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Les Apaches et les Navajos |
Les
Apaches
et les Navajos sont des populations amérindiennes du Sud-Ouest
des Etats-Unis
(Nouveau-Mexique et Arizona,
principalement). Leurs langues appartiennent au rameau méridional de la
famille athabascane (Ensemble
déné-caucasien). On s'est conformé dans cette page à l'usage qui
fait distinguer Apaches et Navajos, mais il convient de noter que cette
distinction est artificielle et a été imposée de l'extérieur.
Le mot apache (adopté par Oñate dès 1598) semble dériver du mot apachu (= ennemi), qui était le nom que les Zuñi (Les Indiens Pueblos) donnaient autrefois au Navajos. Ces-derniers étant appelés par les premiers Espagnols du Nouveau-Mexique Apaches du Nabaju (lettre de Benavides adressée au roi Philippe IV, 1630). Le mot nabaju, lui-même, est d'origine tewa : il désignait, au XVIIe siècle, une grande zone de terres cultivées (sementeras grandes, en espagnol) près desquelles vivaient (au côtés des Tewa), des «-bandes apaches », auxquelles, au final, restera le nom de « Navajos». (Note : le mot navaja, qui désigne espagnol un certain type de couteau de poche est d'origine latine et n'a donc rien à voir avec les Navajos). Ajoutons, pour ne rien arranger, que dans le passé, on a également appliqué le nom d'Apaches à certaines tribus Yuman non apparentées : Apaches Mohave = Yavapai, Apaches Yuma = Yumans.Les Apaches s'appellent eux-mêmes N'de, Dinë, Tinde ou Inde, c'est-à -dire «-le Peuple-». Quant au Navajos, il utilisent pour se désigner le mot Diné, ce qui signifie aussi «-le Peuple-». Ce nom, sous ses différentes variantes, est d'ailleurs appliqué à eux-mêmes par presque toutes les populations athabascanes. - Carte du territoire (en bleu) occupé par les Apaches et les Navajos au milieu du XVIIe siècle. Les ApachesGroupes tribaux.Les Apaches sont divisés en un certain nombre de groupes tribaux qui ont été nommés et définis si différemment qu'il est parfois difficile de déterminer à quelle branche les auteurs se réfèrent. Nous reprendrons ici les divisions adoptées par J. Swanton dans The indian tribes of North America (Bureau of American Ethnology 145, 1952).
Wickiup ( = hutte) apache (vers 1900). Modes de vie.
Chasse,
cueillette, agriculture.
Artisanat.
Vannerie apache. Histoire des Apaches.
Les premiers contacts
des Espagnols avec des Apaches semblent avoir eu lieu plus à l'Est. Il
semble, en effet, que Coronado, en 1541, ait
rencontré les Querechos (les Vaqueros de Benavides, et probablement les
Jicarillas et les Mescaleros des temps modernes) dans les plaines à l'Est
du Nouveau-Mexique et à l'Ouest du Texas. Mais
ils sont mentionnés pour la première fois comme Apaches par Oñate en
1598. De l'époque de la colonisation espagnole jusque dans les dernières
années du XIXe siècle, se sont signalé
par leur mode de vie belliqueux. Ils n'ont cessé pendant plusieurs siècle
de s'attaquer aussi bien les colonies des Blancs que les pueblos
des Indiens du Sud-Ouest, étendant leurs déprédations aussi loin
au sud que l'Etat de Jalisco, au Mexique,
à plus de 1000 km au Sud de la frontière des Etats-Unis.
Un chef mimbreño nommé Mangas Coloradas (ca. 1795-1863), avait, dès la fin des années 1830, cherché à unifier les Apaches pour résister à l'avancée des colons blancs. Mais c'est vers 1870, que commencent véritablement les guerres Apaches, quand 1200 à 1900 Apaches, principalement des Chiricahua, mais aussi des 500 Mimbreños, Mogollones et Mescaleros, ont été assignés, vers 1870 à la réserve d'Ojo Caliente dans l'Ouest du Nouveau-Mexique. Assignés mais non confinés. L'un des chefs chiricahua, gendre de Mangas Coloradas, Cochise (ca. 1810-1874), dont la première rébellion date de 1861, après avoir été injustement accusé d'avoir enlevé un enfant blanc, et qui avait déjà refusé à plusieurs reprises ce regroupement dans les limites de la réserve, s'enfuit avec sa bande, avant d'y revenir dès 1871. D'autres continuent leur rapines à l'extérieur de la réserve. Les plaintes des
colons voisins provoquent bientôt la décision de déplacer toute la population
de la réserve à Tularosa, à une centaine de kilomètres vers le Nord-Ouest.
