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Assouan

Assouan est une ville de la Haute-Égypte, par 24° 5' de latitude Nord, située sur la rive droite du Nil, en aval de la première cataracte, une série de rapides qui marquait traditionnellement la frontière sud de l'Égypte ancienne.  on emplacement géographique à la limite du désert du Sahara et sur le cours du Nil lui a conféré une importance stratégique et économique à travers les âges. Son paysage est caractérisé par des formations rocheuses de granit rose, omniprésentes.

Le climat d'Assouan est désertique, avec des étés extrêmement chauds et secs et des hivers doux et ensoleillés, faisant de la ville une destination hivernale appréciée. La présence du Nil est évidemment essentielle, fournissant eau, fertilité et une voie de transport vitale. 
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Photo du Nil à Assouan.
Le Nil à Assouan.

L'histoire d'Assouan remonte à l'époque pharaonique. Connue sous le nom de Syène dans l'Antiquité, elle était une ville frontière importante, marquant la limite sud de l'Égypte et le début de la Nubie. Les pharaons tiraient de la région d'Assouan le granit rose utilisé dans les constructions monumentales à travers l'Égypte, notamment les obélisques, les statues colossales et les pyramides. Les carrières de granit d'Assouan, dont certaines sont encore visibles aujourd'hui, témoignent de cette activité intense. L'île Eléphantine, située juste en face d'Assouan, était un centre religieux et commercial majeur dès l'Ancien Empire, et abritait des temples dédiés à Khnoum, le dieu créateur des eaux du Nil. 

Durant l'époque gréco-romaine, Assouan conserva son importance, notamment comme point de départ d'expéditions commerciales vers l'Afrique intérieure. Sous l'Empire romain, elle fut également une garnison militaire importante. Avec l'arrivée du christianisme, Assouan devint un centre chrétien notable, comme en témoignent les vestiges de monastères et d'églises coptes. Au commencement du IXe siècle, en 806, une peste terrible ravagea Assouan et les habitants se portèrent sur les pentes rocheuses qui formaient autour de l'antique Syène un amphithéâtre : c'est sur ces pentes qu'est bâtie la ville actuelle. Le bazar d'Assouân était traditionnellement rempli des produits de la Nubie et du haut Nil. La ville continua à jouer un rôle commercial et stratégique, notamment en lien avec le commerce transsaharien. Au cours du Moyen Âge et de l'époque ottomane, Assouan resta un centre régional important, bien que parfois éclipsée par d'autres villes égyptiennes. 

Au XIXe siècle, avec l'intérêt croissant pour l'Égypte ancienne et le développement du tourisme, Assouan retrouva une certaine notoriété. La construction du barrage d'Assouan au XXe siècle, d'abord le barrage bas puis le Haut Barrage, a profondément transformé le paysage et l'économie de la région. Le Haut Barrage a permis de contrôler les crues du Nil et de produire de l'électricité. Cependant, il a également eu des conséquences environnementales et sociales, notamment la submersion de certains sites archéologiques, dont le temple de Philae, qui fut heureusement sauvé et déplacé sur l'île d'Aguilkia. 

Aujourd'hui, Assouan est un centre administratif régional et une destination touristique majeure. Les visiteurs viennent admirer les vestiges antiques, les paysages désertiques, naviguer sur le Nil en felouque et découvrir la culture nubienne, toujours très présente dans la région. 
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Le barrage d'Assouan

Le barrage d'Assouan sur le fleuve Nil, est en réalité composé de deux structures distinctes : l'ancien barrage d'Assouan et le haut barrage d'Assouan. C'est ce dernier, le haut barrage, souvent appelé simplement "barrage d'Assouan", qui capte l'attention et symbolise un projet d'ingénierie colossal, initié par Nasser. L'ancien barrage, achevé au début du XXe siècle, s'est avéré insuffisant pour répondre aux besoins croissants d'une Égypte en développement rapide.

La construction du haut barrage fut une entreprise titanesque, initiée dans les années 1960 et achevée en 1970. Ce projet ambitieux visait à dompter les crues capricieuses du Nil, une source à la fois de vie et de destruction. Initialement soutenu par des financements occidentaux, le projet a finalement bénéficié de l'aide de l'Union Soviétique après le retrait des États-Unis et du Royaume-Uni. La raison d'être principale du barrage était triple : maîtriser les inondations, assurer une irrigation constante pour l'agriculture, et produire de l'énergie hydroélectrique.

Avant le barrage, les crues annuelles du Nil étaient à la fois un bienfait, déposant du limon fertile, et une menace, causant des inondations dévastatrices. Le haut barrage a radicalement transformé ce régime hydrologique. En amont, il a créé le lac Nasser, un immense réservoir d'eau douce. L'eau retenue permet d'irriguer de vastes étendues de terres agricoles, augmentant considérablement la production agricole égyptienne, notamment de coton, de riz et de canne à sucre. De plus, la centrale hydroélectrique intégrée au barrage est devenue une source majeure d'électricité pour l'Égypte, alimentant l'industrie et les foyers.

Cependant, cette transformation n'est pas sans contreparties. Les sédiments fertiles, autrefois transportés par le Nil en crue, sont désormais piégés dans le lac Nasser, réduisant la fertilité des terres agricoles en aval et affectant l'écosystème du delta du Nil et la pêche en Méditerranée. De plus, la création du lac Nasser a nécessité le déplacement de populations, notamment les Nubiens, dont les villages ont été submergés. Des sites archéologiques précieux, comme Abou Simbel, ont dû être déplacés pour être sauvés des eaux.

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Dictionnaire Villes et monuments
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