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Les langues > langues amérindiennes
Les langues algonkines
Algonkin 
oriental
Micmac (2 dialectes; 7000 locuteurs)


Malecite et passamaquoddy (quelques centaines de locuteurs au total).


Delaware (munsee et unami)


Abenaki (abenaki occidental et abenaki oriental, langue éteinte).


Langues disparues : mohegan-pequot, narrangansett, massachusett, powhatan ou algonkin de Virginie, nanticoke-conoy.
Algonkin
des plaines
Cheyenne-(1800 locuteurs).
Blackfoot (5 000 locuteurs, dialectes : piegan, blood, siksika).
Arapaho Arapaho propre (1000 locuteurs)

Atsina ( = gros-ventre, langue presque éteinte);

Nawathinehena-(Langue morte).
Algonkin
central
Ojibwa-potawatomi Chippewa-ojibwa (6 langues, environ 75 000 locuteurs au total)

Algonkin( (1700 locuteurs), 

Ottawa (30 000 locuteurs);

Pottawotomi-(presque éteint).
Groupe du cree Cree( (6 langues; environ 90 000 locuteurs au total).

Innu (9 000 locuteurs; dialectes : montagnais, naskapi),

Atikamekw ( = Tête-de-boule; 6000 locuteurs).
Menomini .
Shawnee (200 locuteurs).
Miami-illinois, éteinte en 1962, mais qui connaît un renouveau depuis 2005.
Fox Mesquakie ou Sauk-Fox (200 locuteurs) et kikapu (400 locuteurs).
Autres Langues disparues : lumbee, beothuk, algonkin de Caroline du Nord, loup (deux langues parlées par des populations autrefois confondues avec les Mohegans), etechemin (peut-être un dialecte malécite)
Les langues algonkines (algonquines ou algonquiennes) sont des langues amérindiennes parlées principalement au Nord et au Nord-Est de l'Amérique du Nord, par un peu plus de 200 000 personnes.

Comme les autres langues amérindiennes, elles sont agglutinantes, et les mots composés s'y forment avec une grande facilité. Les noms substantifs sont peu variables; c'est Ie verbe qui prend, en général, les modifications de nombre, de genre, etc. 

Quoique les langues algonkines soient toutes la même famille, il ne s'ensuit pas qu'elles doivent avoir le même système phonologique, cependant elles ne diffèrent pas plus entre elles que les langues d'Europe dérivées de la même source. La phonétique des langues algonkines comprend 5 voyelles pures (a, e, i, o, ou), 3 voyelles nasales (an ein, on), et 6 consonnes (k, h aspirée, n, r, s, t). La prononciation est sonore et fortement accentuée.

Les Algonkins (ou Algonquins) n'ont pas de sons extraordinaires que nous connaissions, excepté l'ou consonne sifflé ou prononcé de la gorge; encore ce son n'existe-t-il pas dans toutes les langues; on ne le trouve pas dans l'algonkin ni le chippewa. Il n'est pas non plus dans la langue des Ottawa, ils y substituent l'ou voyelle. Ainsi, tandis qu'en lénâpé (delaware), on prononcera w'danis, sa fille (en sifflant le w), len ottawa on dira ou danis. Il en est de même dans toutes les langues purement algonquines.

Les langues algonkines n'ont pas les consonnes labio-dentales f et v. Ces sons se trouvent rarement dans les langues amérindiennes; le v presque jamais. Ce son f existe dans quelques langues iroquoises et muskogéennes, telles que le cherokee, le chickasaw et le choctaw; mais nous ne le connaissons dans aucune langue au nord du pays que ces tribus habitent. Dans la langue des Otomis (tribu mexicaine), le son du f est purement labial, les dents n'y ont aucune part. On peut appeler cela un f soufflé. Les grammairiens espagnols l'appellent consonne double et l'écrivent ph. Peut-être était-ce le son du phi dans l'ancienne Grèce, lorsque le pi était aspiré.

