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Posidonius

Posidonius ou Posidonios (Poseidonios), surnommé le Rhodien, est un philosophe stoïcien (à la doctrine mitigée par un sage éclectisme), né à Apamée, en Syrie, en la deuxième année de la 161e olympiade, c'est-à-dire, 135 ans avant J.-C., mort à Rhodes en 51 (ou 49?) av. J.-C.

Il suivit les leçons de Panaetius à Athènes, puis voyagea en Espagne, en Italie, en Sicile, en Dalmatie, en Illyrie, dans la Gaule Narbonnaise et en Ligurie, avant de se fixer vers 102 à Rhodes, où il se fit recevoir citoyen, et y ouvrit une école et professa avec un tel éclat que les étrangers  les plus distingués venaient l'écouter. Strabon vante son érudition; Galien, sa science.  Il compta dans le nombre Pompée et Cicéron

Ce fut à Rhodes que Posidonius reçut la visite de Pompée, racontée en ces termes par Cicéron dans ses Tusculanes (liv. II, c. 25) : 

« Pompée répétait souvent qu'étant venu à Rhodes, lors de son départ de Syrie, il avait voulu entendre Posidonius; mais que, le sachant très souffrant de la goutte, il avait voulu au moins voir un philosophe aussi célèbre. Après l'avoir salué, et lui avoir adressé les félicitations dues à sa renommée, il ajouta qu'il regrettait vivement de ne pouvoir l'entendre. Tu le peux, répondit le philosophe; car je ferai en sorte que la douleur corporelle ne soit pas cause qu'un si grand homme soit inutilement venu me voir. Alors, bien que tourmenté par une vive souffrance, il se mit à disserter tranquillement, et avec une grande abondance de langage; sur ce sujet, qu'il n'y a de bon que ce qui est honnête. Et, comme la goutte le faisait cruellement souffrir, il dit à plusieurs reprises : « O douleur, tu ne peux rien sur mon âme; si vive que tu sois, « je ne confesserai jamais que tu es un mal. » 
Cicéron, qui raconte cette entrevue, avait assisté lui-même aux leçons de Posidonius, pendant un long séjour qu'il fit à Rhodes, lors de son voyage en Grèce et en Asie. Dans le de Natura deorum (lib. II), il donne à Posidonius le titre d'ami, familiaris noster; et, dans ce même traité (lib. I), il le mentionne parmi les philosophes dont il a reçu les leçons. 

Ajoutons que Posidonius fut envoyé à Rome comme ambassadeur par les Rhodiens en 84 et y reçut le meilleur accueil.

Philosophie.
En philosophie, Posidonius peut être rapproché de son maître Panétius et de son contemporain Antiochus d'Ascalon. En l'absence de ses écrits, qui ne sont pas arrivés jusqu'à nous, il est permis de supposer qu'il a adopté les doctrines de l'école stoïcienne sur Dieu, sur l'âme, sur la nature. Toutefois, à l'exemple de Panétius et de Zénon de Tarse, nous le voyons se séparer des premiers stoïciens sur la question de savoir comment le monde doit périr. Ceux-ci avaient pensé que, de même que le monde a été produit par le feu, alors que se dégagèrent du sein de la matière primitive les quatre éléments avec lesquels est formée toute chose; de même, c'est par le feu qu'il doit périr un jour. Cette combustion ou résolution du monde par le feu à l'état de matière primitive a été rejetée par Posidonius.

Morale.
Posidonius met la morale en tête de la philosophie et se préoccupe de la forme, négligée par les stoïciens : c'est un orateur en même temps qu'un philosophe. Tout ce que nous connaissons de la morale de Posidonius résulte de quelques courts passages de Cicéron, dans ses traités de Fato et de Officiis. Dans le de Fato (lib. III et IV), Cicéron reproche à Posidonius des opinions fatalistes, qu'il accuse d'absurdité. Toutefois, il se rappelle que Posidonius a été l'un de ses maîtres; et un sentiment de convenance , éveillé en lui par le souvenir de leurs anciennes relations, l'empêche d'insister sur ce point. Nous trouvons plus de lumières dans le de Officiis. Il existe deux passages du de Officiis où il est fait mention des doctrines morales de Posidonius. Dans le premier des deux (liv. III, c. 3), Cicéron dit que Posidonius avait composé un écrit fort succinct sur une question très importante de morale que Panétius avait oublié de traiter, à savoir, quel parti l'on doit prendre lorsque ce qui paraît honnête se trouve contraire à ce qui est utile.

