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Calendriers
de l'Inde
Les calendriers
utilisés en Inde
sont d'une originalité désespérante; les calculs astronomiques
qui en sont la base nécessaire fournissaient un aliment commode
au besoin d'infini qui tourmentait leurs auteurs; aussi les systèmes
chronologiques se sont-ils multipliés en Inde avec un luxe effrayant;
pour en étudier l'ensemble, il est nécessaire de les répartir
en un petit nombre de classes, en prenant pour base le principe de division
des années. On obtient ainsi quatre catégories :
Le Calendrier
solaire Hindou
Le calendrier solaire hindou se fonde
sur des divisions sidérales des mois (année
solaire). L'année astronomique y est de 365 jours 6 h 12 minutes
et 30 s., par conséquent elle est plus longue que l'année
tropique d'environ 23 minutes 41 secondes. Les Hindous
ont en outre une année civile de 365 jours, dont le commencement
se règle d'après les tables dressées pour les années
astronomiques. Comme leur jour civil commence au
lever du Soleil ,
on est convenu, lorsque que le nouvel an indiqué par les tables
tombe après la 30e heure, c'est-à-dire 12 de nos heures après
le lever de cet astre (les Hindous divisent le jour en soixante heures),
de reporter le nouvel an civil au lendemain. Il en résulte que,
dans ce cas, l'année écoulée a eu 366. Ces intercalations
forment un cycle de 60 ans, que les Hindous nomment Grande année.
Chaque année de ce cycle a un nom particulier.
Calendriers basés
sur le cycle luni-solaire.
L'année
luni-solaire est particulière à l'Inde ;
elle n'a pas d'équivalent dans le calendrier
des autres peuples, tant anciens que modernes. L'année est formée
de douze mois lunaires : pour rétablir l'équilibre
avec l'année solaire, on intercale tous les trois ans un mois supplémentaire
(adhika). L'année commence à la conjonction
du Soleil
et de la Lune
: cette conjonction se produit à la nouvelle lune qui précède
immédiatement le commencement de l'année solaire, autrement
dit pendant les trente jours du mois Tchaitra. Le dernier jour du mois
expiré est le jour de conjonction (amdvasyâ); le premier jour
du nouveau mois est celui qui suit la conjonction. Il y a deux manières
de compter les mois. Dans l'Inde méridionale, les mois commencent
avec l'année, à l'amâvasyâ, et se partagent tous
en deux moitiés suivant la croissance (soukla-pakcha) et la décroissance
(krichna-pakcha) de la Lune. Dans l'Hindoustan et les pays de langue télégou,
les mois commencent avec la pleine lune (poûrnamâ) qui précède
la dernière conjonction. Le Jour de l'An tombe ainsi dans le milieu
du mois lunaire Tchaitra, et l'année commence avec la dernière
moitié (pakcha) de ce mois.
Les mois lunaires portent les mêmes
noms que les mois solaires, en partant du mois solaire où la conjonction
se produit. L'année est intercalaire quand deux nouvelles lunes
tombent dans le même mois solaire; on se contente alors de répéter
le nom du mois lunaire correspondant, l'un s'appelle, le mois ordinaire
(nidja), l'autre le mois supplémentaire (adhika). La méthode
d'intercalation diffère dans le Nord et dans le Sud de l'Inde .
Dans le Nord, le mois supplémentaire s'insère après
la première moitié du mois ordinaire : a+ (a'+b')+b; dans
le Sud, le mois supplémentaire se place le premier : a' + b' + a
+ b. Il arrive une fois par période de cent soixante ans que dans
un des six derniers mois lunaires il n'y a pas de nouvelle lune; le Soleil
étant au périgée, ils contiennent
seulement trente et vingt-neuf jours chacun. On retranche alors le nom
de ce mois; mais la même cause ramène fatalement la symétrie;
car dans les années de ce genre il y a toujours deux mois répétés.
Le mois lunaire est partagé en
trente parties appelées tithis, qui sont soumises à des règles
analogues d'intercalation et d'omission. Si deux tithis finissent dans
le même jour solaire, l'une d'elles est retranchée du calendrier;
s'il n'y a pas de tithi qui commence ou qui finisse dans un jour solaire,
la tithi se répète à deux jours solaires successifs.
