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Republica de Cuba |
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![]() 21 30 N, 80 00 W |
Cuba est
la plus grande île des Grandes Antilles.
Elle est séparée de la Floride et des Lucayes,
au Nord, par le golfe du Mexique et le
canal de Bahama; au Sud de la Jamaïque et d'Haïti
par la mer des Antilles et le canal du Vent;
à l'Ouest du Mexique et du Guatemala
par le canal de Yucatan et le golfe d'Honduras. C'est une île de forme
longitudinale, de1150 kilomètres de l'Est à l'Ouest et environ 170 km
dans sa plus grande largeur; 11 millions d'habitants; capitale : La Havane![]() - ![]() Carte de Cuba. Source : The World Factbook. (Cliquer sur l'image pour afficher une carte détaillée). Géographie physique de CubaRelief.Le relief cubain se caractérise principalement par la prédominance de plaines (les llanos), qui couvrent environ les deux tiers du territoire. Ces plaines, doucement ondulées à plates, sont les plus étendues dans les régions centrales et occidentales de l'île, notamment la grande plaine de Camagüey et la plaine de La Havane-Matanzas. Elles sont historiquement et économiquement importantes pour l'agriculture, en particulier la culture de la canne à sucre et du tabac, grâce à des sols généralement fertiles. Géologiquement, Cuba est formée en grande partie de terrains sédimentaires et volcaniques issus de la collision de plaques tectoniques, conduisant à la formation de trois massifs montagneux principaux, répartis de l'ouest à l'est. À l'extrémité occidentale, la Sierra de los Órganos se signale par ses paysages karstiques spectaculaires, caractérisés par des collines isolées aux flancs abrupts appelées mogotes, et qui émergent de plaines alluviales, comme on peut l'admirer dans la célèbre vallée de Viñales. Ces formations sont le résultat de millions d'années d'érosion de roches calcaires. Au centre de l'île s'élève le massif de l'Escambray (également connu sous le nom de Sierra del Escambray), une chaîne moins élevée mais très accidentée et boisée, qui divise le pays en son milieu. Enfin, dans la partie orientale se trouve le massif le plus imposant et le plus élevé de l'île, la Sierra Maestra. Cette chaîne de montagnes s'étire le long de la côte sud-est et abrite le Pico Turquino, point culminant de Cuba à 1974 mètres d'altitude. La Sierra Maestra est caractérisée par ses pentes abruptes, ses profondes vallées et sa végétation dense, abritant d'importantes forêts tropicales et subtropicales. Hydrographie.
Les lacs naturels sont rares, mais il existe de nombreux réservoirs artificiels créés pour l'irrigation et la production d'électricité. Les zones humides, notamment la vaste Ciénaga de Zapata (marais de Zapata) dans la péninsule du même nom au sud-ouest, sont également des éléments importants du paysage cubain. Côtes.
Climat.
Sols.
Biogéographie de CubaLa combinaison de reliefs, de climats, d'hydrographie et de sols de Cuba a façonné une grande diversité d'écosystèmes terrestres et marins, allant des forêts tropicales et subtropicales aux savanes, en passant par les zones humides, les mangroves et les récifs coralliens.On trouve des forêts tropicales humides en altitude, des forêts sempervirentes et semi-décidues dans les zones moins humides, des forêts sèches ou xérophiles dans les régions les plus arides du sud et de l'est, des pinèdes (notamment dans l'est et sur l'Île de la Jeunesse), de vastes mangroves le long des côtes, des savanes et des prairies, ainsi que des écosystèmes côtiers et marins variés incluant récifs coralliens, herbiers marins et falaises. Les sols, notamment les sols serpentineux riches en métaux lourds dans certaines régions, jouent un rôle crucial dans la distribution de la flore, abritant une végétation hautement spécialisée et souvent endémique. La flore cubaine est remarquablement riche, avec un taux d'endémisme qui dépasse souvent les 50%. De nombreuses espèces, genres et même certaines familles sont uniques à l'île. Cette flore s'est adaptée à une grande variété de conditions, des sols nutritifs des plaines fertiles aux substrats extrêmes des zones serpentineuses ou karstiques. L'étude des relations entre la flore et les types de sols, en particulier les sols serpentineux, est un domaine clé de la biogéographie cubaine. La faune cubaine présente également un endémisme élevé dans de nombreux groupes. Parmi les mammifères terrestres indigènes, peu nombreux, on compte principalement des chauves-souris et des rongeurs de la famille des Capromyidae (hutias), ainsi que le Solenodon cubain, un insectivore rare et primitif. Les oiseaux sont très diversifiés, avec un nombre significatif d'espèces endémiques, incluant le Trogon cubain (oiseau national), le Todier cubain, et le Colibri-abeille (Mellisuga helenae), le plus petit oiseau du monde. L'île est aussi une étape importante pour de nombreux oiseaux migrateurs. Les