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Centrafrique
République Centrafricaine

7 00 N, 21 00 E
La Centrafrique ou République Centrafricaine est un Etat du centre de l'Afrique, enclavé entre le Tchad, les deux Soudan (Soudan et Soudan du Sud), les deux Congo (Congo-Kinshasa (RDC) et Congo-Brazzaville) et le Cameroun. D'une superficie de 622.984 km², le pays est peuplé de 5,5 millions d'habitants (2024). Capitale : Bangui (542 000 habitants); autres villes : Bimbo (130 000 hab.), Mbaiki (67.500), Berbérati (62 000), Kaga Bandoro (57 000).

D'un point de vue administratif, la Centrafrique est divisée en  14 préfectures, 2 préfectures économiques, et une commune :

Les divisions administratives de la Centrafrique

Commune

Bangui

Préfectures

Bamingui-Bangoran
Basse-Kotto
Haute-Kotto

Haut-Mbomou
Kemo
Lobaye
Mambere-Kadei
Mbomou
Nana-Mambere
Ombella-Mpoko
Ouaka
Ouham
Ouham-Pende
Vakaga

Préfectures économiques

Nana-Grebizi
Sangha-Mbaere
 

Géographie physique de la Centrafrique

Relief.
Un vaste plateau ondulé, situé généralement à une altitude comprise entre 400 et 800 mètres, s'étend sur la majeure partie du territoire, et présente une pente générale douce du nord-est vers le sud-ouest. Les altitudes les plus élevées se trouvent dans le nord-est, avec le massif des Bongo, qui culmine à environ 1360 mètres (mont Ngaoui), et dans l'ouest, près de la frontière camerounaise, avec quelques reliefs isolés. Le paysage est parsemé de buttes témoins ou inselbergs. Le sud et le sud-ouest du pays s'abaissent progressivement pour rejoindre les basses terres de la forêt équatoriale du bassin du Congo.
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Carte de la Centrafrique.
Carte de la Centrafrique. Source : The World Factbook.
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Hydrographie.
Une ligne de partage des eaux majeure traverse le pays d'est en ouest. Au nord de cette ligne, les fleuves et rivières appartiennent au bassin du lac Tchad. Les principaux cours d'eau de ce système sont le Chari et le Logone, dont les nombreux affluents centrafricains, comme le Bahr Aouk, le Bahr Sara ou le Bahr Salamat, drainent le nord du pays. Au sud de la ligne de partage des eaux, les cours d'eau appartiennent au vaste bassin du fleuve Congo. Le fleuve Oubangui est le plus important, formé par la confluence du Mbomou venant de l'est et de l'Uele (dont la source principale est en RDC mais qui reçoit des affluents centrafricains). L'Oubangui reçoit ensuite d'importants affluents depuis le territoire centrafricain, tels que la Kotto, l'Ouaka, l'Ouham (appelé Bahr sara dans son cours supérieur) et la Sangha dans l'ouest, cette dernière étant formée notamment par la Kadéi. L'Oubangui constitue une voie de navigation vitale pour le pays, le reliant au Congo et à l'océan Atlantique via Brazzaville et Kinshasa. De nombreux cours d'eau sont cependant parsemés de rapides et de chutes, limitant la navigabilité en dehors de l'Oubangui inférieur. Il n'existe pas de grands lacs naturels significatifs sur le territoire.

Climat.
Le climat est de type tropical, avec deux zones principales distinctes. Le nord connaît un climat tropical de type soudanien, caractérisé par une alternance marquée d'une saison des pluies (généralement de juin à octobre/novembre) et d'une longue saison sèche (de décembre à mai). La saison sèche est d'autant plus longue et marquée que l'on se dirige vers le nord. Les températures sont élevées toute l'année, mais les variations saisonnières sont plus prononcées qu'au sud. Le sud du pays, particulièrement le sud-ouest, bénéficie d'un climat tropical de type équatorial, avec des températures et une humidité élevées constantes tout au long de l'année. Il y a généralement deux pics de pluie (mars-mai et septembre-novembre) séparés par de courtes périodes moins arrosées, mais les précipitations sont importantes et réparties sur une grande partie de l'année. La pluviométrie annuelle varie considérablement, passant d'environ 1000-1200 mm dans le nord à plus de 2000 mm dans l'extrême sud-ouest forestier.