 « Panaetius, dit Cicéron, qui, de l'aveu de tout le monde, a traité très exactement toute la matière des devoirs, et que nous avons particulièrement suivi dans cet ouvrage, bien qu'en rectifiant sur quelques points ce qui nous a paru défectueux dans sa doctrine, pose trois questions sur lesquelles les hommes ont coutume de se consulter en matière de devoir : la première, si la chose dont il s'agit est honnête ou non; la seconde, si elle est utile ou préjudiciable; la troisième, quel parti l'on doit prendre lorsque ce qui paraît honnête est contraire à l'utile. Panaetius traite les deux premières questions dans les trois premiers livres de son ouvrage. Quant à la troisième, il avait annoncé qu'il la traiterait plus tard; mais il ne tint pas ce qu'il avait promis. » 
Maintenant, quelle solution Posidonius apportait-il à cette question? Cicéron ne le dit pas. Il est, à remarquer toutefois qu'en réparant ainsi, bien qu'imparfaitement, l'omission d'une question aussi importante, Posidonius contrevenait, en une certaine mesure, à la déférence, poussée jusqu'à là superstition, des disciples de Panétius envers les doctrines de leur maître. Ce sentiment était porté chez eux à un tel degré, qu'ils n'osaient se permettre de combler les lacunes que Panétius avait pu laisser dans le Traité des devoirs
« De même, disaient-ils (Cicéron, ubi supra), qu'il ne s'est trouvé aucun peintre qui ait osé se charger d'achever la Vénus commencée par Apelles pour l'île de Cos, parce que la tête en était si belle, qu'on désespérait de faire un corps qui pût y répondre; de même, ce que Panaetius a écrit est si remarquable, que personne ne s'est permis d'achever ce qu'il a laissé d'incomplet. »
Dans le second passage (liv. i, c. 45), Cicéron mentionne Posidonius comme ayant donné une énumération des actes contraires à la modération et à la tempérance.
« On pourrait peut-être, dit l'auteur du de Officiis, se demander si cette communauté, qui est entièrement conforme à la nature, doit être préférée à la modération et à la tempérance. Je ne le pense pas; car il y a là des actes tellement honteux et tellement immoraux, que le sage ne se les permettrait jamais, alors même qu'il s'agirait du salut de la patrie. Posidonius en a fait une longue énumération; nais quelques-uns sont tellement infâmes, tellement obscènes, que je rougirais de les nommer. »
Physique et cosmographie.
Les autres travaux de Posidonius se rapportent à la météorologie, à l'astronomie, à la physique générale, et se trouvent, suivant Cléomède et Strabon, compris sous les titres suivants : De l'Astrologie universelle; - des Choses célestes; - des Choses terrestres; - de la Géographie. Strabon et Cléomède paraissent avoir tiré un assez grand parti de ces travaux. 
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Posidonius.
Posidonius.

Non seulement il suit souvent Aristote en physique, mais il s'en rapproche encore en rattachant les mathématiques et la géographie à la philosophie, en niant ainsi toute distinction entre la science et la philosophie. Platon est pour lui « un homme divin »; il commente le Timée, peut-être le Parménide (Proclus in Parm., VI., IV, 25). Il estime Pythagore et même Démocrite, que dédaignaient les premiers stoïciens; il répond aux objections des pyrrhoniens, tirées de l'opposition des systèmes, en mettant en lumière leurs affirmations communes. Il n'admet pas, comme les stoïciens, l'infinité du vide : mais c'est surtout en psychologie qu'il s'en éloigne pour se rapprocher de Platon : il nie que l'irrationnel et la passion dérivent de la raison; il reprend la division platonicienne de l'âme, nous, thumos, epithumia, et soutient, contre Chrysippe, que les passions ne sont pas des jugements, mais les mouvements des facultés irrationnelles de l'âme - en quoi il pense être d'accord avec Zénon et Cléanthe -. Ces trois pouvoirs ne sont pas d'ailleurs des parties différentes de l'âme, mais dérivent tous d'une même puissance, placée dans le cœur. Les êtres immobiles - ce qui rappelle Aristote - n'ont que l'epithymia; les animaux ont, en outre, le thymos; l'humain seul a les trois pouvoirs, dont la réunion forme l'âme. Posidonius est donc un éclectique, par qui le platonisme et le péripatétisme entrent dans le Portique; comme, par Antiochus, le Portique entre dans l'Académie. Comme Antiochos encore, il tient grand compte des autorités et s'attache de préférence aux plus anciennes. Il est ainsi un précurseur pour les chrétiens de Rome et du Moyen âge.