reptiles et amphibiens présentent un endémisme particulièrement élevé. Cuba abrite une grande diversité de lézards (notamment de nombreuses espèces d'Anolis), de serpents (non venimeux pour la plupart), de tortues, et d'une faune d'amphibiens riche. On remarque nortamment des espèces de grenouilles parmi les plus petites au monde. Le crocodile de Cuba est l'une des espèces les plus menacées de l'île. La faune d'invertébrés, bien que moins étudiée que les vertébrés et les plantes, est extraordinairement diverse et comprend un nombre immense d'espèces endémiques, notamment parmi les mollusques terrestres, les insectes et les arachnides. Plusieurs facteurs expliquent cette richesse et cet endémisme. L'isolement insulaire est le moteur principal de la spéciation par dérive génétique et adaptation locale. La diversité topographique crée une multitude de niches écologiques. Les variations climatiques saisonnières et régionales influencent la répartition des espèces. Les facteurs édaphiques, notamment la présence de sols très particuliers comme les sols serpentineux, ont conduit à l'évolution de flores spécialisées uniques. L'histoire paléoclimatique et géologique a également joué un rôle, façonnant les patrons de distribution actuels. Bien que Cuba possède un système de zones protégées significatif, comportant des parcs nationaux et réserves de biosphère, sa biodiversité est confrontée à des menaces importantes : perte et fragmentation des habitats dues à l'agriculture et au développement, espèces invasives (animales et végétales) qui concurrencent ou prédent les espèces indigènes, sur-exploitation de certaines ressources et les impacts du changement climatique, tels que l'élévation du niveau de la mer affectant les zones côtières et les zones humides, et l'augmentation de la fréquence et de l'intensité des ouragans. Géographie humaine de CubaPopulation.Cuba a une population d'environ 11 millions d'habitants, et fait face à un défi majeur : le vieillissement rapide de sa population. Ce phénomène est le résultat combiné d'un taux de natalité historiquement bas, l'un des plus faibles de la région, et d'une espérance de vie élevée, comparable à celle des pays développés, témoignage des succès de son système de santé universel et gratuit et de son programme d'éducation. Le taux de mortalité infantile est également remarquablement bas, une autre réalisation du système social cubain. Cependant, la faible fécondité et l'allongement de la vie entraînent une proportion croissante de personnes âgées et une diminution de la population en âge de travailler, ce qui pèse sur les systèmes de retraite et de santé et limite le potentiel de croissance économique. La distribution géographique de la population est caractérisée par une forte concentration urbaine, notamment dans la capitale, La Havane, qui abrite une part significative des habitants de l'île, en contraste avec des zones rurales moins peuplées. Un facteur démographique déterminant, lourd de conséquences sociales et économiques, est l'émigration. Au fil des décennies, des centaines de milliers de Cubains ont quitté l'île, créant une vaste diaspora, principalement aux États-Unis mais aussi en Europe et dans d'autres pays d'Amérique latine. Ce mouvement migratoire a des effets directs en réduisant la population et en contribuant à la fuite des cerveaux, mais il a aussi un impact sociologique majeur à travers les transferts de fonds envoyés par la diaspora, qui sont devenus une source vitale de revenus pour de nombreuses familles et une composante essentielle de l'économie informelle cubaine. Cuba offre un laboratoire unique, façonné par six décennies de système socialiste d'inspiration marxiste-léniniste, tout en étant profondément enraciné dans une culture caribéenne riche et métissée. La structure sociale officielle visait l'abolition des classes et une égalité de fait, offrant à tous un accès égal à l'éducation, à la santé et à d'autres services de base. Ces acquis sociaux ont longtemps constitué les piliers de la légitimité du gouvernement et un facteur de cohésion sociale. Cependant, la réalité de la stratification sociale a persisté et évolué, et s'est adaptée aux transformations économiques. Les inégalités économiques se sont creusées depuis la période spéciale des années 1990 et l'introduction de réformes économiques partielles, notamment l'accès à la monnaie forte (initialement le dollar, puis les CUC, et maintenant les MLC - monnaie librement convertible) et le développement d'un secteur privé limité. L'accès aux remittances de l'étranger est devenu un facteur majeur de différenciation sociale, ce qui crée une fracture entre ceux qui reçoivent un soutien extérieur et ceux qui dépendent uniquement des salaires d'État, souvent très bas. La nomenklatura politique et militaire bénéficie également d'un accès privilégié à des ressources et des opportunités, et constitue