Les sols sont principalement de type ferralitique et ferrugineux tropicaux, fréquemment lessivés par les fortes pluies, sauf dans les zones alluviales plus fertiles le long des rivières. L'érosion hydrique peut être significative sur les pentes, surtout là où la végétation de savane est clairsemée.

Ecosystèmes.
Dans le sud-ouest du pays, s'étend une portion significative de la forêt tropicale humide du bassin du Congo. Cette forêt dense et pluvieuse est caractérisée par une canopée épaisse et stratifiée, abritant une biodiversité exceptionnelle. On y trouve une grande variété d'essences d'arbres, de lianes, d'épiphytes et une faune riche incluant des gorilles, des chimpanzés, des éléphants de forêt, ainsi que de nombreuses espèces d'oiseaux, d'insectes et de reptiles. Cette zone forestière est vitale pour l'équilibre régional et abrite des écosystèmes particulièrement fragiles et complexes.

En remontant vers le nord, le paysage change progressivement pour céder la place à de vastes étendues de savanes qui couvrent la majeure partie du territoire centrafricain. Ces savanes ne sont pas uniformes; on distingue des savanes guinéennes au sud, plus arborées et plus humides, qui font la transition avec la forêt, et des savanes soudaniennes au nord, plus sèches et caractérisées par des herbes hautes et des arbres plus clairsemés, souvent résistants au feu. Ces savanes sont dominées par différentes espèces d'herbes, entrecoupées d'arbres comme les karités, les nérés, les Isoberlinia ou les Burkea. Elles constituent l'habitat de grandes populations d'herbivores et de leurs prédateurs, bien que la faune ait été affectée par le braconnage dans certaines zones. Des espèces emblématiques telles que les buffles, les antilopes (cobes, bubales), les lions, les léopards et diverses espèces d'oiseaux y trouvent refuge.

Au sein des paysages de savane, on trouve également des forêts galeries qui s'étirent le long des cours d'eau. Ces bandes forestières offrent un contraste saisissant avec la savane environnante, créant des microclimats plus frais et humides. Elles jouent un rôle essentiel comme corridors écologiques. Elles permettent le déplacement de la faune et abritent des espèces végétales et animales spécifiques qui dépendent de la proximité de l'eau.

Les écosystèmes aquatiques, centrés autour des grands fleuves comme l'Oubangui, le Chari, la Sangha et leurs nombreux affluents, sont également d'une grande importance. Ces rivières et les zones humides associées supportent une vie aquatique riche, qui comprend de nombreuses espèces de poissons essentielles pour les populations locales, ainsi que des hippopotames, des crocodiles et une avifaune aquatique variée. Les crues saisonnières de ces fleuves influencent fortement les écosystèmes terrestres adjacents, notamment les plaines inondables.

La transition entre la forêt tropicale humide au sud et la savane au nord crée des zones de mosaïque forestière et savanicole, particulièrement riches en biodiversité car elles combinent les caractéristiques des deux grands biomes.

Géographie humaine de la Centrafrique

Population.
La population de la  République Centrafricaine est estimée à environ 5,5 millions d'habitants en 2023/2024, mais ce chiffre est fluctuant en raison des déplacements massifs de populations. La croissance démographique est élevée, avec un taux de natalité significatif et une structure par âge très jeune : une proportion importante de la population a moins de 15 ans. Cependant, l'espérance de vie est parmi les plus faibles au monde, pénalisée par la pauvreté, le manque d'accès aux soins de santé, les maladies (VIH/Sida, paludisme) et l'impact des conflits. Les taux de mortalité infantile et maternelle restent préoccupants.

La population est majoritairement rurale, bien que les centres urbains, notamment la capitale Bangui, connaissent une croissance, habituellement liée aux déplacements de populations fuyant l'insécurité en zones rurales. Les mouvements migratoires sont importants. Certains sont internes (personnes déplacées internes, PDI) ou liés aux flux de réfugiés vers les pays voisins, d'autres concernent une certaine immigration, notamment en provenance des pays limitrophes pour des raisons économiques ou liées aux conflits régionaux. 

