|
. |
|
![]() | Horatio, vicomte Nelson est un célèbre amiral anglais, né à Bunrham Thorpe (Norfolk) le 22 septembre 1758, mort à Trafalgar le 24 octobre 1805. Entré dans la marine en 1770, il prenait part, à peine âgé de quinze ans, à l'expédition de Phipps au Pôle Nord. II servit ensuite aux Indes, en Amérique, défendit Kingston contre d'Estaing en 1779, croisa dans la mer du Nord en 1784, escorta un convoi à Terre-Neuve en 1782, fit la croisière de Saint-Domingue en 1783, défendit en 1784 les intérêts du commerce anglais à Saint-Christophe avec, une énergie qui le mit aux prises avec le commandant en chef sir Richard Hughes et lui attira des réprimandes de l'amirauté. Il fut dégoûté un moment des excès de zèle, épousa à Nevis une jeune veuve, Frances Nisbet (1787), et revint en Angleterre, où il demeura près de quatre ans sans emploi. En 1793, Chatham lui donna le commandement d'un vaisseau. Nelson fut envoyé dans la Méditerranée![]() ![]() - ![]() Horatio Nelson, par L. F. Abbott (1800). En 1797, Nelson se distinguait brillamment à la bataille du cap Saint-Vincent, ce qui lui valut sa promotion de contre-amiral. Il tenta ensuite un coup de main extrêmement hardi sur Santa-Cruz où il se heurta à des forces supérieures et où il reçut une blessure qui nécessita l'amputation de son bras droit. A peine rétabli, il fut mis par Saint-Vincent à la tête d'une escadre destinée à combattre les armements du Directoire dans la Méditerranée. Il s'agissait de l'expédition d'Egypte dont le secret avait été bien gardé. Nelson ayant appris le véritable but de l'escadre française se hâta de gagner Alexandrie. Il surprenait bientôt dans la baie d'Aboukir les treize bâtiments qui avaient accompagné Bonaparte. Ces navires étaient fortement établis à peu de distance de la côte et protégés aux deux extrémités de leur ligne de bataille par des batteries et des canonnières. Nelson conçut une manoeuvre géniale. Sans laisser à Brueys, étonné de sa soudaine arrivée, le temps de se reconnaître, il lança ses propres vaisseaux entre le rivage et les navires français; lui-même prit la tête. Après un terrible combat qui se prolongea douze heures, neuf vaisseaux français étaient pris et détruits, deux incendiés et 500 marins tués ou faits prisonniers. Toutes les communications de Bonaparte étaient coupées, et son plan de se servir de l'Egypte pour conquérir l'Inde (1798) détruit. Le succès de Nelson, si complet, si décisif et d'une telle portée, excita un enthousiasme indescriptible. Il fut créé pair, avec le titre de baron Nelson du Nil et de Durham-Thorpe, et reçut une pension annuelle de 2000 £. Il avait été grièvement blessé à la tête, et il demeura quelque temps aveugle. Doué d'une indomptable énergie, il reprenait du service dès la fin de l'année. Le gouvernement de Naples « J'estime qu'il est préférable de sauver le royaume de Naples et de risquer la perte de Minorque, que de risquer la perte du royaume de Naples pour sauver Minorque. »L'amirauté se contenta d'un blâme platonique. Sas amis firent les plus grands efforts pour le tirer de Palerme. Goodall lui écrivait : « On dit ici que vous êtes Rinaldo dans les bras d'Armide et qu'il faut l'énergie d'un Ubaldo pour vous arracher à l'enchanteresse; » et Souvarov : « Palerme n'est pas Cythère!-»Il s'obstinait. Il aida pourtant Keith à écraser une escadre française à Malte ![]() « La ligue du Nord, disait-il, est comme un arbre dont le tsar Paul serait le tronc, la Suède et le Danemark les branches; si on abat le tronc, les branches tombent avec lui ; mais couper les branches ne saurait nuire à la vitalité du tronc. » ![]() Nelson à bord de la Victory. Ses vues ne furent pas adoptées, et on résolut de frapper un grand coup à Copenhague. Parker et Nelson parurent en avril 1801 devant cette ville. Au cours du combat, Parker, désespérant de la victoire, donna le signal de cesser le feu. Nelson persista, et après une lutte acharnée les batteries danoises furent réduites au silence et six vaisseaux pris. L'Angleterre était maîtresse de la Baltique La rupture de la paix d'Amiens (mai 1803) décida Napoléon à porter la guerre en Angleterre même, et il créa le camp de Boulogne. Nelson fut aussitôt envoyé dans la Méditerranée pour prévenir la réalisation du plan de l'empereur qui voulait réunir les flottes française et espagnole dans la Manche « L'Angleterre s'attend à ce que chacun fasse son devoir, » dit-il dans une proclamation fameuse. - ![]() Le HMS Victory, navire amiral commandé par Nelson à la bataille deTrafalgar, aujourd'hui ancré sur l'un des quais historiques de port de Portsmouth. Source : The World Factbook. Le combat fut terrible. Nelson, mortellement blessé, eut la satisfaction d'apprendre avant d'expirer que la victoire était gagnée. Son corps fut inhumé dans la crypte de Saint-Paul de Londres le 6 janvier 1806. On lui éleva à Trafalgar Square un monument gigantesque, surmonté d'une colossale statue, oeuvre de E.-H. Baily. Nelson n'eut pas d'enfants de sa femme. Il eut de lady Hamilton deux filles : l'une, Horatia, fut mariée à un pasteur, le révérend Philip Ward, et mourut en 1881: l'autre, Emma, ne vécut que quelques jours. Les portraits de l'amiral sont nombreux. Citons ceux d'Hoppner (au Palais de Saint James), deux d'Abbot, l'un au musée de peinture de Greenwich, l'autre à la National Portrait Gallery. La Biographie de Nelson a été écrite en anglais par Clarke (1810), par Churchill (1813), par Southey (1813), et en français par E. Forgues, 1860 Ses Lettres ont paru à Londres en 1844. (René Samuel). ![]() Nelson (1758-1805). |
. |
|
| |||||||||||||||||||||||||||||||
|