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Les départements français
L'Hérault
[Histoire de l'Hérault]
L'Hérault est un département de la France. Il doit son nom au principal de ses fleuves côtiers, l'Hérault, qui, du Nord-Nord-Est au SudSud-Est, le divise en deux parties inégales, celle de l'Ouest étant près de deux fois plus grande que celle de l'Est.

Il a été formé, en 1790, aux dépens du Bas-Languedoc, fraction du Languedoc, l'une des provinces de l'ancienne France, la seconde pour l'étendue. Les portions de l'ancien Languedoc qu'il comprend sont : le Maguelonais ou diocèse de Montpellier; le Lodévois ou diocèse de Lodève; l'Agadès ou diocèse d'Agde; le Béderrois ou diocèse de Béziers; le pays de Thomières ou diocèse de Saint-Pons, et une partie du Minervois, qui dépendait du diocèse de Narbonne.

Sa superficie est de 619,799 hectares, et sa population de 1 031 212 habitants (2010).

Ce département est divisé en trois zones : la première, au Nord-Ouest, est une région montueuse; la seconde, parallèle à la première, oc cupe le centre et est formée de plaines et de coteaux; la troisième zone se compose des lagunes et des marais salants du littoral. Les montagnes calcaires qui constituent la zone du Nord-Ouest sont quelquefois boisées, le plus souvent nues et stériles; on n'y récolte que du seigle. Au pied de cette zone se trouve une bande de terres pierreuses (terres sèches), qui conviennent parfaitement à la culture de la vigne; aussi y a-t-elle pris de très grands développements. Plus près de la mer, le sol devient argileux et d'une fertilité prodigieuse, surtout dans les vallées du Vidourle (Lunel), de l'Hérault (Pézénas) et de l'Orb (Béziers), qui produisent en abondance le blé, les fruits, l'huile et la soie. Mais la grande richesse de ce pays est la vigne, qui couvre 150,000 hectares.

Principales communes

Rang Arr. Commune Population
1
3
Montpellier 257 092
2
1
Béziers 74 189
3
3
Sète 43 636
4
3
Lunel 24 298
5
3
Frontignan 23 305
6
1
Agde 21 563
7
3
Lattes 16 901
8
3
Mauguio 15 747
9
3
Castelnau-le-Lez 15 547
10
3
Mèze 10 479
Rang Arr. Commune Population
11
1
Pézenas 8 919
12
3
Saint-Jean-de-Védas 8 813
13
3
Villeneuve-lès-Maguelone 8 713
14
3
Pérols 8 649
15
3
Saint-Gély-du-Fesc 8 512
16
3
La Grande-Motte 8 362
17
1
Marseillan 7 687
18
2
Lodève 7 533
19
2
Clermont-l'Hérault 7 431
20
3
Le Crès 7 001
Codes des arrondissements : 1 = Béziers, 2 = Lodève, 3 = Montpellier.
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Situation, limites, superficie

Département maritime, l'Hérault, sauf une petite portion de son territoire qui se trouve au nord de l'axe des Cévennes, dans le bassin de la Garonne, est situé dans la région méridionale et méditerranéenne de la France.

Il a pour limites : au Nord, les départements du Gard et de l'Aveyron; à l'Ouest, celui du Tarn; au Sud, le département de l'Aude et la mer Méditerranée; à l'Est, le département du Gard. Deux départements, l'Aude et les Pyrénées-Orientales, le séparent de l'Espagne; trois, le Gard, Vaucluse et les Alpes-de Haute-Provence, le séparent de l'Italie. Son chef-lieu, Montpellier, est à 590 kilomètres au Sud-Sud-Est de Paris à vol d'oiseau, à 775 par le chemin de fer; à peu près sous la même latitude que Bayonne, Auch, Toulouse, Castres, Aix-en-Provence, Draguignan, Cannes.

Les limites de l'Hérault sont en grande partie conventionnelles; mais il a aussi des limites naturelles : au Nord, la Virenque le sépare pendant quelques kilomètres du département de l'Aveyron; au  Nord et à l'Est, la Vis et le Vidourle, du département du Gard; au Sud et au  Sud-Est s'étend la Méditerranée. Sa plus grande longueur, de l'Est-Nord-Est à l'Ouest-Sud-Ouest, du cours du Vidourle à Félines-Hautpoul, est de 145 kilomètres; sa plus grande largeur, du Nord au Sud, du lit de la Virenque à Agde, est de 76 kilomètres.

Physionomie générale

Toute la partie septentrionale du département de l'Hérault est occupée par les montagnes des Cévennes, dont la chaîne court du Sud-Ouest au Nord-Est, et par une portion du plateau du Larzac. Ces montagnes sont séparées, au sud, par une vaste zone de collines et de plaines de la Méditerranée, bordée d'une plage de sable d'où s'élancent, outre le petit chaînon de la Gardiole (236 mètres), deux collines isolées, le Saint-Clair et le volcan de Saint-Loup, et en arrière de laquelle s'étendent des étangs allongés, la plupart sans communication avec la mer. Le département, dont le territoire est incliné en moyenne vers le Sud-Sud-Est, offre donc trois régions distinctes : les Cévennes, les collines et le littoral.

Les Cévennes, dont le développement total est d'environ 215 kilomètres, sont les montagnes les plus importantes de cette série de chaînes qui se développe en un demi-cercle immense au sud et à l'Est du Massif Central et forme la ligne de séparation des eaux entre les bassins de l'océan Atlantique et de la Méditerranée. L'axe des Cévennes forme un bourrelet étroit et sinueux qui va sans interruption du seuil de Naurouze au mont Pilat et au Rhône. Souvent le nom local change : monts de Saint-Félix, Montagne-Noire, Saumail, Espinouze, etc.; mais la ligne se continue sans cesser avec une direction générale Sud-Ouest Nord-Est.

Après avoir couvert de leurs ramifications quelques communes de la Haute-Garonne, des cantons de l'Aude, une grande partie du Tarn, les Cévennes entrent dans l'Hérault à l'est du Roc de Peyremaux et de la fontaine des Trois-Evêques. Leurs eaux se jettent, au nord, par le Thoré, dans l'Agout, sous-affluent de la Garonne, au Sud dans la Cesse, qui appartient au versant de la Méditerranée. Leurs flancs renferment de nombreux gisements de fer, de plomb, de cuivre, de manganèse et d'importants gisements houillers. A leur base se creusent des gorges sauvages, arides, profondes.
Ce n'est pas dans l'Hérault que les Cévennes ont leur point culminant, et aucun de leurs sommets n'y dépasse de beaucoup 1100 mètres. Un de leurs cols ou brèches y descend à une altitude de 350 mètres : c'est la brèche de la Bastide (à l'Ouest de Saint-Pons) ou de la Fenille, où le chemin de fer de Mazamet à Bédarieux franchit l'axe des Cévennes par un souterrain long de 760 mètres.