de fait une élite. Le secteur informel est florissant et essentiel à la survie quotidienne pour beaucoup, mais il génère aussi ses propres formes d'inégalité. La famille reste une institution sociale fondamentale, un réseau de solidarité essentiel face aux difficultés économiques. La structure familiale a évolué, avec une augmentation des foyers monoparentaux, souvent dirigés par des femmes, et une complexité accrue due à la migration. Le rôle des femmes a été formellement promu par le gouvernement, avec un accès égal à l'éducation et au marché du travail, mais elles continuent de faire face à des défis, notamment le double fardeau du travail professionnel et des responsabilités domestiques. Quelques-unes des principales villes de Cuba
Groupes ethnolinguistiques. La composition ethnique est officiellement décrite comme majoritairement blanche et métisse, avec une importante minorité noire et mulâtre. Cependant, la réalité est plus nuancée, et reflète un métissage complexe issu des héritages espagnol et africain, et la question raciale reste une dimension sociale importante, parfois sous-jacente, qui peut recouper les inégalités économiques et sociales. Les populations autochtones de Cuba, principalement les Taïnos, ainsi que les Ciboneys et Guanajatabey, ont été décimées peu de temps après l'arrivée des Espagnols. Leur langue et leurs cultures ont largement disparu, bien que quelques mots d'origine taïno subsistent dans l'espagnol cubain (comme hamaca, tabaco, huracán) et que certaines influences culturelles indirectes soient parfois évoquées, mais sans constituer des groupes ethnolinguistiques vivants distincts. Le pilier central de la composition ethnolinguistique actuelle est le résultat de deux grandes vagues de peuplement : la colonisation espagnole et la traite transatlantique des esclaves. Les Espagnols ont imposé leur langue (l'espagnol), leur religion (le catholicisme) et leurs structures sociales et culturelles, qui forment la base de la culture cubaine moderne. Leurs descendants constituent une part significative de la population, ordinairement identifiée comme "blanche cubaine", bien que cette catégorie recouvre elle-même une diversité régionale et historique (originaires de différentes régions d'Espagne et arrivés à différentes époques). Parallèlement et de manière tout aussi fondamentale, des millions d'Africains ont été amenés de force comme esclaves. Ils provenaient de diverses régions et groupes ethniques d'Afrique de l'Ouest et Centrale, notamment les Yorubas, Kongos, Igbos, Fons (Dahoméens), Ararás, Carabalis (Efik), etc. Chacun de ces groupes apportait ses propres langues, religions, musiques et coutumes. Bien que les langues africaines d'origine n'aient pas survécu comme langues communautaires parlées par les descendants (l'espagnol est devenu la langue de communication), leur impact culturel et linguistique est immense. Les traditions religieuses africaines ont fusionné avec le catholicisme pour donner naissance à des cultes afro-cubains complexes comme la SanterÃa (ou Regla de Ocha, fortement influencée par les Yorubas), le Palo Mayombe (d'origine Kongo) et la société secrète Abakuá (d'origine Carabali/Efik). L'influence africaine est omniprésente dans la musique cubaine, la danse, la gastronomie et a enrichi l'espagnol cubain de nombreux mots et expressions. Les descendants de ces populations africaines, qu'ils s'identifient comme "noirs cubains" ou "mulâtres", représentent une part très importante de la population et constituent un groupe culturel distinct, bien qu'entièrement hispanophone. Le terme Afro-Cubain désigne souvent cette composante majeure de l'identité nationale. D'autres groupes migratoires ont contribué à la diversité culturelle cubaine, bien que souvent en nombre plus limité et avec une assimilation linguistique rapide à l'espagnol. Parmi eux, les Chinois sont arrivés en grand nombre au milieu du XIXe siècle comme travailleurs sous contrat et ont formé une communauté notable à La Havane (où subsiste un quartier chinois), laissant des traces dans la gastronomie notamment. Des Français sont arrivés, beaucoup fuyant la Révolution haïtienne à la fin du XVIIIe et début du XIXe siècle, et se sont installés principalement dans l'est de l'île (comme à Santiago de Cuba et Guantánamo) où ils ont développé des plantations de café; leur influence subsiste dans certains noms de lieux, architectures et traditions musicales et de danse. Il y a également eu des immigrants des Canaries, des États-Unis, d'Italie, du Liban, une petite communauté juive, ainsi que d'autres Caraïbéens (Jamaïcains, Haïtiens). Parmi ces derniers, les Haïtiens et leurs descendants, présents surtout dans l'est de l'île, constituent l'une des rares communautés où une autre langue, le créole haïtien, a pu être maintenue par une partie de la population, bien que l'espagnol soit également largement pratiqué. Culture.