Mais un millier d'Indiens fuient vers la réserve de Mescalero sur la rivière
Pecos, tandis que Cochise et sa bande s'engagent dans un nouveau raid.
L'armée est envoyée pour mettre fin à cette situation. En 1873, ses
efforts permettront la restitution d'une partie du bétail volé, puis,
bientôt, la capture de 700 Apaches impliqués.
Apaches White Mountain, en 1905. En 1874, les Indiens, conformément à leurs souhaits, sont autorisés à retourner à Ojo Caliente. Cochise meurt quelques mois plus tard, et est remplacé par son fils aîné Taza (ca. 1842-1876). Celui-ci convainc les 1700 Apaches d'Ojo Caliente de renoncer à leurs activités prédatrices pour se tourner vers l'agriculture. De fait, en 1875, aucune déprédation n'a été signalée. La situation reste pourtant inflammable. De nouveaux troubles ont lieu en 1876 quand la réserve Chiricahua en Arizona est supprimée. 325 des Indiens qui y vivent sont transférés à l'agence de San Carlos; d'autres rejoignent leurs parents à Ojo Caliente. Mais certains refusent ces déplacements forcés. Quelques-uns restent dans les montagnes de leur ancienne réserve, d'autres fuient de l'autre côté de la frontière mexicaine. Plusieurs de leurs chefs, parmi lesquels Geronimo (1829-1909), qui n'était pas un chef héréditaire, mais un guérisseur (medecine-man) et Naiche (ca. 1857-1919 ), deuxième fils de Cochise (Taza venait de mourir de maladie), engagent leurs bandes dans de nouvelles actions dans le Sud de Arizona et dans le Nord du Chihuahua. En mai 1876, 433 sont capturés et renvoyés à San Carlos. Plusieurs bandes de rescapés s'organisent autour du chef Victorio (ca. 1825 - 1880). Au mois de septembre suivant, 300 Chiricahua, principalement du groupe Ojo Caliente, s'échappent de San Carlos, mais finissent par se rendre après de nombreux combats. On les renvoie à Ojo Caliente, d'où, rapidement, toujours sous la direction de Victorio, ils s'enfuient de nouveau. En février 1878, Victorio accepte de se rendre après avoir reçu la promesse que lui et son peuple pourraient rester sur leur ancienne réserve. Mais l'engagement n'est pas tenu : une autre tentative est faite pour forcer les Indiens à se rendre à San Carlos. D'où une nouvelle fuite de Victorio et des siens. En juin, les fugitifs paraissent de nouveau à l'agence Mescalero, et des dispositions sont enfin prises pour qu'ils s'y installent. Dans le même temps, cependant, les autorités locales forment des actes d'accusation contre Victorio et d'autres, les accusant de meurtre et de vol. Il s'ensuit que Victorio, quelques-uns de ses proches et quelques Mescaleros, s'enfuient de la réserve et recommencent à marauder. 70 colons seront assassinés au cours d'un seul raid de Victorio. L'armée renforce
ses moyens, mais sans grands résultats. Victorio est rejoint avant avril
1880, par 350 réfugiés Mescaleros et Chiricahua du Mexique, et les raids
répétés qui suivent terrorisent les habitants du Nouveau-Mexique, de
l'Arizona et du Chihuahua. Le 13 avril 1880, 1000 soldats supplémentaires
sont appelés à la rescousse, et leur nombre augmentera considérablement
par la suite.
