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00 N, 21 00 E
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La Centrafrique
ou République Centrafricaine est un Etat du centre de l'Afrique ,
enclavé entre le Tchad, les deux Soudan
(Soudan et Soudan du Sud),
les deux Congo
(Congo-Kinshasa (RDC) et Congo-Brazzaville)
et le Cameroun. D'une superficie de 622.984
km², le pays est peuplé de 5 millions d'habitants (2012). Capitale
: Bangui (542 000 habitants); autres villes : Bimbo (130 000 hab.), Mbaiki
(67.500), Berbérati (62 000), Kaga
Bandoro (57 000).
Histoire
de la Centrafrique. - Le territoire qui correspond à l'actuelle
République centrafricaine se situe au carrefour des groupes ethniques
et linguistiques et a été parmi les dernières régions
de l'Afrique subsaharienne à s'être intégrées
à l'économie mondiale. Son introduction dans les réseaux
commerciaux vers le début des années 1700 a favorisé
une concurrence importante au sein même de sa population. La population
locale cherchait à tirer profit du commerce lucratif des esclaves
et de l'ivoire dans l'océan Atlantique,
le transsaharien et l'océan Indien.
Les raids d'esclaves aidés par des représentants des populations
locales ont nourri une animosité entre les groupes ethniques qui
perdure aujourd'hui.
En 1894, les Français
ont occupé ce territoire aux contours incertains, qui a été
délimité et établi en 1903 en tant que colonie française
nommée Congo français ou Oubangui-Chari. A partir de 1911,
la France a modelé son administration de
la colonie, au sein du cadre plus vaste de l'Afrique Equatoriale française,
sur le modèle du Congo belge, sous-traitant le contrôle du
territoire à des entreprises privées qui collectaient le
caoutchouc et l'ivoire. Bien que la France ait interdit la traite domestique
des esclaves en Centrafrique dans les années 1910, les entreprises
privées ont continué à exploiter sans scrupule la
population par le travail forcé. Pour mettre fin au scandale causé
par ces pratiques, l'Oubangui-Chari fut transformé en territoire
français d'outre-mer. Il acquit une autonomie interne en 1956 et
obtint son indépendance de la France sous le nom de République
centrafricaine en août 1960.
Mais la mort du leader
indépendantiste Barthelemy Boganda, six mois plus tôt a conduit
à une lutte immédiate pour le pouvoir. L'histoire politique
du pays n'a cessé ensuite d'être entachée par une série
de coups d'État, dont le premier (31 décembre 1965)
renversa le second président du pays, David Dacko, qui s'était
rapproché de la Chine communiste, et amena au pouvoir en 1966 Jean-Bedel
Bokassa, un ancien sous-officier de l'armée coloniale française.
Le régime
dictatorial de Bokassa était caractérisé par une corruption
généralisée et une intolérance à l'égard
de l'opposition, qui s'est manifestée par la disparition de nombreux
opposants. En 1976, dans le but de prolonger son mandat, Bokassa s'est
lui-même sacré empereur, s'est fait appeler Bokassa Ier,
et a changé le nom du pays en Empire centrafricain.
La mauvaise gestion
économique de son régime a débouché sur des
manifestations étudiantes généralisées au début
de 1979. Elles ont été violemment réprimées
par les forces de sécurité. Selon Amnesty International,
Bokassa aurait participé lui-même au massacre of 80 écoliers
et étudiants. Tombé en disgrâce auprès de la
communauté internationale, il sera bientôt renversé
par un coup d'État activement soutenu par la France, qui, jusque
là, avait fait montre d'une complaisance sidérante pour ce
personnage. Après le départ de Bokassa, le nom du pays est
redevenu le centrafricain République.
L'ancien président
Dacko revient au pouvoir, mais il est de nouveau renversé, en 1981,
par un coup d'Etat, cette fois fomenté par le général
André Kolingba. En 1987, un premier scrutin est afin d'élire
une assemblée nationale restant sous un régime de parti unique.
