 | Livre des Morts - Formulaire de prières ( Religion égyptienne ) dont un exemplaire plus au moins complet accompagnait la momie . Cette composition fut primitivement désignée par Champollion, puis par E. de Rougé sous le nom de Rituel funéraire, mais Lepsius l'a plus exactement dénommée Livre des morts, Todtenbuch, expression qui a l'avantage de la distinguer des véritables rituels ou recueils de préceptes liturgiques relatifs à l'ensevelissement, dont quelques spécimens nous sont parvenus. Le Livre des morts est une collection de prières en 165 chapitres : ces prières devaient être récitées par le mort pour sauvegarder son âme dans les épreuves d'outre-tombe et la purifier en vue du jugement final; c'était pour secourir sa mémoire qu'un exemplaire était déposé dans son cercueil. Sous la XIIe dynastie, il était en partie écrit sur le sarcophage. L'exemplaire-type qu'en a publié Lepsius est la reproduction d'un manuscrit de Turin de la dernière époque pharaonique, mais la rédaction de quelques-uns des chapitres remonte aux plus anciens temps; au reste, ils ne sont rangés ni dans l'ordre chronologique de leur composition ni dans leur ordre rationnel, mais d'après un canon dont on ne comprend pas bien l'esprit. Lepsius a recueilli en un volume spécial (Aetteste Texte des Todtenbuchs) quelques-uns des anciens textes du Livre des morts, et E. Naville a publié un peu plus tard une édition critique des manuscrits thébains de la XVIIIe à la XXe dynastie. P. Pierret a donné une traduction complète de cet important recueil, et Le Page-Renouf en a fait paraître une interprétation en anglais dans les bulletins de la Société d'archéologie biblique de Londres. Chaque chapitre débute par un titre à l'encre rouge, qui, illustré d'une vignette, en annonce l'objet, et se termine généralement par une rubrique, comme par exemple le chapitre XXX : « A dire sur un scarabée en pierre dure que l'on placera dans la poitrine de l'homme (le défunt). » On peut voir au Louvre, quelquesuns de ces scarabées funéraires que l'on trouve en effet dans l'intérieur de la momie . Le texte du Livre des morts étant condamné à l'ombre éternelle des hypogées était tracé avec une extrême négligence, ce qui explique les fautes innombrables relevées dans les exemplaires que nous possédons. (Paul Pierret). | |