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Les premiers habitants de la Nouvelle-Guinée, dont les descendants sont désignés aujourd'hui sous le nom de Papous, sont arrivés vers le milieu du Paléolitique supérieur. Une partie de ce peuplement est à l'origine aussi de celui de l'Australie, reliée alors par un pont de terre à la Nouvelle-Guinée. Après que celui-ci ait disparu pour laisser la place au détroit de Torrès et à la mer d'Arafura, le peuplement s'est encore poursuivi pendant des millénaires. Deux populations se sont ainsi côtoyées et mêlées à partir de cette époque, les Papous largement majoritaires, et les nouveaux venus, issus de la péninsule Indochinoise et de la Chine du sud, et qui ont également migré vers les autres îles de la Mélanésie. On a aussi identifié, dans les régions centrales un reliquat de population pygmoïde, elle aussi extrêmement ancienne. - Une fête à Lae, en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Le mot Papou vient du malais papouwah, qui signifie « crépu ». Les Papous eux-mêmes n'ont dans leurs langues aucune appellation spéciale commune; la population de chaque village a un nom propre. Un raid vers une île côtière lors d'une guerre tribale au début du XXe s. Une agriculture ou plutôt une horticulture existe de longue date sur l'île. En attestent les restes de très vieux canaux de drainage révélés par l'archéologie dans des zones marécageuses, aussi bien que la transformation que l'on observe dans les outils. "Ce n'est qu'avec l'apparition des lames de pierre taillées puis celle de lames polies à section ovale que put commencer une agriculture d'abord très rudimentaire sur des essarts arrachés à la forêt. A cette période, les produits de la chasse et de la cueillette devaient encore avoir un rôle important dans l'alimentation. L'arrivée des lames polies à section quadrangulaire, beaucoup plus efficaces que les précédentes, qui se situe à environ -3000 ans, permit d'accroître les surfaces cultivées. A cette époque les agriculteurs ne disposaient que de tubercules saisonniers tel l'igname qui est, comme la plupart des plantes vivrières de la Nouvelle-Guinée, originaire de l'Asie du Sud-Est. Pour faire la soudure entre deux récoltes on devait très probablement avoir recours à des graines de plantes sauvages que l'on broyait dans des mortiers. On pense que ceux-ci furent abandonnés lors de l'introduction de la patate douce qui fructifie toute l'année. Cette plante importée très récemment en Nouvelle-Guinée - il y a environ. 300 ans - est la seule qui soit originaire d'Amérique. On pense qu'elle a pu être importée soit d'Indonésie, soit par les premiers navigateurs espagnols." (Françoise Girard, 1972).Malgré cette évolution, malgré les objets métalliques qui ont peut parvenir dans l'île (par exemple des haches de bronze, qui pourraient dater de 300 av. J.-C et provenir de l'Assam), la Nouvelle-Guinée est restée figée dans l'âge de pierre jusqu'à l'arrivée des Européens au XVIe siècle, et même jusqu'au XXe siècle pour les montagnes de l'intérieur.
Histoire des découvertes. En 1606, les Hollandais s'avancèrent sur la côte Sud jusqu'au Valsche Kaap. En 1705, le navire hollandais Geelvink découvrit la grande baie du Nord à laquelle il donna son nom. La fin du XVIIIe siècle et le commencement du XIXe furent l'ère des grands voyages dans le Pacifique : en 1794, Mac Cluer explora le golfe étroit qui porte son nom, entre les deux presqu'îles du Nord-Ouest. D'Entrecasteaux en 1793, Duperrey en 1825, Dumont d'Urville en 1827 et 1839, firent de nombreux relevés sur la côte Nord de la Nouvelle-Guinée. En 1835, les Hollandais découvrirent le détroit de la Princesse-Marianne (Dolak), entre la grande île et l'île du Prince Frederik Henry (Pulau Yos Sudarso) qu'on croyait jusque-là rattachées. En 1845, le capitaine Blackwood découvrit dans le golfe des Papous le delta d'un grand fleuve qu'il remonta pendant 37 km et auquel il donna le nom de son navire, le Fly. L'exploration du fleuve fut continuée par Yule, par Owen Stanley et surtout par d'Albertis qui le remonta jusqu'à 200 km dans l'intérieur, en 1875. En 1874, le capitaine Moresby, à bord de la Basilisk, parcourut toute la côte de la péninsule Sud-Est; Russell Wallace et Allen firent des excursions zoologiques autour de la baie du Geelvink, et, à deux reprises; le Russe Mikloukho Maklay séjourna sur la côte de la baie de l'Astrolabe. La Nouvelle Guinée, telle qu'elle est représentée dans l'atlas d'Ortelius (Theatrum orbis terrarum, 1570) et, ci-dessous, une des "zones blanches" subsistant encore sur une carte de la Nouvelle-Guinée (Irian Jaya), publiée en 1971. (Service cartographique de l'Armée des Etats-Unis). A partir du traité de 1885 (V. ci-dessous), les Anglais, les Allemands et les Hollandais ont