Sur le plan religieux, le pays compte une majorité de chrétiens (catholiques et protestants), une minorité musulmane significative, et une présence de croyances traditionnelles souvent intégrées dans les pratiques religieuses importées.
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Carte de Bangui et de ses environs.
Carte des environs de Bangui. - La capitale de la 
Centrafrique en est également son principal port. C'est
aussi le point de convergence des routes
remontant à l'époque coloniale.

La société est caractérisée par une forte dualité entre les modes de vie traditionnels, principalement en milieu rural basés sur l'agriculture de subsistance et des structures familiales élargies ou communautaires, et les dynamiques urbaines, généralement précaires et informelles. L'accès aux services de base est extrêmement limité et inégal. Le système éducatif souffre d'un manque criant d'infrastructures, d'enseignants qualifiés et de matériel pédagogique, ce qui entraîne de faibles taux de scolarisation, notamment pour les filles, et un faible niveau général d'alphabétisation, particulièrement en dehors des centres urbains.

Le système de santé est sous-financé, les structures sont rares et mal équipées, et le personnel médical insuffisant. Il s'ensuit un accès aux soins difficile pour la majorité de la population, en particulier dans les zones affectées par les conflits. La pauvreté généralisée se traduit par une insécurité alimentaire chronique et une vulnérabilité extrême des populations face aux chocs économiques ou sécuritaires.

L'instabilité politique et les conflits armés récurrents ont eu un impact dévastateur sur le tissu social, et provoquent des traumatismes profonds, la destruction des moyens de subsistance, la fragmentation des communautés et l'augmentation des violences interpersonnelles et basées sur le genre. Les déplacés internes et les réfugiés font face à des conditions de vie très difficiles, tout en accentuant les pressions sur les populations d'accueil et les ressources limitées. 

Les questions de gouvernance, la corruption, la faiblesse des institutions étatiques, et l'accès limité à la justice sont des défis sociétaux majeurs qui minent la confiance de la population et entravent tout développement durable.

Quelques-unes des principales villes de la Centrafrique

• Bangui est la capitale de la République centrafricaine et son centre administratif, économique et culturel. Située sur la rive nord du fleuve Oubangui, elle marque la frontière naturelle avec la République démocratique du Congo. Fondée par les Français à la fin du XIXe siècle, Bangui conserve des traces de l'époque coloniale, notamment dans son architecture et ses institutions. La ville abrite les principaux organes gouvernementaux, l'université de Bangui, des marchés animés comme le marché central, ainsi que des institutions religieuses et diplomatiques. Malgré des périodes de conflits, Bangui demeure le cœur de la vie nationale et un point d'entrée pour l'aide humanitaire et les organisations internationales.

• Bambari, située au centre du pays sur les rives de l'Oubangui, est la deuxième ville la plus importante de Centrafrique. Elle est un centre stratégique dans la région de la Ouaka, en raison de sa position géographique et de ses ressources naturelles, notamment le fer. Bambari a été à plusieurs reprises un point de tension entre groupes armés, mais elle reste un nœud de communication essentiel entre Bangui et les régions orientales. Elle joue également un rôle régional dans le commerce, l'élevage et les transports.

• Bria, au nord-est du pays, est une ville minière majeure, connue pour ses gisements de diamants. Elle est située dans la préfecture de la Haute-Kotto et joue un rôle central dans l'économie informelle de la région. Bria est aussi l'un des épicentres des conflits armés en Centrafrique, en raison des rivalités liées à l'exploitation des ressources et à la présence de groupes armés. La ville dispose d'un aéroport et d'un réseau routier qui la connecte difficilement à d'autres centres urbains, mais reste une zone d'enjeux économiques et géopolitiques majeurs.

• Bossangoa, dans le nord-ouest du pays, est un centre agricole important et le chef-lieu de la préfecture de l'Ouham. Elle est réputée pour ses cultures de coton, de maïs et d'arachides, qui soutiennent l'économie locale. Ville à majorité chrétienne, elle a été fortement touchée par les tensions communautaires entre groupes armés musulmans et chrétiens, mais des efforts de réconciliation y ont été engagés. Bossangoa a une fonction administrative et sert de centre de coordination pour les ONG opérant dans la région.

