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Doria

Doria. - Une des familles les plus anciennes et les plus illustres de Gênes. 
Oberto Doria gagna en 1284 la bataille navale de la Meloria, qui mit fin à la longue rivalité entre Gênes et Pise, en anéantissant la marine de cette dernière république.
Lamba Doria, amiral des Génois dans la guerre contre les Vénitiens en 1298, défit, devant l'île Curzola, l'amiral vénitien André Dandolo et imposa une paix avantageuse. 

Paganino Doria s'empara de Ténédos en 1350 et commanda en 1352 la marine génoise, dans un combat livré à Pisani, amiral des Vénitiens, en vue de Constantinople : la victoire resta aux Génois; mais elle leur coûta si cher que le commandement fut ôté à Doria. Il lui fut rendu en 1354 : cette fois il battit complètement Pisani à Porto-Longo, et le fit prisonnier avec toute sa flotte. Ce brillant succès mit fin à la guerre; Venise accepta les conditions de paix que lui imposa Gênes. 

Lucien Doria prit quelques places aux Vénitiens, et leur livra en 1379, en vue de Pola, une bataille où il fut tué, mais dont le succès resta à sa flotte.

Pierre Doria, qui lui succéda, prit Chiozza en 1379, mais fut assiégé dans cette place par Vettor Pisani, et tué d'un boulet de canon. Sa flotte fut obligée de se rendre (1380).

Doria (Andrea). - Restaurateur de la liberté génoise, un des plus grands généraux et des meilleurs marins de son siècle, naquit à Oneille en 1468 et mourut en 1560. Voyant Gênes en proie aux factions, il s'éloigna et s'engagea successivement au service du pape Innocent VIII, de Ferdinand l'Ancien, roi de Naples, et d'Alphonse II, son fils. Lors de l'invasion du royaume de Naples par Charles VIII, Doria resta fidèle à Alphonse tant qu'il y eut espoir de salut; mais il s'attacha quelque temps après à Jean de la Rovère, qui tenait pour Charles VIII à Naples, et lutta contre Gonzalve de Cordoue. Ayant ensuite quitté le service de terre pour celui de mer, il arma huit galères à ses frais, attaqua les Maures et les Turcs qui infestaient alors la Méditerranée, et les défit partout où il les rencontra, notamment à Pianosa en 1519. 

L'Italie étant devenue à cette époque le théâtre d'une nouvelle guerre entre la France et l'Autriche, Doria embrassa d'abord le parti de la France : il fut nommé par François I au commandement des galères françaises, et battit la flotte de Charles-Quint sur les côtes de Provence, 1524; mais, s'apercevant qu'il était l'objet de la jalousie des ministres français, et que François I tardait à ratifier les promesses qu'il avait faites en faveur de Gênes, il se tourna vers Charles-Quint, 1528, en stipulant la restauration de la liberté de Gênes, et chassa les Français de cette ville à l'aide de la flotte impériale. Il mit un terme aux querelles des factions dans Gênes, changea la forme du gouvernement et fit décréter que les doges, qui auparavant étaient perpétuels, seraient élus pour deux ans seulement; quant à lui, il refusa la dignité de doge, continua à servir l'empereur, battit plusieurs fois les Turcs et lutta avec avantage contre le fameux Barberousse. A Gênes, quelques conjurations éclatèrent contre lui, et il ternit sa gloire par sa cruauté envers ses ennemis. Néanmoins, Gênes, ne se souvenant que de ses services, lui érigea une statue avec cette inscription : Au père de la patrie. Sa Vie a été écrite par Lorenzo Capelloni, Venise, 1560.
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Dictionnaire biographique
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