La cime la plus haute du département, 1126 mètres, s'élève au-dessus des sources de l'Agout, au Nord d'Olargues et à l'Ouest de Saint-Gervais, non loin des limites du Tarn et de l'Aveyron, dans le massif appelé monts de l'Espinouze et qui se rattache aux monts de Lacaune (Tarn). Ce massif, qui forme un noeud important donnant naissance à l'Agout et au Dourdou, affluents du Tarn, et à des tributaires de l'Orb, est fait de gneiss, de schistes, de terrains houillers (bassin de Graissessac); çà et là il est troué par des roches éruptives. Raviné de brèches, d'anfractuosités et de cirques, dépouillé par les siècles, fort abrupt, le versant méridional des monts de l'Espinouze offre un grand caractère, et sa hauteur paraît plus considérable qu'elle ne l'est en réalité. Quelques cimes voisines du point culminant du département dépassent comme lui 1100 mètres. L'altitude atteint 1118, 1103, 1102 mètres aux sommets que revêtent la forêt de Bureau et le bois de Sause, d'où descendent vers le Jaur de maigres torrents dans les ravins déchirés. Le Plo de Bru, au sud de Castanet-le-Haut, a 1100 mètres; le Saumail, au nord de Saint-Pons, 1019; le Roc de Belleviste, son voisin (au Nord-Est), 1081 mètres. Le mont de Caroux, qui plonge par des murailles de rochers sur la riante vallée de l'Orb, s'élève à 1093 mètres. Au Nord-Est de la Croix-de-Mounis, la montagne de Marcou (1094 mètres), le mont Cabanes et le mont Agut (1023 mètres), sur lesquels passe la limite de l'Aveyron, le mont Redon (947 mètres), la montagne de Montmare (955 mètres), le Roc Malaurède (815 mètres), le Roc des Trois-Terres (787 mètres) dominent les gorges profondes et tourmentées des affluents de la Mare, et en particulier celles de Graissessac.

Au Sud de Saint-Pons et d'Olargues, entre le val du Jaur et les limites de l'Aude, des monts déchirés bornent et sillonnent le pittoresque bassin de la Cesse, autour de Minerve, village qui a donné le nom de Minervois à la contrée que parcourent la Cesse et d'autres affluents de l'Aude. La Cesse, dont le large lit pierreux est en partie à sec pendant huit à dix mois de l'année, et qui vient de s'engouffrer sous un porche de rochers, s'y unit au Brian, à la base d'un promontoire presque vertical, d'une grande hauteur. Ce site, que l'effroi religieux consacra jadis à Minerve, est l'un des plus étranges du midi de la France : les rochers à pic s'y confondent avec les ruines; les traînées de cailloux des deux torrents, les cavernes où mugit la Cesse, les collines altérées et brûlées, tout frappe d'autant plus dans ce paysage presque saharien, que l'on est près de la Montagne-Noire, où les vallons sont frais et verts, où les torrents coulent à pleins bords. 

La Montagne-Noire a sa plus haute cime, le Pic de Nore (1210 mètres), sur la frontière commune au Tarn et à l'Hérault; sur le territoire de l'Hérault, l'altitude de ses croupes varie entre 500 et 1022 mètres.

L'Espinouze s'arrête sur la belle vallée de l'Orb; à l'Est de ce fleuve et à l'ouest de la Lergue et de l'Hérault, les Cévennes projettent, du Nord au Sud, un chaînon qui prend le nom d'Escandorgue. Formée de schistes, de lias, de calcaires, avec manifestations volcaniques, l'Escandorgue ne dépasse pas 866 mètres. On remarque entre Bédarieux et Clermont l'un des sites de rochers les plus singuliers du Midi, le cirque de Mourèze.

De la Lergue à la rive droite de l'Hérault, et au delà de ce fleuve, les Cévennes portent le nom de Garrigues. Ici elles sont souvent nues ou couvertes de buissons de chênes verts et d'arbustes. Elles ont de 400 à 943 mètres, altitude du Roc -Blanc, point culminant de la Seranne, dont les belles murailles séparent la vallée de l'Hérault et les profondes gorges de la Buèges des magnifiques gorges de la Vis, dominées au nord par les escarpements de la Tude et du pic d'Anjau (865 mètres).

L'Escandorgue et les Garrigues forment le rebord méridional du Larzac, vaste plateau de 60,000 hectares, en grande partie compris dans l'Aveyron. Ce plateau ou causse, haut de 750 à 900 mètres, n'est pas plus gai que les causses du Rouergue, du Quercy, du Gévaudan, dont il partage la marâtre nature, sauf dans les fonds où quelque humus s'est à la longue amassé. Il est pauvre d'eau, pauvre de sucs, pauvre d'herbes, pauvre d'arbres, froid ou chaud suivant l'heure et le jour. Il ne garde pas ses ruisseaux, qui, ne laissant d'eux qu'un aride escalier, s'enfoncent dans le sol pour rejaillir en admirables fontaines, comme celle de la Vis, véritable origine de l'Hérault, celle de la Sorgues, vraie mère du Dourdou, comme celle du Durzon l'est de la belle Dourbie. Le Larzac s'achève sur la Vis, la Dourbie, le Tarn, la Sorgues, la Lergue par des falaises grandioses. 

De la montagne de Seranne, point culminant des Garrigues , se détachent des chaînons qui vont aussi plonger sur la rive droite de l'Hérault par des pentes rapides ou de hauts murs calcaires, tandis que, sur la rive gauche du même fleuve, se dressent les rochers, calcaires aussi, du Bois-de-Pons, de la Suque, du Bois-de-Bouis, de la montagne de Labat, de la Sellette (544 mètres), de Puéchabon, etc. Entre ce double escarpement se creusent les célèbres gorges de Saint-Guilhem-le-Désert : l'Hérault y roule en tumulte des eaux d'une merveilleuse transparence; ici des gouffres, là des rapides, là des cascades; ailleurs de petites sources vives filtrant le long des rocs ou sautant de leur sommet; plus bas, l'Hérault, immobile et sombre, baignant le pied du rocher d'où tombe, aux grandes eaux, la cascade de la Clamouse ; plus bas encore, le pittoresque pont du Diable, jeté à une grande hauteur au-dessus du torrent.

A l'Est-Nord-Est de Saint-Guilhem, le Pic de Saint-Loup (qu'il ne faut pas confondre avec la montagne d'Agde), séparé par un vallon de la montagne d'Hortus et dominant au nord le bassin du Lez, n'a que 633 mètres d'altitude; mais l'escarpement de ses flancs qui portent, à l'Est, le château ruiné de Montferrand, son isolement, son éloignement de sommets plus importants lui donnent beaucoup de grandeur.

En aval de Saint-Guilhem, les gorges de l'Hérault s'élargissent, et le fleuve entre dans la région des collines. Toute la partie du département située entre les Cévennes et la mer, la basse vallée de l'Orb, les collines des arrondissements de Béziers et de Montpellier, n'étaient autrefois qu'un immense vignoble, le premier de la France en étendue, mais où le phylloxéra a exercé bien des ravages. Aux vignes se mêlent l'olivier, le mûrier, les arbres fruitiers.

