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La géographie
[La Terre]
La géographie est, son nom l'indique, la description de la Terre, principalement de la surface de la Terre. Elle étudie la terre en elle-même et envisagée comme habitat de l'espèce humaine et des autres espèces vivantes. La description, soit de l'ensemble, soit d'une partie de notre globe, est faite en envisageant la Terre comme un tout organisé, dont les divers caractères se commandent et doivent être exposés systématiquement. La coordination qui résulte de cette méthode fait l'unité de la géographie. Celle-ci, en effet, est moins une science en soi que le lieu de convergence de nombreuses sciences : son domaine est si vaste, qu'elle met à contribution, pour ses descriptions, presque toutes les sciences et non pas par une application de plus en plus concrète des lois, ce qui serait conforme à la classification hiérarchique des sciences dont chacune en suppose une plus abstraite et en prépare une plus concrète, mais en empruntant directement à chaque science telle ou telle de ses applications. Le géographe aborde successivement le domaine de plusieurs sciences définies; il en prend les résultats et les place dans sa description synthétique: astronomie, physique, chimie, géologie, botanique, zoologie, anthropologie, linguistique, sociologie, statistique, démographie, histoire, toutes les branches des connaissances humaines lui apportent leur contingent de faits; mais il n'a pas de méthode propre; selon les cas, il devra faire usage de la méthode mathématique ou de la méthode critique. II n'y a pas de lois géographiques; si, par la subordination constante des caractères, le géographe trouvait des lois, ce ne seraient plus des lois géographiques, mais des lois géologiques, des lois météorologiques, des lois botaniques, des lois zoologiques, des lois ethnographiques, des lois sociologiques, des lois démographiques. D'ailleurs, en fait, ce sont les spécialistes qui trouvent les lois de ce genre (distribution des espèces, géologie agricole, hydrologie, etc.). Les géographes les utilisent; au cours de leurs descriptions, ils ont ou fourni des matériaux à ces sciences qui leur servent d'auxiliaires ou tout au plus fait quelques remarques curieuses, qu'il serait exagéré d'ériger en lois géographiques; par exemple, le fait que les continents se terminent en pointe vers le sud, la symétrie apparente des trois presqu'îles méridionales, de l'Asie et de l'Europe, etc. 

La véritable originalité de la géographie, c'est la cartographie, la représentation de la surface terrestre. Il y a là une science appliquée, nettement distincte et indépendante. Pour le reste, la surface terrestre étant le support de la plupart des phénomènes et des êtres, étudiés et classés par les diverses sciences, le géographe, qui envisage ces phénomènes et ces êtres, et en particulier les sociétés humaines dans leur rapport avec la Terre, se trouve avoir directement besoin de presque toutes les connaissances. Pour être complet et remplir pleinement sa tâche, il faudrait que le géographe fût un savant encyclopédique, aussi versé dans la géologie que dans la science des religions, dans la physique que dans la sociologie, dans la botanique que dans l'astronomie. Il faut, en effet, que l'explorateur qui recueille directement les matériaux, dans des contrées encore inexplorées ou insuffisamment étudiées, ait une teinture de la plupart des sciences. Pour l'élaboration des matériaux, le travail a été spécialisé, et la géographie se partage en plusieurs branches bien définies, chacune correspondant à l'utilisation des résultats d'un groupe de sciences : géographie mathématique, géographie physique, géographie politique. Ici, nous retrouvons la hiérarchie indiquée par Auguste Comte : la géographie politique suppose la connaissance de la géographie physique, laquelle suppose celle de la géographie. mathématique.