La langue chippeway a la consonne z telle que nous le prononçons; le delaware ne l'a pas : il ont le z de l'allemand et de l'italien prononcé ts. Quelques-unes ont le ch français, et plusieurs ont aussi le j français, que les anglophones transcrivent par zh. Le chippeway pas le ch (kh) guttural allemand; le delaware, au contraire, l'a. Nous ne trouvons dans aucune de ces langues les voyelles u et eu de la langue française; elles ont presque toutes les voyelles nasales an et on. Les Abénakis particulièrement, et les tribus du Nord en général, les font beaucoup sentir. Le P. Rasles les écrit par an avec deux points sur la dernière lettre. Les auteurs anglais, et surtout les allemands, le font rarement remarquer; ils écrivent an, on, les anglophones quelquefois ang' ong. On mentionne un Abénaki qui s'appelait Nia-man-man-rigounant; et qui prononçait son nom comme un Français l'aurait fait, seulement avec plus de force et faisant sentir le dernier n.

Les Indiens de la famille algonkine articulent distinctement; ils prononcent les voyelles très ouvertes et leurs syllabes sont accentuées. Ils ont l'accent appuyé et l'accent trappé; le premier se place sur les voyelles longues, comme dans l'italien quando, quello; mais ils ne doublent pas les consonnes, ce qu'en italien on appelle battere. L'accent frappé se place sur les voyelles brèves, comme dans les mots anglais èvers, nèver, et dans l'italien diro, faro. Ce qu'il y a de plus remarquable dans l'accentuation dans les langues algonkines, et qui leur est commun avec celle de pratiquement toutes les langues amérindiennes d'Amérique du Nord, c'est la manière dont est prononcée la dernière syllabe des phrases, surtout dans leurs discours oratoires. Cette syllabe est jetée en avant avec force, d'une manière qu'on ne peut comparer cela à rien qu'aux commandements de l'exercice militaire; celui qui a entendu un major de régiment dire : portez armes!, peut se former une idée assez claire de cette manière d'articuler la dernière syllabe d'une phrase ou d'un discours; il y a une sorte de préparation sur les syllabes précédentes.

En général la prononciation des langues amérindiennes du Nord est plus forte et plus dure que celle des langues méridionales; cependant le huron paraît très doux; mais l'abenaki et les langues de l'ancienne Acadie ont quelque chose de plus vigoureux que les autres. Les langues des habitants des montagnes paraissent aussi plus rudes que celles des habitants des plaines.

Algonkin oriental

Micmac.
Le micmac, aussi appelé mi’kmaq, mi’gmaq, miigmao, gaspésien ou restigouche, langue parlée par les Micmacs ou Souriquois, dits aussi Gaspésiens. On y reconnaît deux dialectes (micmac septentrional et micmac méridional), qui comptent au total 8000 locuteurs environ vivant à l'Est du Canada.

Les Micmacs étaient une nation jadis très nombreuse et répandue sur toute la côte orientale du Canada, de l'Acadie (ou Nouvelle-Ecosse et New-Brunswick), une partie des îles voisines et même sur la baie Saint-George dans celle de Terre-Neuve. Il semble que c'est à une tribu de cette nation, qui habitait la région montagneuse sur la droite du Saint-Laurent, nommée Gaspésie, qu'on doit rapporter tout ce qu'on raconte des Indiens qu'on y trouva, remarquables autant par leurs moeurs policées que par le culte qu'ils rendaient au soleil. Ces Gaspésiens distinguaient les aires du vent, connaissaient quelques étoiles et traçaient des cartes assez justes de leur pays. 

On a raconté qu'une partie de cette tribu adorait la croix avant l'arrivée des missionnaires, et conservait une tradition curieuse sur un homme vénérable, qui, en leur apportant ce signe, les avait délivrés du fléau d'une épidémie. Malte-Brun, qui prenait au sérieu cette assertion, pensait que ce pourrait bien être l'évêque de Groenland, qui, en 1121, visita le Vinland, région qui, avec d'autres plus septentrionales, aurait été visitée vers la fin du XIVe siècle par les navigateurs vénitiens Nicolas et Antoine Zeni, dont les voyages furent si savamment illustrés par le cardinal Zurla. 

Malecite.
Le malécite ou maliseet-passamaquoddy (du nom des deux dialectes qui composent cette langue) est parlé par les Malecites (Maréchites); nation jadis nombreuse, qui vivait dans le Maine et la Nouvelle-Brunswick. Les Malécites, réduits à trois mille personnes, vivent aujourd'hui dans le New Brunswick, dans le Maine et au Canada. Moins de 600 parlent encore le malécite.