La grandeur du Soleil.
On sait qu'Epicure et ses disciples avaient dit que la grandeur réelle du Soleil n'est pas autre que sa grandeur apparente. Posidonius combattit cette opinion, et Cléomède, au livre II de son traité intitulé Théorie circulaire des phénomènes célestes lui emprunte les réponses qu'il fait aux épicuriens. En ce qui concerne la grandeur apparente des astres, Posidonius estimait qu'elle dépend du milieu à travers lequel nous les voyons. Il paraît, du reste, d'après le témoignage de Cléomède, que Posidonius avait essayé de calculer la grandeur réelle du Soleil. Il avait observé, ou, plus vraisemblablement, il avait entendu dire qu'à Syène (Assouan), sous le tropique du Cancer; on ne voit à midi, le jour du solstice, aucune ombre dans un diamètre de trois cents stades (58 km, si l'on admet l'équivalence : 1 stade = 0,1944 km); d'où il conclut que le diamètre du Soleil doit être de trois cents myriades de stades, c'est-à-dire environ de 58 000 km. 

Quant au calcul qui l'a conduit à ce résultat, nous avouons ne le comprendre que très imparfaitement. Ce calcul se compose de deux éléments, à savoir : le principe d'où part l'astronome, et la conséquence qu'il en déduit. Or, quel est ce principe? C'est qu'à Syène, sous le tropique du Cancer, on ne voit à midi, le jour du solstice, aucune ombre dans un diamètre de trois cents stades, c'est-à-dire de quinze lieues. Maintenant, en supposant, ce qui nous paraît fort douteux, que ce principe expérimental résultât d'observations faites avec une rigoureuse exactitude, quelle connexion Posidonius a-t-il pu établir entre cet espace de trois cents stades, laissé sans ombre, et la longueur de trois cents myriades de stades, ou 58 000 km, qu'il attribue au diamètre du Soleil? Encore une fois, cette connexion nous échappe. Remarquons, toutefois, que, nonobstant les erreurs de calcul où est tombé Posidonius, c'était déjà, pour son époque, un très grand progrès que de chercher à déterminer mathématiquement la grandeur du Soleil.

Moins de deux siècles séparent, Posidonius d'Epicure. Or, ce dernier en était encore à dire que le Soleil n'est pas en réalité plus grand qu'il ne nous apparaît; et voici que Posidonius entreprend de démontrer mathématiquement, non seulement qu'il est plus grand en réalité qu'en apparence; non seulement qu'il est plus grand que le Péloponnèse, comme avait dit jadis Anaxagore; mais encore que sa grosseur est énorme (600 000 km de diamètre). 
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Posidonius.
Posidonius
(dans la Chronique de Nuremberg, fin du XVe siècle).

La grandeur de la Terre.
De même qu'il avait essayé de déterminer par le calcul la grandeur du Soleil, Posidonius avait cherché également à déterminer celle de la Terre. Suivant Strabon, de toutes les mesures, celle qui fait la Terre la plus petite, est celle de Posidonius; mais ce que ne dit pas Strabon, c'est qu'elle est en même temps la plus exacte. En effet, Posidonius, d'après le témoignage de Strabon, attribue à la Terre un contour de 180,000 stades, ce qui équivaut, à peu près 35 000 km. Or, ce chiffre n'est pas si éloigné de la réalité (40 000 km). Comment Posidonius était-il arrivé à une aussi bonne approximation? Nous savons très bien aujourd'hui, d'une part, à l'aide d'un quart de cercle, nous assurer de la quantité dont une étoile s'élève ou s'abaisse par rapport à l'horizon; d'autre part, mesurer sur la terre l'intervalle qu'il a fallu parcourir pour que la position de l'étoile changeât de cette quantité; et nous arrivons ainsi à mesurer exactement le contour du sphéroïde terrestre, attendu qu'il ne faut, pour cela, que multiplier la mesure trouvée par le rapport de la partie mesurée à la circonférence terrestre, envisagée comme se composant de 360 parties ou degrés. Mais cette méthode pouvait-elle être connue au temps de Posidonius? En l'absence de documents suffisants, la question est destinée à demeurer indécise.

Les autres travaux de Posidonius.
Cléomède avait emprunté à Posidonius ses calculs sur la grandeur du Soleil. Il lui emprunte plusieurs autres idées encore, et entre autres celle-ci, que, si l'équateur est habitable, c'est à cause de l'égalité des jours et des nuits, attendu qu'ainsi la chaleur diurne a le temps de se dissiper, et ne s'accumule pas comme aux tropiques. Cette idée n'est exacte qu'à la condition d'y joindre quelques développements, et d'ajouter que cette accumulation de calorique aux tropiques n'est pas constante, et n'a lieu, pour chacun des deux tropiques alternativement, que pendant les trois mois qui précèdent et les trois mois qui suivent immédiatement le solstice.