• Bouar, située à l'ouest du pays sur l'axe Bangui–Garoua-Boulaï (vers le Cameroun), est un centre de commerce et de transit important. Elle est connue pour ses paysages de savane et ses mégalithes préhistoriques classés au patrimoine mondial de l'UNESCO. La ville est aussi une base militaire importante, et a été le théâtre de combats au cours des différentes phases de la guerre civile. Son rôle stratégique en fait un point de contrôle économique et sécuritaire clé dans l'ouest centrafricain.

• Berbérati, au sud-ouest, est l'une des plus grandes villes du pays et le chef-lieu de la Mambéré-Kadéï. C'est une ville relativement stable comparée à d'autres régions du pays, bénéficiant d'un climat plus tempéré et d'un tissu économique lié à l'agriculture, au commerce et aux services. Berbérati est aussi connue pour son ancienne mission catholique et son hôpital régional, qui dessert une large population. Elle représente un pôle d'équilibre régional et un centre de coopération avec le Cameroun voisin.

• Kaga-Bandoro, dans le centre-nord, est la capitale de la préfecture de la Nana-Grébizi. Elle est stratégiquement située sur la route entre Bangui et les régions nordiques. C'est un carrefour pour les échanges agricoles et pastoraux, notamment entre populations nomades et sédentaires. Comme d'autres villes, Kaga-Bandoro a été confrontée aux violences liées aux groupes armés, et est aujourd'hui sous la protection partielle de la MINUSCA. Elle joue un rôle logistique pour les opérations humanitaires dans le nord-centre du pays.

• Nola, située à l'extrême ouest, proche des frontières avec le Cameroun et la République du Congo, est un centre d'échanges transfrontaliers. Elle est implantée dans une zone forestière dense et bénéficie d'un climat équatorial humide. L'économie de Nola repose sur l'agriculture, la chasse et la pêche, et elle est aussi une porte d'entrée pour les produits forestiers. Malgré son isolement relatif, elle est importante pour les relations avec les pays voisins et pour la gestion des ressources naturelles de la région.

• Obo, à l'extrême est du pays, est une ville frontalière avec le Soudan du Sud et la République démocratique du Congo. Elle est située dans une région isolée, souvent difficile d'accès, et constitue un point stratégique pour la surveillance des frontières et la lutte contre les groupes armés étrangers, notamment la LRA (Armée de résistance du Seigneur). Obo est aussi un centre pour l'accueil de déplacés internes et de réfugiés. Son importance géopolitique dépasse sa taille.

• Bangassou, au sud-est, est une ville située sur le fleuve Mbomou, face à la RDC. C'est un centre commercial important pour le commerce fluvial et un point d'entrée pour les biens venus du Congo. La ville a été le théâtre de violences communautaires, mais elle conserve une certaine influence régionale grâce à son hôpital, son aéroport et ses missions religieuses. Elle est également un centre d'évangélisation catholique historique et un point logistique pour les ONG dans le sud-est du pays.

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Groupes ethnolinguistiques.
Bien qu'il soit difficile de donner un chiffre exact et définitif en raison de la complexité des classifications et de la fluidité des identités, on estime généralement qu'il existe en Centrafrique plus de 80 groupes ethniques ou sous-groupes parlant autant de langues ou dialectes distincts. Les mariages interethniques sont courants, et de nombreuses personnes s'identifient à plusieurs groupes en fonction de leur ascendance ou de leur lieu de vie. L'appartenance à un groupe peut également être situationnelle et évoluer.

Cette grande diversité, qui est une source de richesse culturelle inestimable, a parfois été instrumentalisée dans les crises politiques et sécuritaires que le pays a traversées. L'appartenance ethnique ou régionale peut devenir un facteur de division, bien que les causes profondes des conflits soient généralement bien plus complexes, et impliquent des enjeux de gouvernance, d'accès aux ressources, de marginalisation économique et de luttes pour le pouvoir.

La majorité des langues parlées en Centrafrique appartiennent à la grande famille Niger-Congo, et plus spécifiquement à la branche Adamawa-Oubangi. Cependant, on trouve également la présence de langues nilo-sahariennes dans le nord du pays, notamment celles parlées par les Sara, et quelques langues bantoues dans le sud. 
Malgré cette fragmentation apparente, un élément unificateur majeur est la langue sango. Le sango, basé principalement sur le ngbandi mais enrichi de mots et d'influences d'autres langues locales et du français, est à la fois la langue nationale et la langue véhiculaire (lingua franca) du pays. Il est parlé et compris par la quasi-totalité des Centrafricains, quelle que soit leur origine, et facilite la communication.

