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Hérode,
dit le Grand, le nom le plus connu de l'histoire juive après
ceux de David et de Salomon.
Hérode était d'origine iduméenne ou édomite,
mais juif de religion ainsi que ses compatriotes;
son père Antipater, ministre du roi Hyrcan II, lui fraya les voies
au trône de Judée en s'assurant, à lui et aux siens,
la bienveillance des Romains .
La dynastie asmonéenne s'éteignait, en effet, dans la médiocrité,
et l'avenir, pour des ambitieux sans scrupule, était du côté
de Rome. Chargé du gouvernement de la Galilée dès
son jeune âge, Hérode y réprima une insurrection avec
une dureté qui souleva de vives protestations.
Petit-gendre de Hyrcan par son mariage
avec Mariamne Machabée, il se fait nommer roi des Juifs, en l'an
40 av. J.-C., par Antoine, après une
série d'intrigues et au travers de péripéties compliquées.
Mais la chose se passait à Rome et il lui fallait conquérir
son royaume les armes à la main sur Antigone,
qui avait renversé Hyrcan; en l'an 37, il parvient à s'emparer
de Jérusalem. Habile et sans scrupules,
politique avisé en même temps que tyran perfide et sanguinaire,
Hérode nous apparaît à distance comme une sorte de
Louis XI, avec cette différence qu'il
semble tout subordonner à sa propre satisfaction et à sa
soif du pouvoir; d'autre part, il aime la dépense et se lance dans
les plus gigantesques constructions. Après s'être débarrassé
des membres survivants de la famille asmonéenne, y compris Hyrcan,
doit il avait pris la place, et sa propre femme, Mariamne, Hérode
continue de s'appuyer sur les Romains
et s'attire l'animadversion du parti rigoriste juif;
peut-être le peuple le jugeait-il plus favorablement.
A Jérusalem, Hérode entreprend
la reconstruction du Temple sur un plan magnifique, en même temps
qu'il élève un théâtre; Samarie est rebâtie
sous le nom de Sébaste en l'honneur d'Auguste;
à Panéas ,
un temple en marbre blanc s'élève en l'honneur de l'empereur.
Partout, à Césarée ,
à Jéricho, à Hérodion, se multiplient les travaux
de fortification et se dressent des palais. Hérode mourut à
Jéricho, après trente-trois ans de règne, en l'an
4 av. J.-C. Il constitue une physionomie à la fois antipathique
et attrayante; il est incontestable qu'il jeta de l'éclat sur le
judaïsme ,
que les princes asmonéens n'avaient pas su élever au-dessus
de la médiocrité. La légende qui le fait rechercher
Jésus
et mettre à mort les petits enfants de Bethléem
est une nouvelle preuve du prestige que son nom exerçait encore
sur l'imagination des premiers chrétiens.
(M.
Vernes). |
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