L'Hérault a 90 à 100 kilomètres de côtes sablonneuses, commençant, au sud-ouest, à l'embouchure du nouveau lit de l'Aude, au golfe du grau de Vendres. Ce golfe reçoit les eaux de l'étang de Vendres. On remarque ensuite, en longeant la côte vers le Nord-Est, Sérignan à l'embouchure de l'Orb, le golfe de la Grande Maïre, l'embouchure du Libron canalisé, celle de l'Hérault, jadis défendue par le fort du Grau et éclairée par deux phares, et la petite île du fort Brescou, vis-à-vis du cap d'Agde, derrière lequel l'étang de Luno est dominé par la montagne d'Agde ou mont Saint-Loup (115 mètres). Cette montagne, ainsi que celle de Sète ou de Saint-Clair (180 mètres) sont d'anciennes îles rocheuses rattachées au continent par le progrès des alluvions fluviales. Le promontoire de Sète est formé de calcaires jurassiques; mais les collines d'Agde étaient jadis des volcans insulaires.

Il faut gravir la montagne d'Agde, superbe observatoire d'où l'on peut contempler tout le littoral méditerranéen, des bouches du Rhône aux promontoires pyrénéens, pour voir s'ouvrir à ses pieds l'ancien cratère ébréché dont les pentes s'inclinent du côté de la mer. Des coulées de lave se sont épanchées dans toutes les directions : l'une d'elles forme le cap d'Agde, et, se continuant par-dessous les flots, reparaît à la surface par l'îlot de Brescou. Agde elle-même, la « ville noire », est bâtie avec les laves de son volcan éteint. Ce volcan est certainement d'un âge récent; peut-être vomissait-il encore des laves du temps des Volces Arécomiques.

Quelques petits cratères de moindre importance se reconnaissent dans les environs, à l'Ouest du cours de l'Hérault, notamment celui de Saint-Thibéry, à 12 kilomètres au nord. Entre Roujan et Gabian, le Pic de Sainte-Marthe (215 mètres) conserve des traces volcaniques. A l'Est, la petite gibbosité du sol qui porte l'église de Maguelone est aussi d'origine volcanique. A 7 kilomètres au nord de Montpellier, Montferrier est bâti, près du Lez, avec des basaltes, sur une colline volcaniques émergeant de terrains lacustres. A 4 kilomètres plus à l'ouest, à Valmaillargues, se trouve un autre lambeau de terrain basaltique, etc.

La montagne de Sète est située entre la mer et l'étang de Thau, qui la sépare des monts oxfordiens de la Gardiole (236 mètres), dominant Frontignan. Les monts de la Gardiole sont séparés à leur tour par un vallon de la montagne de la Moure (306 mètres).

Avant que les alluvions eussent rattaché les îles au continent, le littoral était tout autre. L'ancien tracé de la côte est encore indiqué par de vastes étangs. Long de 13 à 14 kilomètres, élevé de 50 centimètres au plus au-dessus de la Méditerranée, le cordon littoral couvert de salines qui sert d'assise au chemin de fer de Toulouse à Sète est un étroit bourrelet de sable, appelé isthme des Onglous, jeté du volcan d'Agde à la montagne de Sète, entre la mer et l'étang de Thau. Cet étang est un lac navigable, mais souvent agité par la tempête, long de 20 kilomètres sur 2 à 6 de largeur, et vaste de 7000 à 8000 hectares. Il communique avec la mer par un canal qui est la principale branche méditerranéenne du canal du Midi. En outre, un chenal, dragué dans l'étang et dans tous ceux qui le prolongent à l'Est vers le delta du Rhône, permet aux bateaux à fond plat de suivre la ligne intérieure du rivage marin sur un espace de près de 60 kilomètres : c'est le canal des Étangs. Au milieu de l'étang de Thau, dont les eaux sont salées comme celles de la mer, entre les Bains de Balaruc et Bouzigues, vis-à-vis de l'embouchure de l'Avene, jaillit la source abondante de l'Avysse ou l'Abysse (abyssus, abîme), qui est peut-être une des branches souterraines de l'Hérault. 

Vers l'extrémité orientale de l'étang, une autre source d'eau douce alimente le bassin, mais seulement en hiver; vers la fin d'avril, la fontaine est tarie, et, par un mouvement inverse, l'eau salée descend en tournoyant dans les galeries profondes : c'est le gouffre d'Enversac ou d'Embressac. Les bords limoneux de l'étang de Thau doivent à leur fertilité l'existence de plusieurs agglomérations industrielles : Mèze, Marseillan, Bouzigues, Poussan, en communication active avec Sète. Pour assurer l'entrée et la sécurité du port, des travaux ont été exécutés à partir de la Restauration.

Au Nord-Est de Sète, la côte se présente aussi sous la forme d'un bourrelet de sables très bas et n'ayant le plus souvent que quelques décamètres de largeur. Étroit comme il l'est, ce bourrelet suffit à maintenir l'isolement qu'il créa entre la Méditerranée et les anciens golfes qui sont devenus l'étang d'Ingril ou de Frontignan (1000 hectares), celui de Palavas ou de Vic (1500 hectares), ceux de Peyreblanque, des Moures, de l'Arnel, du Prévost, qu'on réunit quelquefois sous le nom d'étang de Maguelone (1300 hectares), du nom de la bourgade, jadis port important, qui occupe l'une de ses deux îles. L'étang de Maguelone est séparé de celui de Pérols (1200 hectares) par la bande sablonneuse où coule le Lez canalisé, qui va se jeter dans la mer à Palavas, dont la belle plage de sable est très fréquentée par les habitants de Montpellier. L'étang de Mauguio ou de l'Or dont les bords sont, comme ceux des autres étangs, couverts de salines, a 3600 hectares de superficie, 12 kilomètres de longueur et 3 kilomètres de largeur moyenne.

A l'Est de l'étang de Mauguio commence le littoral du département du Gard.

Cours d'eau

Les eaux du département de l'Hérault se partagent d'une façon très inégale entre la Méditerranée et l'Océan Atlantique, ce dernier ne recevant que les eaux d'une petite partie de l'arrondissement de Saint-Pons.

Fleuves côtiers.
La Méditerranée reçoit, de l'Est à l'Ouest : le Vidourle , le Lez, l'Hérault, le Libron, l'Orb et l'Aude. Ces fleuves, qui méritent à peine ce nom en raison du peu d'étendue de leurs bassins et du peu d'importance de leur volume d'eau, ont pourtant modifié complètement depuis les époques historiques la physionomie du littoral. Ce sont leurs apports de limon qui ont atterri les étangs et qui, formant un bourrelet le long de la côte, ont permis aux sables marins de s'accumuler, de fermer les gratis, et d'anéantir ainsi des ports autrefois prospères.