Cette fusion est peut-être la plus évidente et la plus célébrée dans la musique et la danse. Le son cubain, né à l'est de l'île à la fin du XIXe siècle, est l'ancêtre de nombreux genres cubains et latino-américains, à commencer par la salsa. C'est un mélange du tres cubain (petite guitare à trois paires de cordes) d'origine paysanne et espagnole, des percussions africaines comme les bongos, les congas et la clave, et des influences mélodiques européennes. D'autres genres essentiels comprennent le danzón (la danse nationale), le cha-cha-cha, le mambo, la rumba (une expression percussive et dansée d'origine afro-cubaine) et la trova cubaine (musique de poètes et de chanteurs itinérants). La musique n'est pas qu'un divertissement à Cuba; elle est omniprésente dans la vie quotidienne, lors des fêtes familiales, dans la rue, et constitue un pilier de l'identité collective, un moyen d'expression et de connexion. La religion, initialement marginalisée après la Révolution, a connu un regain d'importance, avec la coexistence du catholicisme, des religions afro-cubaines, et de diverses confessions protestantes, et une relation complexe et évolutive avec l'État. Le syncrétisme y est manifeste. Le catholicisme introduit par les Espagnols s'est mélangé aux croyances et pratiques religieuses africaines, donnant naissance à la SanterÃa (ou Regla de Ocha). Dans la SanterÃa, les Orishas (divinités Yorubas) sont souvent associés à des saints catholiques (par exemple, Changó à Santa Bárbara, Oshún à la Vierge de la Charité du Cobre, patronne de Cuba). Cette double appartenance religieuse est courante, et les rituels, la musique percussive (tambours batá) et les danses associées à la SanterÃa sont une part importante du patrimoine culturel immatériel de l'île, pratiqués ouvertement ou discrètement. La langue officielle est l'espagnol, mais l'espagnol cubain possède ses propres particularités, son rythme, son vocabulaire enrichi de termes africains et de cubanismes (expressions et mots typiques). La communication est souvent informelle, animée, et le langage corporel joue un rôle important. L'hospitalité et la convivialité sont des traits culturels marqués; les Cubains sont réputés pour leur capacité à accueillir et à partager le peu qu'ils ont. Dans le domaine des arts visuels, Cuba a une tradition riche et diverse, allant de la peinture coloniale aux expressions contemporaines. Le XXe siècle a vu émerger des artistes majeurs, et l'art post-révolutionnaire a souvent abordé des thèmes sociaux, politiques et identitaires, parfois sous des contraintes, mais aussi avec une grande inventivité. L'art naïf, vibrant de couleurs et représentant des scènes de la vie quotidienne ou des croyances populaires, est particulièrement apprécié. L'architecture cubaine reflète les différentes époques de son histoire, des forts coloniaux et des palais baroques de La Havane Vieille aux bâtiments Art Déco et aux constructions socialistes du XXe siècle. La littérature cubaine a également donné naissance à de grands noms, depuis José MartÃ, héros national et poète fondamental de la fin du XIXe siècle, jusqu'à des figures comme Alejo Carpentier, Nicolás Guillén, José Lezama Lima, Reinaldo Arenas, ou plus récemment Pedro Juan Gutiérrez, explorant des thèmes comme l'identité, la mémoire, l'histoire et la réalité sociale cubaine. Le cinéma cubain, né après la Révolution de 1959, a développé une identité forte, souvent critique et réflexive sur la société cubaine, et a produit des oeuvres reconnues internationalement. La gastronomie cubaine est un autre exemple de métissage. Influencée par la cuisine espagnole (riz, légumineuses, porc) et africaine (utilisation de tubercules, de bananes plantains, de techniques de cuisson), elle se caractérise par des plats savoureux comme le arroz congris (riz et haricots noirs), le lechón (porc rôti), le ropa vieja (effiloché de boeuf), et bien sûr, les bananes plantains frites (les chatinos ou tostones et les maduros). Les boissons cubaines célèbres incluent le rhum (base du mojito et du daiquiri), et le café cubain, fort et sucré, est une institution sociale. La vie quotidienne est souvent caractérisée par la débrouille et la résilience, un trait appelé resolver (résoudre, trouver une solution). Face aux difficultés économiques et aux pénuries, les Cubains ont développé une ingéniosité remarquable. Le sens de l'humour, l'auto-dérision et une certaine légèreté face aux défis sont aussi des caractéristiques culturelles fortes. La famille est centrale, et les liens communautaires sont très importants. Les espaces publics comme les parcs ou le Malecón de La Havane sont des lieux de socialisation intense. Enfin, le contexte politique issu de la Révolution de 1959 a eu un impact majeur. Si l'éducation et l'accès à la culture ont été des priorités du régime, favorisant une population très alphabétisée et une forte conscience culturelle, le système a aussi imposé des contraintes sur l'expression artistique et intellectuelle. La culture cubaine contemporaine est donc aussi le produit de cette tension entre le soutien étatique à certains arts et la nécessité pour les artistes de trouver des moyens d'exprimer leur vision du monde, parfois en contournant ou en questionnant les limites. Economie.