Victorio. En octobre 1880, les troupes mexicaines rencontrent à Tres Castillos (Etat de Chihuahua) le groupe de Victorio, composé alors de 100 guerriers, avec 400 femmes et enfants; les Indiens sont encerclés et attaqués le soir du 14, le combat se poursuit toute la nuit; au matin, les munitions des Indiens sont épuisées, mais bien que perdant rapidement des forces, les survivants refusent de se rendre jusqu'à ce que Victorio, qui avait été blessé à plusieurs reprises, tombe finalement mort. Ce désastre pour les Indiens n'apaisera pas l'hostilité des Apaches. Victorio est remplacé par Nana (ca. 1800-1896), qui recueille les survivants et, entre juillet 1881 et avril 1882, reçoit des renforts des Mescaleros et les Chiricahua San Carlos. Sous sa conduite, les raids à travers la frontière se poursuivent jusqu'à ce que sa bande soit de nouveau repoussé dans le Chihuahua. Alors que ces hostilités sont encore en cours au Nouveau-Mexique et dans le Chihuahua, les Chiricahua de San Carlos sèment la terreur dans les colonies de l'Arizona. En 1880, deux de leurs meneurs, Geronimo et Juh ( ca. 1825-1883), avec 108 partisans, sont capturés et renvoyés à San Carlos. En 1881, des troubles
vont survenir parmi les Coyoteros des White mountains sur la rivière Cibicue,
à cause d'un guérisseur nommé Nakaidoklini, qui prétend pouvoir
ressusciter les morts. Après l'avoir généreusement payé pour ses services,
ses partisans attendront la résurrection promise jusqu'en août, date
à laquelle Nakaidoklini affirme que ses incantations ont échoué à cause
de la présence des Blancs. Les événements prennent une telle tournure
que l'arrestation du prophète est ordonnée; il se rend tranquillement,
mais pendant que les militaires dressent le camp, les éclaireurs et d'autres
Indiens ouvrent le feu sur eux. Après un combat acharné, Nakaidoklini
est tué et ses partisans sont repoussés. Les escarmouches se poursuivent
le lendemain, mais les troupes ont été renforcées et les Indiens doivent
bientôt se rendre.
La même année,
Nana fait l'un de ses raids sanglants à travers la frontière. En
septembre Juh et Naiche, avec un groupe de Chiricahua, s'enfuient à nouveau
de la réserve et sont forcés par les troupes à entrer au Mexique, où,
en avril 1882, ils sont rejoints par Geronimo et le reste des Chiricahua
hostiles de San Carlos, ainsi que par une bande d'Ojo Caliente dirigée
par le chef Loco. Ils vont déployer leurs violence surtout au Mexique.
Mais, en mars 1883, un raid au Nouveau-Mexique, fait une douzaine de victimes.
Chefs apaches (James Garfield, Pouche Te-Foya et Sanches, 1899). De nouvelles causes de conflit surgissent quand il apparaît que les colons blancs vivant sur la partie supérieure de Gila ont consommé une grande partie de l'eau de cette rivière et asséché les terres cultivées par les Indiens, puis par l'afflux de mineurs dans la réserve de San carlos après qu'on y ait découvert du charbon. Une enquête menée par le grand jury fédéral de l'Arizona le 24 octobre 1882, accuse les autorités locales d'une mauvaise gestion des affaires indiennes sur la réserve de San Carlos, mais il est trop tard pour réparer les dégats. Les Apaches sont de nouveau sur le sentier de la guerre. On fait donc appel une nouvelle fois à l'armée. Le général G. H. Crook oblige environ 1500 des Apaches hostiles à retourner dans la réserve et subsister par leurs propres efforts. Les autres, environ les trois quarts de la tribu, refusent la vie de réserve et prennent les armes à plusieurs reprises; lorsqu'ils sont poursuivis par Crook, ils se rendent et acceptent pour quelque temps la paix. Une autre mission est confiée ensuite à Crook : amener la bande apache qui sévit au Mexique à coopérer avec les troupes mexicaines du Sonora et du Chihuahua. En mai 1883, Crook franchit la frontière jusqu'au cours supérieur du Rio Yaqui avec 50 soldats et 163 éclaireurs apaches; le 13, le camp de Chato et Bonito est découvert et attaqué avec quelques pertes pour les Indiens. Grâce à deux captifs employés comme émissaires, la communication est bientôt établie avec les autres et, le 29 mai, 354 Chiricahua se rendent. Le 7 juillet, le ministère de la Guerre prend le contrôle de la police de la réserve de San Carlos, et le 1er septembre, les Apaches sont placés sous la seule responsabilité de Crook, qui réussit à faire adopter aux Apaches la pratique de l'agriculture. En 1884 plus de 4000 tonnes de céréales, de légumes et de fruits seront ainsi récoltées dans la réserve. Mais en février 1885, les pouvoirs de Crook sont réduits, ce qui conduit à un conflit d'autorité entre les officiers civils et militaires, et, en mai, avant que les choses ne puissent être réglées, la moitié des Chiricahua quittent la réserve et s'enfuient vers leurs repaires préférés. Des troupes et des éclaireurs apaches sont envoyés à leur recherche, et de nombreuses escarmouches ont lieu, mais les Indiens restent méfiants, et encore une fois, les raids des Apaches à travers la frontière américaine plongent l'Arizona et le Nouveau-Mexique dans la terreur. 73 Blancs sont tués par les Indiens, mais aussi de nombreux Apaches qui leur étaient sympathiques. En janvier 1886,
le camp américain du capitaine Crawford est attaqué, à la suite d'un
malentendu, par les troupes indiennes irrégulières mexicaines, entraînant
la mort de Crawford. Au mois de mars suivant, les Apaches, fatigués de
la guerre, demandent des pourparlers, que Crook leur accorde comme il l'avait
fait auparavant. Mais avant que n'arrive l'heure de la reddition effective
de toute la force, Geronimo change d'avis et avec sa bande s'enfuit Ã
nouveau. Crook est alors relevé de ses fonctions, et remplacé en avril
par le général Nelson A. Miles à qui reviendra d'achever la tâche.