De 1996 à
1998, la violence qui oppose les troupe gouvernementales et des groupes
rebelles conduit les Nations Unies a envoyer en Centrafrique des forces
de maintien de la paix (Casques bleus). Des élections pourront finalement
se tenir en septembre 1999. Mais elles ne mettront pas fin à la
répétion des coups d'Etat.
En mars 2013, une
coalition rebelle majoritairement musulmane, nommée la Séléka,
s'empare de la capitale et a forcé le préseident en place
François Bozizé à fuir le pays. Il s'agissait là
du cinquième coup d'Etat à avoir lieu dans le pays. Bozizé
avait lui-même pris le pouvoir lors d'un coup d'État en 2003.
Les abus généralisés de la Séléka ont
stimulé la formation de groupes d'autodéfense principalement
chrétiens qui se sont appelés les anti-Balaka. Ceux-ci ont
également commis des atteintes aux droits humains contre les populations
musulmanes en représailles.
Depuis la montée
des groupes d'autodéfense, les conflits en Centrafrique sont devenus
de plus en plus ethno-religieux, bien que axés sur l'identité
par opposition à l'idéologie religieuse. Les élections
organisées par un gouvernement de transition début 2016 ont
installé le candidat indépendant Faustin-Archange Touadéra
à la présidence; il a été réélu
en décembre 2020. Un accord de paix signé en février
2019 entre le gouvernement et les principales factions armées n'a
eu que peu d'effet, et les groupes armés contrôlent toujours
de larges pans du territoire de la Centrafrique.
D'un point de vue administratif, la Centrafrique
est divisée en 14 préfectures, 2 préfectures
économiques, et une commune :
Les divisions
administratives de la Centrafrique
Commune
Bangui
Préfectures
Bamingui-Bangoran
Basse-Kotto
Haute-Kotto |
Haut-Mbomou
Kemo
Lobaye
Mambere-Kadei
Mbomou
Nana-Mambere
Ombella-Mpoko
Ouaka
Ouham |
Ouham-Pende
Vakaga
Préfectures
économiques
Nana-Grebizi
Sangha-Mbaere
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La majeure partie
de la Centrafrique est constituée d'un plateau vallonné flanqué,
au Nord-Ouest, du massif du Bongo, et, à l'Ouest, des monts Karré.
Le plateau forme une grande séparation entre le bassin du lac Tchad,
au Nord-Ouest, et celui de la rivière Oubangi, à la frontière
sud du pays.
Le climat varie de
semi-désertique dans le Nord à tropical humide dans le Sud,
où l'on a deux saisons humides annuelles, mai-juin et octobre- novembre.
Les pluies saisonnières sont si fortes qu'elles laissent pratiquement
le sud-est du pays isolé. En été, l'Harmattan, un
vent très sec, chargé de poussières, qui souffle du
Sahara, produit un effet étouffant dans les villes.
Toute la zone méridionale
est recouverte d'une épaisse forêt tropicale, l'un des derniers
habitats des gorilles des plaines. La majeure partie du pays est cependant
couverte de savane et de forêt ouverte. La faune comprend : des éléphants,
des buffles, des antilopes et des hyènes, et, dans les cours d'eau,
des crocodiles et des hippopotames. Le braconnage reste malheureusement
très important.
Carte
de la Centrafrique. Source : The
World Factbook.
(Cliquer
sur l'image pour afficher une grande carte).
Productions
agricoles et minières.
Une très
petite portion de la superficie de la Centrafrique est cultivée,
mais l'agriculture occupe 70% de la population. Aux cultures vivrières
(riz, manioc, mil) s'ajoute une petite production destinée à
l'exportation (café, coton, arachides et palmiers à huile,
principalement). La présence de la mouche tsé-tsé
empêche le développement de l'élevage sur une grande
partie du territoire.
Les ressources du
sous-sol, plus ou moins bien exploitées, sont nombreuses : or pétrole,
uranium. Les diamants constituent une part notable des exportations.
Carte
des environs de Bangui. - La capitale de la
Centrafrique
en est également son principal port. C'est
aussi
le point de convergence des routes
remontant
à l'époque coloniale.
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