Le Vidourle naît dans le département du Gard, par 630 mètres environ d'altitude, à l'Est de Saint-Romans-de-Lodières, entre la montagne du Liron, au Nord, et la montagne de la Fage, au sud. Au delà de Sommières, il commence à séparer les départements de I'Hérault et du Gard; mais ce n'est qu'en face de Lunel, un peu en amont de Marsillargues, que la limite passe sur la rive gauche et que le Vidourle appartient alors à l'Hérault. Il passe au pied des belles roches d'Aubais, puis à Marsillargues, à Saint-Laurent-d'Aigouze, traverse le canal de la Radelle, entre dans le département du Gard et se jette dans l'étang de Repausset et de là dans la mer au Grau du Roi. Autrefois il débouchait dans l'étang de Mauguio par la branche de Cogul, aujourd'hui atterrie. Cours, 100 kilomètres (dont 25 dans le département de l'Hérault) dans une vallée pittoresque. Les crues subites et terribles du Vidourle, appelées Vidourlades, sont dues à la dénudation des montagnes dans son bassin supérieur. 

En amont de son entrée dans le département de l'Hérault, le Vidourle reçoit, dans le département du Gard, le Brestalou, qui naît au pied du signal de Lafoux (410 mètres), près de Lauret (Hérault), se grossit du Rieutort, du Rieufrech et du Brestalou de Claret, passe près du gouffre de Pescantieu et a son embouchure entre Quissac et Vic-le-Fesq. 

Dans le département de l'Hérault, le Vidourle recueille les eaux de la Benovie (19 kilomètres), qui descend des hauteurs de Sainte-Croix-de-Quintillargues, baigne Fontanès, Saint-Bauzille-de-Montmel, Buzignargues, Galargues et se jette dans le Vidourle à Boisseron.

Entre l'embouchure du Vidourle et celle du Lez, on rencontre plusieurs ruisseaux qui autrefois se jetaient dans la mer ou dans les étangs et qui aujourd'lhui se perdent dans les marais, dans les sables ou dans les canaux :

• le Dardaillon (13 kilomètres), qui naît dans la commune de Restinclières, se jette dans le canal de Lunel; 

• le Berbian, la Viredonne (15 kilomètres) et son affluent la Bénonide se perdent dans les marais situés au nord de l'étang de Mauguio;

• la Bérange, un peu moins insignifiante, commence dans la commune de Saint-Drézery, reçoit de nombreuses fontaines près du château de Foutmagne et parcourt 20 kilomètres et demi avant de tomber dans l'étang de Mauguio; 

la Cadoule (21 kilomètres), qui prend sa source dans la commune de Montaud et qu'augmente l'Aigues-Vives, la Salaison (16 kilomètres) ou Salaizon, qui commence dans la commune de Guzargues et que grossissent le Balauric et le ruisseau de Cassagnolles, se jettent également, ainsi que le ruisseau de Saint-Marcel, dans l'étang de Mauguio. Un peu plus loin, le ruisseau de Soriech tombe dans l'étang de Pérols.

Le Lez (28 kilomètres) est formé, à 68 mètres d'altitude, dans la commune de Saint-Clément par une magnifique fontaine (1000 litres d'eau par seconde à l'étiage) jaillissant d'une paroi de rocher courbée en hémicycle. Le Lez reçoit ensuite la belle fontaine de Boulidou et les eaux de plusieurs source, laisse Prades sur la gauche, Saint-Clément sur la droite, contourne la butte basaltique de Montferrier, baigne le beau parc du château de la Valette, puis Castelnau et la colline sur laquelle était bâtie l'antique Sextantio. Au delà de la citadelle de Montpellier, le Lez devient un canal navigable au port Juvénal (l'ancien port de Montpellier), célèbre par ses nombreuses plantes exotiques provenant du séchage des toisons du Levant. Ce canal traverse une grande plaine, laisse sur la gauche Lattes, qui fut autrefois une des escales les plus importantes du littoral, passe entre l'étang de Pérols, à l'Est, et l'étang d'Arnel, à l'ouest, croise le canal des Étangs, et va se jeter dans la mer par le grau de Palavas. Le Lez reçoit le Lirou et la Mosson.

Le Lirou (8 km) sort d'une fontaine abondante (en hiver) du village des Matelles, reçoit la Déridière, l'Yorgues, le Terrieu (8 kilomètres) et la fontaine de la Fleurette, puis se mêle au Lez près du château de Restinclières. 

La Mosson ou Mausson, principal affluent du Lez, naît à la fontaine de Mosson, à l'ouest de Montarnaud, se grossit de la Garonne, baigne Grabels, reçoit le Rimnassel, passe devant l'ancien établissement thermal de Foncaude, à Juvignac, reçoit plusieurs petits affluents sur la rive droite, puis le Coulezou ou Colazon (16 kilomètres; il prend sa source dans le bois des Taillades de Gignac), croise le chemin de fer de Montpellier à Sète près de la station de Villeneuve et se jette dans le Lez aux cabanes du Lez. En été, la Mosson s'engouffre tout entière et reparaît deux fois. Cours, 39 kilomètres.

Plusieurs petits ruisseaux, nés dans la montagne de la Gardiole, se jettent dans l'étang de Vic et dans l'étang d'Ingril ou se perdent dans des marais aujourd'hui en voie de dessèchement. D'autres ruisseaux, tels que l'Arène, le Pallas (4 kilomètres), le Valat, tombent dans le grand étang de Thau, alimenté en outre par la source de l'Abysse.

L'Hérault prend sa source dans la montagne granitique de l'Aigoual (1567 mètres), canton de Valleraugue (Gard), près des sources de la Dourbie, de la Jonte et du Tarnon, affluents du Tarn. Il se précipite de cascade en cascade dans une belle gorge rocheuse, au milieu de rochers et de bouquets d'arbustes et d'arbres. Sur un parcours de 10 km à vol d'oiseau à partir de sa source, il tombe d'une hauteur de 1049 m. 

Puis la pente s'adoucit et l'Hérault serpente au milieu de belles châtaigneraies, avant de traverser, au delà de Valleraugue, des gorges rocheuses contournées eu méandres, jusqu'à Pont-d'Hérault. Serpentant alors dans des gorges schisteuses et calcaires à peu près désertes, il entre dans le département de l'Hérault en amont de Ganges, arrose la Roque, longe les parois de la montagne de Thaurac aux grottes célèbres et aux nombreux avens, laisse Agonès sur la droite, baigne Saint-Bauzille-de-Putois, laisse à droite Brissac et son beau château, traverse les gorges célèbres de Saint-Guilhem-le-Désert, entre au pont du Diable dans une belle plaine, laisse à droite Saint-Jean-de-Fos, et Aniane à gauche. 

L'Hérault s'approche ensuite de Gignac, baigne Canet, Belarga, passe entre Paulhan et Campagnan, près d'Usclas et de Cazouls. En aval de Pézenas, l'Hérault laisse Florensac sur la gauche et Bessan sur la droite. A partir de ce point, son lit canalisé est navigable. L'Hérault traverse Agde et tombe dans la Méditerranée au fort du Grau, après un parcours de 164 kilomètres, dont 99 dans le département de l'Hérault. L'embouchure de l'Hérault est endiguée; mais le courant violent par les temps de crue, les bancs de graviers en se formant, en déplaçant et limitant le tirant d'eau à moins de 3 mètres sur la barre, déterminent par certains vents des obstacles et des dangers. 