La tithi, qui commence au lever du Soleil
ou avant le lever, appartient au jour solaire
qui va commencer; celle qui commence après le coucher du Soleil
est réunie au jour solaire suivant, si elle ne finit pas le même
jour. Enfin le calcul se complique encore par le caractère équivoque
de la tithi qui se compute d'après le temps apparent et se marque
en temps civil. L'année luni-solaire s'emploie dans l'ère
de Vikramâditya ou Samvat, qui commence en
57 av. J.-C., et dans l'ère de Valabhi qui commence en
318 ap. J.-C.
Calendriers cycliques.
L'ère de Parasourâma, employée
dans le Sud de l'Inde ,
part de 1171 av. J.-C. et se mesure
par cycles de mille ans. L'année est sidérale
et commence avec l'entrée du Soleil
dans le signe de la Vierge .
Le cycle des révolutions planétaires
(Grahaparivritti); également en usage dans le Sud, dure 90 ans;
l'année est sidérale. L'époque en concorde avec l'an
24 av. J.-C. Le cycle de Brihaspati (c.-à-d. Jupiter ),
dure 60 ans. L'année n'a que 361 jours et une fraction; chaque année
est désignée par un nom conventionnel :
1°
Prabhava;
2°
Vibhava ;
3°
Soûla, etc.
Eres dérivées
de l'Hégire.
Les ères dérivées
de L'Hégire rentrent dans le système solaire ou luni-solaire.
Nous en donnerons la liste à l'article Eres
de l'Inde.
Le
calendrier Chinois
Le calendrier
chinois
est un calendrier qui est réglé sur les mouvements vrais
du Soleil
et de la Lune ,
rapportés au méridien de Pékin
: les tables astronomiques
nécessaires à la fixation des dates ont été
publiées en 1644 par le tribunal
de mathématiques de Pékin (Wan-Nien-Chou) et comprennent
la période de 1624 à
2021 : elles servaient de base aux
calendriers présentés annuellement à l'empereur et
publiés en Chine jusqu'au début du XXe
siècle.
L'année commence lorsque le Soleil
entre dans le signe zodiacal des Poissons ,
soit, actuellement, fin janvier ou début février (pour Pékin) ;
commune, elle a 12 lunaisons ou mois, soit 354
ou 355 jours, mais on intercale parfois une treizième lunaison pour
la concordance avec les mouvements de la Lune
et du Soleil : l'année est alors pleine et comporte 383 ou 384 jours.
A l'époque impériale, les années se comptaient depuis
l'avènement de l'empereur régnant, mais étaient réparties,
chronologiquement, par cycles de 60 ans; dans ce cycle même l'on
compte parallèlement de deux façons, soit avec 6 cycles décimaux
ou des 10 kan (troncs), soit avec 5 cycles duodécimaux ou
des 12 tchi (branches). D'après le tribunal de mathématiques
(décision de 1684) le soixante-dixième cycle aurait commencé
en 1864, tandis qu'il faudrait en compter 6 de plus suivant la chronologie
dressée et déposée au XVIIe
siècle par ordre de l'empereur qing
Kien-long.
Le tableau suivant montre la correspondance
des ères chrétienne, chinoise et bouddhiste et du cycle duodécimal
(où chaque année prend le nom d'un animal - nom chinois en
italiques), avec celui des cinq éléments (qui changent
tous les deux ans), et dont la combinaison forme le cycle de 60 ans.
-
Nouvel
an
|
Animal
|
Elément
|
Année
chinoise
|
Année
bouddhiste
|
5
février 2000
24
janvier 2001
12
février 2002
1er
février 2003
22
janvier 2004
9
février 2005
29
janvier 2006
18
février 2007
7
février 2008
26
janvier 2009
10
février 2010
3
février 2011 |
Dragon,
chen
Serpent,
si
Cheval,
wu
Chèvre,
wei
Singe,
shen
Coq,
you
Chien,
xu
Porc,
hai
Rat,
zi
Boeuf,
chou
Tigre,
yin
Lièvre,
mao |
Métal
Métal
Eau
Eau
Bois
Bois
Feu
Feu
Terre
Terre
Métal
Métal |
4698
4699
4700
4701
4702
4703
4704
4705
4706
4707
4708
4709 |
2127
2128
2129
2130
2131
2132
2133
2134
2135
2136
2137
2138 |
Les mois sont sjao (petits) ou ta
(grands) suivant qu'ils ont 29 ou 30 jours; le jour civil commence à
minuit avec 12 parties égales, shi, qui ont reçu les
mêmes noms que les parties du cycle duodécimal déjà
mentionné. |