Delaware.
Le delaware correspond à deux langues voisines : le munsee (delaware de l'Ontario), qui conserve une poignée de locuteurs sur une population de 400 personnes vivant dans la réserve de Moraviantown (Ontario), et l'unami, aussi appelé lenape ou lenni-lenape, langue parlé, en tant que seconde langue dans le cadre d'un programme de revitalisation, par quelques centaines de personnes (sur une population de 15 000 personnes vivant dans l'Oklahoma). Ces deux langues, de même que le shawnee, sont riche en formes grammaticales pour exprimer les différents rapports des objets et des personnes. 

Les Lenni-Lennape ou Lenoppe étaient les Delaware des Anglais et les Loups des Français. Cette nation jadis très nombreuse et répandue sur une grande partie de la côte orientale des Etats-Unis, dès le commencement du XVIIIe siècle, a été vaincue ainsi que plusieurs autres peuples qui la considéraient comme leur souche, par les Cinq-Nations qui depuis lors exercèrent sur elle le droit de protection. Depuis la guerre de l'indépendance de l'Amérique anglaise, il semble que les Delaware, gagnèrent en indépendance après s'être retirés à ouest près de l'Ohio. 

Après l'extinction d'une de leurs tribus, les Delawares se sont divisés entre, trois branches principales, à savoir : les Unami ou Wanami, parlant l'unami, les Unalachtigo ou Wunalachtigo, et les Minsi, Monsi, Monsees, Ministi ou Munseyis, parlant le munsee. 

Abenaki
L'abenaki correspond à deux langues, l'abenaki occidental ou Saint-Francis, dont il n'existe plus qu'une dizaine de locuteurs (tous âgés), au Canada (réserve Odanak); et l'abenaki oriental, dont le dialecte principal (Penobscot) a été parlé jusque vers la fin du XXe siècle, dans le Maine (Etats-Unis), mais qui n'a plus aucun locuteur aujourd'hui.

Les Abnakis ou Ouabenakis (littéralement hommes de l'est), étaient un groupe de tribus indiennes de la famille des Algonquins, étaient établis dans la Nouvelle-Angleterre, le Canada et la Nouvelle-Ecosse. Ils étaient était partagés en plusieurs tribus connues sous différents noms, et dont voici les principales :

• les Canibas, qui demeuraient dans le Maine près du Kinibequi ou Kennebek; 

• les Penobscots (Abenaki orientaux), qui habitaient la rivière Saint-Jean dans le Maine et dans le New-Brunswick, et sur le Penobscott ou Pentegoüet dans le Maine; on en trouve encore environ 700 dans l'Etat du Maine, où ils vivent sur le Penobscott, le Saint-Jean, etc.; ils sont agriculteurs et chrétiens; les Missiassik, qui demeuraient dans le Vermont, le long du Missiskoi affluent du lac Champlain;

• les Arosagantakuk (Abenaki occidentaux), qui appartenaient à la mission française du fleuve Saint-Franciscus, et que les Anglais appellent St Francis-Indians. 

Ils furent convertis par des missionnaires français et traités avec assez de douceur par les anciens gouverneurs de l'Acadie et du Canada. Ils s'attachèrent à la France, aussi les autorités anglaises du Maine les dispersèrent en 1724. Ils prirent part aux guerres entre la France et l'Angleterre et, à l'époque de la guerre d'indépendance d'Amérique, se déclarèrent pour les colons insurgés. (T. B.).

Langues éteintes.
Mohegan-pequot
Le mohegan est une langue éteinte, même s'il existe encore une petite population de Mohegan-Pequots dans les Etats du Connecticut (près de Norwich) et de New York. Cette langue est proche du massachusett. La déclinaison distingue le genre, mais pas le nombre. On emploie les participes au lieu des adjectifs, qui manquent presque entièrement, et les verbes neutres pour exprimer le verbe substantif, qui fait aussi défaut. Bien que les trois temps présent, passé et futur existent, on se sert presque toujours du présent. Les prépositions sont, en très petit nombre. 

On donnait autrefois le nom de Mohégans au habitants de la vallée de l'Hudson sans distinction d'origine. Le terme s'est ensuite appliqué à une population précise dont on areconnu deux fractions, les Mohegans proprement dits et les Mohicans, rendus célèbres par les romans de Fenimore Cooper. Ils appartenaient  à la confédération des Cinq Nations ou Lenni Lenape, et furent refoulés vers l'Océan par les Iroquois. Etablis entre lnicie, ils furent les alliés des Anglais qui les évincèrent peu à peu.