Les affluents de l'Hérault sont la Vis, la Sumène, le Merdanson, l'Alzon, l'Aveze, la Buèges, le Lainalou, le torrent de Verdus, les sources de Clamouse, la Corbière,le Gassac, le Laveng, le Lagamas, la Lergue, la Dourbie, la Rouvieges, le Dardaillon, la Boyne, la Peyne et la Tongue.

La Vis, rivière aux eaux limpides, qui parcourt d'admirables gorges, prend sa source dans le Gard, sur la limite du département de l'Aveyron, au signal de Saint-Guiral (1349, 1365 et 1408 mètres), entre Alzon et Dourbies, près de l'axe des Cévennes. Elle passe à Alzon, traverse le Larzac du Nord au Sud, tombe dans une gorge profonde, tourne droit à l'Est au confluent de la Virenque et passe à Vissec. Un peu en aval, près du moulin de Lafoux, naît réellement la rivière, qui jusque là, sauf lors des grandes crues (terribles), n'est qu'un ruisselet. « La Vis n'est pas une rivière, c'est une source», en effet, là, une magnifique fontaine sort du rocher et décu ple le volume d'eau de la Vis qui, tombant de chute en chute dans des gorges grandioses, forme dès lors une belle rivière aux eaux limpides et abondantes, même à l'étiage. 

En aval de Navacelle (Hérault) et en amont de Madières (Gard), la Vis quitte le Larzac, tourne à l'Est-Nord-Est et coule entre les beaux escarpements du causse de Montdardier, des rochers de la Tude et du roc d'Anjau au Nord, et les versants abrupts de la Seranne au Sud; elle baigne Gorniès et Soutayrols (Hérault), le Rosier (Gard), laisse à gauche Saint-Laurent-le-Minier (Gard), entre définitivement dans le département de l'Hérault, envoie une dérivation, puis se jette, à 1200 mètres en amont de Ganges, dans l'Hérault (rive droite), qu'elle dépasse de beaucoup en volume et en longueur. Cours, 64 kilomètres. 

Son seul affluent permanent, la Virenque naît aussi au signal de Saint-Guiral, passe à Sauclières, tombe dans une gorge profonde du Larzac, reçoit le Chevalos et se jette dans la Vis (rive droite) en amont de Vissec. Cours (presque sans eau), 76 kilomètres.

La Sumène ou Rieutort (12 kilomètres) naît dans le Liron (Gard), au pied d'un contrefort de 1180 mètres, baigne Cabanevieille, Sumène et se jette dans l'Hérault (rive gauche) en aval de Ganges.

Le Merdanson descend de la montagne des Cagnassès (709 mètres), chaîne blanchâtre qui domine la route de Saint-Hippolyte au Vigan, et se jette dans l'Hérault (rive gauche) à Laroque.

L'Alzon naît aux roches de Valette, près de Montoulieu, et tombe dans l'Hérault en aval de Saint-Bauzille-de-Putois. Cours, 8 kilomètres et demi.

L'Avèze ou rivière de Brissac a 3 kilomètres de cours.

La Buèges sort du hameau de Méjanel, commune de Pégairolles, d'une magnifique source du cirque formé par la paroi du signal de Peyre-Martine (782 m), dans le chaînon de Seranne et donne son nom aux trois villages de la vallée, Pégairolles-de-Buèges, Saint-Jean-de-Buèges et Saint-André-de-Buèges, puis se jette dans l'Hérault au hameau d'Embougette. Cours, 111 km.

Le Lamalou ou la Malou, qui se forme par la réunion de plusieurs torrents du canton de Saint-Martin-de-Londres, traverse la belle gorge des Arcs et apporte à, l'Hérault, après un cours de 17 kilomètres environ, une partie des eaux de la montagne d'Hortus, celles du Pic Saint-Loup et celles de la rivière de Tourguilles.

Le torrent de Verdus débouche dans l'Hérault (rive droite) à Saint-Guilhem-le-Désert.

Les sources de Clamouse tombent dans l'Hérault (rive droite) en amont de Saint-Jean-de-Fos.

La Corbière (6 kilomètres) a ses sources dans les communes de Puéchabon et d'Aniane et se mêle à l'Hérault (rive gauche) à l'Ouest de cette dernière localité.

Le Gassac (9 kilomètres; rive gauche) naît aussi dans la commune d'Aniane, au Mas-Daumas. Il apporte à l'Hérault les eaux d'un chaînon lacustre où les sources et les petits lacs sont très nombreux.

Le Laveng, alimenté par les eaux abondantes que vomit parfois l'aven du Drac, a son embouchure (rive droite) en face de Gignac.

Le Lagamas ou l'Agamas prend sa source dans la commune de Saint-Saturnin, traverse le territoire de Montpeyroux et celui de Lagamas, puis tombe dans l'Hérault (rive droite) au Mas-de-Simon. Parcours, 16 kilomètres.

La Lergue naît près des sources de l'Orb, au-dessus du hameau des Sièges, commune des Rives, sur le versant de l'Escandorgue, au pied du signal de Bouvida (884 mètres) et au sud du Larzac. Longeant les escarpements meridionaux du plateau, elle passe au-dessous des Rives et de Saint -Félix-de-l'Héras, contourne la falaise du Pas-de-l'Escalette, et passe à Pégairolles (310 mètres) où une muraille de plus de 500 mètres de hauteur verticale domine son cours. La Lerbue reçoit ensuite plusieurs torrents alimentés par de magnifiques fontaines qui drainent les eaux des plateaux, laisse Soubès à gauche et Poujols à droite dans des vallons secondaires, traverse Lodève où elle fait mouvoir de nombreuses manufactures, et reçoit de nombreux torrents. La Lerbue passe ensuite à Ceyras, laisse Clermont-l'Hérault assez loin sur la rive droite, passe devant Brignac et se jette dans l'Hérault après 58 kilomètres de cours. 

Les affluents de la Lerque sont : le Ragoust, l'Aubaygnes ou rivière du Puech (1 kilomètres), qui prend sa source au Bosc, commune de la Valette; le Rhonel (8 kilomètres), qui naît sur le territoire de Clermont-l'Hérault; le Roubieux; le Rivernoux (8 km de cours), qui prend sa source à l'ancien prieuré de Grammont, dans la commune de Saint-Privat; le Salagou (18 km de cours), qui a son origine au col de
la Melquière, dans la commune de Brenas, et reçoit la Marette; enfin l'Agarel.

La Dourbie (18 kilomètres) naît près du signal de Saint-. -Jean-d'Aureillan, bien connu des botanistes, traverse le pittoresque cirque de Mourèze, passe à Villeneuvette, et tombe dans l'Hérault près de Tressan.

La Rouvièges (19 kilomètres) prend sa source au Mas-d'Ansabres, commune d'Aumelas.

Le Dardaillon est formé par diverses sources dans la commune d'Aumelas, au-dessus du Mas-de-Lunès.