Geronimo, de son vrai nom Goyathlay (= "Celui qui baille"). Geronimo et sa bande se rendent finalement le 4 septembre 1886. Avec de nombreux Apaches, qui eux avaient abandonné les armes depuis longtemps, ils sont envoyés en Floride comme prisonniers, puis emmenés à Mount Vernon, en Alabama, puis encore à Fort Sill, en Oklahoma, où ils resteront confinés dans des réserves. La reddition de Geronimo marque la fin des guerres apaches. Cependant, après lui, quelques individus hostiles, oscillant entre résistance et banditisme, sont restés dans les montagnes et n'ont jamais été capturés. En novembre 1900, ils signalaient une dernière fois leur activité, à l'occasion d'une attaque contre des colons mormons dans le Chihuahua. Cependant, à cette date, l'hostilité des Apaches en Arizona et au Nouveau-Mexique avait déjà complètement cessé. Les NavajosOn l'a dit plus haut, le nom par lequel sont connus les Navajos, dérive de l'ancien nom d'Apaches de navahu (= "Apaches des Grands champs", près de Tewa Pueblo), qui leur était donné par les Espagnols au XVIIe siècle. Aujourd'hui, la plupart des Navajos (170 000 personnes environ) vivent dans une grande réserve (71 000 km²) du Nord-Est de l'Arizona, qui déborde au Nord en Utah et à l'Est au Nouveau-Mexique, et qui définit le Navajoland ( = le Pays navajo). Il s'agit d'une terre aride, de 1800 m d'altitude moyenne; le pic Pastora, dans les monts Carrizo, y culmine à 2871 m. Peu adapté à l'agriculture, sauf au voisinage de la rivière San Juan ou dans les secteurs où la construction de réservoir de stockage a permis l'irrigation (cultures de maïs, de haricots, de courges et de melons), le Navajoland possède d'assez bons pâturages, circonstance qui a favorisé l'élevage.- Shiprock (Nouveau-Mexique), la montagne sacrée des Navajos. Les clans.
Modes de vie.
Une famille devant son hogan (vers 1900). Les sueries étaient de petits hogans coniques sans trou au sommet, car on n'y allumait pas de feu; la température était augmentée au moyen de pierres chauffées dans des feux à l'extérieur. Les pavillons de médecine, lorsqu'ils étaient construits dans des localités où poussent des arbres de taille suffisante, étaient des structures coniques comme les hogans ordinaires, mais beaucoup plus grandes. Lorsqu'ils étaient construits dans des régions d'arbres de petite taille, ils avaient des toits plats. L'une des raisons d'être de tels édifices était que la coutume et la superstition contraignaient les Navajos à détruire ou à abandonner une maison dans laquelle un décès était survenu. Un tel endroit s'appelait chindi-hogan, ce qui signifie «-maison du diable ». Aucun peuple n'a plus peur que les Navajos des fantômes et des restes mortuaires. Les pavillons de médecine étaient ainsi l'endroit où l'on transférait les mourants pour sauver sa propre maison. A défaut, plutôt que de détruire leur maison, les Navajos pouvaient laisser les mourants expirer à l'extérieur. Artisanat.
Tissage d'une couverture par une Navajo. Les Navajos s'habillaient
de peaux et de nattes grossières faites à la main, d'écorce de cèdre
et d'autres fibres végétales. Les quelques vanniers qui les accompagnaient
semblaient avoir été des femmes Ute ou Paiute ou leurs descendantes.
La production était peu importante, mais d'excellente qualité et se limitait
presque exclusivement à deux formes requise à des fins cérémonielles.