Les Pequots ou Pequods, dont le territoire s'étendait du Pawkutuk jusqu'au Connecticut, et dont le chef-lieu était Pequod, sur la place duquel on bâtit après New-London, étaient la nation dominante dans ces contrées, s'étaient emparés du territoire des Narragansets, et avaient étendu leur domination sur Long-Island dans l'Etat de New York. 

II semble que les Cawasumseuk, les Quintikook et autres tribus, parlaient des dialectes de cette langue, ou bien des langues très peu différentes. 

Narraganset.
Le narraganset était la langue parlée par les Narragansets, nation jadis très nombreuse et répandue dans une grande partie de la Nouvelle-Angleterre, qui comprenait les Etats actuels du Maine, du New-Hampshire, du Vermont, de Massachusett, de Rhode-Island et du Connecticut. Cette nation était partagée en plusieurs branches, parmi lesquelles les Narragansets proprement dits paraissent avoir été la plus nombreuse. Au XVIIe siècle, le territoire occupé par les Narragansets propres s'étendait à 40 milles anglais au nord-est du fleuve Sekunk et de la baie Narragansets, y comprenait Rhode-Island et autres îles, et avait pour bornes au sud-ouest le fleuve Pawkutuk. 

Presque toutes ces populations se sont éteintes depuis longtemps. Quelques centaines de Narragansets, mêlés à des Mohegan-Pequots, vivent à Charlestown dans le Rhode Island, mais ils sont tous anglophones. 

Massachusett.
Le massachusett  ou wampanoag, ou encore, mais improprement, natick, était la langue parlée par les Massachusetts. Cette langue, aujord'hui éteinte, est très riche en formes grammaticales; elle n'a pas de verbe substantif et manque de moyens pour distinguer les genres et les cas, mais elle en possède pour marquer les différents nombres, les degrés de comparaison et une foule de rapports entre le sujet et l'attribut par des modifications qu'elledonne aux verbes; elle forme le mode interrogatif par des affixes, c'est-à-dire en mettant à la fin du verbe des terminaisons particulières; elle intercale la négation, et place les prépositions après leurs régimes. 

Les Massachusetts, dont l'Etat de Massachusetts tire son nom, étaient jadis très nombreux; leur principale demeure était dans les environs de Boston. Ils étaient réduits au début du XXe siècle à environ 700 individus, et n'avaient plus d'organisation tribale depuis longtemps; ils vivaient à cette époque dans le Massachusetts, et la plupart se trouvaient dans le comté de Barnstable et dans l'île Martha's Vineyard. Leurs décendants sont aujourd'hui au nombre de 4000 environ.

Powhattan.
Le powhattan ou ou algonkin de Virginie, était la langue parlée par les Powhattans, qui en 1608 étaient divisés en 33 petites tribus s'étendant depuis le Patuxent dans le Maryland jusqu'à l'entrée de la baie de Chesapeake et dans l'intérieur des terres au delà des chutes, et occupant la partie méridionale de la péninsule formée par la baie de Chesapeake et l'océan Atlantique. lis formaient une espèce de confédération, qui comptait à la même époque environ 10,000 personnes. Aujourd'hui leurs déscendants, tous anglophones, sont au nombre de 3000 et vivent dans la région de Tidewater en Virginie.

Nanticoke-conoy.
Le nanticoke-conoy correspond à deux langues soeurs aujourd'hui éteintes : le nanticoke autrefois parlé par les Nanticokes, dont les descendants vivent dans l'Est du Maryland et dans le Sud du Delaware, et le conoy ou piscataway, langue que l'on parlait dans le Maryland. 

Algonkin des plaines

Arapaho.
L'arapaho est la langue parlée par les Arapahos (Arrapahoes ou Arrapahays). Elle se divise en deux dialectes : l'arapaho proprement dit (environ 1000 locuteurs dans le Wyoming, sur une population de 6000 personnes); et atsina (aussi appelé gros-ventre
ahahnelin, ahe, ananin, langue des Fall Indians, ou encore langue du White Clay People), qui compte aujourd'hui moins de 10 locuteurs au sein d'une population d'un millier des personnes, dans le Montana.