La Boyne prend sa source au bois d'Allègre, passe à Valmascle, à Cabrières, à Fontès et, après avoir recueilli de nombreux torrents, se jette dans l'Hérault en aval de Cazouls. Cours, 22 kilomètres,

La Peyne a son origine près du signal des Bois de Levas (491 mètres), passe à Pézènes, Vailhan, près de la source minérale de Saint-Majau, à 1 kilomètre de Roujan, reçoit le Tertuguier à Pézenas et tombe dans l'Hérault. Cours, 30,5 kilomètres.

La Tongue ou Thongue, formée par de magnifiques sources, au-dessus de Fos, arrose Fos, se grossit de nombreuses sources et de torrents, reçoit le ruisseau de Roquessels et à Gabian celui de la Lène (7 kilomètres; elle prend sa source à Fouzilhon), passe près d'une source de pétrole, à Pouzolles, près d'Abeilhan, reçoit la Lenne ou Lène (1500 mètres de cours) et le torrent de Saint-Michel, passée devant Montblanc et, après 29 kilomètres et demi de cours, se perd dans l'Hérault à Saint-Thibery. 

Le Libron (41 kilomètres et demi), formé à Laurens par la réunion de plusieurs torrents, coule du Nord au Sud parallèlement aux affluents de l'Orb, dont il est séparé par le chaînon de I'Escandorgue. Il reçoit à Magalas le ruisseau de Badeaussou, passe à Lieuran-lès-Béziers, à Boujan et va se perdre dans les sables du littoral, à peu de distance, du Grau du Roi, à l'est de l'ancien grau du Lihron, qui aujourd'hui forme un petit étang.

L'Orb (117 km) naît au pied du signal de Bouviala (884 mètres), dans les escarpements méridionaux du Larzac. Il limite les départements de l'Hérault et de l'Aveyron, et, se dirigeant à l'Ouest, coule devant Romignières, entre dans l'Hérault près du Mas-Neuf, passe à Ceilhes (459 mètres), tourne au sud et traverse d'étroites gorges boisées, où il se grossit de belles sources. Au delà du méandre qu'il décrit autour d'Avène, il dépasse le beau bassin des bains d'Avène pour pénétrer ensuite dans d'étroits et tortueux défilés, tourner à l'Est, puis au Sud, recevoir plusieurs torrents, traverser le large bassin de Saint-Martin-d'Orb et former plusieurs îles. 

Puis il laisse Boussagues à droite et traverse le faubourg de Bédarieux. Fléchissant à l'Ouest, l'Orb dépasse à droite Hérepian, reçoit le torrent de Lamalou, passe devant Saint-Pierre-de-Rèdes et, au delà du Poujol, devant Colombières et les grands escarpements du mont de Caroux (1093 mètres), dépasse les magnifiques gorges d'Hérie, et, tournant au sud au confluent du Jaur, baigne Vieussan, Roquebrun, Cessenon, Lignan, contourne Béziers, où il reçoit par le magnifique escalier de Fonserannes les eaux du canal du Midi, qui lui emprunte un instant son lit jusqu'au pont Rouge. 

Au delà, l'Orb passe à Sauvian, à Sérignan et tombe dans la Méditerranée par les deux branches du grau de Sérignan. Son débit à l'étiage est de 2 mètres cubes et demi par seconde; dans les grandes crues, il atteint 2500 mètres. Un peu à l'Est, se trouve le grau oblitéré de la Grande-Maïre; à 2500 mètres plus à l'Est est l'ancien grau de Libron. Les affluents de l'Orb sont le Thès, le Gravezon, la Mare, les ruisseaux d'Arle et d'Héric, le Jaur, le Vernazoubres, le Landayrou, le Rieutord, le Tauron et le Liron. 

Le Thès (14 km) commence au Mas-de-Mourié (850 mètres), dans la commune de Roqueredonde et double l'Orb au Mas-Neuf (450 mètres d'altitude). 

Le Gravezon ou Gravaison (6 kilomètres et demi) prend sa source dans la commune de Joncels, reçoit la Nixe (4 kilomètres) à Lunas et se perd dans I'Orb à Saint-Martin-d'Orb. 

La Mare se forme de plusieurs torrents, dont l'un naît dans la montagne de l'Espinouze, près du point culminant du département (1126 mètres), à l'opposite des sources de l'Agout, et reçoit les eaux du Plo de Bru (1100 mètres), ainsi que celles du versant oriental de la montagne de Caroux. Elle arrose Castanet-le-Haut, se double par le Bouissou qui descend en cascade du col de l'Affenadou, et par les ruisseaux de la montagne de Marcou, passe à Saint-Gervais-Ville, reçoit le Clédou, l'Espaze, longe le Pradal, baigne Villemagne et se jette, près d'Hérépian, dans l'Orb. Cours, 25 kilomètres. 

Le ruisseau d'Arle ou des Arles, qui descend de Caroux, va se jeter dans l'Orb après avoir formé près de Colombières (lors des grandes eaux) trois magnifiques chutes. 

Le ruisseau d'Héric, qui traverse une des gorges les plus pittoresques des Cévennes, tombe dans l'Orb en aval de Colombières. 

Le Jaur naît au signal de Saint-Pons (1055 mètres), dans le Saumail, traverse Saint-Pons-de-Thomières où il se grossit des eaux d'une source magnifique, et reçoit le Salesse (8 kilomètres) et de nombreux ruisseaux. Puis il baigne Riols, reçoit à gauche le ruisseau de Bureau, qui naît sur le plateau de Saumail et forme les belles cascades du Saut de Vésoles. Au delà, le Jaur passe à Prémian, à Saint-Etienne-d'Albagnan, contourne Olargues, se grossit des innombrables torrents du massif de l'Espinouze sur la rive gauche, des contreforts des Cévennes sur la rive droite, passe devant Saint-Julien, Mons, et, après avoir décrit quelques courts méandres, se jette dans l'Orb. Cours, 25 kilomètres. 

Le Vernazoubres ou Vernazobres prend sa source dans la grotte de Cauduro, comnune de Saint-Chinian, est doublé par la rivière d'Houvre qui a son origine en amont du moulin de Poussarrou, traverse Saint-Chinian, reçoit les torrents des bois de Cessenon et de Bousquet, passe devant Pierrerue et se jette dans l'Orb par 60 mètres. Cours, 21 km.

Le Landayrou, Landayron ou Landayran (11 kilomètres) a son origine dans la commune de Saint-Nazaire-de-Ladarez et parcourt celle de Cessenon. 

Le Rieutord (16 kilomètres) naît près de Saint-Nazaire-de-Ladarez. 

Le Taurou (18 km) a son origine à Cabrerolles. 

Le Liron ou Lirou (21 km) naît à Villespassans, baigne Cébazan, Puysserguier, Maureilhan, et se mêle à l'Orb au-dessus du pont de Béziers.