La géographie mathématique confine à la cosmographie, laquelle s'occupe de la place de la Terre dans le système du monde, de ses rapports avec les autres astres et particulièrement avec le Soleil et la Lune, le Système solaire, la Galaxie, etc. Ce chapitre de la cosmographie, emprunté par la géographie mathématique, est un des mieux achevés. Il forme ce qu'on appelle la géographie astronomique; la forme de la planète Terre, la nature de ses mouvements, dominent toute son existence ; il faut connaître l'orientation des divers points de la surface terrestre, d'après les astres, les mouvements relatifs de la Terre et du Soleil (année, jour, saisons) et leurs variations selon les lieux, les mouvements relatifs de la terre et de la Lune et leurs effets (mois, marées), etc. La géographie astronomique applique à son oeuvre particulière les données de la cosmographie, en décrivant les zones de la terre, les différences dans les saisons, dans la durée du jour et de la nuit, dans l'aspect du ciel étoilé, selon qu'on est placé dans telle ou telle position, par rapport aux pôles et à l'équateur. La vie de tous les êtres qui peuplent la Terre est subordonnée à ces phénomènes généraux. On a même fait (sans succès, il est vrai) des tentatives pour en tirer l'explication des particularités de la surface terrestre, distribution relative des régions émergées et immergées, forme et relief des continents. 

La géographie mathématique exécute l'oeuvre fondamentale de la géographie par la mesure de la Terre et la représentation de sa surface. Nous avons déjà dit que ce travail sert de support à tous les autres et leur donne la précision scientifique. La forme générale de la terre est déterminée non seulement par des observations et calculs astronomiques, mais par des mesures directes. Celles-ci font l'objet d'une science, la géodésie, laquelle fait appel, comme l'astronomie, au puissant appareil des mathématiques modernes ou encore aux technologies spatiales; grâce à celles-ci, les mesures et la figuration de fragments de la surface terrestre peuvent être exécutés avec une exactitude impossible aux anciens. La cartographie est, nous le répétons, la partie de la géographie la plus caractéristique. Elle doit sa valeur scientifique aux mathématiques; celles-ci lui ont permis de couvrir la surface du globe d'un réseau de degrés déterminant avec une exactitude parfaite la situation de chaque point et la forme générale du sol; de marquer la place de n'importe quel lieu sur le globe par la mesure de trois coordonnées (longitude, latitude, altitude au-dessus du niveau de la mer). Comme on voit, la mesure de l'altitude, l'hypsométrie, touche de très près à la géographie mathématique; elle se fait simultanément et souvent avec les mêmes technologies. En résumé, la géographie mathématique définit les conditions générales de la Terre, en mesure la surface, fournit les moyens de s'y diriger et la représente par des cartes. Elle effectue cette oeuvre par l'application des lois et données mathématiques et astronomiques.

La géographie physique remplit le canevas fourni par la géographie mathématique; elle utilise les résultats des sciences physiques et des sciences naturelles. Ses divisions correspondent à celles de ces sciences. On y doit discerner deux divisions : géographie physique proprement dite et géographie biologique, la première s'appuyant sur les sciences physiques, la seconde sur les sciences de la vie. La géographie physique fait reposer ses descriptions sur trois sciences : la météorologie, laquelle applique à l'atmosphère les données de la physique générale; la géologie, qui examine la structure du sol, les matériaux de la Terre, la géophysique qui étudie les propriétés physiques du globe (magnétisme terrestre et phénomènes aéronomiques, température intérieure de la Terre, tectonique). La première confine à la météorologie, la seconde à la géologie. Le thème de la météorologie et de la géologie suppose des rapports constants avec. la géographie, ne fût-ce que par l'emploi de la cartographie. 

Dès qu'il veut à son tour dépasser la cartographie, le géographe est obligé de faire appel à ces sciences. A la première il emprunte ses observations sur la température, sur ses variations selon la latitude, l'altitude, les périodes astronomiques (saisons, jour et nuit); en commun, ils tracent les courbes isothermiques, définissent les zones de température. Puis on aborde le rôle de la vapeur d'eau, l'hygrométrie de l'air, la pluie, la rosée, leurs variations selon les conditions atmosphériques, le rôle de la pression atmosphérique, ses oscillations sur la surface terrestre et en chaque région; la formation des courants atmosphériques, les vents, réguliers ou irréguliers; dans toutes ses études le météorologiste doit tenir compte de l'orographie, de la distribution relative des terres et des mers, de l'altitude, de la constitution même du sol; les rapports entre lui et le géographe sont continuels. Ses travaux, combinés avec les principes de la géographie astronomique et les données de l'orographie, forment la base de la climatologie, branche importante de la géographie, puisqu'elle commande la géographie biologique. Nous y reviendrons. Il nous faut auparavant parler de l'orographie. 

