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Ménades
(= Furieuses) - Ce nom désignait en Grèce
les femmes qui célébraient les mystères
de Dionysos, mais aussi les suivantes mythologiques
de ce dieu; elles étaient les
nymphes
nourrices de Dionysos, qui le suivirent à la conquête des
Indes. Leurs équivalents romains
sont les Bacchantes.
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Penthée
et les Ménades,
par Charles Gleyre (musée d'art de Bâle).
Quant aux prêtresses
auquelles ont donnait le nom de Ménades (on les appelait encore
Bassarides, Thyades, Mimallonides, Edonides, Eviades, Eléides, noms
tirés soit des actes auxquels elles se livraient, soit des cris
qu'elles poussaient pendant leurs désordres fanatiques), lors de
la célébration des orgies, elles étaient agitées
de transports furieux, courant échevelées, à demi
nues, agitant le thyrse dans leurs mains, faisant retentir de leurs hurlements
et du bruit des tambours les monts et les bois, et poussant la fureur jusqu'à
tuer ceux qu'elles rencontraient, et à porter leurs têtes
en bondissant de rage et de joie. Elles répétaient
fréquemment le cri évoé (= courage, mon fils),
comme pour rappeler les triomphes de Dionysos
sur les Géants.
Les Ménades, couronnées de
lierre, de smilax et de sapin, s'exerçaient à la danse et
à la course, se faisaient un plaisir de la chasse des animaux sauvages
et se paraient de leurs dépouilles.
Bien que les vierges, les femmes mariées
et les veuves concourussent à la célébration des fêtes
de Dionysos, il paraît cependant que les véritables Ménades
étaient vierges. Nonnus dit qu'elles étaient
si jalouses de conserver leur chasteté, que, pour ne pas être
surprises en dormant, elles se faisaient une ceinture avec un serpent,
et, dans l'Anthologie, on voit que les Ménades Eurynome et
Porphyride quittèrent les mystères de Dionysos parce qu'elles
étaient sur le point de se marier.
Euripide nous apprend que les Ménades
savaient conserver leur chasteté au milieu de l'agitation et de
la fureur dont elles étaient inspirées, et qu'elles se défendaient
à grands coups de thyrses des hommes qui voulaient leur faire violence;
mais Juvénal est d'un autre sentiment, et Lycophron
donne l'épithète de Ménade à une femme de moeurs
dissolues.
Il y avait à Sparte
onze filles appelées Dionysiades, qui, aux fêtes de Dionysos,
se disputaient le prix de la course appelée Endromia.
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Euripide
a donné leur nom au titre d’un tragédie qui a pour sujet
le supplice de Penthée, déchiré par les prêtresses
de Dionysos pour s'être opposé à l'introduction de
leur culte. On parle aujourd’hui plutôt des Bacchantes d’Euripide,
selon le nom donné aux Ménades par les Romains, pour qui
Dionysos était identifié à Bacchus. |
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