Parmi les groupes les plus importants en termes de population, on trouve les Gbaya (ou Baya), traditionnellement situés dans l'ouest du pays. Ils constituent l'un des groupes les plus nombreux et sont principalement agriculteurs, cultivant le manioc, le maïs et le coton. Un autre groupe majeur est celui des Banda, dont l'aire géographique s'étend sur le centre et l'est du pays. Les Banda sont également majoritairement agriculteurs et représentent une part significative de la population. Les Mandjia sont un autre groupe important; ils vivent principalement dans la partie centrale de la RCA. Comme les Gbaya et les Banda, leur économie repose largement sur l'agriculture.

Dans le nord, on trouve notamment les Mboum, un groupe également impliqué dans l'agriculture et l'élevage. Plus au nord encore, près de la frontière avec le Soudan, se trouvent des populations Sara, qui sont une extension des grands groupes Sara présents au Tchad et au Soudan. Leurs langues appartiennent à la famille nilo-saharienne, les distinguant linguistiquement des groupes Adamawa-Oubangi dominants.

Le sud-est du pays abrite des groupes comme les Nzakara et les Zande, qui ont une histoire marquée par des royaumes traditionnels et une organisation sociale structurée. Leurs activités varient entre agriculture, pêche et chasse.

Il existe aussi des populations autochtones, souvent appelées Pygmées, bien que ce terme soit parfois considéré comme réducteur. Les groupes principaux sont les Aka et les Baka, qui vivent dans les régions forestières du sud-ouest et du sud-est. Ils sont traditionnellement chasseurs-cueilleurs, avec un mode de vie distinct. Ils font face à des défis spécifiques en termes de droits fonciers et d'intégration socio-économique.

Bien que numériquement moins importants mais économiquement et socialement visibles, sont les Mbororo, un sous-groupe des Peuls (ou Fulani). Ce sont principalement des éleveurs nomades ou semi-nomades qui se déplacent avec leurs troupeaux à travers le pays et les régions frontalières. Leur mode de vie pastoral peut parfois créer des tensions avec les populations sédentaires d'agriculteurs, notamment en ce qui concerne l'accès à la terre et aux points d'eau.

Culture.
Au coeur de culture centrafricaine se trouvent un fort attachement à la religion, à la communauté et à la famille, ainsi qu'une expression artistique particulière, notamment à travers la musique et la danse.

Le christianisme (catholicisme et protestantisme) et l'islam sont les religions dominantes,  mais les croyances et pratiques traditionnelles africaines ne disparaissent pas et s'entremêlent souvent aux religions importées, ce qui donne lieu à diverses formes de syncrétisme. Les rituels ancestraux, les cultes des ancêtres, la croyance en des forces naturelles et des esprits, et le rôle des guérisseurs traditionnels ou des chefs coutumiers restent très importants dans la vie quotidienn. Ils influencent les décisions, les relations sociales et la perception du monde.

La musique et la danse sont intrinsèquement liées et omniprésentes dans la vie sociale, les célébrations, les cérémonies et les rituels. La musique traditionnelle utilise une variété d'instruments comme le balafon (xylophone africain), les tambours de différentes tailles, les sanza (piano à pouces), et des instruments à cordes comme la kora ou le luth. Les chants sont souvent polyphoniques, particulièrement chez les Pygmées Aka et Baka, dont la musique vocale, caractérisée par des polyphonies complexes et des yodels, est mondialement reconnue et classée au patrimoine culturel immatériel de l'humanité par l'Unesco. La danse accompagne la musique, racontant des histoires, et expriment des émotions ou marquent des étapes importantes de la vie.

Les arts plastiques comprennent la sculpture sur bois (masques, statues représentant les ancêtres ou des figures spirituelles, objets utilitaires décorés), la vannerie, le tissage, la poterie et la fabrication d'objets en métal. Ces créations ont généralement une fonction rituelle, symbolique ou sociale, en plus de leur valeur esthétique. Les motifs géométriques, les représentations animales et humaines stylisées sont fréquents.