Les Arapahos étaient autrefois une nation nombreuse qui errait le long de la Platte River, entre les Pawnees et les Canenawisch. Vers le milieu du XIXe siècle, Bear's tooth (Dents d'ours) sut par sa politique et par sa bravoure réunir sa nation, les Kaskaias, les Kaways, les letans, les Bald-heads (Têtes-Chauves), et une partie des Lhiennes. Ces peuples belliqueux nomades, et excellents cavaliers, formèrent une confédération formidable non seulement aux autres Amérindiens, mais qui inquiéta  beaucoup les Espagnols, surtout ceux établis le long de leurs frontières orientale et septentrionale de l'ancienne vice-royauté du Mexique. La confnfédération formée par les Arapahos les battit d'ailleurs sur les bords du Rio Colorado. 

Blackfoot.
Le blackfoot ou pied-noir est une langue parlée aujourd'hui par environ 5000 personnes, et dans laquelle on reconnaît trois dialectes (piegan, blood et siksika).

Les Pied-Noirs habitent dans le Nord-Ouest canadien. Cette nation, était autrefois la plus redoutée du versant hudsonien et la plus fameuse pour ses faits de guerre. Elle errait à l'Est des montagnes Rocheuses, depuis les sources du Saskatchewan jusqu'aux Cypress Hills; elle était d'ailleurs presque toujours en guerre avec ses voisins-: Crees et Assiniboines

Elle comprenait trois tribus qui se disaient soeurs: les Satsika, les Kïnia (Blood Indians) et les Piégans, appelés Pagans (payens) par les Anglais. Ces tribus étaient souvet associées aux Sarsi et aux Gros-Ventres, alliés ordinaires des Pieds-Noirs. 

Les Pieds-Noirs, plus riches que leurs voisins et plus guerriers, sont restés aussi plus longtemps fidèles à leur religion; à la fin du XIXe siècle encore, ils fêtaient le soleil (Natous). Mais ils ont diminué en nombre rapidement, ils étaient environ 30.000 vers 1836 ; vers le milieu du XIXe siècle, ils comptaient encore. 7.500 individus; mais en 1884 ils n'étaient plus que 4350, cantonnés dans des réserves. L'effectif de cette population est restée assez stable depuis.

Cheyenne.
Le cheyenne, langue parlée par les Cheyennes, a aujourd'hui environ 3000 locuteurs (sur une population totale de 4000), principalement dans le Sud-Est du Montana et secondairement edans l'ouest de l'Oklahoma.

Les Cheyennes étaient une tribu indienne, la plus occidentale, avec celle des Pieds-Noirs (Black feet), de la grande famille algonquine. Lewis et Clarke la trouvèrent, en 1803, établie sur la rivière Cheyenne, près des Black Hills (Collines Noires). Leur nombre, en 1822, était évalué à 3250, et en  1847 à 1300. Ils émigrèrent, vers le milieu du XIXe siècle, aux environs du fort Laramie, et firent avec les autorités fédérales de nombreux traités, presque toujours mal compris et mal exécutés. En 1864, ils engagèrent contre les Etats-Unis une guerre qui coûta au gouvernement de Washington de 38 à 40 millions dollars, et la vie de trois cents soldats ou colons. La paix fut rétablie en 1868. Au début du XXe siècle, les Cheyennes se trouvaient relégués, au nombre de 3500, dans le Montana, avec des Arapahos. On en trouvait aussi un rameau détaché sur la branche Nord de la rivière Canadian (Territoire Indien).

Algonkin central

Groupe de l'objiwa.
On peut distinguer dans ce groupe, d'une part l'ensemble des langues dites algokino-chippaway, qui comprend l'algonkin propre ou anishinaabemowin ( = la langue du peuple originel, 1700 locuteurs sur une population de 5000 environ vivant au Québec et dans l'Ontario), les langues chippewa-ojibwa  (5000 locuteurs) et l'ottawa (30 000 locuteurs) et d'autre part le pottawotomi, presque éteint aujourd'hui.

