 |
L'égliseSan
Zaccaria, à Venise (quartier de
Castello), a été construite entre 1458 et 1483 par Marc Gambello,
qui eut pour successeur dans la direction des travaux Moretio Bergamasco
de Coducci. A l'origine elle appartenait à une communauté
de religieuses très bien vues de la République. La façade,
assez majestueuse, riche en marbres et en ornements,
est attribuée à Antonio Bregno (Rizzo)
de Vérone; elle est réputée
des meilleures parmi toutes les autres églises de Venise. On voit
au-dessus de l'arc du portail principal la
statue de Saint Zacharie d'Alexandre Vittoria. Le clocher
et quelques parties visibles dans la muraille à droite de la façade
remontent au XIIe siècle.
-
La
façade de l'église San Zaccaria, à Venise.
L'intérieur a l'air très
imposant; son abside du grand autel est composée
de cinq bas-côtés, à
deux rangs de petits arcs, permettant de voir
la seconde abside au bout de l'église, ce qui produit un effet merveilleux
et ne fatigue jamais la vue. Les murs sont couverts de nombreux grands
tableaux de Zonca, Fiurmiani et autres maîtres du XVIIe
siècle, qu'il serait trop long d'énumérer.
Nous omettons aussi par brièveté
de mentionner les différents ouvrages de sculpture
et les tableaux des autels, nous dirons seulement
que ce sont là toutes des oeuvres de prix d'Alexandre Victoria,
des deux Palma (père et fils), de Tintoret
et d'autres maîtres illustres. On conserve dans une armoire vitrée
cinq richissimes sièges, sculptés et dorés, où
prenait place la Seigneurie, quand chaque année, le jour de Pâques,
elle venait en grande pompe faire sa visite à l'église. Parmi
les curiosités à signaler, une crypte
partiellement inondée.
-
Le
portail de San Provolo et son bas-relief.
©
Photos : Serge Jodra, 2012.
Observez à la sortie de l'église
le très beau bas-relief du XIe
siècle, attribué aux frères Dalle Masegne et qui surmonte
l'entrée conduisant à San Provolo. Sur le campo qui s'intitule
d'après l'église se dresse une colonne,
qui aurait été élevée, selon la tradition,
à la mémoire de l'infortuné doge Pierre Tradenigo
tué à cet endroit le 17 septembre 864; d'autres (Marini,
Venise,
l'ancienne et la moderne) croient au contraire qu'il ne s'agit là
que du débris d'un cimetière qui s'y étendait jadis.
(A. Scrocchi). |
|