Le tissu social est fortement marqué par la prédominance des liens familiaux élargis et communautaires. La vie quotidienne est rythmée par les activités agricoles dans les zones rurales, la pêche le long des fleuves, et le commerce dans les centres urbains. Les repas sont des moments de partage, avec des plats de base comme le manioc (sous forme de foufou ou de gari), le maïs, le sorgho, accompagnés de sauces à base de légumes, de feuilles, de viande (souvent de brousse, bien que cela pose des défis de conservation et d'écologie) ou de poisson.

La culture centrafricaine est également riche de proverbes, de contes et de légendes, qui transmettent la sagesse ancestrale, les codes moraux et l'histoire orale de génération en génération. Ces récits jouent un rôle pédagogique et social important.

Economie.
Profondément affectée par des décennies d'instabilité politique, de conflits armés récurrents et une gouvernance faible, l'économie de la République Centrafricaine (RCA) est l'une des plus fragiles et des moins développées du monde. Le pays est fortement dépendant de l'aide internationale et  une part significative de l'activité économique reste informelle.

Le secteur agricole emploie 70% de la population active, principalement dans l'agriculture de subsistance. Les principales cultures vivrières comprennent le manioc, le maïs, le sorgho, le mil et la banane plantain. Le pays produit également des cultures d'exportation telles que le coton, le café, le sésame et les arachides, bien que les volumes et la qualité soient fréquemment affectés par l'insécurité, le manque d'infrastructures (routes rurales notamment) et la faible productivité due au manque d'intrants et de techniques modernes. L'élevage et la pêche contribuent également à l'alimentation locale mais sont sous-développés à grande échelle.

Le secteur minier, bien que représentant une part modeste du PIB officiel, est crucial pour l'économie et source de défis majeurs. Les diamants sont la principale richesse minérale. Ils sont extraits principalement de manière artisanale, généralement dans l'informel. Le commerce des diamants a historiquement été une source de revenus pour les groupes armés, malgré les efforts de régulation via le Processus de Kimberley. L'exploitation aurifère, également largement artisanale, connaît des dynamiques similaires. Le pays possède des gisements non exploités d'uranium et d'autres minéraux, mais leur potentiel reste largement inexploité en raison de l'insécurité et du manque d'investissements.

Le secteur forestier, avec des ressources importantes en bois, contribue aux exportations. Cependant, l'exploitation est confrontée à des problèmes de gestion durable, de coupe illégale et de gouvernance, qui limitent les bénéfices pour l'État et les populations locales.

Les secteurs industriel et des services sont peu développés. L'industrie se limite principalement à la transformation de produits agricoles ou forestiers et à quelques petites manufactures, fortement pénalisées par le coût élevé de l'énergie, le manque d'infrastructures de transport et la faible taille du marché intérieur. Le secteur des services est dominé par le commerce informel et les activités liées à l'administration publique et aux organisations internationales.

L'économie centrafricaine présente un PIB très faible par habitant et un taux de pauvreté extrêmement élevé. La croissance est très volatile, directement corrélée à l'évolution de la situation sécuritaire. Les périodes de conflit entraînent une contraction de l'activité, la destruction des infrastructures, le déplacement des populations et une augmentation de l'aide humanitaire. Les périodes de relative accalmie peuvent permettre une légère reprise grâce à l'agriculture et à l'aide au développement. 
L'aide internationale joue un rôle essentiel dans le financement du budget de l'État et dans la mise en oeuvre de projets de développement et d'assistance humanitaire. Le niveau élevé de la dette publique, bien que souvent concessionnelle, constitue une contrainte budgétaire.

Les principaux défis économiques comprennent la persistance de l'insécurité qui entrave l'activité économique et les investissements, la faiblesse des institutions et la corruption qui minent la confiance et la bonne gouvernance, le manque criant d'infrastructures de base (routes, électricité, eau, télécommunications), le faible niveau de capital humain (éducation, santé), la dépendance excessive aux exportations de matières premières brutes et la faible diversification de l'économie. L'accès au financement pour les entreprises locales est également très limité.

Le pays est membre de la Communauté Économique et Monétaire de l'Afrique Centrale (CEMAC) et utilise le Franc CFA. La politique monétaire est gérée par la Banque des États de l'Afrique Centrale (BEAC). Bien que l'intégration régionale offre un cadre potentiel, les échanges commerciaux avec les voisins sont limités par l'enclavement et les coûts logistiques élevés.

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