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Pharsale
(Pharsalos; auj. Phersala) est une petite ville de Grèce
(Thessalie ).
Elle est bâtie au pied d'une montagne abrupte de 110 m de haut qui
portait l'ancienne acropole et au Nord de
l'Othrys, dont elle commande les défilés, en sorte qu'elle
est sur le passage des armées et des invasions. Aussi semble-t-elle
être des plus anciennes; son acropole possède des ruines de
la plus haute antiquité. Mais elle n'apparaît dans l'histoire
qu'assez tard, an VIe siècle (48
ans av. J.-C.), et est devenue fameuse par la victoire de César
sur Pompée, et célébrée
notamment par Lucain dans son poème La
Pharsale .
Ce qu'il y a de plus curieux aujourd'hui à Pharsale, c'est son ancienne
forteresse, dont on voit encore l'enceinte.
Bataille
de Pharsale.
La bataille du 9 août (6 juin) 48
(av. J.-C.), où César défit
Pompée,
décida du sort de Rome
et da monde méditerranéen. César, n'ayant pu forcer
les retranchements de Pompée à Dyrrachium, ni l'y enfermer,
se porta en Thessalie (par le col de Gomphi) au devant de Scipion,
général pompéien, qui, venant d'Asie ,
campait au Nord de la vallée de Tempé. Pompée l'y
suivit et se joignit à Scipion dans la plaine de Larisse, puis,
cédant à l'ardeur des jeunes nobles, se décida à
combattre. Les deux célèbres généraux se rencontrèrent
à Pharsale.
Pompée
disposait de 47.000 fantassins et 7.000 cavaliers, auxquels César
prétend n'avoir opposé que 22.000 légionnaires et
1.000 cavaliers. Pompée disposa au centre et aux deux ailes ses
troupes les plus solides, intercalant entre eux les soldats plus nouveaux
et moins exercés Lentulus et Ahenobarbus commandaient les deux ailes
et Scipion le centre où étaient massées les légions
qu'il avait ramenées de Syrie; l'aile droite étant couverte
par le fleuve Aenipée ,
Pompée se porta à l'aile gauche où il rassembla sa
cavalerie, ses frondeurs et ses archers. César avait les troupes
aguerries qui avaient conquis la Gaule ;
il divisa aussi ses intrépides légions en trois corps : Domitius
Calvinus commandait le centre, Marc-Antoine
l'aile gauche, P. Sylla l'aile droite; César s'établit, en
face de Pompée, au milieu de la dixième légion qui
était aussi brave que dévouée à sa personne;
derrière l'aile droite, il forma en ordre oblique six cohortes destinées
à arrêter la cavalerie qui tenterait de le tourner; avant
le combat, il recommande à ces troupes de « frapper au visage
», sachant que la brillante jeunesse romaine qui accompagnait Pompée
craignait avant tout d'être défigurée.
Le mot d'ordre de César
était Venus victrix, celui de PompéeHercules
invictus. Les deux armées étaient séparées
par un grand espace, et Pompée eut le tort de recommander à
ses troupes de rester immobiles en attendant le choc de l'ennemi; il se
privait ainsi de l'élan impétueux que César donna
à ses troupes en les portant énergiquement en avant contre
l'ennemi. La mêlée fut acharnée comme dans toute guerre
civile : la cavalerie de Pompée parvint enfin à enfoncer
l'aile droite de César; mais les six cohortes ne réserve
se jetèrent alors sur les cavaliers de Pompée qui se dispersèrent.
César fit alors donner sa réserve, qui enfonça l'infanterie
ennemie. La défaite fut complète. 6.000
Pompéiens étaient morts; 24.000
furent cernés dans la montagne et faits prisonniers. Pompée
montra une grande faiblesse de caractère; abandonnant ses troupes
qui le défendaient encore, il se retira dans sa tente ; mais, entendant
les ennemis arriver jusqu'à ses retranchements, il s'écria
:
«
Eh quoi! jusque dans mon camp ! »
Et changeant son costume pour ne pas être
reconnu, il s'enfuit pour aller demander au roi d'Egypte
l'hospitalité qui consomma sa perte. (Ph. B.). |
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