Algonkino-chippeway
L'aglgonkino-chippeway est une langue parlée par plusieurs peuples qui appartiennent à la nation qu'on pourrait appeler les Algonquino-Chippeways, à cause du nom des deux peuples les plus étendus, les plus nombreux et les plus connus. La nation Algonquino-Chippeway, qui embrasse les Algoumequini de Laet, les Algonquins de Charlevoix, les Montagnards dont le siège principal était la mission de Tadoussac, les Chippeways proprement dits de Carver, de Long et d'autres voyageurs, peut être divisée de la façon suivante : 

•  les Nepesangs ou Nippisings (Algonkins méridionaux) près des lacs Nippising et de Saint-Joseph; 

• les Algonkins septentrionaux, près du lac des Deux-Montagnes non loin de Montréal et sur la rive septentrionale des lacs Erié et Ontario; ils parlent un dialecte différent de celui des Algonkins méridionaux.

•  les Ottoways, Odawa Ottowas, Outtawas, Ottawaer ou W'tawas, dont la plupart vivaient dans les territoires du Nord-Ouest et du Michigan, et un petit nombre dans l'Etat de l'Ohio; on les rencontre aujourd'hui principalement au Canada, autour du Lac Huron. Il y a 7000 locuteurs sur une population de 60 000 personnes.

•  Chippeways propres (Objiwa du Sud-Ouest), qui demeurent au sud des lacs Supérieur, de Sable, des Sangsues (Leech) et des pays environnants; ils étaient guerriers, et vivaient sur le sol des Etats-Unis dans les territoires du Nord Ouest, du Missouri et du Michigan; leur population actuelle est d'environ 100 000 personnes, vivant dans le Michigan, le Wisconsin, le Dakota du Nord et le Minnesota. Mais il n'y a plus que 5000 locuteurs de la langue chippewa.

•  les Objiwa, qui sont dispersés le long des rives de tous les grands lacs depuis l'Ontario jusqu'à celui des Bois; du point de vue linguistique on peut distinguer cins groupes, parlant cing langues ou cinq dialectes différents : objiwa central (8000 locuteurs); objiway ou objiwa propre (26 000 locuteurs); objiwa septentrional (20 000 locuteurs); oji-cree ou sevrern (10 000 locuteurs); ojibwa occidental ou ojibwa des plaines (10 000 locuteurs pour une population de 60.000).

•  les Musconongs, qui demeuraient sur les bords de la basse Rivière-Rouge près du lac Winnipeg, et qui sont les plus occidentaux.

•  Vater ajoutait à ces branches les Messisaugers, Messisaugas ou Messisagues, peuple laborieux qui vivait près des lacs Supérieur et Huron, et nous croyons qu'on pourrait ajouter les Timmiscameins, qui étaient les plus nombreux du haut Canada, où ils vivaient le long du haut Ottawas. 

Les Algonkino-Chippeways, qui, comme on voit, vivent en partie sur le territoire des Etats-Unis et en partie sur celui du Canada, sont toujours en guerre contre les Sioux, sur lesquels ils ont souvent le dessus, à cause des fusils dont ils sont presque tous armés. 

Des hiéroglyphes sculptés en bois de pin ou de cèdre, constituaient selon Pike, chez eux comme chez les Sioux, les Hurons et autres peuples, une forme d'écriture. Leur langue est beaucoup moins dure que celle des Hurons et est parlée ou du moins entendue par toutes les différentes nations qui vivent entre le golfe de Saint-Laurent et le lac Winnipeg, les Sioux seuls exceptés.

Pottawotomi.
La langue pottawotomi  n'a plus aujourd'hui qu'une cinquantaine de locuteurs aux Etats-Unis et au Canada, sur une population de 50 000 personnes.  Les Ouyas et autres populations le long du Wabash, parlaient aussi cette langue, mais dans des dialectes si différents, qu'il nous semble qu'on pourrait bien les considér

Les Pottawatameh, Poottawatamies, Potawamis ou Pouteotamis, qui paraissent avoir été les plus nombreux, vivaient dans l'Indiana, au sud du lac Michigan sur la rivière de Saint-Joseph et dans le territoire Michigan. Ils vivent de nos jours dans le Sud-Ouest et le Nord du Michigan, au Nord du Wisconsin et au Nord-Est du Kansas, ainsi que dans le Centre de l'Oklahoma.

Deux petits-fils de Topeneba, le chef principal de cette nation, fréquentaient l'école établie par les missionnaires sur les bords du Saint-Joseph. er comme des langues soeurs. 

