articulation de paroles en souffrance (celles des survivants),
recueillies dans des entrevues, dans des tribunaux gacaca dans des forums
sur Internet ou encore dans des récits de témoignage. (couv).
Jean Chatain, Paysage
après le génocide, une justice est-elle possible au Rwanda,
Le temps des Cerises, 2008. - Tant de livres
ont été et sont encore écrits sur le génocide
« rwandais » qu'il serait tentant d'en esquisser une comparaison.
Mais comment rapprocher des genres aussi différents que les témoignages
à chaud d'acteurs de l'humanitaire présents sur le terrain
pendant la période des massacres [...], les enquêtes institutionnelles
ou d'ONG de défense des droits de l'homme [...], des témoignages
de rescapés du génocide, des travaux universitaires, qui
apportent, à partir de points de vue, de connaissances diverses
et de pratiques professionnels différents, des éclairages
tout aussi diversifiés? (couv.).
Berthe
Kayitesi, Demain
ma vie : Enfants chefs de famille dans le Rwanda d'après,
Laurence Teper, 2009.
2916010394
Berthe
Kayitesi a 15 ans quand ses parents sont massacrés en 1994, lors
du génocide des Tutsis du Rwanda. Elle évite la mort de justesse
et vit quelques mois au Congo, où
elle assiste à l'exode des assassins. Puis, comme de nombreux enfants
orphelins dans le Rwanda d'après, elle se retrouve chef de famille
et se consacre à la survie de ses frères et soeurs. Plus
tard, alors qu'elle vit et poursuit ses études au Canada,
elle est rattrapée par ce qu'elle a vécu et s'interroge sur
cette expérience d'adulte forcé, ainsi que sur sa vie de
femme désormais. Elle entreprend alors de revenir sur ce qu'elle
a vécu, depuis son enfance jusqu'au moment où on lui a demandé
de raconter. Demain ma vie porte sur le génocide mais davantage
encore sur la survivance et l'après. Tout au long de son ouvrage,
Berthe Kayitesi mêle à son récit interrogations et
réflexions sur le passage de la survie à la vie, sur le rôle
qu'y joue le témoignage, sur les pièges aussi qu'il peut
tendre, sur le dialogue difficile avec les criminels, sur le dépassement
de l'identité de victime. (couv.).
Bernard Debré, Toute
la vérité sur le génocide des Rwandais,
Jean-Claude Gawsewitch, 2006. |
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