L'orographie, c.-à-d. la description du relief du sol, est nécessairement le début de toute géographie locale. Comme la structure et les accidents, le relief de la surface terrestre, dépendent de la composition du sol, la géographie physique, par sa partie la plus importante, l'orographie, est une simple conséquence de la géologie. Cette vérité, de plus en plus manifeste, a fait croître dans les études et l'enseignement le rôle de la géologie. On s'entend pour la placer à la base de toute description géographique. De la structure de la partie solide du globe terrestre (lithosphère), qui relève de la tectonique, et de la nature du sol, qui relève de la géologie, dérivent le relief, le régime des eaux, la direction et l'abondance des cours d'eau, et indirectement la vie végétale et animale, les cultures, les agglomérations humaines et jusqu'à l'art par la qualité des matériaux de construction. On retrouve son influence immédiate jusque dans les détails les plus petits, emplacement et régime des sources, des puits, pente et qualité des routes, toiture des maisons, etc. L'orographie d'une centrée résulte de sa géologie; dans son examen on peut examiner deux points de vue  : la morphologie et la plastique. La morphologie relève la répartition des continents et des océans, décrit les rapports de la terre et de la mer, l'aspect et la nature des côtes, des presqu'îles, des îles. 

La plastique est l'orographie proprement dite, l'étude du relief, massifs montagneux, plateaux, vallées, plaines; on y joint l'explication dés causes qui déterminent ce relief, les forces géologiques : érosion, action des eaux météoriques, des dissolvants chimiques, du vent, dépôts sédimentaires, alluvions, action des glaciers (moraines, fjords), etc. Les effets passés et présents de ces forces naturelles ont été démontrés par les géologues à qui les géographes en empruntent le tableau, en l'appliquant aux cas particuliers qu'ils décrivent. Ce qui leur appartient en propre, c'est la classification des formes orographiques : monts isolés, généralement volcaniques, massifs montagneux homogènes ou résultant de formations différentes, plateaux, cañons, vallées de divers types, plaines hautes, basses, dépressions; la disposition relative de ces éléments, etc. De même les espèces d'îles, volcaniques, coralliaires, basses, hautes, isolées, en archipels, etc. D'ailleurs, dans ces classifications, il est impossible de faire abstraction des origines, c.-à-d. des causes géologiques. Du reste, il y a tout un chapitre de la géologie que la géographie lui prend en bloc; celui qui traite des volcans et des actions volcaniques actuelles, geysers, sources thermales, tremblements de terre, etc. 

A l'orographie générale, on peut rattacher l'océanographie, la description de la surface couverte par les eaux marines, la classification des mers, leur profondeur, leur température, leur constitution chimique, les courants, les masses glaciaires des régions polaires, la lithologie des fonds, les phénomènes géologiques (souvent biologiques) qui les modifient. 

On réserve le nom d'hydrographie à ce qui concerne les eaux douces qui arrosent la terre et y sont la condition de la vie : sources, rivières, lacs, glaciers, sont l'objet de cette étude. Elle est en rapport étroit avec l'hydrologie, science des ingénieurs, qui est comme la physiologie des cours d'eau, précisant la proportion d'eaux pluviales qui vont aux cours d'eau, les débits de ceux-ci, leurs crues. 

Les phénomènes hydrologiques dérivent des faits consignés dans la géographie astronomique, la météorologie, l'orographie, la géologie, l'altitude des monts qui arrêtent ou laissent passer les nuages, emmagasinent l'eau dans leurs glaciers, le voisinage ou l'éloignement. des grands réservoirs marins, la constitution du sol qui absorbe les eaux ou les force à s'écouler à la surface, les fait reparaître à tel ou tel niveau, déterminent strictement l'hydrographie, qu'il s'agisse d'un jardin ou d'un continent. De l'ensemble des actions astronomiques, météorologiques, orographiques et hydrographiques résulte le climat qui établit les rapports de la géographie physique avec la biologie.

