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Dès
l'Antiquité on avait cherché à savoir
si la vie a un principe distinct de la matière
et de l'âme, ce qui avait donné lieu à différentes hypothèses. Hippocrate,
et plus tard Galien, attribuaient l'harmonie des
phénomènes organiques à une sorte de principe
divin; Aristote semble avoir considéré l'âme,
qu'il nomme entéléchie, comme le résumé
des propriétés de la vie. Le Moyen
âge, marchant sur les traces les plus visibles de l'Antiquité, admettait
trois sortes d'âmes on principes, pour se rendre compte de la vie : végétative,
sensitive, raisonnable.
Depuis la Renaissance,
Paracelse attribua la génération , l'accroissement
et la conservation de tout être vivant à un archée,
corps astral, logé dans l'estomac, et qui nous
défend contre les agents extérieurs de destruction. J.-B.
Van-Helmont fit de cet archée le principe qui préside aux fonctions
de la vie et qui donne aux corps la forme qui leur est propre : il le nommait
imago seminalis. En opposition à ces hypothèses,
vinrent les iatromécaniciens, qui voulaient rapporter
les fonctions vitales aux lois de la mécanique et
de l'hydraulique, et les iatrochimistes, qui expliquaient la vie par la
chimie de leur temps.
Pour les réfuter,
Stahl, dans sa doctrine
de l'Animisme, donna à l'âme le rôle de l'archée.
II fut remplacé par l'école des organicistes,
dont Bichat et Broussais furent les principaux
représentants; mais, dans l'école de Montpellier, l'animisme devint le
vitalisme. Barthez,
le chef de cette école, pensait que le principe vital est essentiellement
distinct de la matière organisée, et qu'il tient peut-être en quelque
façon à l'âme. Cette question du principe vital a été traditionnellement
considérée comme une des plus sérieuses dont la philosophie
et la physiologie puissent s'occuper. (B.). |
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