L'Aude n'appartient au département de l'Hérault que par quelques kilomètres de son cours, par son embouchure et par plusieurs affluents de gauche. La limite du département suit l'ancien lit abandonné par l'Aude en 1320 lors de la rupture de la digue romaine de Sallèles-d'Aude. L'Aude naît près des Angles (Pyrénées-Orientales), à l'étang d'Aude séparé par le Roc d'Aude du massif lacustre du Carlitte, traverse le Capcir et le département de l'Aude où, après avoir franchi les admirables défilés de Carcanières, d'Husson, de Saint-Georges, de Pierre-Lis, il baigne Quillan, Limoux, Carcassonne, Narbonne, etc. Plus bas, il touche un instant l'Hérault au sud d'Oupia, sort du massif des Corbières et passe à peu de distance de l'étang de Capestang dont ses crues rendent le dessèchement assez difficile. L'Aude limite pendant 3 km le département de l'Hérault, contourne la montagne de la Clape, que ses atterrissements ont rattachée à la terre ferme, et va se jeter dans la mer par le grau de Vendres. L'Aude charrie annuellement 1,700,000 mètres cubes de limon, et la barrière du cordon littoral force ce limon à se déposer sur les fonds marécageux de l'intérieur; aussi l'étang de Capestang a-t-il été considérablement modifié, de même que l'étang de Montady, desséché en 1267, de même aussi que l'étang de Vendres, qui n'est plus qu'un marécage.

L'Aude reçoit du département l'Ognon, la Cesse et le déversoir de Capestang. 

L'Ognon se forme, à 600 mètres environ d'altitude, dans les ramifications des Cévennes, par la réunion de plusieurs petits torrents, passe à Félines-Hautpoul, près de la Livinière et de Siran , sort du département, baigne Pépieux, sert de limite au Sud d'Olonzac, croise le canal du Midi et se jette dans l'Aude. Cours, 18 kilomètres.

La Cesse (29 kilomètres) naît entre les cols de Bezoin et de Serrières, à l'opposite de sous-affluents de la Garonne par le Tarn, passe à Ferrais, à Cassagnolles, traverse le bois de Montaud, divise deux petits causses, laisse sur la rive droite la grotte célèbre de la Coquille et traverse un des plus étonnants défilés qui soient en France, reçoit le Brian à Minerve, village perché à la pointe du confluent, passe à la Caunette,  près d'Aigues-Vives, enserre Agel dans un méandre, sort de l'Hérault, passe à Bize et va se jeter dans l'Aude en amont de Sallèles. En été la Cesse disparaît en aval de Minerve et ne reparaît qu'à Agel. 

L'étang de Capestang, qui se déverse dans l'Aude, reçoit la Roquefourcade, torrent qui naît près d'Assignan et croise le canal du Midi.

Bassin de la Gironde.
La Gironde est un vaste estuaire, compris dans les départements de la Gironde et de la Charente-Maritime. Elle est formée, à 25 kilomètres en aval de Bordeaux, au Bec-d'Ambès, par la réunion de la Dordogne et de la Garonne : c'est vers celle-ci, la plus importante des deux branches, que descendent indirectement les eaux du département qui appartiennent au bassin de la Gironde.

La Garonne ne touche pas le département de l'Hérault; elle en passe même fort loin. Née en Espagne, dans le Val d'Aran, cette belle rivière traverse quatre départements, la Haute-Garonne, Tarn-et-Garonne, Lot-et-Garonne et la Gironde; elle y baigne Toulouse, Agen, Tonneins, Marmande, la Réole et Bordeaux. Elle reçoit la Neste, le Salat, l'Ariège, le Tarn et le Lot. La Garonne n'est réellement navigable qu'à partir de Toulouse, et encore par un canal latéral qui communique avec le canal du Midi. C'est le Tarn qui lui apporte les eaux du département de l'Hérault.

Le Tarn, l'une des grandes rivières de la France, n'entre pas non plus dans le département. Né dans le massif de la Lozère, à 1550 mètres, il arrose cinq départements: Lozère, Aveyron, Tarn, Haute-Garonne, Tarn-et-Garonne; il baigne Millau, Albi, Gaillac, Montauban, Moissac, et s'unit à la Garonne (rive droite) par 55 mètres d'altitude. Il reçoit du département de l'Hérault une rivière importante, l'Agout.

L'Agout prend sa source dans le département de l'Hérault, au pied du plus haut sommet (1126 mètres) du massif de l'Espinouze, près de l'axe de la chaîne des deux mers, à l'opposite d'affluents de l'Orb. Coulant parallèlement et en sens inverse du Jaur, affluent de l'Orb, l'Agout passe à Fraïsse, à la Salvetat, reçoit la Vèbre et entre, au Moulin-du-Loup, dans le département du Tarn, où il serpente dans d'étroits défilés entre les monts de Lacaune et le plateau du Sidobre. Après avoir formé la boucle de Roquecourbe, il traverse Castres, se grossit du Thoré et plus loin du Sor, puis, après un cours de 180 kilomètres, tombe dans le Tarn, à Saint-Sulpice-la-Pointe, par 88 mètres d'altitude. Son débit à l'étiage est de 7 mètres cubes par seconde, c'est-à-dire environ le tiers du débit du Tarn. Le département de l'Hérault lui envoie la Vèbre et le Thoré.

La Vèbre a sa source au Nord de Murat, par 903 mètres, entre dans le département de l'Hérault près de la Salvetat et tombe dans l'Agout. Il reçoit le Viaur.

Le Thoré, plus important, naît près de l'axe de la chaîne des deux mers, et bientôt sort de l'Hérault pour entrer dans le Tarn et apporter à l'Agout les eaux de la montagne de More. Grossi de l'Arn près de Mazamet, il se jette, à 4 kilomètres en aval de Castres, dans l'Agout. Cours, 50 kilomètres.

Etangs.
Outre les vastes étangs littoraux dont nous avons parlé plus haut, nous signalerons ceux de Capestang, de Vendres et de Luno. L'étang de Cappestanq, au bord duquel des salines existaient encore du temps de saint Louis, d'après une charte citée par Duponchel, est actuellement un réservoir d'eau douce séparé par 14 kilomètres de la mer; il aurait complètement disparu grâce aux colmatage, si, en 1875, dans une crue l'Aude ne l'avait envahi. L'étang de Capestang, long de 7 kilomètres, large de 1 à 7, occupe une surface de 1893 hectares, dont 1226 couverts d'eau; il en avait été desséché 500 hectares quand éclata la Révolution de 1789, qui fit cesser les travaux. Il communique avec la Robine de Narbonne par un canal d'atterrissement. 

L'étang de Vendres, long de 6 kilomètres, est de plus en plus envahi par les alluvions de l'Aude, avec l'embouchure de laquelle il communique par le grau de Vendres. 
L'étang de Luno, tout petit, sans communication avec la mer, s'étend au sud-est d'Agde, au pied du mont Saint-Loup, entre ce volcan refroidi et la Méditerranée.

Outre ces étangs, il existe aux environs d'Aniane, de la Boissière, de Brissac, Counonterral, Montarnaud, Puéchabon, Saint-Guilhem et Vendémian, un certain nombre de petits lacs.