L'étude générale des relations des êtres vivants avec leur milieu définit l'écologie. La géographie biologique ou biogéographie correspond le versant géographique de cette discipline. La biogéographie s'occupe de la répartition des plantes et des animaux sur la surface de la Terre. Elle comprend donc deux divisions principales : géographie botanique, géographie zoologique. Pour chacune de celles-ci, il y a lieu d'examiner la distribution des êtres marins et des êtres terrestres, la seconde étant de beaucoup la plus connue, malré de réelles lacunes. On est également forcé, comme dans le climat, de tenir compte de deux éléments, les deux facteurs essentiels de la température : la latitude et l'altitude. Nous nous bornerons ici à rappeler quelques considérations. Dans ce domaine biologique, la distribution actuelle des êtres s'explique fréquemment par l'histoire du globe ou bien l'éclaire; on fait donc appel à la géologie et à la paléontologie. L'influence de l'humain devient manifeste. Pendant longtemps elle a été presque nulle dans la géographie physique ou du moins insignifiante, car que sont quelques canaux transcontinentaux ou fluviaux, quelques dessèchement de marais, de polders, des irrigations, comparés à une chaîne de montagnes, à un fleuve? La situation à beaucoup changé au cours du dernier siècle. Les effets des activités humaines à l'échelle du globe sont devenus de plus en plus manifestes, notamment par leur implication dans le processu de réchauffement climatique. Mais déjà bien avant,  l'influence humaine était grande : les espèces végétales et animales que les humains ont favorisées, disséminées avec eux envahissent toutes les parties du monde; la destruction des forêts, la transformation de steppes, de parties de déserts ont marqué l' empreinte depuis longtemps.

Le géographie biologique nous a amené à cet autre versant de l'écologie qu'est l'anthropogéographie, c.-à-d. à la description de la Terre envisagée comme habitat de l'espèce humaine, comme théâtre de son activité. Nous avons groupé sous le terme commun de géographie politique toute cette partie de la géographie. La dénomination est acceptable, puisque, hormis quelques exceptions, les humainss sont groupés en sociétés. Le géographe n'étudie d'ailleurs que ces groupements, leur distribution à la surface de la Terre et leur adaptation à chaque endroit. La première partie de la géographie politique pourrait aussi bien être rattachée à la zoologie, dont elle serait une subdivision; c'est l'ethnographie qui envisage les variétés de l'espèce humaine, les cultures des différents peuples. Elle met en usage, à cet effet, les matériaux recueillis par l'anthropologie sociale; toutefois la géographie ethnographique est inséparable de la géographie politique, attendu que les circonstances historiques, les faits politiques ont eu et ont de plus en plus sur la distribution des sociétés humaines, sur leur croissance et leur destruction, une action prépondérante. Elle est limitée pourtant par le climat. Bien que l'ethnographie se soit constituée science à part, mettant en oeuvre et s'efforçant de faire concorder les constatations de l'anthropologie, de la linguistique, de la sociologie, de l'histoire, elle est si intimement unie à la géographie qu'on peut légitimement l'y incorporer. C'est à ce chapitre qu'il convient de joindre la géographie linguistique et la géographie religieuse; toutefois cette dernière n'existe qu'approximativement ; la cartographie religieuse est difficilement exacte ou précise, sauf aux pays où la politique a unifié les croyances. 

D'une manière générale, la représentation cartographique des faits moraux (démographie, statistique criminelle, etc.) est un procédé grossier qui n'est employé qu'à cause de sa simplicité et parce qu'il met bien en relief quelques comparaisons. L'anthropogéographie a, grâce à la cartographie, signalé des faits très intéressants sur la distribution de la population : l'influence du climat de l'Océan, des mers intérieures, des fleuves, de la configuration des côtes, des montagnes, des déserts, des îles; celle des données géologiques, bassins houillers, filons minéraux, etc. Il ne s'agit pas seulement ici de la densité, mais de l'étendue des groupements; la configuration du sol implique ici un particularisme persistant, là elle facilite la prospérité; ici, elle invite à réunir plusieurs pays, là elle indique des divisions naturelles qui généralement deviennent des divisions historiques. Cette partie de la géographie est capitale; l'influence du sol sur l'humain, c'est, semble-t-il, le noeud des études géographiques; que la sociologie relève les lois générales, ici les faits particuliers sont à la fois plus intéressants et plus solides. En fait, ces rapprochements ont été surtout faits par des historiens auxquels ils servent de préface indispensable à toute histoire générale. 