Groupe du cree.
Cree.
Le cree est un ensemble de langues et de dialectes parlés par les Crees. On distingue cinq langues : le York cree (3000 locuteurs, au Sud de la Baie James); le cree du Nord-Est (5000 locuteurs, au centre-ouest du Québec); le cree des plaines (plus que 160 locuteurs pour une population de 53 000 personnes vivant dans le Manitoba, le Saskatchewan et l'Alberta),; le cree du Sud-Est (parlé au Sud-Est de la Baie James par environ 7000 personnes); le cree des bois (parlé par quelques dizaines de personnes au Nord du Manitoba). Dans plusieurs de ces langues il n'y a pas de sons correspondants à ceux de nos lettres r et l.

Les Crees (ou Knistenaux, Cristenaux, Kilistinous, Killistonous, Killistenoes), étaient autefois une nation nombreuse, et très répandue, qui occupe maintenant plusieurs pays où dominaient jadis les Algonkins. Selon Mackenzie, les Knistenaux sont épars dans tout le bas Canada, dans une partie du Labrador, dans la Nouvelle-Galles méridionale et plus à l'ouest jusqu'au Fort-George sur la Saskashawan du Nord, et la rivière de l'Elan ou Athapeskow et jusqu'au lac des Montagnes ou Athapeskow. Presque toutes les tribus de cette nation vivaient au Canada; un petit nombre seule ment errait, au XIXe siècle, sur le sol des Etats-Unis dans le vaste territoire du Missouri. Les Nehethwa décrits par Umfreville, répandus sur un vaste espace, et dont la langue est, selon ce voyageur, concis, doux et rempli d'expression; les Monsonics du fond de la baie de Saint-James; les Nenawehk le long de la Severn et les Abbitibbes le long du fleuve et du lac de ce nom, ainsi que les Crees du lac Rouge, parlent des dialectes de cette langue, à laquelle appartiennent aussi les Attikamegs, qui vivaient à 150 milles environ au nord de Montréal. Les Nenawehk et les Abbitibbes, comme les anciens Anglo-Saxons, mesurent le temps par nuits et par jours. 

L'atikamekw.
L'atikamekw. ou tête-de-boule, est parlé par environ 6000 personnes au Québec).

Montagnais et naskapi
Le montagnais (innu aimun, parlé par 11 000 personnes, au Québec, à Terre-Neuve et au Labrador) et le naskapi (Iyuw Iyimuuun, parlé par environ 600 personnes, dans les mêmes provinces) sont deux dialectes de la langue innu. Chacun de ces dialectes a plusieurs sous-dialectes. 

Les Montagnais occupaient autrefois la région entre la baie d'Hudson et le Saint-Laurent. Les Naskapi vivaient autrefois de la chasse et de la pêche, à l'intérieur du Labrador et le long des baies James et d'Hudson.

Shawnee.
Le shawnee ou sawanou est la langue parlée par les Shawnees (Sawanou, Shawannos, Shawanoes, Sawanoo, Shawanoese ou Shawanees), n'est plus connue aujourd'hui que par moins de 200 personnes.

Cette langue shawnee peut, à la différence de plusieurs de ses soeurs, nommer les substantifs sans les joindre aux affixes pronominaux. Des terminaisons particulières distinguent les pluriels de ses noms; des adverbes préposés aux adjectifs forment une espèce de superlatif; des pronoms personnels modifiés et placés devant le verbe, distinguent les personnes des temps; les prépositions suivent leurs régimes respectifs.

Les Shawnees étaient une nation jadis beaucoup plus nombreuse qu'elle n'est à présent. Une partie vivait dans la Géorgie, ou elle a donné le nom au port de Savannah, et où une partie nommée Uches ou Savannucas y a longtemps vécue réunie aux Muskogees dans l'Alabama actuel. D'autres Shawnees habitaient près du confluent de l'Ohio avec le Mississippi; d'autres étaient répandus dans le Kentucky, tandis que d'autres demeuraient, au temps de Laet, dans la Nouvelle-Belgique, entre l'Hudson et le Connecticut. Ceux qui habitaient dans la partie de la Pennsylvanie, qui correspond au comté de Lancaster, étaient sujets des Cinq-Nations. 