Les Navajos fabriquaient très peu de poterie, et celle-ci d'une variété très ordinaire, était destinée uniquement pour la cuisine; à une époque plus reculée, cependant, ils fabriquaient une belle vaisselle rouge décorée de motifs noirs caractéristiques. Pendant de nombreuses années, les navajos ont eu parmi eux des orfèvres qui fabriquaient des ornements de mains avec des outils très grossiers; un art sans doute transmis par les Mexicains, et adapté à leur propre environnement.
Religion.
L'une divinité les
plus importantes des Navajos est le Yeibichai, c'est-à -dire le Grand-père
maternel des dieux qui est aussi appelé le Dieu qui parle. C'est le médiateur
entre les Navajos et le peuple sacré des dieux. Plus vénérée encore
est la déesse nommée Estsanatlehi, qui est la Femme qui se rajeunit,
car on dit d'elle qu'elle ne reste jamais dans sa condition, mais qu'elle
vieillit et redevient jeune à volonté. On peut y voir une sorte de Mère-Nature,
comme une apothéose de la succession des saisons.
Un Navajo incarnant le dieu Yeibichai plante des bâtons de plumes lors d'une cérémonie. Histoire des Navajos.
Cela explique qu'avant cette époque, ils aient été mal identifiés par les Espagnols. Il se peut qu'ils aient déjà été mentionnés (sous l'appellation d'Apaches, vaguement appliquée) par Oñate dès 1598, mais le premier à les nommer par leur nom actuel est Zarate-Salmeron, vers 1629. Il y avait des missionnaires chrétiens parmi eux au milieu de la XVIIIe siècle, mais leur prosélytisme n'a pas eu d'effet sur la religion des Navajos. Pendant de nombreuses années avant l'occupation de leur pays par les États-Unis, les Navajos ont mené des guerres prédatrices presque constantes contre les Pueblos et les colons blancs du Nouveau-Mexique, dont ils sortaient généralement vainqueurs. Lorsque les États-Unis
prennent possession du Nouveau-Mexique en 1849, ces déprédations sont
à leur paroxysme. La première expédition militaire dans leur pays est
celle du colonel Alex. W. Doniphan, des First Missouri Volonteers,
à l'automne 1846. Au nom des États-Unis, Doniphan conclut le premier
traité de paix avec les Navajos le 22 novembre de cette année, mais la
paix ne durera pas. En 1849, une autre force militaire, placée sous le
commandement du colonel John M. Washington, pénètre dans le territoire
Navajo jusqu'au canyon De Chelly. Un nouveau traité de paix y est conclu
le 9 septembre, dans lequel les Navajos reconnaissaient la souveraineté
des États-Unis. Mais ce traité aussi sera bientôt rompu.
Navajos au pied des falaises du canyon De Chelly. Pour mettre un terme aux guerres menées par les Navajos, le colonel Christopher ("Kit") Carson envahit leur territoire en 1863, tue tellement de leurs moutons qu'il les laisse sans moyens de subsistance; de plus, il emmène la plus grande partie des membres de la tribu prisonniers au Fort Summer (à Bosque Redondo), sur le Rio Pecos, au Nouveau Mexique. L'épisode est connu sous le nom de Longue marche des Navajos (plus de 600 km parcourus à pied, pendant trois semaines). Huit mille Navajos y resteront en captivité jusqu'en 1867, date à laquelle ils sont autorisés à retourner dans leur pays d'origine, où des moutons leurs sont donnés en réparation. Depuis lors, les Navajos sont restés globalement en paix. Par traité de Fort Sumner, du 1er juin 1868, une réserve leur est réservée en Arizona et au Nouveau-Mexique, en échange de leurs droits sur d'autres terres. Les limites de cette
réserve, dans laquelle est, depuis l'origine enclavée, la réserve Hopi,
ont été modifiées par plusieurs arrêtés ultérieurs. Ainsi, en 1936,
une zone conjointe Hopi-Navajo (Navajo-Hopi Joint Use Area, aussi appelée
Big Mountain) a-t-elle été créée. Mais des dissensions entre les deux
populations, sur fond notamment de découvertes de pétrole, de gaz, de
charbon et d'uranium, ont conduit à un partage de cette zone en 1974.
Certains Navajos installés dans la zone allouée aux Hopi ont alors refusé
leur relocalisation. La crise ainsi ouverte culminera dans les années
1980, trouvera un début de solution en 1994, et ne sera réglée définitivement,
du moins sur le plan juridique, qu'en 2009, sous l'administration Obama.
Un accord qui est loin d'avoir mis fin à l'animosité séculaire qu'entretiennent
ces populations.
Navajos.
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