Sur le sol décrit par la géographie physique, la géographie politique trace ses divisions et le détail des circonscriptions administratives, lesquelles sont, pour la majorité des humains, le fait géographique le plus important, celui qu'il est pratiquement le plus utile de connaître, s'imposant le plus visiblement à leur existence. Ces divisions politiques sont la conséquence d'événements historiques; de là la nécessité et l'intérêt de, la géographie historique. Elle décrit les modifications successives des groupements humains dans le cadre à peu près immuable (relativement à la durée des sociétés humaines) de la géographie physique. Rien n'est plus propre à mettre en lumière l'influence des grands faits orographiques, hydrographiques, climatologiques. Les divisions de la géographie historique sont celles de l'histoire.

 La démographie et la statistique sont quasi inséparables de la géographie, et, dans ses descriptions, celle-ci est forcée de leur réserver une place. Néanmoins les faits sociaux dominent ici les faits géographiques : ceux-ci n'interviennent  qu'accessoirement, qu'il s'agisse de la natalité, de la mortalité, de la nuptialité, de la criminalité, de l'instruction, de l'épidémiologie. Mais, ces constatations une fois faites, le géographe doit les introduire dans son tableau. Il retrouve d'ailleurs une partie de ces faits, à un autre point de vue, dans la géographie économique.

La géographie économique embrasse un domaine plus vaste que celui de la géographie politique proprement dite; mais elle ne fait que disposer dans le cadre géographique des faits qui relèvent d'autres sciences, et la cartographie, qui est la méthode spéciale du géographe, est ici peu applicable. De la géologie, du climat, résultent les cultures, les exploitations minières, une partie des groupements industriels. L'orographie et l'hydrographie commandent la question fondamentale des moyens de transport et des voies de communication. Toutefois la politique et l'histoire ont ici un rôle non moins important; nulle considération de géographie physique n'explique qu'il y ait eu très tôt des chemins de fer dans la plaine du Mississippi et qu'il n'y en ait pas eu en Chine avant le XXe siècle; que le commerce soit plus actif dans l'archipel britannique que dans les Antilles. La géographie économique, en raison de la complexité des produits dont elle s'occupe, est trop souvent bornée à une nomenclature. En ce qui regarde les mines et l'agriculture, elle n'a qu'à consigner les résultats de la minéralogie appliquée et de l'agronomie; pour les transports, une étude méthodique des voies de communication est facile; pour le commerce, il faut de nouveau se limiter à une constatation de résultats, où généralement la statistique tient presque toute la place. Dans le domaine économique, plus encore que dans les autres, à vouloir faire plus qu'une nomenclature et une description, le géographe se verrait forcé d'embrasser toute un groupe de connaissances humaines. Ce qui lui appartient ici, c'est surtout les réseaux de communication, parce que pour cette étude la cartographie est nécessaire et suffisante. Pour le reste, il s'agit surtout de cataloguer des résultats en mettant en lumière les causes générales et la solidarité des faits économiques avec ceux de la géographie physique.

Dans l'énumération, forcément très sommaire, que nous venons de faire des diverses branches de la géographie, on a pu entrevoir la nécessité d'une division qui s'applique à toutes, selon qu'on envisage l'ensemble de la Terre ou seulement une fraction : dans le premier cas on dit qu'il s'agit de géographie générale, dans le second de géographie spéciale. La première s'occupe surtout de la géographie astronomique, des faits généraux de la géographie physique et économique. La second, ne rappelle qu'exceptionnellement les données primordiales de la géographie astronomique, développe la géographie physique, surtout l'orographie et l'hydrographie, puis la géographie politique et économique. On applique le nom de chorographie à la description géographique d'un pays. Lorsqu'on se borne à la description minutieuse de petites surfaces, on emploie le mot de topographie. Ce qui distingue la topographie de la géographie même spéciale, c'est que celle-ci est toujours comparative et synthétique, tandis que la topographie se borne à la description oro-hydrographique et politique du petit territoire qu'il s'est assigné.  (A.-M. B.).

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