Les Shawnees étaient réduits vers le milieu du XIXe siècle à 2000 individus, réunis en villages, vivant du produit de l'agriculture. On les trouvait sur le haut Wabash dans l'Etat d'Indiana, sur l'Anglaize et près des sources du grand Miami dans l'Etat de l'Ohio, ensuite dans celui d'Illinois. Selon John Johnson, les Shawnees sont divisés alors en 6 tribus nom mées Piqua, Mequachake, Kiskapokoke et Chillicothe. Les Mequachaque sont remarquables pour être chargés eux seuls, comme les Lévites chez les anciens Juifs, des sacrifices et de toutes les cérémonies de la religion; et les Kiscapocoke, nommés aussi Kikkapoos et Oucahipoues, pour leur penchant à la guerre et pour avoir vu naître parmi eux le célèbre prophète Elsquataway et son frère Tecumseh.  Les Shwanee vivent aujourd'hui dans le centre et le Nord-Est de l'Oklahoma. Ils sont autour de11000 ou 12 000 personnes, mais très peu, on l'a dit, parlent encore la langue.

Menomini.
Le menomini, menominee ou menomene est la langue parlée par les Menomenes, Menomoses ou Menomonis. Elle ne compte plus que quelques dizines de locuteurs dans une population de 800 personnent vivant dans le Nord-Est du Wisconsin, et est réputée très difficile.

Lees Menomenes sont une nation qui semble n'avoir jamais été très nombreuse, et autrefois alliée des Sioux ses voisins. On la nomme quelquefois Folle Avoine (Wild Oats) d'après la céréale aquatique qui fait la base de leur nourriture, et quelquefois Indiens blancs à cause de leur teint clair comme celui des mulâtres des Etats Atlantiques. Les limites incertaines de son terrain de chasse, comme celles des autres nations errantes, s'étendaient jusqu'au Mississippi; mais ses villages, formés de huttes fort spacieuses, étaient situés sur la rivière Menomene et sur la baie Verte, golfe du lac Michigan. Les Menomenes étaient renommés parmi les Amérindiens et parmi les Européens, par leurs moeurs patriarcales. La plupart étaient pasteurs et agriculteurs. Outre leur langue, ils parlaient presque tous ou du moins comprennent l'algonquin, ou bien, comme plusieurs autres peuples de ces contrées un mélange de chippaway, d'ottawa et de potawatomi.

Fox.
Le fox correspond à une paire de langues : le kickapu ou kickapoo (400 locuteursaux Etats-Unis, une centaine au Mexique) et le meswaki aussi apple sac ou sauk-fox (200 locuteurs environ, en Iowa et à la frontière du Kansas et du Nebraska). Ces langues offrent les sons nasaux du français et celui du g doux de l'italien.

Le meswaki est la langue parlée par les Sakis et les Ottogamis, connus aussi, les premiers, sous les noms de Sauks, Saukis, Saukees, Sacs, Sakewi, Sawkis, et Saques, et les seconds sous ceux de Onthagamis, Outagamis, nommés Renards par les Français et Foxes par les Anglais. Ces deux peuples étroitement unis ensemble, se distinguent par des différences dialectales, et étaient alliés des Sioux, à l'est desquels ils vivaient autrefois, le long du haut Mississippi et de son affluent Ayooa ou Ajoua. 

Les Sakis ont été une des plus puissantes nations de l'Amérique septentrionale, et paraissent être une des branches les plus anciennes. Ces deux peuples sont de longue date sédentaires, cultivant le maïs. Cette nation possédait jadis les vastes contrées à l'Est du Mississippi comprises entre ses deux affluents le Wisconsin et l'Illinois, qu'elle a dû céder au XIXe siècle au gouvernement des Etats-Unis. C'est elle qui détruisit presque entièrement les nombreuses nations des Missouris et des Illinois, ainsi que les alliés de ces derniers, les Kahokias, les Kaskaskias et les Piorias. 

Miami-illinois.
Le miami ou illinois (du nom de deux tribus algonkines qui parlaient cette langue) ou miami-myaamia, langue éteinte dans les années 1960 au sein d'une communauté comptant 2000 personnes vivant dans l'Indiana et l'Oklahoma, a été enseignée à l'université depuis les années 1990 et, plus récemment à l'école, et compte aujourd'hui une poignée de nouveaux locuteurs.

Cette langue distingue par des inflexion les substantifs pluriels des singuliers. Elle n'a pas de verbe substantif, mais elle possède une conjugaison particulière pour les verbes passifs. On y trouve le son du jota espagnol, du th anglais, et de l'h fortement aspirée de l'arabe. (B.).

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