Historiquement, l'économie cubaine était fortement axée sur la production et l'exportation de sucre, avec une dépendance significative vis-à -vis des États-Unis avant 1959. Après la révolution, cette dépendance a été remplacée par une forte intégration au bloc soviétique, notamment par le biais d'accords d'échange préférentiel où Cuba exportait du sucre en échange de pétrole et d'autres biens. L'effondrement de l'Union soviétique au début des années 1990 a provoqué une crise économique majeure, connue sous le nom de Période spéciale en temps de paix. Cette période a contraint le gouvernement à introduire des réformes limitées pour survivre, ce qui a ouvert notamment le pays au tourisme international, et a autorisé certaines formes d'activité privée et la circulation du dollar américain. Aujourd'hui, les piliers de l'économie cubaine sont principalement le tourisme, les services (notamment les exportations de services médicaux et de biotechnologie), les exportations de nickel et ses dérivés, ainsi que l'agriculture (bien que cette dernière soit souvent inefficace et le pays dépendant des importations alimentaires). Le tourisme est devenu une source essentielle de devises étrangères, et attire des visiteurs principalement du Canada, d'Europe et, dans une moindre mesure, des États-Unis (malgré les restrictions de voyage américaines). Les services médicaux exportés, où des professionnels de santé cubains sont envoyés en mission à l'étranger (notamment au Venezuela, au Brésil, etc.) en échange de paiements ou de biens (comme le pétrole), constituent une autre source majeure de revenus. Malgré la dominance de l'État, le secteur non étatique s'est développé progressivement, tout en restant sous un contrôle strict. Il comprend les cuentapropistas (travailleurs indépendants ou petits entrepreneurs licenciés), les coopératives (principalement agricoles, mais aussi dans d'autres secteurs comme la construction et les services) et, plus récemment et timidement, les Petites et poyennes entreprises (PME) privées. L'investissement étranger est recherché pour stimuler l'économie et moderniser les infrastructures, mais il est souvent freiné par la bureaucratie, le manque de transparence, le cadre juridique complexe et les restrictions liées à l'embargo américain. Les défis auxquels est confrontée l'économie cubaine sont considérables. L'embargo économique, commercial et financier imposé par les États-Unis depuis plus de six décennies reste un obstacle majeur au développement, et limite l'accès au financement international, aux technologies et au commerce. En interne, l'économie souffre d'inefficacités structurelles au sein des entreprises d'État, d'une productivité faible, d'une infrastructure vieillissante, d'un manque d'accès au capital pour les initiatives locales et d'une bureaucratie pesante. La dépendance aux importations (notamment pour l'alimentation et l'énergie) rend le pays vulnérable aux fluctuations des prix mondiaux et aux chocs externes. Des réformes ont été entreprises ces dernières années pour tenter de dynamiser l'économie. La réforme monétaire majeure de janvier 2021 a unifié les deux monnaies qui circulaient auparavant (le CUP national et le CUC convertible) en un seul CUP, tout en procédant à une dévaluation significative et à une réforme des salaires et des prix. Cette mesure visait à accroître la transparence, améliorer l'efficacité et créer un environnement plus propice à l'investissement, mais elle a également entraîné une forte inflation et une érosion du pouvoir d'achat pour une grande partie de la population. L'ouverture, bien que prudente, à la création de PME privées marque une évolution significative dans la reconnaissance du rôle potentiel du secteur non étatique. Le système cubain met l'accent sur l'équité sociale,qui offre à la population un accès universel et gratuit à l'éducation et à la santé. Cependant, le coût de ces services sociaux pèse lourdement sur le budget de l'État, et les bas salaires dans le secteur étatique, couplés à la hausse des prix, créent des tensions sociales et économiques, et contribuent à l'émigration de jeunes qualifiés. Les transferts de fonds envoyés par les Cubains vivant à l'étranger jouent un rôle important dans l'économie des ménages. |
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