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Représentations des chevaux dans les arts

Le cheval est l'un des thèmes les plus anciens abordés par les artistes. C'est déjà une des figures les plus présentes dans l'art pariétal des grottes ornées du Paléolitique supérieur. Les Egyptiens, les Assyro-Babyloniens, les Chinois anciens ont représenté des chevaux. Chez les Grecs, les vainqueurs des jeux Olympiques étaient représentés avec leur quadrige, et ces groupes, exécutés en bronze, étaient érigés à Olympie. En ce genre, le maître par excellence fut Calamis. Nous ne devons pas oublier les chevaux que Phidias a sculptés en bas-relief dans la frise du Parthénon. Parmi les peintres, Apelle fut celui qui représenta les chevaux avec le plus de vérité. Les Romains exécutèrent un grand nombre de statues équestres, d'une tournure fière et énergique. Une des plus célèbres est celle de la statue équestre de Marc-Aurèle [Rome]. 
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Les chevaux de la grotte de Lascaux, vieux de 15 000 ans.

Les fameux chevaux de Saint-Marc (Venise), en bronze, proviennent de l'hippodrome de Byzance. Ceux de Monte-Cavallo ont été tirés des thermes bâtis à Rome par Constantin et décorent la place du Quirinal à Rome; ils représentent deux jeunes hommes, Castor et Pollux, domptant deux chevaux qui s'élancent. Des six chevaux de bronze qui décoraient le frontispice du théâtre d'Herculanum, on a composé un seul cheval qui se voit aujourd'hui au musée des Etudes, à Naples.

Le cheval figure sur un grand nombre de monuments funéraires du christianisme primitif, comme symbole de la vie chrétienne comparée à une course de cirque. Ou rencontre aussi des biges ou des quadriges, dont les vaux ont des palmes sur la tête et sont montés par des jeunes gens.

Le cheval figure fréquemment dans la symbolique du Moyen âge. Un cheval terrassé par un lion, emblème de la noblesse écrasée par la force brutale, est représenté sur un grand nombre de monuments. Satan est quelquefois figuré sous la forme d'un cheval ailé.

Vittore Pisanello peignait les chevaux de manière à les faire paraître vivants. Nous pouvons juger de l'habileté de Paolo Ucello dans le même genre par une Bataille de cet artiste, qui est au Louvre. Les chevaux du Triomphe de César, de Mantegna, se distinguent par la vigueur des formes. Dans la sculpture, on peut citer le cheval de la statue équestre de Gatta Melata, par Donatello, à Padoue; celui de Colleoni, par Andrea Verrocchio, à Venise; celui de Côme Ier, par Jean de Bologne, à Florence; celui de Victor-Amédée Ier (dit le Cheval de marbre), par P. Tacca, à Turin; celui de Constantin, par Le Bernin, à Rome, et surtout les Chevaux de Marly, célèbres groupes de marbre, sculptés par Guillaume Coustou le jeune, et placés, en 1745, sur la terrasse de Marly. Ils furent apportés à Paris en 1794 et érigés à l'entrée de l'avenue des Champs-Elysées. Ces groupes marquent l'avènement de la sculpture pittoresque et remuante, en accord avec la vie mitée du XVIIIe siècle. Les copies qui les remplacent aujourd'hui font vis-à-vis à la Renommée et au Mercure de Coysevox, connus sous le nom de Chevaux ailés, à l'entrée des Tuileries.

Les écoles du nord se signalèrent dans la représentation des chevaux; témoin ceux des Bons juges et des Soldats du Christ du triptyque de l'Agneau mystique, par Van Eyck; ceux du Martyre de saint Hippolyte (Bruges), par Stuerbout, etc.

Le cheval blanc du portrait équestre de Charles Ier, par Van Dyck, est fort beau. Cuyp affectionnait les chevaux gris pommelé; Karl Dujardin excellait à peindre les rosses efflanquées; Paul Potter, les chevaux de trait et de labour. Un autre maître du genre est Philippe Wouwerman : il y a des chevaux dans presque toutes ses compositions. De Vélazquez nous citerons les chevaux de la Reddition de Bréda, ceux des portraits équestres de Philippe IV, du comte Olivarès, du prince don Balthazar Carlos

Parmi les peintres du XIXe siècle, Carle Vernet est un de ceux qui ont le mieux compris les formes du cheval, Gros peignit des chevaux plus robustes, plus propres à la guerre. Géricault est encore supérieur dans le même genre. Nous pouvons citer le magnifique cheval cabré du Chasseur de la garde, celui du Cuirassier blessé, l'attelage du Four à plâtre, le Cheval turc, le Cheval espagnol, les Chevaux vus de croupe dans une écurie et la Course de chevaux, qui sont au Louvre.
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Vernet : le Cheval du trompette.
Le Cheval du trompette, par Horace Vernet.

Horace Vernet a peint les chevaux dans un sentiment réaliste très voulu. Le Cheval du trompette est une des plus heureuses inspirations du peintre. Un trompette de hussards, frappé mortellement à la tête, est tombé à terre. Son chien lèche le sang qui s'échappe de la blessure. Son cheval le regarde avec compassion. 

Les chevaux d'Eugène Delacroix ont des formes, des allures, une couleur, qui s'harmonisent à merveille avec le style général de l'oeuvre. Chassériau n'a fait que suivre cette manière fougueuse, poétique, dans les tableaux où il nous montre des cavaliers arabes. Eugène Fromentin a peint avec une rare habileté les chevaux arabes. Les chevaux de trait, de labour, ont trouvé en Rosa Bonheur un portraitiste vigoureux. Il convient de mentionner Chevaux de hâlage de Decamp et le Cheval blanc de Constable.

Parmi les sculpteurs, citons : Fremiet (Chevaux de hâlage, Cheval malade...), Isidoro Bonheur (Cheval anglais pur sang), Barye (Cavalier tartare, Cavalier arabe surpris par un serpent, Cheval turc), Mène (Chevaux arabes), Rauch (statue équestre de Frédéric le Grand), etc. (NLI).

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Dictionnaire Architecture, arts plastiques et arts divers
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