| Benoît XIV (Prospero Lambertini) est le 254e, pape, né à Bologne en 1675, élu pape le 17 août 1740, mort le 3 mai 1758. Nommé cardinal en 1728; il avait été évêque d'Ancône, et il était archevêque de Bologne depuis 1731 lorsqu'il fut élu pape. En 1745, Voltaire lui dédia la tragédie de Mahomet ou le Fanatisme; cette dédicace fut acceptée. Grimm appelait ce pape le plus infaillible de tous les successeurs du prince des apôtres; Joseph II le proposait aux cardinaux comme le modèle de tous les papes désirables ; les souverains hérétiques ou schismatiques qui eurent à traiter avec lui se félicitaient de son esprit de conciliation. Benoît XIV fut donc un pape selon le voeu du XVIIIe siècle, loué par les philosophes et les hommes d'Etat, suspect au clergé et ridiculisé par les Romains, qui lui reprochaient ses manières laïques et se moquaient de sa canne de jonc. En 1756, il confirma la bulle Unigenitus; mais dès 1744, dans la bulle Ex quo singulari, il avait condamné les pratiques superstitieuses que les missionnaires toléraient ou favorisaient en Chine et en Inde. Dans un concordat conclu, en 1753, avec l'Espagne, il renonça, moyennant compensation pécuniaire, à la collation des petits bénéfices; en Autriche, il consentit à la suppression de quelques fêtes; au Portugal, il donna au cardinal Saldanha le droit d'inspecter les maisons des Jésuites, et il approuva toutes les mesures prises contre eux par ce cardinal et par le ministre Pombal. Il fit tout ce qui était possible pour rétablir l'ordre dans les finances et dans l'administration; malgré la médiocrité de ses ressources, il embellit Rome et protégea efficacement l'agriculture, le commerce, les lettres et les arts. Benoît XIV a beaucoup écrit : une édition complète de ses oeuvres a été publiée à Bassano (1788. 15 vol. in-fol.); une autre à Prato (1839-1846). Ses principaux ouvrages sont les traités de la Béatification, du Sacrifice de la Messe, des synodes. (E.-H. Vollet). | |