Posidonius n'a pas émis seulement quelques idées sur certains points particuliers de la science, il paraît avoir été l'auteur de tout un système astronomique, dont on peut se faire une idée d'après un passage du livre II de la Nature des dieux; car Cicéron, ainsi que nous l'avons établi plus haut, avait compté Posidonius au nombre de ses maîtres, et il est très probable que le système astronomique exposé par Cicéron n'est autre que celui du philosophe de Rhodes. Voici quelques-uns des principaux éléments dont ce système se constitue. Cicéron regarde l'année solaire comme composée de trois cent soixante-cinq jours et un quart. Il parle ensuite des phases de la Lune; puis des mouvements des cinq étoiles qu'on appelle errantes. De toutes ces périodes diverses se compose une grande révolution qui les comprend toutes, et qui s'appelle la grande année. Combien dure-t-elle? C'est une grande question, ajoute l'auteur du de Natura deorum, mais on ne peut douter que cette durée ne soit fixe et déterminée. Et Cicéron ajoute (car chez lui toute description cosmographique aboutit à des conclusions philosophiques) : 

« Celui qui croirait qu'un ordre aussi admirable et aussi immuable peut subsister sans une âme, ne manquerait-il pas lui-même d'âme et de raison ? Cette âme a été nommée par les Grecs providence. »
Et ailleurs, dans le Songe de Scipion, Cicéron, probablement encore guidé par son maître Posidonius , parle en ces termes, de la Voie lactée et des étoiles : 
« C'était ce cercle qui se fait remarquer parmi les étoiles par sa blancheur éclatante, et que vous nommez Voie lactée ou de lait, à l'exemple des Grecs. De cette position, je pouvais contempler bien des merveilles, par exemple, des étoiles que vous ne voyez jamais d'ici , et qui sont d'une grandeur que nous n'avions jamais soupçonnée. La plus petite, qui est la dernière du ciel et la plus voisine de la terre, ne brille que d'une lumière empruntée. Quant aux étoiles, ce sont des globes dont la grosseur l'emporte -de beaucoup sur celle de la terre. » 
On voit, par ces deux passages, que Posidonius, le maître de Cicéron, s'était fait des idées assez exactes, pour son temps, de la durée de l'année solaire, des mouvements des astres, de leur distance de la Terre, de la distinction entre ceux qui brillent de leur propre lumière et ceux qui ne brillent que d'une lumière empruntée. Les cinq étoiles que Cicéron appelle errantes sont les cinq planètes connues de son temps, et non point des comètes. C'est probablement la Lune qui est désignée par ces, mots : « La plus petite étoile, qui est la dernière du ciel et la plus voisine de la Terre »; et Cicéron a soin d'ajouter qu'elle né brille que d'une lumière empruntée. Enfin on rencontre, dans le dernier de ces deux passages, quelques mots qui semblent faire entendre que Cicéron, ou plutôt Posidonius, avait soupçonné la précession des équinoxes. On sait, en effet, que les points de l'équinoxe ne sont pas fixes sur l'écliptique, qu'ils se meuvent en sens inverse du Soleil, et que le point d'équinoxe parcourt un degré en soixante-douze ans et l'écliptique en deux mille six cents ans. Cette période de deux mille six cents ans ne serait-elle pas ce que Posidonius aurait plus ou moins distinctement conçu, quand, par l'organe de son disciple, il parle de la grande révolution qui comprend toutes les autres?

C'est à l'action des astres que Posidonius, suivant Strabon, attribue le phénomène des marées. Il dit que les mouvements de l'Océan, suivent les mouvements du ciel, et qu'ils ont, comme la Lune, une période diurne, mensuelle et annuelle.

A l'imitation d'Archimède, Posidonius a construit une sphère céleste, représentant le mouvement général et le mouvement propre des astres. 

« Cette sphère, dit Cicéron; que Posidonius a construite, reproduit fidèlement par ses mouvements ceux qu'opèrent chaque jour, dans le ciel, le soleil, la lune et les cinq planètes. » 
Celle-ci a été décrite par Cicéron ( livre II du traité de Natura deorum) et beaucoup les scolastiques du Moyen âge, notamment Gerbert s'en occuperont.  (C. M. / F.Picavet / Bouillet).


Anciennes éditions - Il avait composé plusieurs ouvrages, entre autres des traités sur la Divination, sur le Destin, sur la Nature des Dieux, que Cicéron a imités, mais qui ne nous sont pas parvenus. Il avait aussi écrit sur l'histoire des ouvrages qui sont également perdus. James Bake, a publié Posidonii Rhodii reliquiae, accedit Wytlenbachii annotatio; Leyde, 1810 in-8 (cf. Müller Fragm. hist. Graec.; Paris, 1819, p. 215). Ses fragments historiques se trouvent dans le t. III des Historic. græc. fragm. de la collection Didot.

Delambre, Histoire de l'astronomie ancienne (Emprunts de Cléomède et de Strabon à Posodonius. - Ed. Zeller, Die Philos. der Griechen, IV. pp..572 et suiv. - A. Dyroff, Die Etik der atten stoa; Berlin, 1897. - Thiaucourt, Essai sur les traités philosophiques de Cicéron; Paris, 1885.

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