poussé avec vigueur l'exploration de leurs possessions respectives. Le résident hollandais de Ternate, de Clercq, a surtout fait connaître les deux presqu'îles du Nord-Ouest et les îles de la baie du Geelvink. Les Allemands Finsch, Dallmann, Schleinitz, ont découvert et exploré le fleuve Sepik, auquel ils donne le nom de l'Impératrice Augusta. Schleinitz a également exploré la baie de Huon et le fleuve Markham. En 1895; une expédition allemande mal préparée, sous la conduite d'Otto Ehlers, échoua complètement; mais cet échec a été compensé en 1896 par le succès de l'expédition de Lauterbach, Tappenbeck et Kersting. Les Anglais ont aussi fortement poussé la reconnaissance de leur colonie. Chalmers a découvert à I'Est du Fly le Wickham et a exploré une partie de la péninsule Sud-Est. En 1883, la partie de la côte encore inconnue, comprise entre le détroit de Torres et l'île Frederik Henry, fut explorée par Robert Drew qui y trouva le Chester River. Des missionnaires catholiques ont découvert le fleuve Saint-Joseph. En 1887, Hartmann et Hunter ont atteint la crête de l'Owen Stanley. De 1893 à 1896, le lieutenant-gouverneur de la Nouvelle-Guinée anglaise, sir William Mac Gregor, entreprit l'exploration méthodique de la péninsule du Sud-Est qu'il parvint à franchir de part en part. Au lendemain de la Première Guerre mondiale, les premiers prospecteurs commencent à s'intéresser aux possibles riches minérales que recèlerait l'intérieur resté totalement inexploré. Dans les années 1930, une expédition dans les hautes terres de la partie australienne, organisée par les frères Leahy, a la surprise de découvrir des régions incroyablement peuplées - peut-être un million de personnes qui, jusque là, n'avaient eu aucun contact direct avec le reste du monde. Cette rencontre fera l'objet d'un documentaire, First contact, qui fait date dans l'histoire des découvertes. En 1961, un autre film, Le Ciel et la Boue de Pierre-Dominique Gaisseau, fournira lui aussi le témoignage spectaculaire d'un monde, dans la partie hollandaise cette fois, resté jusqu'alors inconnu. Le contact des cultures, à l'Est de la Nouvelle-Guinée, dans les années 1950. Histoire politique. La Nouvelle-Guinée britannique, qui était placée sous le régime administratif établi par un acte de novembre 1887 et des lettres patentes du 5 juin 1888. Le paiement des frais d'administration avait été garanti pendant dix ans par le Queensland; mais ces frais furent partagés également entre le Queensland, la Nouvelle-Galles du Sud et Victoria (les différents Ets du Commonwealth australien). La Nouvelle-Guinée devenait ainsi une colonie de la Couronne. Le territoire fut divisé en quatre districts et le centre de l'administration fut établi à Port -Moresby. On y institua des magistrats et une police papoues dans les villages. L'armée, exclusivement papoue, comptait 60 hommes.A partir de 1902, l'Australie se vit confier entièrement l'administration de la Nouvelle-Guinée britannique, et elle occupa aussi la partie allemande au moment de la Première guerre mondiale. Son administration, placée sous un mandat de la SDN (Société des Nations) en 1920, puis des Nations Unies après 1946, dura jusqu'à l'indépendance, en 1975 : l'ancienne colonie allemande, devenue le Territoire de Nouvelle-Guinée, l'ancienne colonie britannique, devenue le Territoire de Papouasie, et les archipels voisins (Louisiade, Bismarck et l'île de Bougainville) formèrent alors la république de Papouasie-Nouvelle-Guinée. A partir de 1988, ce nouveau pays a été confronté à une révolte sécessionniste dans l'île de Bougainville, dont le sous-sol recelle les principales richesses minérales (cuivre, principalement). Ce conflit n'a pris fin qu'en 1997. Quant à la partie occidentale, l'ancienne Guinée hollandaise, elle n'est passée sous la domination de l'Indonésie, que plusieurs années après que l'indépendance de ce pays, proclamée dès 1945 . Deux options se présentaient : soit l'indépendance, à laquelle avaient fini par se résoudre les Pays-Bas et que défendra l'Organisation pour l'Indépendance de la papouasie, fondée en 1965, soit le rattachement à l'Indonésie, qui correspondait aussi au souhaits des Etats-Unis. Au final, après une parodie de consultation des Papous en 1969, c'est cette seconde option qui fut adoptée. La Guinée hollandaise devint la province indonésienne de l'Irian Jaya. Depuis, son histoire est marquée par des revendications indépendantistes récurrentes, auxquelles l'armée de Djakarta répond par une répression brutale. (Ludovic Marchand). Une habitation traditionnelle, à Maprik, en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Source des photos : National Library of Australia et (NB) Library of Congres (Wahington).. |
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