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Périgueux

Périgueux, Vesunna et Petrecorii, est une ville de France, chef-lieu du département de la Dordogne, sur l'Isle, près de son confluent avec la Vézère, à 472 kilomètres au Sud-Sud-Ouest de Paris; 30 200 habitants. 

La ville se compose de trois quartiers principaux : la ville moderne, la ville du Moyen âge ou le Puy-Saint-Front, la ville antique ou la Cité; sur la rive gauche de l'Isle, le faubourg des Barris ou Saint-Georges forme un quatrième quartier. On remarque, à Périgueux,  la cathédrale de Saint-Front l'église Saint-Étienne, le palais de justice; la tour antique de Vésone; les promenades, ornées des statues de Fénelon, de Montaigne et du maréchal Bugeaud, etc. 

La ville est le lieu de naissance du poète latin Paulin, de Lagrange-Chancel et de Daumesnil.

Histoire.
Le nom primitif de Périgueux, Vesuna, qui date de l'époque gauloise, et qui est conservé encore aujourd'hui dans le nom d'une fontaine voisine de la ville actuelle, fontaine de Vésone, fut remplacé au IIIe siècle par celui de Petrocorii. Le christianisme fut prêché à Périgueux par saint Front, mais pas avant le IVe siècle. A cette époque, la ville fut enclose de murs, ce qui n'empêcha point les Vikings de la piller en 844. La Cité et le Puy-Saint-Front, formé autour de la sépulture du premier évêque, conservèrent durant tout le Moyen âge leurs privilèges municipaux, en face de l'autorité des comtes et des évêques; mais les divisions survenues entre les habitants des deux quartiers auraient sans doute permis aux comtes de Périgord de s'emparer du gouvernement de la ville, si un accord ne fût intervenu en 1240 sous les auspices du roi de France

Durant la guerre de Cent ans, la Cité fut prise par les Anglais en 1356 et reprise l'année suivante; le Puy résista avec succès; mais les deux villes durent ouvrir leurs portes à Chandos en 1360, à la suite du traité de Brétigny. Du Guesclin les rendit à la France en 1369. En 1391, Charles VI envoya une expédition qui aida les habitants à se débarrasser du joug du comte Archambaud V, qui fut fait prisonnier et dépouillé de son patrimoine; il fut rendu en 1399 à son fils, mais l'indépendance de Périgueux fut formellement établie.

En 1575, les protestants s'en emparèrent par surprise, massacrèrent un grand nombre d'habitants et ruinèrent plusieurs édifices; l'église Saint-Front, par sa masse imposante, put être préservé; les huguenots ne quittèrent Périgueux qu'en 1591. Leurs ravages obligèrent le chapitre de Saint-Etienne, la cathédrale, à transférer son siège à Saint-Front où l"évêque s'installa plus tard en 1669; le chapitre de l'abbaye fut alors uni au chapitre diocésain et Saint-Front fut érigé en cathédrale. 

Pendant la Fronde, Périgueux fut occupé par un lieutenant du prince de Condé, mais, en 1653, les habitants se débarrassèrent eux-mêmes de cette domination et remirent la ville sous l'obéissance du roi.

Monuments.
Périgueux est une des villes de France qui a conservé le plus de restes de monuments romains : en première ligne, il faut citer la tour de Vésone (mon. hist.), qui était celle d'un temple circulaire dédié à la déesse Vésone; la Porte Normande, fragment de l'enceinte romaine (mon. hist.); les Arènes, vaste amphithéâtre qui pouvait contenir 25.000 spectateurs et qui fut transformé au Moyen âge en citadelle par le comte Boson III sous le nom de la Rolphie (castrum Rodulfi). 

Le Moyen âge est représenté dans la Cité par l'ancienne cathédrale Saint-Etienne (mon. hist.), originairement composée d'un haut clocher analogue à celui de Saint-Front et de trois travées carrées voûtées avec des coupoles; le clocher et la première coupole ont été détruits en 1575 par les protestants ; à noter encore dans la Cité les restes de plusieurs petites églises romanes, entre autres de Saint-Pierre ès Liens.

Citons encore, parmi les monuments de Périgueux, le château Barrière (mon. hist.), la tour Mataguerre, et plusieurs maisons romanes de la Renaissance. Le musée de la ville est riche en antiquités romaines et du Moyen âge.

La cathédrale Saint-Front.
Mais le principal monument de Périgueux est la cathédrale de Saint-Front (mon. hist.), jadis église abbatiale, qui domine le Puy-Saint-Front et qui est certainement l'église la plus extraordinaire de France. Elle a la forme d'une croix grecque dont le centre et les quatre bras sont couverts de coupoles byzantines, apparentes à l'extérieur; à la croix grecque s'ajoutent deux absidioles, une abside principale, très développée, qui est certainement une addition, et, du côté où devrait être la façade, c.-à-d. à l'Ouest, ses restes d'une église antérieure à la cathédrale actuelle, sur lesquels s'élève le clocher, haut de 60 m, et reposant sur six piliers; l'église qu'il surmonte et dont tout le choeur et une partie de la nef disparurent lors de la construction de la croix grecque, avait des bas côtés, mais point de voûtes; les voûtes en berceau actuelles ont été faites après coup pour obvier à l'écartement des piliers qui soutiennent le clocher. 

La restauration de Saint-Front, commencée en 1852, reprise dès 1858 par l'architecte Abadie, a été achevée par Brugère et Boeswillwald; mais les travaux d'Abadie ont été si audacieux que le Saint-Front actuel n'est qu'une copie trop libre de l'ancien, ce qui rend l'étude archéologique du monument extrêmement difficile. Les archéologues les plus éminents du XIXe siècle, ont ouvert à son sujet des discussions passionnées : au premier rang, il faut nommer Félix de Verneilh, qui s'est attaché à établir que Saint-Front est un édifice byzantin, dérivant en ligne directe de Saint-Marc de Venise, et a été le type sur lequel ont été construites toutes les églises à coupoles de la région entre Loire et Garonne; enfin, que l'église ancienne dont on voit les ruines à l'Ouest de Ia cathédrale est l'église latine, construite vers la fin du règne de Clovis, tandis que Saint-Front daterait de 984 à 1047. Viollet-le-Duc, allant plus loin, a fait des arcs brisés supportant les coupoles le point de départ de l'arcade gothique et des coupoles mêmes l'embryon de la croisée d'ogives. Une interprétation différente de textes cités par Verneilh a permis de porter à son système un coup sérieux, en changeant la date de construction de Saint-Front, qui fut incendié en 1120, peut-être au moment où une reconstruction était commencée.

 Au Sud-Ouest de la cathédrale est l'ancienne abbaye, occupée en partie par la bibliothèque de la ville; le cloître, dans son ensemble, est de la première moitié du XIIIe siècle. (GE).

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Dictionnaire Villes et monuments
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