Climat

Le canton de la Salvetat et une partie de celui d'Olargues, c'est-à-dire le bassin d'où descendent les premières eaux de l'Agout, est une région froide, neigeuse en hiver; il en est ainsi des plus hautes chaînes du département, telles que celle de l'Espinouze, et des plateaux qui se rattachent, au Nord, au Larzac. Mais le reste du pays jouit du climat méditerranéen, dont on ne connaît la douceur et la beauté que lorsqu'on a constaté combien de plantes inconnues, même au Sud-Ouest de la France, croissent dans les jardins public sde Montpellier.

La température moyenne annuelle, déduite de 10 ans d'observation, est de 13,6 °C (soit 3 degrés de plus qu'à Paris); celle de l'hiver, de 5,8 °C, et celle de l'été de 22°C; le nombre des jours de pluie, de 67; la hauteur des pluies, de 740 millimètres à Montpellier, de 600 à Sète, de 1 mètre à 1,20 m dans la montagne.

Mais l'inconvénient de ce beau climat est le mistral, vent ui souffle des jours entiers avec violence.

Curiosités naturelles

L'Hérault doit à la diversité de ses altitudes, qui de 1126 mètres s'abaissent jusqu'à la Méditerranée, une grande variété d'aspects. Dans les Cévennes on admire les beaux spectacles des contrées montagneuses; dans la région des collines, un pays prospère, une nature luxuriante; sur le littoral, les sites étranges des bords des étangs.

Les curiosités naturelles proprement dites que renferme le département de l'Hérault sont de belles sources, des cirques de montagnes et des défilés, des cascades et des grottes. Parmi les sources nous citerons au premier rang celle du Lez, qui, semblable à la fontaine de Vaucluse, sort, comme elle, au-dessus du moulin de Lafoux, d'une vaste grotte, ouverte dans un grand rocher à pic (140 mètres de hauteur absolue). Une autre source remarquable est celle de Saint-Pons, véritable origine du Jaur, qui sort, comme la précédente, par une large ouverture taillée dans un énorme rocher perpendiculaire, d'une caverne profonde. 

Mais le site le plus extraordinaire du département est celui de Minerve, village bâti sur un roc escarpé au pied duquel se réunissent les gorges de la Cesse et du Brian. Ces deux torrents, surtout le dernier, coulent à la base d'un double escarpement de rochers immenses qui ont en certains endroits plus de 100 mètres de hauteur. Le Brian coule un instant sous terre au pied de Minerve. En amont du village, la Cesse disparaît aussi sous un rocher et en sort pour rentrer bientôt après, par une ouverture haute de 40 mètres, dans une sombre caverne, haute de 15 mètres, où elle coule à grand bruit pendant, les grosses eaux et qu'elle quitte sous les murs mêmes de Mirnerve.

Le cirque de Mourèze, long de 6 à 7 kilomètres, sur à 5 de largeur, est formé par des dolomies. Au centre du cirque, des rochers s'élèvent brusquement comme de vastes pyramides entourées de nombreuses colonnes; d'autres ressemblent à des fortifications démantelées. Quelques obélisques surplombent sur leur base, comme d'énormes champignons.

A 1500 mètres en amont de Saint-Geniès-de-Varensal, au pied du signal de Marcou (1094 mètres), s'ouvre un cirque calcaire appelé l'Olque dont les rochers, taillés à pic et couverts de bouquets de bois, ressemblent à des orgues d'une grandeur imposante. Lorsque les eaux affluent, elles s'échappent de la crête et des fentes des rochers en formant des chutes magnifiques.

Au Nord de Pégairolles, se trouve le Pas de l'Escalette, dont les superbes colonnes accouplées s'appuient contre les murailles du Larzac; une abondante fontaine jaillit au pied des rochers et vient tomber en cascade dans la Lergue. C'est là que, pendant les sécheresses, les Caussenards venaient autrefois de 6, 7 et 8 kilomètres, chercher l'eau qui manquait sur le plateau, pour eux et pour leur bétail.

Les gorges de l'Hérault sont célèbres, surtout dans la partie qui touche à Saint-Guilhem; mais peut-être sont-elles plus belles entre Laroque, Saint-Bauzille-de-Putois et Causse-de-la-Selle. La gorge du Verdus, où sont les restes de l'antique abbaye de Saint-Guilhem, est très pittoresque. Plusieurs sources, dont la plus célèbre est la Clamouse, tombent dans l'Hérault (en hiver et au printemps). 

L'abîme du Drac, éloigné d'environ 4 kilomètres de la Clamouse, et d'une profondeur considérable, vomit de temps en temps une véritable rivière indépendante des pluies du pays.

Les gorges moins connues de la Buèges, de la Lergue, de la Mare, de la Vernazobres sont des plus pittoresques; mais les vallées de la Vis et de l'Orb méritent entre toutes d'être signalées, ainsi que la magnifique gorge d'Héric, taillée dans la muraille du Caroux.

La grotte la plus célèbre est celle des Doumiselles (ou grotte des Demoiselles), à 3 kilomètres nord-est de Saint-Bauzille-de-Putois, dans un bois de chênes verts, au sommet du Roc de Thaurac. Le fond de la grotte est à peu près au niveau du lit de l'Hérault (141 mètres d'altitude), tandis que l'orifice se trouve à 475 mètres. Celte grotte, décorée de stalactites, est tellement vaste qu'il faut au moins 4 heures pour en visiter toutes les salles dont une est si élevée que l'on ne peut en apercevoir la voûte.

Parmi les autres grottes nous citerons : celles de Brunan et de la Baume, aux environs de Saint-Guilhem; la grotte d'Anjeau, près de Ganges ; la grotte de la Madeleine, qui renferme une petite rivière souterraine, près de Villeneuve-lès-Maguelone; les grottes de Saint-Étienne-de-Gourgas, de Saint-Chinian, de Saint-Julien ; la belle grotte d'Aldène, appelée aussi grotte de la Coquille, à 8 km de Minerve; la petite grotte de Fauzan (cm. de Cesseras), à 200 ou 500 m de la grotte d'Aldène; la grotte du Pontil, à 500 mètres de Saint-Pons; la grotte d'Albès, au Nord de Saint-Geniès-de-Varensal, etc.

La cascade la plus remarquable du département de l'Hérault est le Saut de Vésoles, formé par le ruisseau de Bureau, qui tombe des hauteurs du Saumail par six chutes successives jusque près du hameau de Langlade où les bois le dérobent à la vue. Cette cascade offre un spectacle ravissant à l'époque des grandes pluies d'automne ou bien en hiver lorsque les grands froids ont transformé ses eaux en d'immenses blocs de glace.

Les autres cascades sont celle de Canellou (commune d'Avène), où l'Orb s'engouffre dans un abîme et tombe d'une hauteur de plus de 10 mètres au milieu des rochers sauvages et fantastiques; celle de Saint-Etienne-de-Gourgas et les belles chutes que forme le torrent d'Arle près de Colombières; celle de Font-Salesse, sur le Mont-Caroux, d'où le Rioufort descend en cascades.

Enfin nous signalerons la perte de la Mosson, qui disparaît deux fois sous terre pour ressortir en aval, et les anciens volcans dont nous avons parlé plus haut. (A. Joanne).

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